Petit moment de détente bienvenu, avec cet opéra-bouffe vers lequel je n’étais pas revenu depuis des lustres, mon ancienne version Plasson –un de mes premiers CD– ayant disparu… Je l’ai prêtée à je ne sais plus qui il y a fort longtemps, et elle n’a jamais retrouvé le chemin vers son étagère !
Entre-temps, j’ai eu l’occasion de voir cette oeuvre cocasse à l’opéra –au moins deux fois-, avec toujours beaucoup de plaisir : c’est drôle, gouailleur mais assez fin, très bien écrit tant au niveau du texte que de la musique, gentiment ironique à l’encontre du 2nd Empire –une période plus contrastée de notre histoire qu’on ne l’a souvent dit, riche à la fois en réussites, souvent éludées, et en échecs, souvent exacerbés-.
Je ne résiste pas à vous en proposer un extrait fort célèbre, accompagné de ses paroles –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur le lecteur pour l’écouter-.
Le titre de la notule rend tout-à-fait justice à l’écoute de ce matin : certes, un seul album, mais d’une oeuvre majeure du répertoire, et qui dure environ 4h30 ! Il s’agit de l’opéra le plus joyeux de Wagner, d’une puissance jubilatoire assez unique chez lui, dont l’argument même à la fois une histoire d’amour complexe et un concours de chant dans le Nuremberg médiéval.
Longtemps inaccessible difficilement accessible, la version écoutée ce jour reste assez délicate à appréhender pour les oreilles les moins exercées : ça souffle, ça sature ponctuellement, ça crachouille parfois, et la perspective sonore est très variable par moment. Bref, c’est un concert très moyennement enregistré, et ancien, puisqu’il porte désormais allègrement ses 60 ans !
MAIS : il permet d’entendre le plus grand Hans Sachs du vingtième siècle, qui n’a jamais été approché par personne : il y a d’autres grands interprètes de ce rôle, mais aucun n’est aussi complet que l’illustre Hans Hotter –la voix somptueuse, puissante, le poids des mots et de la mélancolie inhérente au personnage, la tendresse et l’autorité : tout y est– , remarquablement bien entouré qui plus est.
Pour les amateurs, il existe un autre témoignage génial du chanteur dans le rôle, en 1949, lors de la réouverture de l’Opéra de Münich, sous la direction d’Eugen Jochum, mais il y paraît plus éprouvé à la fin –le verbe reste d’une hauteur de vue impressionnante, l’émotion y est parfois encore plus palpable, mais le chant est parfois entaché de problèmes de souffle, Hans Hotter ayant été confronté tout au long de sa carrière à un asthme allergique qui pouvait le handicaper-.
Evidemment, il est difficile de recommander l’écoute de cet album à des néophytes du fait d’une prise de son aussi aléatoire, mais les amateurs de l’oeuvre qui ne l’ont pas encore entendue dans cette version remarquable peuvent s’y précipiter les yeux fermés et les oreilles grand’ouvertes !
En extrait, la fin de l’opéra, avec le monologue final de Hans Sachs –éprouvant pour un chanteur après plus de quatre heures de représentation, et difficile à chanter, puisqu’on passe du murmure aux éclats et qu’il faut échapper au « parlando » que l’on entend assez souvent dans ce passage– suivi des choeurs d’allégresse. Play it loud !
Enfin, une petite vidéo où le chanteur, à presque 90 ans, revient sur le rôle qui marqua sans doute le plus sa carrière, et qu’il marqua plus qu’aucun autre au vingtième siècle –le Wotan du Ring, de Wagner, rôle qu’il inscrivit à son répertoire pendant près de quarante ans : une longévité exceptionnelle !-. C’est assez court, plein d’enseignements et c’est même traduit en français !
Ce matin, c’est l’écoute d’un opéra dont je vous ai déjà parlé assez longuement iciqui a largement occupé mes oreilles –et mes yeux, tant le livret de près de 300 pages est de belle qualité, chose devenue relativement rare en ces temps de réédition massive selon des lignes éditoriales parfois très belles, mais pas toujours riches en renseignements un peu denses-.
Voici donc une autre très belle version, la première intégrale enregistrée de l’oeuvre en 1976 –à dire vrai, elle est même largement plus réputée que l’autre, mais fut longtemps indisponible en CD-, très différente, plus ample et plus lyrique, tirant moins l’oeuvre vers la modernité. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il ne me reste plus qu’à aller le voir un jour à l’opéra : l’oeuvre le mérite amplement !
Pour la suite de la journée, il sera toujours temps de passer à des choses plus « légères » ! D’autant qu’il me reste encore à rédiger ma lettre au Père Noël –ce qui passe par quelques petites visites de boutiques en ligne-, d’une part, et à poursuivre l’édition des tags de ce blog d’autre part : j’ai commencé hier, mais c’est loin d’être fini !