Playlist « Retraite à l’américaine ».

Parmi les derniers cadeaux que l’on m’a offerts pour ma retraite, qui commence officiellement demain, ces deux coffrets consacrés au chef d’orchestre allemand naturalisé américain William Steinberg figurent en bonne place et une partie de leurs contenus composent la playlist du jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ces deux coffrets, très bien réédités et aux livrets courts mais intéressants –anglais et allemand seulement, comme cela semble devenir une norme désormais…– viennent compléter la volumineuse anthologie parue chez EMI dont je vous ai déjà entretenu ici ou . A ce jour, je n’ai pas encore entamé l’écoute du coffret proposé par RCA et présentant des enregistrements enregistrés durant le court mandat du chef à Boston. Par ailleurs, je possédais déjà une partie du coffret « The Complete Command Classics Recordings », à savoir les symphonies de Beethoven –l’une de mes intégrales préférée-, présentée ici, ou celles de Brahms –magnifique deuxième symphonie-, évoquées : ces deux coffrets trouveront facilement preneurs, je sais déjà à qui les donner !
Tous les enregistrements ont été réalisés dans les années 60 sur des bandes magnétiques de 35mm, à l’instar de ceux enregistrés pour la collection « Mercury Living Présence » et sont de très grande qualité, et généralement meilleurs que ceux alors réalisés en Europe. L’orchestre de Pittsburgh s’avère par ailleurs tout-à-fait excellent. Hormis les Beethoven et Brahms sus-cités tout le reste du contenu m’était inconnu, et j’ai déjà découvert avec plaisir –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

la 7ème symphonie de Bruckner –enregistrée aussi tôt qu’en 1963– dans une version narrative, nerveuse, dynamique et d’une grande virtuosité. C’est vraiment très réussi, et très différent aussi de nombreuses versions européennes, et les cuivres de l’orchestre de Pittsburgh sont remarquables. ***** Le disque est notamment complété par une très rare –et que je ne connaissais pas– « Ouverture en sol mineur », oeuvre aussi anecdotique et mineure que sa tonalité, composée en 1862, soit avant qu’il n’écrive la moindre symphonie : c’est dispensable à mes oreilles…
Tchaïkovsky : « Casse-Noisettes », suite pour orchestre. C’est vif, acéré et enjoué. Une belle réussite pour cette oeuvre très populaire et d’accès facile ! *****
Une série de compositeurs américains du 20ème siècle, au premier rang desquels Gershwin et Copland : je n’ai guère de repères dans cette musique, mais leur écoute s’est révélée très plaisante, même si je n’y reviendrai pas trop souvent sans doute. ***

A partir de demain, il mes restera beaucoup de temps pour découvrir tout le reste de ces deux petits bijoux !

Playlist « Triptyque final »

Nouvelle matinée très pluvieuse et donc propice à savourer tranquillement cette belle playlist composée des trois dernières symphonies d’Anton Bruckner, dans des versions enregistrées par des chefs réputés chacun pour être de très bon spécialistes de ces oeuvres. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour autant la vision qu’ils ont chacun de ces œuvres n’est en rien identique, d’autant moins que les interprétations d’Eugen Jochum sont généralement basées sur l’édition Nowak des symphonies de Bruckner.
Précisons en effet qu’il existe plusieurs éditions de ces symphonies. L’édition la plus fréquemment rencontrée est l’édition Haas, du nom du musicologue recruté par l’international Bruckner Society afin de publier une édition critique des symphonies de Bruckner en retournant aux partitions originales, retouchées et modifiées au début du vingtième siècle par différents disciples du compositeur. Le successeur de Robert Haas auprès de l’International Bruckner Society, Leopold Nowak, proposa quant à lui, un certain nombre de modifications à l’édition Haas, qui ne firent jamais l’unanimité, et c’est l’édition Haas qui demeure la plus fréquemment employée de nos jours.

Chacun des chefs a enregistré l’intégrale de ces symphonies -et même deux fois pour Jochum, dont les deux versions sont difficiles à départager : personnellement je préfère la seconde pour EMI, avec Dresde, un peu plus stable rythmiquement– et livré par ailleurs plusieurs versions des symphonies 4, 7, 8 et 9 –la dernière symphonie de Bruckner, en trois mouvements seulement, et dédicace « Au bon Dieu »-.
Dans chaque cas, prises de son convenables magnifiées par des remasterings récents de grande qualité, ce qui rajoute au plaisir d’écouter ces grandes oeuvres qui y gagnent beaucoup, du fait notamment de leur ampleur et de leur polyphonie extrêmement riche !

Playlist en vrac !

