La crise sanitaire, presque banalisée désormais, a régulièrement été l’occasion, depuis un an, de dessins de presse ou de photo-montages et autres vidéos humoristiques, qui ont peu à peu suivi l’évolution de l’actualité.
En voici l’une des plus drôles, écho d’une émission TV d’une chaîne « cryptée » à laquelle je ne suis pas abonné –et la liste des chroniqueurs du plateau ne donne pas forcément envie…-.
Je navigue aujourd’hui de visioconférence en visioconférence… C’est passionnant, et ça me permet de tester de nombreuses plateformes différentes ! Trois pour cette seule journée –dont une d’une durée de trois heures cette après-midi-…
Certes, cela m’évite des déplacements parfois un peu longs, mais, sur la durée, c’est, pour le moins, astreignant, et, quasiment sans pause entre chacune d’entre elles, c’est même redoutable : impossible de rester constamment concentré !
La playlist de ce jour est consacré à un unique album, pour cause de voyage imminent à la déchèterie et séjour un peu prolongé en cuisine, fête des amoureux oblige ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
J’ai découvert très tard « The Seeds Of Love » du duo Tears For Fears, même si, comme à peu près tout le monde, l’énorme hit que fut le « beatle-esque » titre éponyme m’était évidemment connu depuis sa sortie –à la fin de mon service militaire !– : le début est presqu’entièrement fondé sur « I Am The Walrus » des Beatles, puis la chanson, très bien construite et au refrain entêtant, évolue ensuite vers d’autres contrées. Il me souvient qu’à la fin des années 80, ce titre fut très largement diffusé en radio, malgré sa relative longueur.
C’est en fait tout l’album, très ambitieux –sa production, sur quatre ans, pour une sortie en 1989, fut extraordinairement coûteuse– qui est tout-à-fait excellent, même si, a priori, assez éloigné de mes standards habituels. Certains critique musicaux l’ont même qualifié de « Sgt. Pepper’s… » des années 80 : comme je n’apprécie pas excessivement cet album des Beatles, cette qualification aurait même pu le disqualifier d’office à mes oreilles, mais cette appréciation dit quelque chose de l’importance de ce disque !
En fait, outre cette production très léchée, « The Seeds Of Love » regorge de belles compositions, relativement élaborées et variées, flirtant parfois avec un jazz-rock d’accès facile dans ses introductions, et, surtout, profite de la présence de quelques-uns des meilleurs musiciens de studio de l’époque -Pino Palladino à la basse, Manu Katché ou Simon Philipps à la batterie, les choristes…-.
En cette nouvelle semaine de disette pour mes oreilles, je n’ai écouté qu’un seul album, mais quel album ! Un magnifique disque de blues-rock, enregistré au mythique Fillmore West, lieu de tant de concerts de légende dont deux essentiels documents live de Cream et de l’Allman Brothers Band ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il faut dire qu’entre crise sanitaire et météo étirant à l’extrême les durées de déplacement, mes temps de loisirs ont été des plus restreints cette semaine… Ainsi, mercredi, journée de neige et de verglas intense, des rendez-vous enchaînés prévus pour débuter à 09:00 et s’achever à 18:00 ont commencé à 10:15, décalant d’autant tout le reste de la journée.
Nonobstant, l’écoute de cet excellent double CD live –au son très convenable eu égard aux conditions d’enregistrements de concerts de l’époque– m’a procuré une satisfaction intense, et l’occasion de retrouver l’excellent Mike Bloomfield pour un festival de très bonne guitare –son compère Elvin Bishop n’est pas manchot non plus, même si sans doute moins créatif et moins brillant : on le retrouve d’ailleurs tout seul dans la seconde partie de l’album, un peu moins excellente que le reste-. L’harmonica, par ailleurs, n’est pas en reste, Paul Butterfield ayant une très belle pratique de cet instrument fort bien adapté au répertoire blues !
En 1966, la chanson « East-West », notamment, pouvait être étirée sur plus de 20 minutes et donnait lieu à de superbes envolées de guitares, et Mike Bloomfield –que je vous ai déjà présenté ici– se montrait particulièrement inspiré et d’une virtuosité et d’une beauté de sonorité inouïes. Il est regrettable que les drogues et une santé fragile aient pu amoindrir son immense talent par la suite…
Pour les amateurs du genre, et à prix très doux, ce petit coffret très bien documenté pourra s’avérer un très bon choix : on y entend de l’excellent Chicago Blues et l’ensemble se révèle très complémentaire des albums des Bluesbreakers de John Mayall de la même époque, dont on découvre, en quelque sorte, le pendant américain. La comparaison est très instructive –et on entend toujours de l’excellente musique– ! Petit extrait ci-dessous en prime !
C’est à lire ici, c’est intéressant et c’est expliqué simplement ! De plus, c’est, en effet, complètement de saison, puisque la température ressentie, ici, devrait être, aujourd’hui, de -18° !
Un temps parfaitement adapté au télétravail –les routes étant de toute façon peu praticables depuis hier…-.
Suis-je le seul à m’en plaindre ? La nouvelle maquette en ligne du quotidien « Libération », rénovée il y a quelques jours, me semble parfaitement dégueulasse, et, en particulier les titrailles, en énormes caractères gras assez peu lisibles mais qui vous sautent à la figure !
Je ne suis pas allé vérifier si la version papier propose cette même quasi-illisibilité –à mes yeux du moins-, mais à voir les extractions PDF, c’est presqu’aussi pire, même si la fonte utilisée passe un peu mieux…
Je vais le leur signaler dans le courrier des lecteurs, d’autant que les titres, dans Libé, sont régulièrement bien choisis et font partie intégrante de l’histoire du journal ! Rendez-moi mon Libé d’antan !!!
