Playlist du soixantième anniversaire !

Non, je n’ai pas fêté mes 60 ans en ce mois de mai 2023, j’ai encore quelques années devant moi avant d’arriver à cette échéance ! En revanche, après les soixante ans de carrière des Rolling Stones célébrés l’année dernière –comme j’étais à l’hôpital, j’ai quelque peu laissé passé cet anniversaire-, un autre groupe anglais, The Kinks, fête cet événement cette année, en proposant cette excellente compilation, sortie en mars 2023 et achetée pour le coup en double LP à un prix très raisonnable. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Des groupes anglais « gros vendeurs » dans les années 60 –Beatles, Rolling Stones, Who, Kinks…-, les Kinks sont sans doute ceux qui ont connu une moindre notoriété et un essor commercial plus rapidement estompé, alors qu’ils ont régulièrement proposé des albums réellement intéressants, très construits –peut-être la plus belle illustration d’un certain mode de vie anglais, à travers les petites saynètes sociales doucement teintées de nostalgie par Ray Davies, le principal compositeur et leader du groupe– après avoir sorti des singles –45 tours– qui se vendaient comme des petits pains en début de carrière, et qui font désormais parie de l’histoire de la Rock Music : You Really Hot Me ; All The Day And All Of The Night ; Where Have All The Good Times Gone…

Pour ma part, parmi les quatre groupes cités précédemment, je les classe après les Rolling Stones, mais à égalité avec les Who et loin devant les Beatles. La compilation, organisée thématiquement, couvre une période s’étendant de 1964 à 1975. Un second volume est annoncé, mais l’essentiel des grand succès du groupe s’est construit durant sa première décennie d’existence. Belle présentation, remastering de qualité à partir des bandes d’origine et pressage silencieux.

Un bel anniversaire !

Playlist pour passer le pont !

Le pont envisagé, c’est celui de l’Ascension, évidemment, qui m’offre un peu de temps pour égayer mes oreilles. Du coup, le mot du jour est « Bridge », sachant que je ne connais pas assez la chanson française pour y identifier des histoires de pont ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On trouvera donc, dans cette playlist :
un live de Status Quo -le groupe préféré du nouveau roi d’Angleterre, selon une légende bien établie ! -, pas génial, mais qui comporte le remuant « Burning Bridges » ;
la jolie chanson « Like A Bridge Over Troubled Water » du duo vocal Simon And Garfunkel, qui connut son heure de gloire durant les seventies en proposant d’aimables bleuettes très harmonieuses ;
une version live de « Seven bridges Road » d’Eagles, sur un double-album compilation très inégal, dont l’écoute intégrale d’une seule traite ne m’est personnellement pas possible…
Un album assez anecdotique des Rolling Stonesc’est moi qui le dis-, « Bridges To Babylon », que je n’ai pas dû écouter plus de cinq fois intégralement ! A vrai dire, je le connais très mal…

Une playlist certes adaptée au pont de cette fin de semaine,
mais qui n’est pas très fameuse à vrai dire !

Playlist « Jeune virtuose de la baguette »

La playlist du jour, assez courte, est consacrée à un coffret que j’avais acheté il y a quelques temps déjà sur la boutique en ligne italienne, où il était encore accessible à prix réduit –ce n’est plus le cas désormais : en France ou ailleurs en Europe : il est nettement plus cher (quasiment le double), en ces temps d’inflation galopante-. Bien que présent sur mes étagères depuis deux ans, je ne l’ai pas encore totalement apprivoisé, et l’occasion était donc belle de le côtoyer d’un peu plus près. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Consacré « star de la baguette » très tôt dans sa carrière, il connut une ascension fulgurante, doublée, dès la fin des années 60, d’un manque de reconnaissance assez fermement établi en France, pour des raisons qui me semblent dépasser l’entendement. Sa carrière discographique est très importante : le coffret du jour propose les premiers enregistrements parus chez Deutsche Grammophon, mais il enregistra l’essentiel de sa discographie chez CBS-Sony, avec quelques entorses chez HMV-EMI ou Decca –une très belle intégrale des symphonies de Sibelius avec Vienne pour cette dernière firme-.