Mardi –hier– , mon fournisseur de billets d’opéra m’a appelé tôt le matin pour m’informer qu’en fait, non, la générale de Lohengrin ne se déroulerait pas le soir-même, mais jeudi soir –soit demain soir– ! Il a fallu que me réorganise donc quelque peu pour pouvoir y assister tout de même…
En attendant, le début de la semaine été consacré à la réécoute de certaines symphonies de Bruckner extraites de l’intégrale que Karajan lui consacra dans des enregistrements parus entre la fin des années 70 et le tout début des années 80. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En France, cette intégrale fut, à l’époque, diversement accueillie, du fait, notamment, de prises de son pas extraordinaires –le dernier remastering en CD a grandement amélioré les choses– ; en Allemagne et en Angleterre, en revanche, elle fut aussitôt citée comme référence incontournable –le chef autrichien étant même paré du titre de plus grand chef bruckérien vivant– devant celle de Günter Wand, parue à peu près à la même époque, et les deux intégrales d’Eugen Jochum, alors beaucoup plus apprécié en France.
Contrairement à Eugen Jochum, surnommé « Mister Stop and go » par la critique anglo-saxonne du fait de tempi relativement mouvants au service d’une expressivité de l’instant, Karajan est rythmiquement très stable et privilégie une tension qui se développe dans la durée : les deux approches sont pertinentes et satisfaisantes. Les meilleures réussites du chef autrichien se comptent, à mes oreilles, parmi les symphonies qu’il fréquenta le plus : septième, neuvième et surtout huitième qu’il donna le plus fréquemment en concert tout au long de sa vie de chef.

Pour faire bonne mesure et apaiser mes oreilles entre deux symphonies, la playlist de ces derniers jours a également comporté deux disques plus reposants :
un très bel album consacré à de la musique chorale d’Orlando Gibbons a-datant des tout débuts du XVIIè siècle –le compositeur préféré de Glenn Gould, qui n’en était pas à une excentricité près- ;
un album de Diana Krall, « Wallflower » –2015-, composé de reprises plus ou moins réussies –et assez doucereusement et uniformément sucrées, voire même un peu trop à mon goût…– de pop songs célèbres d’artistes et périodes variés.

Playlist « Cette année-là – 2005 »

Anton Bruckner – Symphony n°7, arrangement pour ensemble de chambre – T. Christian Ensemble
The Cure – Live à Saint Malo, festival « La route du rock »
Fanny Mendelssohn-Hensel – Das Jahr – Laura Skride, piano
The Rolling Stones – A Bigger Bang
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist « Troisièmes en série »

Profitant d’une matinée de télétravail, j’ai opté pour l’écoute, dans l’ordre de leur composition, d’une série de troisièmes symphonies, ce qui n’a pas été si aisé que cela, sachant que je n’aime pas beaucoup la troisième symphonie de Brahms, ni, curieusement, celle de Sibelius –qui est celle du compositeur finlandais qui me résiste le plus avec la 1ère– ni celle de Tchaïkovsky et que je ne connais pas assez bien celles de S(c)hostakovich et de Prokofiev pour ne pas être perturbé dans mon travail –je serais obligé de lever l’oreille trop souvent…– !

Restaient, donc –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– celles de Beethoven (1803-1804), Mendelssohn (1829/1842), Bruckner (1873/1876-1877/1888-1889) et Mahler (1895-1896), cette dernière en Blu-Ray Audio de très belle qualité sonore. Pour ne pas gâcher le plaisir, chaque symphonie bénéficie d’une excellente version dans cette playlist.

Playlist excentrique ou intellectuelle, c’est selon…

La playlist du jour est consacrée à un artiste très controversé de son vivant, qui enregistra pour les plus grands labels classiques, avec quelques-uns des meilleurs orchestres mondiaux –il fut notamment titulaire du podium au Philharmonia de Londres et à la prestigieuse Staatskapelle de Dresde-, les oeuvres les plus célèbres du répertoire, durant une quinzaine d’années, avant de s’éteindre aussi subitement qu’il avait accédé à la gloire soudainement.

Au Philharmonia de Londres, il ne resta en poste, une décennie durant, que grâce au succès des disques enregistrés pour Deutsche Grammophon qui le soutenait à bout de bras : l’immense majorité des musiciens de l’orchestre le considérait comme un charlatan, voire un imposteur, mauvais musicien ne connaissant rien à l’art de diriger. Leonard Bernstein, chef concurrent pour Deutsche Grammophon, et qui enregistrait à la même époque à peu près le même répertoire, en pensait pis que pendre… De fait, s’il avait déjà entamé depuis quelques années une carrière de compositeur et qu’il disposait en la matière d’une solide expérience, Sinopoli, de formation, était médecin, et spécialisé en psychiatrie et dans l’anthropologie criminelle… Aussi l’approche qu’il avait des oeuvres lors des répétitions était-elle parfois très singulière et originale.

Quasiment toutes ses interprétations sont profondément originales et personnelles -d’aucuns disent « excentriques », les plus charitables les qualifient d’ « intellectuelles »-, c’est ce qui fait d’ailleurs leur intérêt. Parmi les disques de la playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, le premier, consacré à Schubert, me semble particulièrement raté –le chef avait signé une remarquable « Inachevée » en 1984, celle-ci, plus tardive, est beaucoup plus anecdotique-. Les trois autres sont très réussis, en particulier les « Tableaux d’une exposition ».

