Playlist « L’invention du jazz »

C’est une boutade, évidemment, mais la trente-deuxième et dernière sonate de Beethoven –Opus 111– comporte dans son second et dernier mouvement une variation « chaloupée » très proche de certains rythmes qui seront plus tard empruntés dans le jazz, et bien avant l’apparition de ce genre. Une pierre de plus à apporter au génie précurseur du divin sourd qui entendait l’infini. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Quatre versions de cette sonate, qui fut longtemps ma préférée –j’avoue désormais une faiblesse coupable pour ces deux prédécesseuses, opus 109 et 110, mais l’ensemble vole très très haut et s’inscrit, à es oreilles au moins, au sommet du genre…-, dans des versions plutôt anciennes, toutes extraordinaires et toutes différentes, qui éclairent chacune l’oeuvre sous un autre angle.

Quant à la variation « chaloupée » que j’évoquais plus haut, vous pouvez l’écouter ici, à partir de 12’50.

, ,

Playlist « Événement exceptionnel »

L’événement exceptionnel est constitué par le fait que, durant cette semaine, c’est la première playlist à laquelle je peux m’adonner depuis près de dix jours ! Avant cela, pas le moindre album à me glisser entre les oreilles tant j’ai été sollicité par des activités professionnelles dont je me serais fort bien passé pour certaines, et qui m’ont accaparé plus que de raison ! On se croirait presque revenu une année en arrière, en la matière… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La playlist de ce jour, relativement courte dans sa durée, est donc construite comme un vaste fourre-tout, très varié mais agréable, et dont l’élément principal –au moins pour moi- est la magnifique pièce « Schelomo » d’Ernest Bloch : un genre de lamentation pour violoncelle et grand orchestre, très virtuose dans son écriture malgré une assez grande simplicité thématique. La version écoutée ce jour exacerbe encore le lyrisme de l’oeuvre.

L’album d’Albert King –1962-, arrivé il y a quelques jours après une longue semaine d’errance postale via les Pays-Bas, est un pur produit de Chicago blues, avec belle guitare et orchestre assez fourni en cuivres. Pas révolutionnaire, mais très bon !

Saxon est un groupe de hard-rock dont j’ai beaucoup écouté –et apprécié– cet album au début des années 80 : une longue remontée dans le temps, donc, mais certains titres sont si gravés dans ma mémoire que j’en connaissais encore les moindres détours –en même temps, il est juste de reconnaître que le genre en offre assez peu…– !

Vivement le retour à une période un peu moins agitée !

, ,

Playlist Chicago Blues

L’occasion était trop belle pour que j’y échappe : au hasard de mes tribulations, j’ai déniché cet exceptionnel coffret d’enregistrements de Chicago Blues à prix exceptionnellement exceptionnel –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Evidemment, à ce prix, la ligne éditoriale est totalement inexistante : un robuste coffret cartonné, renfermant dix pochettes cartonnées au visuel identique à celui de l’image du coffret, et des enregistrements sous licence de quelques-uns des très grands albums des primes temps du blues électrique, dans un son très correct !

Tous les coffrets de cet éditeur étant présentés de la même façon, je n’ai cependant pas été surpris, et l’essentiel est quand même lié au contenu musical , avec la joie d’écouter, voire de découvrir, grands standards et titres oubliés dans leurs versions originales !
Toutefois, une rapide recherche permet de dresser la liste de l’ensemble des albums contenus dans ce coffret. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

De bien belles heures en perspective !

Playlist « premier album : parfait ! »

La playlist du jour est consacrée à quatre premiers album de quatre groupe qui excellèrent dès leurs débuts et proposèrent des premiers albums que l’on pourrait qualifier de parfaits ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Dans l’ordre d’écoute :

• Black Sabbath – « Black Sabbath », 1970 : un album précurseur de ce qu’on appellera par la suite « Heavy Metal », au son lourd et à l’ambiance relativement sombre assez prenants, annoncée par la photo de la pochette prise dans un cimetière ou le glas introductif… 

• Television – « Marquee Moon », 1977 : un album inscrit dans la mouvance Punk dans une veine moins simpliste et plus mélodieuse, et nettement plus ambitieux en réalité, notamment au niveau des textes de Tom Verlaine –ça ne s’invente pas…– et de la longueur des chansons, qui en font l’album le plus long de cette playlist. Je l’avais acheté en LP au début des années 80, je pense que je ne l’avais quasiment jamais réécouté sauf une fois lors de son rachat en CD : une très heureuse redécouverte, donc !

• The Police – « Outlandos d’Amour », 1978 : un premier album remarquablement varié et éclectique, que j’écoute toujours avec beaucoup de plaisir. Le dernier remastering, inclus dans le petit coffret dont je vous parlais ici il y a quelques temps, est, par ailleurs, très supérieur aux précédentes rééditions et faisait partie de ma liste des coups de coeurs 2020 !