Le premier disque écouté comporte des pièces plutôt virtuoses et sonores, pas inoubliables mais pas désagréables non plus et qui conviennent très bien à ce remarquable technicien de la baguette, à la battue très claire et immédiatement lisible, qu’était le chef américain –une violoniste de l’orchestre de Paris m’a affirmé il y a plusieurs années que la mémoire prodigieuse et l’infaillibilité technique de Lorin Maazel constituait de très loin son meilleur souvenir de musicienne d’orchestre-.
Comme je suis généralement assez hermétique aux symphonies de Brahms, je ne porterai pas de jugement sur cette troisième symphonie : son écoute m’a suffisamment contenté pour que je ne passe pas rapidement à autre chose, sans laisser de souvenir particulièrement marquant non plus !
La « Symphonie Inachevée » de Schubert fut la première oeuvre que Maazel donna en concert, à l’âge de huit ans ! Elle est reprise sur le troisième disque, accompagnée de la quatrième « Symphonie Tragique ». Le coffret comporte par ailleurs une quasi-intégrale des symphonies du compositeur, à une époque où, hors la 8 et dans une moindre mesure la 9,  elles étaient encore très peu enregistrées. A part l’Inachevée, les symphonies de Schubert me sont à peu près aussi étrangères que celles de Brahms –et cette « Tragique » est presqu’assommante par moment, avec son finale qui semble interminable, cf. extrait ci-dessous-… Pour autant, je compte bien arriver à la fin du disque !

Playlist « Eroica » historiques

Etant d’humeur héroïque et aventureuse ce matin, j’ai bâti une playlist consacrée à quelques versions hisoriques de la troisième symphonie « Eroica » de Beethoven –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand, et sur ce lien pour écouter la plus ancienne des versions retenue-.

Intitulée « Eroica – Pour célébrer la mémoire d’un grand homme » après que Beethoven, dans un geste rageur, avait rayé la dédicace initiale « Grande symphonie – Bonaparte », qui venait de se faire sacrer empereur, la troisième symphonie resta toujours celle que le compositeur lui-même préférait à toutes les autres qu’il composa et, sans doute, celle qui révolutionna le plus profondément ce genre. De très bons articles y sont consacrés, ici ou texte assez long et dense-.


Dans l’ordre, donc, et en prémices, à titre documentaire, à la découverte de versions encore plus anciennes, j’ai écouté ce matin :
Toscanini, NBC Orchestre, 1939 : à mon avis la meilleure version du chef, moins dogmatique que celle qu’il enregistra en 1953. Etonnamment, la manière de Toscanini le rapproche parfois curieusement des versions HIP à venir près de 50 ans plus tard ! Une version visionnaire, donc, sous certains aspects !
Furtwängler, Vienne, 1944 : je me rappelle avoir lu une critique dans un guide discographique des années 80, qualifiant cette version de « plus grande version de tous les temps de la plus grande symphonie de tous les temps ». Rien que ça ! Plus tard, dans les musicographes anglo-saxons taxeront les enregistrements beethovéniens du chef de « vision pesante d’homme fatigué et malade »… Assurément, une vision très personnelle, marquée par son époque.
• Karajan, Staatskappelle Berlin, 1944 : le premier enregistrement du chef, alors tombé en disgrâce après sa période « Wunder Karajan », et qui en réalisa quatre autres officiellement. Version remarquablement enregistrée eu égard à la date, très « Kappelmeister », avec de très beaux équilibres entre les pupitres. Plus lente que les versions à venir, mais sensiblement plus rapide que de nombreuses versions enregistrées à la même époque.
Kleiber, Amsterdam, 1950 : excellente version, tempos vifs et très bel orchestre. Très chaleureusement recommandé comme « version de référence » avec la version Karajan-Philharmonie-EMI par de nombreux critiques contemporains. Les prises de son Decca de l’époque ne sont pas encore tout-à-fait ce qu’elles seront plus tard…

Playlist « Le seul à comprendre… »

« Karajan est le seul à comprendre ma musique ». Ainsi s’exprimait Jean Sibelius au début des années 50, soit vers la toute fin de sa vie, et alors qu’il avait eu l’occasion d’entendre de très nombreuses interprétations de ses oeuvres par de nombreux chefs d’orchestre. Il aimait tout particulièrement, chez le chef autrichien, le côté lisse, immobile et poli des interprétations qu’il proposait.
La playlist de ce jour est ainsi consacrée à ces témoignages, datant tous des années 60 et font partie des tout premiers qu’il enregistra pour la firme Deutsche Grammophon –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– .