Au sein de ma discothèque figurent également, entre autres, ses intégrales des symphonies de Mahler –très intellectuelles, pour le coup– et Schumann –très excentriques, mais j’aime beaucoup à vrai dire-, son premier enregistrement pour Deutsche Grammophon –Schubert, Inachevée + Mendelssohn, Italienne : de vraies réussites-, ses poèmes symphoniques de Richard Strauss, son anthologie Elgar et une formidable intégrale des oeuvres pour orchestre de la Seconde École de Vienne.
Cerise sur le gâteau, Sinopoli fut toujours choyé par les ingénieurs du son de la firme jaune, et tous les enregistrements de ce jour sont excellents.

Playlist romantique « à l’ancienne »

La playlist de ce matin est consacrée à des enregistrements d’oeuvres « romantiques » effectués entre la fin des années 50 et le début des années 60. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Une époque marquée par le triomphe encore récent du LP face au 78 tours –on ne le sait plus de nos jours, mais jusqu’au milieu des années 50, un même enregistrement était encore publié dans les deux formats-, puis par l’apparition de la stéréophonie –on ne le sait plus de nos jours, mais jusqu’à la fin des années 50, un même enregistrement était publié en LP en mono et en stéréo, l’acheteur choisissant l’un de ces deux formats en fonction de son matériel d’écoute-. Les catalogues des éditeurs commençaient à s’étoffer très rapidement, les techniques de prise de son évoluaient rapidement, les premières installations « haute-fidélité », dispendieuses et volumineuses –aujourd’hui, on dirait : moches ! – investissaient les domiciles des particuliers.

A cette époque, les orchestres étaient moins bons que de nos jours –et en voie de fort renouvellement, la génération des musiciens ayant vécu la guerre se retirant peu à peu-, et, très schématiquement, les traditions d’interprétation étaient encore issues principalement du 19ème siècle, selon deux courants : un courant « objectif » issu de Felix Mendelssohn, généralement incisif rythmiquement et clarifiant les textures orchestrales –popularisé par la grande star des chefs de la première moitié » du 20ème siècle, Arturo Toscanini, puis par la majorité les chefs d’Europe centrale ayant migré vers les USA durant la guerre– et une école austro-allemande issue principalement de Richard Wagner, qualifiée de « subjective » et cherchant à exprimer ce qui se cachait derrière les notes d’une partition –dont le représentant le plus connu est Wilhelm Furtwängler-.

Dans la playlist du jour, Eugen Jochum (né en 1902) serait représentant de la seconde école et William Steinberg (né en 1899) de la première. Quant à Ferenc Fricsay (né en 1914), on pourrait le ranger, selon les époques de sa courte vie, dans l’un ou l’autre, ou parfois même aucun, de ces deux courants !

Playlist nocturne « 3 x 2 »

Evidemment, après avoir dernièrement intitulé une playlist 32 x 32, la présente playlist fera « petit joueur » ! Elle est consacrée à trois « deuxièmes symphonies », dont deux que je n’écoute quasiment jamais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour commencer, j’ai presque redécouvert le deuxième symphonie de Beethoven, sans doute la plus généralement mal-aimée de son corpus, et qui fut tout aussi mal accueilli lors de sa création, tant à Leipzig –« […] un monstre mal dégrossi, un dragon transpercé et qui se débat indomptable et ne veut pas mourir, et même perdant son sang dans le finale, rageant, frappe en vain autour de soi de sa queue agitée ». – qu’en France –« […] après avoir pénétré l’âme d’une douce mélancolie, il la déchire aussitôt par un amas d’accords barbares. Il me semble voir renfermer ensemble des colombes et des crocodiles ». – ; la légende affirme que Berlioz s’enfuit, épouvanté, à l’audition de certains fragments de la symphonie !
Evidemment, à nos oreilles habituées à bien plus de dissonances, cette symphonie ne produit plus le même effet, mais cette écoute nocturne et attentive m’a permis de l’apprécier –et d’en apprécier cette version– bien plus que d’habitude !

La deuxième symphonie de Bruckner jouissait à peu près d’un même délaissement de ma part, et je la connais nettement moins bien que les 4, 5, 7, 8 et 9. Ici, dans sa version originale de 1872, avec ses pauses et ses ruptures, un chef de second rang, Georg Tintner, quasi-inconnu en Europe au moment de la parution de de disque –et qui bénéficie désormais d’une aura quasi-mythique dans les pays anglo-saxons-, à la tête d’un orchestre de troisième zone –et cependant excellent– en donne une interprétation de premier ordre, dans une prise de son très convenable. L’intégrale très complète des symphonies est disponible à prix raisonnable et s’avère d’un très bon niveau d’ensemble.

Enfin, j’écoute désormais moins souvent la deuxième symphonie de Sibelius, qui fut la toute première oeuvre que je découvris du compositeur finlandais, à la fin des années 80. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… Mais son finale hymnique est toujours aussi emballant, et c’est une très grande versions que j’ai mis entre mes oreilles dans cette playlist !

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