Tout le monde connaît « La lettre à Élise » de Beethoven, gentille bagatelle pour piano.
Pour ma part, j’aime beaucoup l’autre lettre à Élise, de The Cure, qui, de surcroît est un véritable régal jouer à la basse –et encore plus sur avec des cordes en nylon à filet plat, même si ce n’est pas a priori prévu pour : c’est extrêmement agréable, et la ligne de basse est bien écrite et mélodieuse– !
Il m’arrive régulièrement –pas trop souvent quand même : je préfère me faire plaisir avec des choses que je suis sûr d’aimer !– de tenter, pour certains CD dont j’avais gardé une impression mitigée, de tenter une session de rattrapage : c’était le cas aujourd’hui avec les disques suivants -cliquer sur l’image pour la voir en grand- :
On trouve donc : le Mahler par Bernstein « seconde manière », très prisé par de nombreux mélomanes, mais auquel je n’accroche guère, une vision sans doute engagée mais éminemment personnelle et qui manque à mon sens trop de simplicité pour laisser la musique s’exprimer; • les 5 dernières sonates de Beethoven par Pollini, un coffret qui avait défrayé la chronique lors de sa parution en 33 tours, mais qui, depuis, ne m’a jamais convaincu –des versions correctes, dans une prise de son très moyenne– : une de mes plus grandes déception eu égard à la réputation de l’objet; • The Cure : « Wild mood swing » contient un excellent titre : le tout premier, « Want », la suite manque cruellement d’inspiration. Leur seul disque que je n’écoute quasiment jamais… • Guns’n’Roses : « Greatest hits », normalement, la quintessence de ce groupe, si on en croit le titre : je ne sais pas ce que vaut le reste, mais si c’est encore moins bon, je ne saurais expliquer leur notoriété –un peu révolue quand même de nos jours-.
Seul le silence est parfois propice à la réflexion… Face à une certaine forme d’indicible, mes mots auraient été de peu d’utilité ! Maintenant que l’émotion et la tension semblent décliner un peu, le futile peut essayer de s’immiscer à nouveau.
Cette semaine m’a cependant permis • de participer à la plus grande manifestation rassemblée ici –mes plus anciens lecteurs savent que des manif’s, j’en ai organisées plusieurs dizaines, que mes baskets et autres santiags aiment battre le pavé, mais là, ce fut impressionnant, 45 000 personnes, et sobre, sans drapeaux, ni tambours, ni trompettes : une forme de recueillement républicain-; • de lire, malgré tout, d’excellents articles parfois dans quelques quotidiens, informatifs et intelligents à souhait, qui permettent de remettre les choses clairement en perspective pour peu qu’on veuille en faire l’effort –mais c’est justement cet effort qui semble difficile à accomplir à certains…-; • de travailler comme une brute –mon agenda suffoque-, en cette période intense de voeux institutionnels : cette année, les discours étaient tous empreints de gravité, et plutôt meilleurs que d’habitude; • en corollaire, de manger plein de galettes, et d’être couronné 5 fois : il y a des années fastes, comme ça ! • avec tout ça, peu de temps pour écouter de la musique, ou lire autre chose que la presse quotidienne ! • quant à « faire les soldes », il serait temps d’y penser, maintenant !
Comme, malgré tout, je suis un incorrigible optimiste, la musique qui a présidé à cette notule est celle-ci :
Les dessins valent parfois mieux que les longs discours… Certains sont excellents et témoignent d’un esprit qui n’est pas près de s’éteindre. Vous pouvez les retrouver en grand nombre ici et là, entre autres.
Aujourd’hui, comme une fois par trimestre au moins, opération de maintenance de zoliMac ! Ça prend quelques minutes, c’est automatisé et transparent, et ce n’est pas inutile !
Auparavant, lancement des sauvegardes –en double exemplaires, évidemment– et archivages variés… Que faire d’autre par un jour de pluie maussade et gris ?
Considération du jour, après la playlist de ce matin pluvieux… Au demeurant, ce n’est pas désagréable du tout –et le premier est même très bien, support d’un beau film– ! –Cliquer sur l’image pour la voir en grand-.