• The Cars – « The Cars », 1978 : une pop fraîche et entrainante, mâtinée de guitares quelque peu saturées, et, à mes oreilles, le meilleur « premier album » de cette série, et l’un des deux ou trois meilleurs de la décennie –avec le premier B52’s et le premier Joy Division, ce qui indique son très haut niveau selon moi…– ! Une collection de hits qui fit dire au guitariste du groupe qu’ils voulaient que leur premier album soit également leur « Best Of » : et c’est le cas ! Production et prise de son très soignées de surcroît, et l’un de mes disques-tests pour juger de la qualité d’un ensemble Hi-Fi…

Playlist « Herr Kappellmeister »

Un producteur de la célèbre firme Deutsche Grammophon, au début des années 2000, parlait de Karl Böhm et d’Eugen Jochum comme de « simples Kappellmeister », dont la carrière discographique, par opposition à celle d’un très célèbre chef autrichien à la mèche rebelle, toujours très « vendeur », était tombée dans l’oubli aussitôt après leur disparition. Si le titre de Kappellmeister fut prestigieux jusqu’au début du 18ème siècle, le mot, dans sa bouche était nettement moins laudateur, et sous-entendait plutôt le chef sérieux, un peu austère et routinier se contentant de réguler les entrées des instruments de l’orchestre et de battre la mesure, en costume à jaquette et noeud papillon !
Je ne sais pas ce qu’il peut en être de la courbe des ventes de leurs productions, dans un marché du disque classique déjà lui-même relativement réduit, mais la persistance de leur présence au catalogue des éditeurs doit signifier que leurs disques, maintes fois réédités, trouvent toujours de quoi séduire –ou alors que le stock d’invendus reste élevé, mais dans ce cas ils devraient être bradés, et ce n’est pas le cas-.

Quoi qu’il en soit, la playlist de ce jour, composée de symphonies de Beethoven issues d’intégrales que ces deux chefs dirigèrent à la fin des années 60 –Jochum– et au début des années 70 –Böhm-, chacun avec un orchestre prestigieux, est tout-à-fait inscrite dans la tradition austro-allemande : pas trop vite, pas trop allégé, mais suffisamment dynamique et d’un souffle plutôt puissant. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les deux approches ne sont pas tout-à-fait semblables pour autant : un peu plus de raideur et de verticalité chez Böhm, qui propose cependant l’une des plus belles « Symphonie Pastorale » du catalogue, un peu plus de souplesse chez Jochum –beau mouvement lent de la neuvième symphonie, très chantant-.
Evidemment, on ne dirige plus si fréquemment ces symphonies de la sorte de nos jours, mais cela reste néanmoins de beaux témoignages, bien enregistrés et très bien rééditées. Les symphonies les plus célèbres restent toujours de fort belles réussites et les deux premières symphonies, au risque du contresens historique, y trouvent un poids que l’on n’entend plus guère de nos jours !

Parfois, la tradition peut avoir du bon !

, ,

Playlist « Pot-Pourri dans un pavé »

La playlist de ce jour est essentiellement consacrée à des « pièces légères » –sans que ce terme soit péjoratif pour autant– interprétées par le chef autrichien alors aux prémices du faîte de sa carrière, lorsqu’il enregistrait encore pour EMI/HMV, soit avec le Philharmonia Orchestra, soit au tout début de son mandat « à vie » berlinois. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Le début de l’essor du microsillon, donc.

Tous ces albums sont réunis dans l’assez imposant coffret –88 CD– qui apparaît sur l’imagette de droite, à la ligne éditoriale relativement spartiate, mais dont l’avantage est qu’il se loge assez aisément sur des étagères prévues pour ranger des CD…. Les enregistrements datent tous des années 50, époque où les prises de son EMI branche anglaise étaient relativement satisfaisantes, en mono ou en stéréo : les choses ne se sont pas forcément améliorées par la suite, et les enregistrements de la filiale française, en particulier, ne sont pas toujours fameux…

De la jolie musique qui ne nécessite pas forcément une grande concentration, mais qui s’écoute très agréablement : ces albums, remarquablement populaires en leur temps, se vendaient généralement par wagons entiers dans les foyers où la « Grande musique » commençait à pénétrer, tant en Europe qu’aux Etats-Unis –sous label Columbia– ou au Japon, où ils contribuèrent à faire du chef une véritable icône.

Playlist « Made in France »

C’est à une playlist exclusivement consacrée à des musiciens français que je m’adonne aujourd’hui ! Et c’est plutôt rare, ma discothèque n’étant pas excessivement fournie en la matière –même si je ne me livre pas à des statistiques précises, c’est, à la louche, moins de 10% me semble-t-il-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il faut bien avouer que, très généralement, « la musique classique française » n’est pas celle que je préfère –et c’est pire en pop-rock, sans même parler de la « chanson française », qui, pour le coup, m’est totalement étrangère ! -.
On va dire que l’élégance raffinée mâtinée d’esprit cartésien qui la caractériseraient, selon les musicographes avertis, ne me sied guère, même si j’apprécie énormément les « tubes » du répertoire écoutés ce jour, avec une petite prédilection pour le très beau disque consacré à Ravel, dont je raffole –cf. extrait ci-dessous-. 

