La controverse est lancée, puisqu’il s’agit grosso modo de la décennie que la grande majorité des lecteurs de ce blog ont franchi comme adolescents ou jeunes adultes… Chacun aura donc ses préférences, en fonction des souvenirs qui y seront liés… Riantes et bondissantes étaient nos jeunes années ! –Cliquer sur l »image pour la voir en plus grand-.
Avec le recul, et malgré le mal que nous pouvions en dire à cette époque –parce qu’avant, c’était forcément mieux…-, les années 80 ont vu sortir quelques très bons albums, et, à mes oreilles, tous ceux présentés ici valent tout-à-fait ceux de la décennie précédente !
Le « Punk », c’est difficile à définir en termes de courant musical, puisque la notion recouvre des choses aussi diverses que The Clash, The Sex Pistols, The Heartbreakers ou The Ramones, qui ne partagent en fait pas grand-chose musicalement parlant, si ce n’est un son loin des qualités audiophiles eu égard aux standards soniques de l’époque et des chansons plutôt courtes, chargées d’images et de vocabulaire parfois assez équivoques… C’est plutôt une question d’attitude, fondée sur la traduction littérale du terme : une musique de « voyou », volontairement provocatrice et jouée simplement, sans trop de fioritures techniques dont les musiciens auraient généralement été bien incapables…
Avant l’émergence du mouvement punk au milieu des années 70, d’autres groupes, dès la toute fin des années 60 et essentiellement aux Etat-Unis, prônaient déjà des valeurs relativement identiques en termes d’affichage volontairement provocateur, et leur musique, même si elle était généralement plus élaborée, s’orientait déjà vers une efficace simplicité. Cette vague « proto-punk » est donc l’objet de la playlist de ce jour, pleine d’énergie et de fureur, pour laquelle j’ai opté suite à ce billet de Sardequin dimanche soir et à une séance de torture pas trop douloureuse, en début d’après-midi, sur le siège du dentiste, où les bruits des instruments sont fort éloignées de toute idée de musique ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les deux vidéos rendent bien compte du jeu de scène assez foutraque désinvolte et déjanté proposé à l’époque par des groupes qui s’inscrivaient en opposition avec les prestations longues et virtuoses –qu’ils jugeaient volontiers verbeuses– de groupes comme Led Zeppelin, Deep Purple ou tous les groupes de « rock progressif » –ici, vous compléterez vous-même, il s’agit d’une musique que je ne goûte guère…-. Et puis, le jeu des guitaristes, s’il n’est pas très virtuose ou flamboyant techniquement, n’en reste pas moins très intéressant quant aux sonorités et aux fulgurances rythmiques. L’ensemble s’avère donc redoutablement efficace, même si, au bout de quatre albums, le silence qui suit cette écoute n’est pas désagréable !
La fin de la matinée ayant été amplement occupée par la finale de l’Open d’Australie –le vainqueur, au terme d’un match parfois somptueux, est suisse-, cette « British playlist » a été entamée tôt ce matin, avant de se poursuivre dans l’après-midi. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
C’est essentiellement l’Angleterre victorienne dont il s’agit ici, avec des oeuvres quasiment toute composée en l’espace d’une décennie –de 1909 pour la première symphonie d’Elgar à 1920 pour l’album de Keletbey-. A leur écoute, on se prend à penser que témoigne assez bien de l’isolement insulaire des compositeurs anglais de cette début du 20ème siècle, très éloignés des préoccupations de la plupart des compositeurs de l’époque, que ce soit en France –l’impressionnisme de Debussy, le raffinement et le cisèlement d’orfèvre des oeuvres de Ravel– ou dans les pays de tradition austro-allemande –Mahler, Berg, Schönberg, Webern, les opéra de Strauss,..-.
Pour autant, cette playlist est tout-à-fait appréciable et totalement conforme aux images un peu stéréotypées que l’on peut se faire de l’Angleterre –et des Anglais– de cette époque ! En extrait, cet hymne officieux de l’Angleterre, dans une très belle version, vous permettra sans doute de partager cet avis…
Après tout cela, foin du passé anglais et allons-nous occuper du futur de la France : il est temps pour moi d’aller voter !
Profitant du grand calme régnant dans la maison, j’ai écouté « un peu fort », ce matin, quelques symphonies –3, 4, 5, 6, 7, 8– de Beethoven, classiques d’entre les classiques, dans de « vieilles » versions, après avoir écouté, en préalable, un disque relativement récent des mêmes oeuvres par l’une des stars de la direction d’orchestre actuelles, le jeune chef vénézuélien Gustavo Dudamel –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-.
