Playlist « Trio féminin »

C’est une playlist uniquement féminine –seule réelle forme d’unité de cette playlist…– qui résonne dans la maison ce matin, avec trois albums très variés, un peu tirés de l’oubli et de l’étagère où ils reposaient. Seul autre point commun entre eux, ils connurent chacun, en leur temps, un très grand succès ! Cliquer sur l’mage pour la voir en plus grand-.

• Patti Smith – Easter – 1978 ****

Troisième et, sans doute, meilleur album de l’icône féminine punk –elle entama sa carrière de chanteuse sur la scène du CGBG au tout début du mouvement punk-, qui connut les beaux jours des passages en radio au moment de sa sortie grâce à l’interplanétaire tube « Because The Night », co-écrit avec Bruce Springsteen. L’album –le plus grand succès de l’artiste– est plus varié que les deux précédents, plus rock et moins punk également, même si la suite « Babelogue / Rock’n’Roll Nigger » constitue un pur moment de provocation rebelle -cette chanson est systématiquement retirée de l’album sur toutes les plateformes de streaming…-.

• Kate Bush – The Kick Inside – 1978 ****

C’est le premier album de cette grande artiste un peu excentrique et très discrète mais restée hyper-populaire –et cultissime– en Angleterre, qui connut un succès fulgurant pendant une douzaine d’années –fin des années 70 et années 80-, avant de se retirer presque complètement de la scène médiatique, bien que demeurant très sporadiquement professionnellement active. La chanson « Wuthering Heights », connut en son temps un immense succès. Il me souvient qu’il s’agit d’un des deux seuls albums que je possédais à l’époque en cassette et non en LP –l’autre étant « Freeze Frame » du J. Geils Band-.

• Sinéad O’Connor – I Do not Want What I havent’t Got – 1990 ****

Malheureux exemple d’une carrière très prometteuse gâchée par les inconstances d’un comportement plutôt erratique –elle fut notamment « éduquée » par les « Magdalena Sisters » dans un de leurs couvents de sinistre mémoire, ceci expliquant peut-etre cela…-. La chanson « Nothing Compares 2U », écrite par Prince, est, au moins à mes oreilles, l’un des rares exemples d’une reprise supérieure à l’original et connut un très grand succès à sa sortie, mais c’est tout tout l’album –le deuxième de l’artiste– qui est très réussi. Après plusieurs tentatives de suicide, Sinéad O’Connor est décédée en 2023 de causes naturelles.

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Playlist « Mozart à poigne » !

Loin de l’image assez traditionnelle et un peu compassée du « divin Mozart », aimable et vaguement mélancolique, la playlist de ce jour expose quelques symphonies dans des versions un peu anciennes –respectivement : 1952 ; 1954 ; 1963-, mais solidement charpentées et viriles, optique sans doute discutable mais que je préfère à toute autre –au moins pour ce qui concerne les interprétations traditionnelles non HIP– pour ce compositeur que je n’apprécie que modérément, a fortiori dans ses symphonies, qui, à mes oreilles aux moins, ne sont pas ce qu’il a composé de mieux…
Même la célèbre sérénade « Petite musique de nuit », bluette généralement assez  inoffensive, gagne très largement à ce traitement très énergique ! Un Mozart à poigne, donc ! Mais, concernant Mozart, j’ai toujours eu des goûts bizarres ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Symphonie n°40, Sérénade «Eine kleine Nachtmusik» – OS Pittsburgh, William Steinberg. 1952 ****
• Symphonies n° 35 «Haffner» et 41 «Jupiter» – OS Pittsburgh, William Steinberg. 1954 ***/****
• Symphonies n° 38 «Prague» et 39 – Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer. 1963 ***/****

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Playlist « Musique contemporaine d’alors… »

L’excellent coffret EMI consacré à William Steinberg –imagette ci-contre-, que je vous ai présenté au moment de sa découverte –c’est ici-, contient, outre les nombreux trésors du « grand répertoire » qu’il offre, quelques pièces de « musique contemporaine » de l’époque, beaucoup plus rares au moment de leur enregistrement par le chef américain, avec son orchestre symphonique de Pittsburgh.