Karajan, amoureux de la nature et des grands espaces, ne pouvait qu’être impressioné et séduit par la musique de Sibelius, fortement influencée par les paysages finlandais vides de toute trace humaine.
Il commença à le diriger très tôt dans sa carrière, exigea que le premier concert donné avec le philharmonique de Berlin comporte une oeuvre de Sibelius –la sixième symphonie– et on trouve pas moins de 68 concerts consacrés au compositeur., dès 1938 –époque « Wunder Karajan » avec l’orchestre d’Aachen, et où Sibelius était encore très peu interprété, en Europe ou ailleurs– et jusqu’à 1983, avec une prédilection marquée pour la cinquième symphonie –26 concerts-. Il ne se rencontrèrent cependant jamais, au grand regret du chef autrichien, dont la seule tournée en Finlande eut lieu en 1965 : il profita cependant pour se recueillir sur la tombe de Sibelius : il en reste une photographie célèbre –cf. cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-.

On compte également pas moins de 33 enregistrements officiels consacrés à Sibelius –symphonies (toutes sauf la troisième), poèmes symphoniques, concerto pour violon-, et la somme des oeuvres écoutées ce jour reste, pour de nombreux musicographes ou critiques, l’un des sommets de la discographie de ces oeuvres, sans cesse rappelées en « références » plus ou moins absolues selon les pays et les époques.
Glenn Gould, l’iconoclaste pianiste, qui découvrit Sibelius grâce à Karajan, considérait d’ailleurs cette version de la cinquième symphonie comme « le plus grand disque de l’histoire de l’enregistrement ».

Playlist « Divin Mozart, » pour ceux qui (y) croient !

Les lecteurs de ce blog le savent, Mozart n’est pas, de très loin, mon compositeur préféré, et je n’en écoute que très rarement : la plupart du temps, au mieux, il m’ennuie rapidement  ; au pire, je coupe assez rapidement avant la fin ! C’est d’ailleurs le seul compositeur qui m’a fait partir avant la fin d’un opéra, puisqu’à l’entracte de Don Giovanni, il y a quelques années, je suis me  suis enfui sans demander mon reste ! A contrario, mon frère le vénère : ça équilibre un peu les choses…
La playlist de ce jour, nonobstant, est consacrée à quelques symphonies et un concerto du musicien –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

J’aime bien les interprétations de Klemperer, complètement décalées et verticales, qui apportent un peu de matière et de densité à la musique, mais qui, assurément, ne seront pas au goût de tout le monde. De même, j’aime beaucoup la vision rénovée et réjouissante de ces oeuvres qu’en offrit Trevor Pinnock dans les années 90 et son intégrale des symphonies est tout-à-fait intéressante.
En revanche, les interprétations de Karl Böhm –dénommé aussi : Karli sac de patates-, qui étaient assez hautement évaluées en France il y a quelques décennies, me semblent d’une rigidité et d’une raideur qui n’apportent rien à ces symphonies, si ce n’est, rapidement, un sentiment de profond ennui –a contrario, mon frère vénère cette intégrale, je pense qu’il ne comprend rien à Mozart… Ou alors, c’est moi ! -.
Le concerto pour piano n°20 est mon préféré parmi tous ceux qu’écrivit Mozart, et, à vrai dire, le seul vers lequel je reviens assez régulièrement. Il en existe des tas de très bonnes versions, et celle-ci ne déshonore en rien ma playlist !

