Playlist « La même chose autrement ! »

Dans la playlist de ce jour, des oeuvres connues, voire célèbres, sont livrées sous un autre jour, puisqu’il s’agit, pour chaque cas, d’une transcription de la partition originale ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Moussogrsky / Ravel – Tableaux d’une exposition
Orchestre symphonique de Chicago, Fritz Reiner – 1957 *****

Les « Tableaux d’une exposition », de Moussorgsky sont, à l’origine » une collection de pièces pour le piano composée en 1874, inspirée par des croquis du peintre Viktor Hartmann. Leur version pour orchestre, réalisée par Ravel en 1922, si elle est sans doute plus connue et assurément plus souvent enregistrée que la version originale, n’en constitue cependant qu’une transcription, remarquablement habile au demeurant, et qui s’écoute, à mon avis, plus facilement que la version de Moussorgsky. La version de Fritz Reiner, très bien enregistrée pour son époque, reste l’une des meilleures de la discographie pléthorique de l’oeuvre.

• Anton Bruckner – Symphonie n°8 – Lionel Rogg, orgue – 1998 ***

Bien qu’il ait été un organiste remarquable et réputé dans toute l’Europe, Anton Bruckner ne composa quasiment rien pour cet instrument –un certain nombres de pièces lui ont été attribuées par erreur mas ne sont pas de sa main-, sur lequel il improvisait essentiellement. En revanche, il traite parfois l’orchestre comme un orgue monumental, et cette transcription de la huitième symphonie dans sa version de 1890 –Bruckner remania son oeuvre plusieurs fois-, réalisée par l’organiste suisse Lionel Rogg –ça manque quand même cruellement de timbales à l’entrée du finale…-, n’est pas inintéressante, pour peu que l’on écoute, le disque très bien enregistré, suffisamment fort, sans quoi l’ennui s’installe assez vite. Une seule recommandation, donc : play it loud !

• Strauss / Berg, Schönberg, Webern – Valses
Boston Symphony Chambers Players – 1979 *****

Un merveilleux disque, et l’un des tout meilleurs consacré aux valses de Johann Strauss fils : très jeune, il m’avait « tapé dans l’oreille » et je l’avais même acheté en 33 tours au début des années 80 ! Schönberg, puis Berg et Webern se sont attachés à transcrire, superbement, quelques valses pour un orchestre de chambre aux dimensions très réduites : piano, quatuor à cordes, clarinette, flûte et harmonium pour les deux valses transcrites par Schönberg ; quatuor à corde, piano et harmonium pour chacune des valses transcrites par Berg et Webern. Les quelques musiciens de l’orchestre symphonique de Boston réunis pour former cet ensemble de chambre jouent ces oeuvres avec légèreté, entrain et un évident plaisir ! Une ambiance très « Belle époque » qui sied admirablement à cette musique !

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Playlist « Classiques du vingtième siècle »

Trois albums comportant des oeuvres du premier tiers du vingtième siècle composent cette playlist, beaucoup plus variée qu’il n’y paraît cependant, puisqu’elle oscille entre les facilités » de Kurt Weill, les préceptes théoriques de la seconde école de Vienne –Schönberg / Berg / Webern– et une oeuvre descriptive devenue populaire d’un compositeur anglais -Holst-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc, dans des versions inspirées, bien enregistrées et dans l’ordre d’écoute :

Kurt Weill – Dreigroschenmusik : 1928
Kurt Weill – Mahagonny Songspiel : 1927
Schönberg – 5 pièces pour orchestre op. 16 : 1909
Webern – 5 pièces pour orchestre op. 10 : 1911-1913
Berg – 3 pièces pour orchestre op. 6 : 1913-1914
Berg – Lulu Suite : 1934
Holst – The Planets : 1914-1917

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Playlist « Cette année-là » – 1978

Berg – Concerto de chambre – Ensemble Intercontemporain, Boulez
Scorpions – Tokyo Tapes, Deluxe Edition
The Rolling Stones – Some Girls Live In Texas
Rebel ; Destouches – Les éléments – The Academy Of Ancient Music, Hogwood
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Playlist courte et intense

La playlist de ce jour est très courte, puisqu’elle est consacrée, dans deux versions très différentes, aux « Trois Fragments de Wozzeck » : trois pièces orchestrales extraites de l’opéra d’Alban Berg. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Oeuvre d’une intensité dramatique exceptionnelle et d’une profondeur émotionnelle puissante, Wozzeck est l’un de mes opéra favoris, voire mon préféré. Ces deux versions sont tout-à-fait excellentes, et très complémentaires : sombre et presque distanciée pour Antal Dorati, dans un antique album enregistré –de manière exceptionnelle– en 1961; à l’inverse, Giuseppe Sinopoli joue à fond la carte post-romantique d’une lente déploration, qui culmine dans le troisième fragment –cf. ci-dessous-.