Aux États-Unis et à cette époque, William Steinberg était le chef qui proposait le répertoire le plus original, le plus varié et le plus aventureux, au concert comme au disque : il enregistra rapidement durant les années 50 une quarantaine de disques pour Capitol Records, filiale américaine d’EMI/HMV. La playlist de ce jour est consacrée à quelques-unes de ces pièces « contemporaines ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Ernst Toch – Symphonie n°3 – 1955 **** – L’enregistrement fait suite à la création de l’oeuvre, le 02 décembre 1955, par le chef et son orchestre. Il s’agit d’une oeuvre originale, à l’instrumentarium très varié et qui reste assez facile à approcher.

• Ralph Vaughan-Williams – Five Tudor Portraits – 1935 **** – L’oeuvre est une « suite chorale », genre hybride entre la symphonie chorale et l’oratorio anglais, écrite pour orchestre, deux solistes et choeurs, sur des poèmes de la Renaissance de John Skelton. La version de William Steinberg est, sauf erreur, la toute première jamais enregistrée, en 1952, lors du festival annuel international de musique contemporaine de Pittsburgh.

• Ernest Bloch – Concerto grosso pour orchestre à cordes et piano – 1925 **** – L’oeuvre, en quatre mouvements et d’un abord facile, a été enregistrée en 1953 par William Steinberg durant un concert au festival annuel international de musique contemporaine de Pittsburgh.

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Playlist contrastée

J’avais envisagé de composer une playlist « Musique baroque en Allemagne, tout sauf Bach » lorsque j’ai appris la disparition du chanteur-hurleur Ozzy Osbourne, événement qui m’a conduit à modifier quelque peu mes projets, d’où cette playlist complètement disparate et totalement contrastée ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand.

• Telemann – Suites pour orchestre – The English Concert, Trevor Pinnock – 1992/93 *****

Ces deux volumes des suites pour orchestre de Telemann sont absolument jubilatoires : c’est de la musique baroque à son plus varié, vivifiant et tonique, dans des versions en tous points remarquables : à ce stade de sa carrière, The English Concert avait atteint son apogée et les musiciens s’en donnent à coeur-joie dans ces oeuvres tout-à-fait enthousiasmantes ! Avec l’album « Tafelmusik » de Reinhard Goebel, voici les plus beaux disques consacrés à Telemann de ma discothèque !

• Black Sabbath – Black Sabbath – 1970 *****

Par contraste, le premier -et, à mon avis, le meilleur- album de Black Sabbath est d’une noirceur assez nouvelle à l’époque de sa parution, même si ce « satanisme » de pacotille prête plutôt à sourire aujourd’hui ! En revanche, l’album présente quelques excellents riffs de guitare, lourds et efficaces, fondateurs du « Heavy Metal », et reste mythique à cet égard.

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Playlist courte, belle et intense !

Faute de temps aujourd’hui, mais également en raison d’un énorme fracas depuis exactement 07:00 ce matin chez les voisins en train d’abattre des plusieurs murs afin de totalement rénover l’appartement qu’ils viennent d’acheter –ça cogne très fort à coups de masse, ça découpe, ça perce… et les gravats descendent bruyamment le long de la façade par un « toboggan » au grand désespoir d’une Miss Moneypenny apeurée par tout ce raffut– j’écoute, très fort pour l’occasion, cette playlist courte mais intense, constituée de longs titres de Neil Young, poète et musicien canéricain comme il se décrit lui-même. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et lire plutôt que deviner le contenu de la playlist…-.