Echantillonnons l’Arietta de l’opus 111

Mettre la musique en statistiques, c’est mal !  A fortiori lorsqu’il s’agit de l’Arietta de la 32ème sonate, opus 111, de Beethoven, qui, comme je vous le disais il y a quelques temps, constitue « l’un des plus beaux cadeaux fait à l’humanité », de la part d’ « un sourd élu pour nous faire entendre l’inouï ». Et, cependant –mettant à profit mes nuits sans sommeil– je voulais vérifier si mes préférences établies étaient corrélées à la durée de ce sublime mouvement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En fait, non : il apparaît que la durée ne fait pas tout à l’affaire… Mes versions préférées sont assez également réparties entre les six dernières colonnes. Ce sont :
Friedrich Gulda -Amadeo- ; Annie Fischer -Hungaroton- ; Steven Osborne ; Yevgeny Sudbin ; Friedrich Gulda -Philips- ; Evgeny Kissin.

NB. Une septième version mérite de figurer dans ce panthéon, c’est celle du pionnier Artur Schnabel, qui interprète l’Arietta en 18:03. mais l’état de ces matrices très anciennes et très  abimées réserve désormais cette très belle version à des oreilles qui supporteront ce vieux son. Toutes les autres versions figurant dans ce tableau vont  techniquement du largement audible au remarquable. J’ai également éliminé d’office la version Philips d’Alfred Brendel, que je n’aime vraiment pas, et la dernière version de Daniel Barenboim, que j’aime encore moins…

La version la plus iconoclaste est assurément celle d’Anatol Ugorsky, qui étire l’Arietta sur 27 minutes : dans ce laps de temps, Wilhelm Backhaus aurait pu la jouer deux fois en entier et l’entamer une troisième fois…
Ma plus grande déception concerne la version Philips de Svjatoslav Richter, qui, ce soir-là, devait être bien fatigué… Il paraît que ça arrive même aux meilleurs !

Playlist excentrique ou intellectuelle, c’est selon…

La playlist du jour est consacrée à un artiste très controversé de son vivant, qui enregistra pour les plus grands labels classiques, avec quelques-uns des meilleurs orchestres mondiaux –il fut notamment titulaire du podium au Philharmonia de Londres et à la prestigieuse Staatskapelle de Dresde-, les oeuvres les plus célèbres du répertoire, durant une quinzaine d’années, avant de s’éteindre aussi subitement qu’il avait accédé à la gloire soudainement.

Au Philharmonia de Londres, il ne resta en poste, une décennie durant, que grâce au succès des disques enregistrés pour Deutsche Grammophon qui le soutenait à bout de bras : l’immense majorité des musiciens de l’orchestre le considérait comme un charlatan, voire un imposteur, mauvais musicien ne connaissant rien à l’art de diriger. Leonard Bernstein, chef concurrent pour Deutsche Grammophon, et qui enregistrait à la même époque à peu près le même répertoire, en pensait pis que pendre… De fait, s’il avait déjà entamé depuis quelques années une carrière de compositeur et qu’il disposait en la matière d’une solide expérience, Sinopoli, de formation, était médecin, et spécialisé en psychiatrie et dans l’anthropologie criminelle… Aussi l’approche qu’il avait des oeuvres lors des répétitions était-elle parfois très singulière et originale.

Quasiment toutes ses interprétations sont profondément originales et personnelles -d’aucuns disent « excentriques », les plus charitables les qualifient d’ « intellectuelles »-, c’est ce qui fait d’ailleurs leur intérêt. Parmi les disques de la playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, le premier, consacré à Schubert, me semble particulièrement raté –le chef avait signé une remarquable « Inachevée » en 1984, celle-ci, plus tardive, est beaucoup plus anecdotique-. Les trois autres sont très réussis, en particulier les « Tableaux d’une exposition ».

Au sein de ma discothèque figurent également, entre autres, ses intégrales des symphonies de Mahler –très intellectuelles, pour le coup– et Schumann –très excentriques, mais j’aime beaucoup à vrai dire-, son premier enregistrement pour Deutsche Grammophon –Schubert, Inachevée + Mendelssohn, Italienne : de vraies réussites-, ses poèmes symphoniques de Richard Strauss, son anthologie Elgar et une formidable intégrale des oeuvres pour orchestre de la Seconde École de Vienne.
Cerise sur le gâteau, Sinopoli fut toujours choyé par les ingénieurs du son de la firme jaune, et tous les enregistrements de ce jour sont excellents.

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