Ici, le réveillon fut d’un calme étonnant. En effet, il n’y eut quasiment pas de pétards cette année, il faut croire que les douaniers avaient saisi l’essentiel 😈 : plusieurs centaines de kilos –ce qui me semble peu– aux frontières franco-allemandes ces derniers jours !
Hier soir, j’ai regardé un biopic –ça s’appelle comme ça, désormais– sur Phil Spector, le producteur musical mi-fou mi-génial qui enregistra tant de « tubes » de la fin des années 50 jusqu’à la moitié des années 70. Belle performance d’acteur d’Al Pacino –a-t-il déjà, d’ailleurs, tourné un mauvais rôle ?– et une histoire assez proche de la réalité semble-t-il. Il est entôlé jusqu’à la fin de ses jours -vu son état de santé et son âge, les 19 ans incompressibles qu’il a pris ne devraient plus lui permettre de vivre hors de prison-.
Nonobstant, et pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Phil Spector écrivit de nombreuses chansons il y a 50 ans et plus, qui cartonnèrent dans les charts de l’époque, non pas tant à cause de leurs qualité intrinsèque –ce n’est ni indigne, ni pire ou meilleur que la majorité des titres américains de l’époque-, mais à cause du son qu’il inventa : le fameux « wall of sound« . De nos jours, ce n’est plus ni impressionnant, ni même vraiment reproductible avec nos systèmes Hi-Fi contemporains : pour la bonne raison que c’est strictement prévu pour être entendu en MONO, et non pas en stéréo. Walter Legge, dont je vous ai parlé ici, partageais d’ailleurs cette passion pour la mono et se décida tardivement à passer à la stéréo pour des enregistrements « domestiques ». Il faut retenir qu’en Angleterre et aux USA, les radios les plus populaires ont très longtemps émis en GO –grandes ondes– et non pas en FM. La majorité des électrophones étaient également en mono, et les hauts-parleurs avaient une bande passante limitée –le spectre sonore était concentré sur le médium, avec peu de vrais graves et encore moins d’aigus : mais, en psyho-acoustique, c’est bien le médium qui est le plus important et à un certain âge, l’oreille n’entend plus que cela -. Dans ces conditions, le son Spector est très supérieur à toutes les productions de l’époque. Il me souvient qu’adolescent, j’avais une excellente cassette compilant les meilleurs extraits du « Wolfman Jack Radio show » : dès qu’apparaissait une chanson produite par Spector, c’était magique !
Outre les albums des groupes pour lesquels il écrivit des chansons -le plus connu est « The Ronettes »-, Phil Spector produisit le « Let it be » des Beatles, « Imagine » de John Lennon et « All things must pass » de George Harrison. John Lennon l’appréciait beaucoup, Paul McCartney le détesta ! Il produisit également, tardivement, un album des Ramones, qui crurent devenir fou devant ses exigences : il les obligeait à bien jouer sous la menace de son revolver 😀 !
Le son Spector des années 50-60, ce sont des orchestres fournis –instruments classiques d’une part, orchestre rock d’autre part– et des arrangements de qualité : tout cela est enregistré en mono sur 8 pistes, puis remixé. La bande obtenue est alors jouée dans une chambre d’écho et réenregistrée. Cette technique permet d’obtenir un son réellement impressionnant et d’une grande profondeur pour l’époque –mais cela ne sonnera pas très bien sur les chaînes actuelle : c’est archi-coloré et anti-naturel au possible-. Pour l’écouter dans les meilleures conditions possibles, il faut : une bonne platine mono –on trouve encore des cellules de nos jours-; un ampli mono –ça, c’est très facile à trouver– et une seule grosse enceinte, si possible avec un haut-parleur large bande : une Tannoy fera parfaitement l’affaire. Dans ces conditions, c’est en effet très au-dessus de tout ce qui se fit, en pop-rock, à l’époque.
Pour conclure et en extrait, afin de vous faire une idée du Spector sound tardif, donc en stéréo –mais ça sonne très « ample » sur de petites enceintes d’ordinateurs– :