Textes intelligents –les paroles de la chanson « Ordinary People », ce long poème épique, peuvent être lues ici-, longues plages de guitares torturées et souvent saturées -il est quand même l’inventeur du « grunge » au courant des années 70, avant même que le terme ne soit popularisé dans les années 90…-, voix haut perchée mais très expressive, belle intensité émotionnelle caractérisent cette playlist, qui n’est représentative que d’une infime partie de la carrière de cet artiste prolifique.
Tout au long de sa longue carrière entamée à la fin des années 60 et la parution de plus de 40 albums depuis cette date, dont le plus célèbre demeure « Harvest », paru en 1972 et qui s’est remarquablement bien vendu, Neil Young a, sporadiquement, composé des titres marquants dans ce style : les cinq chansons de cette playlist sont sorties respectivement en 1972, 1977, 1996, 2007 et 2021.

Courte mais intense playlist ! 

 

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Playlist « Punk’s not dead » !

Ça dépote depuis très tôt dans la maison avec cette playlist consacrée à un courant musical très éphémère : le courant punk –1976 – 1978 au plus tard…-, à travers quatre albums tout-à-fait emblématiques du genre ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour reconstituer l’histoire de ce courant musical, l’un des meilleurs ouvrages consacré à ce mouvement, né aux États-Unis contrairement à une légende bien établie –New York, scène alternative du CGBG : le vrai berceau de la musique punk-,puis propagé très largement en Angleterre, sur fond de la crise politique, sociale et sociale profonde qui aboutira à l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, reste disponible dans toutes les bonnes librairies : je vous en avais déjà parlé il y a très longtemps, il s’agit du livre de Jon Savage « England’s Dreaming », 685 pages d’une lecture réellement passionnante. –cf. imagette de droite-.

• The Ramones – Rocket To Russia – 1977 *****

Rocket To Russia est déjà le troisième album des faux frères new yorkais, et leur meilleur à mes oreilles, au sein de la discographie relativement riche du groupe –14 albums studio au long d’une carrière riche de plus de 2000 concerts en 20 ans-. Tout va très vite : une musique bourrée d’énergie et sans aucune fioriture ! Il ne reste aucun survivant parmi les membres du groupe originel qui enregistra cet album.

• The Clash – The Clash – 1977 ****

Premier album et seul album du groupe justifiant du label « Punk ». Très bon : paroles revendicatives, musique énergique. Mais ses successeurs, dont le fameux « London Calling », seront encore bien meilleurs, au fur et à mesure que le groupe aura assimilé différents styles musicaux et varié son répertoire, mis sans jamais perdre une certaine authenticité.

• Stiff Little Fingers – Inflammable Material – 1978 ****

De loin le plus méconnu des albums de cette playlist ! Et, cependant, un disque tout-à-fait emblématique de ce courant « Punk », et l’un des plus authentiques. Stiff Little Fingers, ce sont quatre Irlandais de Belfast à l’accent à couper au couteau ! Musique souvent frénétiques et refrains hymniques : un très bon album, trop méconnu !

• Johnny Thunders – So Alone – 1918 *****

Johnny Thunders, avec les New York Dolls, était punk sans la savoir, avant même l’émergence de ce courant ! So Alone est un immense disque au sein d’une discographie totalement erratique, où, pour une unique fois, le guitariste, bien entouré et bien produit, a su de discipliner pour réaliser un projet abouti.

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Playlist « Goldberg dans tous ses états »

Mes nuits sans dormir, le retour… Tant qu’à pratiquer l’insomnie comme un art de vivre, autant aller au bout de cette démarche et, donc, faire comme le comte Von Keyserlingk, insomniaque qui écoutait ces variations écrites pour peupler ses nuits : une légende bien établie raconte qu’il se les faisait jouer au clavecin chaque nuit par un élève de Bach, Johann Goldberg.

Ce qui n’est pas une légende, c’est que l’exemplaire personnel de la partition publiée du compositeur fut retrouvée en 1974 à Strasbourg et qu’elle comprend à la fois des corrections et de la musique supplémentaire : 14 canons sur les nuits premières notes de l’aria. Pour la petite anecdote, le treizième des ces canons est reproduit sur la partition que le compositeur tient en main dans le très célèbre portrait peint par Elias Haussmann en 1746 –cliquer sur l’imagette de gauche pour la voir en plus grand-.

