Playlist sans queue ni tête

Alors que les frimas de l’hiver semblent désormais bien installés –hier matin, j’ai même eu droit aux premiers signes de neige sur la route-, et que la ville était passablement déserte en début de soirée, me voilà désormais face à une playlist sans queue ni tête, puisque j’ai pioché un peu au hasard et à travers les styles et les époques de quoi agrémenter cette vraie soirée d’hiver : il fait gris, brouillardeux, plutôt frisquet ! Autant rester au coin du feu pas trop loin du radiateur. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Le Beethoven/Ney est une vraie rareté, très romantique -mais pas désagréable, malgré quelques passages un peu chichiteux-. Le coffret Ravel, quant à lui, renferme quelques vrais trésors, et c’est un musicien que je ne me rappelle pas n’avoir jamais apprécié depuis que je l’écoute –et ça fait un sacré bail-.

Et vous, vous en donneriez combien ?

whiten1Personnellement, un peu mais pas trop –et du coup, je ne l’aurai jamais, mais ça ne m’empêchera pas de dormir–  ! Bon, l’objet est rare d’autant qu’il est unique, et pourra évidemment passionner les collectionneurs les plus avertis, toujours avides de ce genre de raretés. Personnellement, mon exemplaire porte un numéro beaucoup plus élevé  🙄 . Et il est unique aussi  :mrgreen: !!!

Cela étant, le contenu est plus appétissant que le contenant, même mes oreilles supportent difficilement une écoute en continu des quatre faces qui composent l’album : il y a quand même des titres très oubliables dans ce qui fut un double 33 tours !

Mon morceau préféré, c’est une chanson de Lennon, à la beauté troublante malgré les wahwahwah incongrus : Sexy Sadie, qui n’est de loin pas la plus connue du groupe –en extrait ci dessous-. Et j’aime beaucoup, également, la chanson de George Harrison : While my guitare gentry wheeps, avec Eric Clapton à la guitare. Mais des niaiseries genre « Ob-la-di Ob-la-da », ou des collages vaguement bruiteux du style « Revolution 9 », ça me parle très moyennement…

Le violon du diable

Paganini AshkenasiJ’ai ressorti ce matin une vieille chose que je n’avais plus écoutée depuis des lustres –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– : à dire vrai, les concerti pour violon de Paganini ne sont ni indignes, ni géniaux, mais proposent à la fois une écoute agréable à l’oreille et des difficultés techniques pour les doigts et l’archet absolument gigantesques.

L’orchestre se contente, le plus souvent, d’accompagner et de soutenir sans originalité remarquable –mais avec talent– le discours du violon.
Quant à ce disque, il est tout simplement magnifique et dépasse de très loin toute la concurrence personnellement connue dans ce répertoire –pas très fréquenté, il est vrai-. Comment avais-je pu l’oublier ?

PaganiniPortraitNicolo Paganini, dit « Le violon du Diable », était un virtuose exceptionnel, qui révolutionna la technique du violon au début du 19ème siècle, et s’amusait à épater la galerie avec ses compositions injouables par tout autre que lui, sachant soutenir l’attention du public par des trucs habiles : présentation de profil vêtu tout de moir -il était longiligne, d’une maigreur à faire peur et laissa pousser ses cheveux filasses assez longs-, cordes volontairement abimées pour se casser au milieu d’une oeuvre, l’obligeant à terminer sur trois, deux, voire une seule corde-s…

Il amassa ainsi une fortune considérable –la légende prétend qu’il gagna plusieurs fois son poids en or-, dilapidée en grande partie dans les casinos, sut vivre du mécénat grâce à une habile publicité et à son charisme, fréquenta quelques geôles pour des banqueroutes frauduleuses, et, de temps à autre, livra des compositions qui sont restées au répertoire : ses six concerti pour violon et surtout le deuxième, des caprices pour violon solo, mais également quelques pièces pour violon et guitare ou mandoline.

Il fut adulé de tous les compositeurs romantiques, et Liszt sut le prendre pour modèle pour développer la technique pianistique à partir de 1830.

En extrait, une pièce archi-célèbre, provenant de l’album mentionné, et où le triangle tient une place presqu’aussi importante que le violon ! ENJOY !

Playlist retour aux sources

Une playlist qui se passe de commentaires superfétatoires ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Il s’agit-là des quatre premiers albums des Rolling Stones dans leur édition anglaise –il convient de privilégier systématiquement les éditions UK aux éditions US, beaucoup moins cohérentes-, écoutés dans l’ordre de leur parution entre 1964 et 1965.

A l’époque de la sortie du premier, la très sérieuse revue Gramophone le critiquait ainsi, dans la section « Jazz » du magazine : « They play a kind of negro music in a far more idiomatic way than the Beatles, and with lot more technical skills ». Soit : « Ils jouent un genre de « musique nègre » de manière beaucoup plus idiomatique que les Beatles, et avec beaucoup plus de compétences techniques ».

Ce qui n’est sans doute pas faux si on compare l’extrait ci-dessous avec une chanson du genre « Love me do », beaucoup plus édulcorée –et aux paroles sans aucun des arrière-plans vaguement salaces, pour l’époque, entendus ici-.

Playlist « Vieilles cires »

Petit à petit, le quotidien se réinstalle et reprend ses droits même pour mes oreilles, et malgré un emploi du temps chargé, et quelque peu chamboulé par les événements récents –voyage à Paris annulé en cette fin de semaine, par exemple, le salon du numérique auquel je devais participer étant reporté-.