Education de l’oreille oblige et goûts personnels assez marqués dans ces oeuvres, j’ai très nettement préféré toutes les « antiquités » écoutées –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– à cette version bien plus récente.
Elles datent toutes des années 50 et sont généralement bardées de distinctions nombreuses, quand l’interprétation de ces oeuvres étaient assez nettement répartie selon deux grandes options : une ligne claire et « objective « défendue par Arturo Toscanini -« Quand je dirige le premier mouvement de l’Eroica, c’est écrit Allegro, et pas Napoléon Bonaparte »- et Erich Kleiber, et une ligne plu subjective et lente illustrée ici par Eugen Jochum, dans la lignée de Furtwângler. Le jeune Karajan est à part –extrait ci-dessous, absolument formidable !-, conciliant ces deux approches –vivacité des tempi et clarté des lignes, mais souplesse des phrasés– et s’inspirant du grand Felix Weingartner, qui avait codifié l’interprétation des symphonies de Beethoven au début du 20ème siècle, notamment en matière de tempo.
Personnellement, j’ai toujours préféré ces approches relativement « objectives » à celles plus « romantisantes » inspirées par Furtwängler, pour lesquelles j’ai quelque peine à me passionner, malgré leur prestige. Une bien belle matinée, quoi qu’il en soit !
« Sad Song », c’est le titre de cette très jolie chanson que j’ai écoutée ce matin dans une version de concert, pour un titre qui supporte difficilement cet exercice du live hors de son contexte : il en existe une autre version datant du milieu des années 70, beaucoup moins réussie. Celle que je vous propose est tardive –2006– et s’inscrit dans le cadre du projet d’un Lou Reed, assagi et peut-être même apaisé, de rejouer intégralement en concert son album « Berlin », publié en 1973.
« Sad Song » est la chanson conclusive de cet album, et ne prend tout son sens que si on a écouté ce qui précède –une histoire sordide mais assez poignante, se déroulant dans les bas-fonds berlinois, avec drogues, violences conjugales, enfants retirés de la famille par les services sociaux, et romance qui tourne mal…-. Pas très fun, n’est-ce pas ?
A cette date, la version de concert est assez fidèle à celle produite en studio près de 35 ans plus tôt, même si la ligne vocale adoptée par le chanteur est plus torturée, ce qui provoque parfois des décalages étonnants entre texte et musique –ce n’est pas le cas pour cette chanson finale-. A cette occasion, Lou Reed avait réembauché le guitariste Steve Hunter, déjà présent sur l’album initial, comme guitariste et « chef d’orchestre ». Outre l’instrumentarium Rock traditionnel –guitares, basse, batterie-, l’orchestre comporte des instruments plus rares dans ce répertoire : flûte, clarinette, saxophone, violons, violoncelle, contrebasse, ainsi qu’une petite chorale -enfants et adultes-.
Sad Song Staring at my picture book / She looks like Mary, Queen of Scots
She seemed very regal to me / Just goes to show how wrong you can be I’m gonna stop wastin’ my time / Somebody else would have broken both of her arms Sad song, Sad song, Sad song, Sad song
My castle, kids and home / I thought she was Mary, Queen of Scots
I tried so very hard / Shows just how wrong you can be I’m gonna stop wasting time / Somebody else would have broken both of her arms Sad song, Sad song, Sad song, Sad song
Ce soir, au terme d’une longue journée de travail qui m’aura conduit vers les confins sud du département –avec, bien évidemment, magnifique bouchon sur le chemin du retour…-, un seul album ma playlist quotidienne. Mais quel album ! « Tago Mago », paru en 1971, annonce à lui tout seul, et près de dix ans d’avance, les albums de Joy Division ou ceux de la « Trilogie glacée « de The Cure.
Composé d’excellents musiciens allemands complétés par un « chanteur » japonais, CAN échappe aux classifications traditionnelles, mêlant musique minimaliste et répétitive, bribes de musique électronique et de jazz progressiste, harmonies relativement hardies et improvisations inspirées. Les morceaux sont souvent d’assez longue durée –certains dépassent le quart d’heure– sans qu’on (n’) ait jamais le temps de s’ennuyer. A titre d’exemple, je vous propose ici le plus court :
A mes oreilles, un album majeur, et l’une des plus belles productions des 70’s, échappant à tous les courants de l’époque. La pochette existe en deux versions : celle présentée ici correspond à la version alternative de la réédition du quarantième anniversaire –un double album comprenant des inédits d’excellente qualité-. La pochette originale est aussi bizarre que la musique du groupe !