En revanche, je n’écoute que très rarement du Saint-Saëns, coupable de m’ennuyer assez profondément, hors cette symphonie –ici dans une excellente version, malgré une prise de son assez mate– et le deuxième concerto pour piano. Quant à mon appréciation de Debussy ou de Bizet, elle est très variable selon mon humeur du moment.

Une prédisposition d’esprit tout-à-fait adéquate aujourd’hui ! Je deviens patriote…

, , , , ,

Playlist « Best Of… »

… également désignée comme « playlist pour fainéants » ! Voilà ce à quoi je m’adonne en ce début de matinée ! Avec un trio d’albums très différents les uns des autres, allant de la pop jazzy et élégante de Steely Dan au Psychobilly des Meteors en passant par le punk –branche irlandaise– de Stiff Little Fingers. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Steely Dan fut un duo à succès, assez peu présent sur scène mais qui enregistra, généralement dans d’excellentes conditions techniques, un rock léché teinté de sonorités jazz. Les deux musiciens, exceptionnellement doués, savaient de surcroît s’entourer des meilleurs requins de studio pour proposer des albums relativement ambitieux et au ton varié, qui évolua de plus en plus vers un jazz-rock mélodieux d’accès facile, évolution dont rend bien compte ce « Best Of ».

Stiff Little Fingers présente beaucoup moins de recherche mélodique mais beaucoup plus d’énergie, et le contraste est évidemment saisissant entre les deux albums. « Hanx ! » est un « Best Of » live retraçant les débuts de leur carrière, qui stoppa net devant leur manque de succès, avant une reformation qui ne s’est pas avérée beaucoup plus fructueuse…
Principales caractéristiques de ce punk-rock très énergique : la belle et bonne section rythmique et l’accent irlandais à couper au couteau du chanteur ! Chouette album à réécouter, je n’y étais pas revenu depuis très très très longtemps ! Et leur reprise du « Johnny Was » de Bob Marley est réellement très bien !

De même, réécouter The Meteors de manière sporadique est toujours une heureuse expérience : un groupe en trio –dans une composition assez instable et très évolutive, seul le chanteur-guitariste constituant une base fixe tout au long de l’existence du groupe– qui, a priori, ne se prend pas au sérieux, sauf pour défendre le Psychobilly dont ils se prétendent les inventeurs et seuls vrais représentants –affirmation qui n’engagent qu’eux…-.
Leur approche via ce copieux « Best of » de 25 titres constitue sans doute la meilleure solution, le genre ne proposant pas d’évolution fulgurante, puisqu’ils y sont toujours restés complètement ancrés, à l’inverse des Cramps, dont ils se rapprochent –mais en moins bien (leur sonorité d’ensemble n’a définitivement pas la même densité) et, surtout, en moins drôle, tout au moins à mes oreilles-.

Playlist « Voyage dans le temps »

Un voyage wagnérien dans le temps : voici ce que me propose la playlist de ce jour, en compagnie de celui qui est généralement considéré comme le plus grand Heldentenor –ténor héroïque– wagnérien, et qui connut une carrière prodigieusement longue, étalée sur près de 50 ans, durant lesquels il chanta les plus lourds rôles du répertoire un nombre incalculable de fois, et toujours très bien entouré : c’est l’histoire de ce qu’il est parfois convenu d’appeler l’âge d’or du chant wagnérien ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Lauritz Melchior était un géant dans tous les sens du terme : la taille, d’abord, la voix ensuite : outre sa longévité exceptionnelle –il interpréta (de fort belle manière) le rôle de Siegmund, dans la Walkyrie, à 70 ans pour fêter son anniversaire– une longueur de souffle et une puissance hors du commun, un timbre magnifique… –cf. extrait vidéo ci-dessous : le même rôle, en 1940, où il étire les points d’orgue à l’infini-.
Une telle voix ne se trouve plus de nos jours, mais, de la même manière, elle apparaîtrait sans doute en total décalage avec les exigences des maisons d’opéra actuelles, où les chanteurs doivent également être des acteurs –ce qui était beaucoup moins le cas dans les années 30 et 40, époque de son absolue gloire, où les mises en scène étaient beaucoup plus statiques-.
Les enregistrements compilés dans ce coffret copieux mais à la ligne éditoriale nulle –au sens premier du terme…– le montrent ici au début de sa carrière de ténor, dans les années 20, jusqu’à ce témoignage-anniversaire de 1960, et le son en est assez variable : cela va du « vieux précaire assez bien restauré » au très convenable pour les documents les plus récents.

Mais en terme de vocalité pure et de chant, tous ces témoignages demeurent exceptionnels et piocher dans ce coffret est totalement jouissif !

,
Retour en haut