Ce soir, une playlist qui crachote mais case de réelles beautés ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Playlist BOF

Après une journée bien dense, y compris en déplacements relativement longs, une nouvelle playlist thématique, ce jour, consacrée aux musiques de film : il  en est de vraiment très bien, quel que soit le genre envisagé. Et certains très grands compositeurs se sont prêtés au genre avec délectation. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Pour vous mettre l’eau à la bouche, deux petits extraits, ci-dessous :

le premier provient de ce qui constitue l’une des plus belles musiques de film à mes oreilles –sans être grand spécialiste du genre, j’en connais quelques-unes d’assez près et je prête généralement une attention certaine à la qualité de la musique d’un film, qui en fait partie intégrante selon moi-;

le second, beaucoup plus nerveux –et presqu’énervant, à tout dire, mais c’est fait exprès et cela sert vraiment la narration– a servi de support à une « fausse pub » assez drolatique –la vidéo subsiste en ligne– au début des années 2000.

Par ailleurs, saurez-vous associer ces deux extraits aux albums écoutés ?

Wartime playlist

11 novembre : commémorons comme il se doit ce jour, marquant, en 1918, la fin de l’immense boucherie qui ensanglanta l’Europe, beaucoup, et le reste du monde dans une moindre mesure. Si la période m’a toujours beaucoup intéressé, j’ai souvent eu du mal, pendant longtemps, à trouver des ouvrages vraiment remarquables et complets sur la période. C’est pourquoi, d’ailleurs, je ne retins pas ce sujet, en définitive, lors de la rédaction de mon mémoire pendant mes études d’histoire –ça, c’était il y a longtemps…– !

Ça a beaucoup changé désormais, et depuis quelques années, centenaire et préparation d’icelui obligent, de très beaux livres sont désormais sortis sur ce sujet.

En ce jour de commémoration, donc, c’est une playlist d’oeuvres composées pendant la guerre qui a occupé mes oreilles ce début de matinée, la confection d’un boeuf bourguignon aux épices de Noël –cannelle, anis étoilée, gingembre : un essai…– occupant mes mains par ailleurs 🙂 ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Poupées new-yorkaises

La wishlist entraperçue ici m’a conduit, hier, à réécouter les New York Dolls, groupe légendaire et prémonitoire, qui ne perça pas complètement de son vivant, malgré deux albums de qualité, mais fut unanimement revendiqué par tous les groupes punks de la planète comme source d’inspiration fondamentale.

L’ambiguïté sexuelle affichée, une certaine idée de la décadence vestimentaire et comportementale, mais aussi la défonce en étendard et, en définitive, le manque de succès immédiat, conduisirent ses membres à se séparer rapidement. David Johansen, le chanteur, se lança dans une carrière de crooner de second rang et d’acteur pour seconds rôles dans quelques séries US, Sylvain Sylvain, l’un des guitaristes, dans une carrière solo au succès mitigé malgré un bon album au début des années 80. Arthur « Killer » Kane, le bassiste, mena une vie d’errance pendant plusieurs années avant de se convertir au dogme mormon. Quant à Jerry Nolan et Johnny Thunders, ils furent les plus actifs des ex-poupées, en fondant notamment les Heartbreakers.

NYDolls
Au cours des deux années de leur courte existence, les New York Dolls produisirent deux albums, excellents : le premier, éponyme, mettait en avant une belle vitalité, un vrai sens de la reprise efficace et des compositions originales de qualité, dont le vigoureux « Personality Crisis », en extrait ci-dessous.

NewYorkDollsNewYorkDollsIl n’est ni très bien enregistré, ni très bien produit et ne rencontra guère de succès commercial à sa sortie –cliquer sur l’image pour la voir en grand-. C’est plutôt inclassable, ça démontre une belle assimilation des principaux courants du temps, assez stonien dans l’esprit et le traitement –propos ironique, utilisation de deux guitaristes complémentaires-, sans la finesse de ces derniers à la même époque, d’un enthousiasme réellement communicatif et d’une simplicité très directe si l’on pense aux standards du moment, où la musique évoluait vers une sorte de glam/progressive rock plutôt sophistiqué, un peu pompier et étiré. Suite à la parution de l’album, le groupe fut élu par Creem Magazine « Meilleur nouveau groupe » de l’année, mais aussi « Plus mauvais groupe de l’année », ce qui indique bien l’accueil plutôt controversé dont il bénéficia.

Too_Much_Too_Soon_-_The_New_York_DollsLe second album, « Too much too soon », –cliquer sur l’image pour la voir en grand-reproduisit les outrances du premier tout en étant beaucoup mieux produit. Il rencontra à peine plus de succès en termes de ventes en 1974, mais acquit rapidement le statut s’album fondateur de la musique punk : écouter l’introduction de « Human being » –en extrait ci-dessous : on prêtera attention à la guitare de Johnny Thunders –voie de gauche-, remarquable dans son traitement d’une sorte de mélodie continue et saturée– , c’est trouver la source de l’introduction du « Anarchy for the UK » des Sex Pistols, beaucoup moins bons musiciens au demeurant.

Après leur séparation et en raison du succès de la vague punk, plusieurs disques de démos ou d’enregistrements de concerts furent publiés : ils sont malheureusement mal enregistrés et n’apportent rien de fondamental à la découverte du groupe, qui, sur scène, ne transcendait pas ses compositions.
Un groupe attachant, malgré ses outrances plutôt qu’à cause d’elles –si elles furent revendiquées, elles ne furent jamais totalement assumées, comme le montre une séparation très rapide-, et entré dans la légende malgré la brièveté de son existence, grâce aux groupes punks anglais qui prirent leur relais avec bien plus de succès, trois ans plus tard.

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