Un seul album à l’écoute, ce soir, et ce sont les effectifs pléthoriques engagés dans cette oeuvre gigantesque qui justifient le titre de cette notule. Mahler et sa « Symphonie des milles » n’ont qu’à bien se tenir, les Gurrelieder nécessitent un effectif encore plus imposant ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Au demeurant, la version retenue, paradoxalement, en donne une vision plutôt intimiste et presque chambriste, ce qui n’est pas un mince paradoxe dans cette oeuvre ! La prise de son, très convenable, rend justice à une oeuvre difficile à enregistrer et à écouter dans un salon, tant les contrastes dynamiques sont importants.
Entamés par un Schönberg tout jeune homme –à 25 ans, en 1900-, mais achevés seulement 13 ans plus tard, soit après un premier virage stylistique qui le vit peu à peu aborder une musique moins tonale et développer le « Sprechgesang » –technique vocale de « chant parlé »-, les Gurrelieder gardent à la fois les traces d’une influence wagnérienne tout en s’en éloignant progressivement.
L’orchestre est impressionnant par sa masse : cinq chanteurs solistes, un récitant, trois chœurs d’hommes à quatre voix, un chœur mixte à huit voix, cinquante bois et cuivres, dix cors, sept trompettes, sept trombones, une batterie de percussions monumentale, des cordes en conséquence, quatre harpes…
Le livret, d’origine danoise et inspiré de textes de Jens Peter Jacobsen, reprend la légende du roi Waldemar, amoureux de la belle Tove, qu’il installe dans son château, à Gurre. Cette maîtresse est assassinée, dans un bain trop chaud, par l’épouse légitime du roi, Waldtauve. Tove se transforme en colombe, tandis que Waldemar, fou de douleur, maudit dieu et se retrouve alors condamné à errer chaque nuit, et à chevaucher jusqu’à l’aube avec ses vassaux, tirés de leurs tombes. L’oeuvre s’achève majestueusement par le retour du soleil, au petit matin –cf.extrait proposé-.
On met derrière le terme « New Wave » à peu près tout et n’importe quoi… Disons plus pragmatique ment que toute la vague de la musique Pop-Rock blanche succédant à la fois aux mouvements Punk et Disco peut s’inscrire dans cette filière « Nouvelle vague », plutôt festive, au tournant des années 80.
Il y a eu de fort belles choses à l’image de la playlist de ce jour, parmi des albums d’un intérêt plus anecdotique, ou qui ont mal survécu aux outrages du temps… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les extraits sonores proposés, par ailleurs, montrent bien la diversité d’un courant hétéroclite ! Ils rappelleront sans doute des souvenirs aux lecteurs de ce blog…
Dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, la copie est infiniment plus connue que l’original, et si différente et populaire qu’elle l’a quasiment éclipsée : la majorité des personnes qui connaissent la copie pensent en effet qu’il s’agit d’une création originale !
La version originale de cet air extrait du semi-opéra « King Arthur » du compositeur anglais Henri Purcell, créé en 1691. Dans cette oeuvre, il faut s’accrocher pour suivre l’histoire, puisque les principaux caractères n’ont que des rôles parlés, le chant revenant aux caractères « surnaturels » : nymphes, sirènes, dieux ou demi-dieux, génies divers, dont le « Cold genius », qui interprète cet air devenu célèbre sous le titre de « Cold Song » dans la copie présentée ici –son titre original est « Frost Song »-.
La cheffe d’orchestre qui dirige la version originale était un jour venu manger à la maison pendant les représentations des « Boréades » de Rameau à l’Opéra du Rhin, et avait essayé de me convertir à l’opéra baroque français : malgré son grand talent, elle a échoué , et je n’y suis venu que très sporadiquement bien plus tardivement !
La copie est interprétée par Klaus Nomi, drôle de personnage, ex-pâtissier new-yorkais devenu chanteur, ex-choriste de David Bowie et ayant connu un succès de météorite au tout début des année 80, et une gloire posthume également liée au fait qu’il fut la première célébrité décédée du Sida, alors que sa carrière commençait à prendre forme.
Pour la petite histoire, cet air est devenu fort populaire chez les marchands de publicité, et chacun essaie de s’y frotter : une version absolument catastrophique est disponible en ligne. Je vous laisse découvrir de quelle célébrité fourvoyée il s’agit…
La météo plutôt fraîche de ces derniers jours –mais pas si glaciale qu’annoncée semble-t-il : un petit -§° ce matin, ce qui est somme toute assez normal en hiver…– est tout-à-fait propice pour profiter de cette courte mais paisible playlist, à déguster sereinement au coin du feu, après une longue journée de labeur, et extraite de la série des albums en attente dont je vous parlais l’autre jour… Une grille de loto que je m’amuse à cocher, en quelque sorte !