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Playlist expressionniste

Très belle playlist entamée ce matin, qui allie l’expressionnisme musical d’Alban Berg à de bien belles pochettes qui plus est ! –Cliquer sur l’image pour la voir en pus grand-.

Cadet de la Seconde école de Vienne, admirateur de Wagner et de Mahler et disciple –plus qu’élève– de Schönberg, Berg était celui des trois musiciens de cette école qui se satisfaisait le mieux des «formes classiques», qui n’entravaient pas sa créativité.
De fait, il reste relativement accessible à une oreille peu aguerrie, et l’ensemble de sa production –qui tient en peu de disques– mérite une écoute attentive : on y découvrira beaucoup de beautés cachées et une profonde humanité.

Bilan 2019•3 – Coups de coeur – Classique

Nous en arrivons donc à l’avant-dernière livraison de ce bilan discographique 2019, consacrée aux CD de musique classique pour lesquels j’ai éprouvé un vrai coup de coeur cette année ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve dans cette liste :

Les sonates pour piano de Beethoven par Artur Schnabel, enregistrées dans la première moitié des années 30 –cf. extrait 1-. J’ai suffisamment insisté dans les notules précédentes sur la qualité des restaurations effectuées par ce label pour ne pas y revenir… C’est très supérieur à toutes les éditions antérieures parues chez EMI puis Warner. Et comme l’interprétation est formidable et assez intemporelle, cette collection de 10 CD –l’éditeur a rajouté des séries de variations– a une valeur inestimable ! 

Une magnifique version du non moins magnifique concerto pour violoncelle d’Elgarcf. extrait 2-, complété d’une oeuvre plus rare de Gustav Holst, « The Fall Of The Leaf », et du beau concerto pour violoncelle de William Walton, composé en 1956. La prise de son est tout-à-fait bonne de surcroît !

Des opéras : « Les diables de Loudun », de Penderecki, inspiré par une histoire vraie dont vous trouverez les tenants et les aboutissants ici : l’un des opéras les plus réussis de la seconde moitié du vingtième siècle selon mes oreilles, même s’il n’est pas d’un accès facile pour des auditeurs souhaitant découvrir l’opéra –cf.extrait vidéo ci-dessous– ! Et une très belle version du « Ring des Nibelungen » –encore !!!– de Wagner, que j’ai longtemps cherchée. Le coffret n’est plus édité, mais c’est sans doute la meilleure version parue depuis le début des années 80, du moins pour ce qui me concerne : belle direction, très narrative, et chanteurs très investis dans leurs rôles –il s’agit d’un enregistrement public-.

J’ai beaucoup apprécié aussi cette version de la treizième symphonie « Babi Yar » de Chostakovich par son créateur, Kyrill Kondrashin, enregistrée peu de jours après sa création mouvementée : pour tout savoir à ce propos, vous pouvez lire cet article synthétique qui résume le pourquoi du comment… Quant au poème d’Yevtuchenko qui servit de support à cette symphonie, vous pouvez le lire ici.

Les lecteurs les plus anciens de ce blog connaissent mon engouement pour Handel et ses oratorios. Le chef anglais John Eliot Gardiner en enregistra une assez large somme au début des années 80, et, parmi ceux achetés en début d’année, « Solomon, fondé sur trois épisodes de la vie du roi Salomon –couronnement – Jugement – Reine de Saba– est celui que j’ai préféré. Très belle version, superbement dirigé, magistralement chantée –solistes et, surtout, choeurs-, dotée d’une prise de son remarquable !

Enfin, le coffret anthologie de 8 CD vendu à prix fracassé et consacré à la seconde école de Vienne –Berg, Schönberg, Webern– par le chef italien Giuseppe Sinopoli est à recommander absolument pour qui veut découvrir ou approfondir ces oeuvres : le chef joue à fond le jeu d’un expressionnisme post-romantique qui sied admirablement à ces oeuvres ! Un vrai beau coup de coeur ! 