La playlist de ce jour est entièrement consacrée au compositeur russe Piotr Illitch Tchaïkovsky,à travers des oeuvres remarquablement populaires et dont la faveur auprès du grand public ne s’est jamais démentie. Les mélomanes les plus pointus voient plutôt en lui un compositeur « facile et sentimental » et le critiquent volontiers pour cela. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
C’est oublier un peu vite qu’il fut un orchestrateur de génie, certes assez conformiste formellement, mais explorant toutes les couleurs de l’orchestre et, et notamment certaines couleurs sombres aux vents qu’on n’avait pas forcément coutume de beaucoup entendre alors. Il sut également intégrer, à mon avis avec beaucoup de réussite, des éléments plus folkloriques issus de la musique populaire russe à sa musique fortement teintée inspirée de la « musique savante occidentale ».
Ses trois dernières symphonies, les plus populaires, sont en effet d’accès facile mais n’en demeurent pas moins belles pour autant, et le talent coloriste du compositeur y fait merveille. De même, lorsque son concerto pour piano, remarquablement populaire, est joué de manière aussi vigoureuse que dans la version proposée ici, toutes les facilités du musicien sont oubliées –cf. premier extrait. le pianiste s’était fait une spécialité de ce concerto, et il en existe une vingtaine de témoignages enregistrés-.
Pourtant, lorsque sa musique est bien interprétée comme c’est le cas pour chacun des albums de la playlist, le sentimentalisme réel ne sombre jamais dans le larmoyant facile et l’écoute de ces disques procure est un réel plaisir –extrait ci-dessous : ça dépote sévère ! -, après une assez longue période de disette et au terme d’une semaine un peu harassante !
En ces temps troublés de crues, avalanches et autres catastrophes météorologiques, une petite promenade à travers la campagne sera peut-être consolatrice… C’est ce que je vous propose, en ce premier jour de février, en guise de surprise mensuelle !
Ici, on n’a pas encore les pieds dans l’eau, mais le niveau du Rhin est très élevé, et celui de ses bassins également. De toute manière, les frontières avec l’Allemagne sont désormais modestement surveillées et le passage outre-Rhin est théoriquement réservé aux travailleurs frontaliers.
C’est dans les années 40, pendant la guerre et à l’occasion de leur interprétation des Variations symphoniques de César Franck, que le chef allemand Wilhelm Furtwängler avait surnommé le pianiste hongrois Géza Anda « Troubadour du piano ».
Compatriote du grand chef Ferenc Fricsay, avec lequel il enregistra beaucoup, Géza Anda possédait une très belle technique et un style malléable qui, dans les concertos notamment, lui permettait de s’accorder aisément aux chefs qui l’accompagnaient. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
De fait, dans le deuxième concerto pour piano de Brahms –cf. extrait ci-dessous-, il fait ici preuve d’une grande tendresse qui complète fort bien l’hédonisme du chef : une autre version, avec Ferenc Fricsay, non présente dans la playlist du jour, propose, presque à l’inverse, une vision d’une sauvagerie totalement assumée !
Durant les années 50 et 60, Géza Anda, prématurément décédé –comme ses compatriotes Annie Fischer et Janos Starker, c’était un énorme fumeur-, fut l’un des fleurons pianistiques du label à l’étiquette jaune et enregistra beaucoup, avec les plus grands chefs, dans de bonnes conditions techniques. Ses disques –concertos et oeuvres pour piano seul– restent encore assez largement disponibles et constituent généralement de fort jolies réussites, dont l’écoute, de nos jours, procure encore énormément de plaisir !
Outre cette belle et variée collection de concertos, le dernier album présenté propose également la plus belle version de la quatrième symphonie de Schumann, à mes oreilles tout au moins ! Et ce n’est pas négligeable !
J’ai écouté sur plusieurs jours, parce que j’ai peu de temps à consacrer à mes oreilles en cette période riche en incertitudes, cette playlist composée de versions « alternatives » , entamée et débutée par des oeuvres de Richard Strauss et interprétée par le « controversé-en-son-temps-et-reconnu-depuis-sa-mort » chef italien Giuseppe Sinopoli, qui fut titulaire de quelques-uns des orchestres les plus prestigieux, dont la Staatskapelle de Dresde, avec lequel l’ensemble de ces albums furent enregistrés. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
En France –c’est beaucoup moins le cas à l’étranger-, Sinopoli, qui connut une carrière assez fulgurante grâce à sa barbe très photogénique, fut assez régulièrement vilipendé pour des interprétations jugées bizarres, intellectualisantes et idiosyncratiques. Ce fut le cas, notamment, pour son intégrale des symphonies de Mahler, alors qu’elle s’inscrit vers les sommets de la discographie à mon avis : on ne s’y ennuie jamais !
Personnellement, j’aime en général beaucoup les interprétations qu’il propose, et je trouve régulièrement un éclairage complémentaire à d’autres versions des oeuvres du grand répertoire qu’il a interprétées. A part l’album consacré ici à Schubert –il avait fait bien mieux dans la symphonie « Inachevée » au début de sa carrière-, les autres disques sont vraiment tout-à-fait à mon goût !
Depuis son décès en 2001, sa côte a énormément remonté et ses disques restent assez régulièrement disponibles, à des tarifs assez accessibles qui plus est ! Ainsi, ils sont assez abondants dans ma discothèque, le chef ayant beaucoup enregistré durant une quinzaine d’années, et pour les plus grands labels.