Playlist pour se souvenir de Noël…
Je découvre avec bonheur et petit à petit le contenu de mes jolis coffrets de Noël, à travers cette playlist passionnante ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : les pochettes correspondent à celle des 33 tours d’origine-.
Si le premier concerto pour piano de Brahms dans la version Arrau – Giulini ne m’était pas inconnu –je l’avais acheté en cassette, avec quelques autres, il y a une trentaine d’années, pour pouvoir écouter un peu de musique sur l’autoradio à une époque où je passais deux longs mois de vacances loin de la modernité, dans un petit village éloigné de tout, au fond du Gers-, il m ‘était un peu sorti de l’oreille, et Arrau n’est pas le pianiste vers lequel je reviens le plus spontanément en général.
Sauf que ce coffret, je l’ai justement choisi pour aborder le pianiste par son versant « jeune » et me défaire de son image de « vieux barbon père tranquille du piano ». Dans cette perspective, je suis tout-à-fait réconcilié avec lui, et j’ai hâte de découvrir ses Beethoven « de jeunesse » –le terme est impropre, il avait déjà la cinquantaine lors de ses enregistrements EMI, mais il est plus connu pour ses enregistrements Philips, réalisés au-delà de ses soixante ans-. Au moins, je ne serai pas gêné par le cliquetis de ses ongles sur le clavier, extrêmement pénible dans nombre de ses disques Philips…
En revanche, je ne connaissais presque rien de William Steinberg, outre un disque réalisé avec Boston –Holst et Richard Strauss-, tout-à-fait excellent. Là, avec son orchestre de Pittsburgh, qu’il conduisit vers des sommets grâce à un investissement dans la durée –il y succéda à Reiner, sut redonner confiance aux musiciens très déstabilisés par le comportement tyrannique de ce dernier, qui avait renvoyé plus de 90% des musiciens durant son court mandat, et y resta près de 25 ans, jusqu’à son décès-, je me régale !
Son Bruckner est tonique et vivifiant, très narratif pour cette symphonie « à titre » –la seule chez Bruckner– et tout-à-fait passionnant dans cette optique. Son Mozart, dans une oeuvre galvaudée, est viril et vigoureux –cliquer sur l’extrait ci-dessous– et son Handel, dans une version évidemment pré-HIP, attache une belle importance aux couleurs de l’orchestre et à la vivacité des rythmes. C’est très bien eu égard à la date d’enregistrement.
Enfin, son Beethoven s’inscrit dans la veine de ceux de Reiner ou Szell, réalisés avec des orchestres sans doute un peu meilleurs que celui de Pittsburgh à cette époque, mais ni plus vivant, ni mieux construit : Steinberg apporte même un peu de souplesse supplémentaire. Bref, que du bonheur !