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Dimanche matin à l’opéra…

Un petit détour dominical –et matinal– vers deux opéras du vingtième siècle, dégottés pour une bouchée de pain –moins cher que deux baguettes– dans des bacs d’invendus fortement bradés : l’opéra « contemporain » doit encore faire en peu peur au tout-venant…

« Les Diables de Loudun » raconte l’histoire des diables de Loudun, incroyable mais vrai !
Pour tout comprendre à cette sombre machination politique organisée par Richelieu sur fond religieux de chasse aux sorcières dans la France profonde du début du XVIIème siècle, vous pouvez vous rendre ici.
L’enregistrement, réalisé en 1970 à la suite des premières représentations –création à Hambourg en 1969, avec un autre chef, moins connu que lui du présent enregistrement-, qui existent également en vidéo et ont été publiées en DVD.
Très bonne analyse de cet opéra à lire ici, et, plus succincte, ici.

Je ne vous présente plus le « Wozzeck » d’Alban Berg, opéra poignant entre tous, et qui est l’un de mes opéras préférés, voire peut-être mon préféré.
Très belle version enregistrée « sous le manteau » en 1970, sous la direction d’un juvénile Carlos Kleiber, qui n’était pas encore la star absolue –et capricieuse– qu’il devint ensuite, mais s’inscrivait déjà dans les traces de son père –qui fut créateur de l’oeuvre en 1925-. Très bien dirigé, très bien chanté – et pourtant, hors Theo Adam, qui interprète Wozzeck, on ne retrouve aucun grand nom du chant lyrique dans cette version-, et tout-à-fait convenablement enregistré : un très beau moment !

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Une playlist et une recommandation

Commençons par la recommandation : vous pouvez vous procurer à tout petit prix ce merveilleux coffret de 8 CD, consacrés aux trois compositeurs de la seconde école de Vienne, Schönberg, Berg et Webern, dans des versions tout-à-fait remarquables –l’approche résolument « romantique » de ces oeuvres les rend par ailleurs vraiment très accessibles, même aux plus réfractaires à cette musique parfois difficile d’accès– : très bon orchestre, très bons solistes pour les parties vocales, et direction d’orchestre réellement engagée, par un chef que j’aime personnellement beaucoup et qui s’avère ici assez incontestable. De surcroît, les prises de son sont généralement de belle qualité et la réédition de ces enregistrements leur offre un bel écrin, un petit livret intéressant et, cerises sur le gâteau, les pochettes d’origine pour chacun des albums du coffret.

La playlist du jour est consacrée à des oeuvres de Bela Bartok, assez contemporaines de celles du petit coffret recommandé –grosso modo : le premier tiers du vingtième siècle-, mais dans une toute autre veine : les principes de composition de Bartok sont assez bien explicités ici. Les versions écoutées, toutes anciennes, font partie des tout premiers enregistrements jamais réalisés de cette musique singulière, mais belle, par deux chefs dont la carrière prenait alors un très bel envol. Une très agréable playlist pour entamer la soirée !

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Playlist « Écorché vif »

Des trois compositeurs de la « seconde école de Vienne » -Berg, Schönberg, Webern-, Alban Berg –portait en pied réalisé par son ami Schönberg ci-dessous– est à la fois le plus facilement accessible et le plus proche d’un expressionnisme intense, dans un cadre formel très ferme. –Cliquer sur les images pour les voir en plus grand-.

Les lecteurs réguliers de ce blog savent déjà que son premier opéra, Wozzeck, d’une intensité émotionnelle unique, est sans doute l’un de mes opéras préférés, même s’il n’est pas celui que j’écoute le plus.
J’apprécie aussi tout particulièrement ses nombreuses pièces pour orchestre et, surtout, son fin et sensible concerto pour violon « A la mémoire d’un ange », l’ange en question étant la jeune Manon Gropius.

Claudio Abbado livre de l’ensemble de ces pièces, enregistrées tout au long de sa longue carrière, des versions racées et bien enregistrées : de quoi constituer une formidable playlist ! Vous pouvez en découvrir les trois premiers albums dans cette excellente anthologie.

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