Johnny d’Ormesson sont morts !
Et toute la France devrait pleurer !?
Hier matin, les radios rendaient un hommage appuyé à Jean d’Ormesson, académicien-philosophe-éditorialiste-polémiste-ex-directeur adjoint d’un grand quotidien de la presse matinale, décédé à plus de 90 ans. Bavard impénitent et brillant, Jean d’Ormesson exprimait ses idées, fondée sur une culture vraisemblablement prodigieuse, dans une langue claire, élégante et châtiée, et faisait preuve, surtout, d’une vraie aptitude au bonheur, tout en misant sur l’intelligence de ses interlocuteurs. On pouvait être opposé à ses prises de position idéologiques, mais le personnage s’était bonifié avec le temps, et pouvait même se montrer attachant et sympathique.
Ce matin, rebelote : toutes les radios, tout au long « d’émissions spéciales », ne parlent que du décès de Johnny Halliday, chantre français d’une variété pseudo-rock de goût douteux –au moins à mes oreilles-, et dont, à vrai dire, je n’ai jamais rien compris à l’engouement qu’il suscitait dans notre pays.
Comme j’ai passé un temps assez long en voiture, j’ai même eu l’occasion d’entendre de belles énormités, du genre « il avait une technique de chanteur d’opéra », quand bien même mes oreilles n’entendraient qu’une voix allant en s’éraillant au fil de sa carrière, poussée presque constamment à son maximum, et couchée sur des musiques allant de l’insipide à l’insignifiant.
Bref, pour moi, il était à la musique Rock ce que Luis Mariano est à l’opéra wagnérien… On parle pourtant de lui faire, éventuellement, des funérailles nationales !? On a les deuils nationaux qu’on mérite…