Pour cette playlist nocturne, j’’ai écouté trois propositions différentes de ces variations –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

• une version pour clavecin, enregistrée par Trevor Pinnock en 1980, claire, vive et énergique, extrêmement bien articulée rythmiquement ! L’une des toutes meilleures propositions de cette oeuvre au clavecin. *****
• une version transcrite pour trio à cordes, arrangée par le violoncelliste Misha Maisky et enregistrée en 2007, qui apporte forcément des couleurs très différentes à une oeuvre spécifiquement écrite pour le clavecin. ****
• une version pour piano enregistrée par Alexis Weissenberg à Paris en 1982, au début de l’ère digitale. J’aime beaucoup cette version précise et virtuose, la sécheresse du jeu du pianiste étant à mes oreilles parfaitement adaptée à cette oeuvre. ****

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Dimanche à l’opéra – Dioclesian, de Henry Purcell

Retour à l’opéra en ce dimanche veille de fête nationale, avec une oeuvre relativement courte qui n’est qu’un semi-opéra, composé par Henry Purcell vers 1690 : « Dioclesian », dans la version enregistrée par Trevor Pinnock en 1995 –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Le semi-opéra est une forme propre au baroque anglaise mêle dialogues, airs chantés et choeurs, mais aussi danses et masques où les rôles principaux sont le plus souvent parlés. Le livret de Thomas Betterton est adapté d’une pièce de théâtre de John Fletcher et Philip Massinger : « La prophétesse » -1647-. L ‘opéra livre une adaptation très libre de la vie de l’empereur Dioclétien et débute vers 284 – 285 ap. JC, au moment de la mort de l’empereur Numérien, mais la pièce présente de trop nombreux écarts avec la réalité historique –elle-même très complexe à ce stade de l’histoire de l’empire romain– pour être datée plus précisément.

Delphia, une prophétesse, prédit que Dioclès, un soldat du rang, deviendra empereur après avoir tué un « puissant sanglier » et qu’il épousera la nièce de Delphia, Drusilla, qui est amoureuse de lui. Dioclès prend la prophétie au sérieux et commence à abattre de nombreux sangliers, sans cependant que la prophétie se réalise. Lorsqu’il s’avère qu’un soldat appelé Volutius Aper –Aper = sanglier en latin– a assassiné le vieil empereur Numérien, Dioclès tue Aper pour se venger.
En récompense de cette action, il est fait co-empereur et se renomme Dioclésien. Il ignore cependant sa promesse d’épouser Drusilla et courtise plutôt la sœur de son co-empereur, la princesse Aurélia. Cela met en colère Delphia, qui met fin à la cérémonie de mariage en déclenchant une tempête et en invoquant un monstre. Elle fait ensuite tomber la princesse Aurélia amoureuse d’un rival de Dioclès, Maximinien. Elle provoque également la défaite de l’armée romaine contre les Perses. Après cette défaite, Dioclésien se rend compte de ses erreurs, chasse les envahisseurs, puis cède sa moitié du trône à Maximinien et se déplace en Lombardie avec Drusilla.

La musique de ce semi-opéra est essentiellement de caractère cérémoniel et dansant, elle n’atteint jamais la profondeur expressive de son unique opéra « Didon et Énée ». Quelques choeurs sont cependant très spectaculaires et certains airs pour solistes sont très beaux. Dans le cadre d’une écoute au disque cependant, l’oeuvre manque de cohésion.
La version de ce jour est réputée pour sa direction, claire, vive, détaillée. Trevor Pinnock et son orchestre ont quasiment toujours fait merveille dans le domaine de la musique baroque anglaise, et, à ce stade de leur carrière, les musiciens étaient devenus des virtuoses incontournables dans ce répertoire. La qualité du chant est tout-à-fait excellente également –solistes et choeurs à la diction exemplaire-. Les conditions techniques sont très bonnes et le livret extrêmement informatif sur une oeuvre qui n’est pas majeure dans la production du compositeur mais n’en demeure pas moins intéressante et fort belle !

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