Playlist « Violon à l’ancienne »

Mes nuits sans dormir, une fois de plus… Avant de filer dans les Vosges pour la journée, une playlist composée de trois concertos pour violon enregistrés au tournant des années 50, qui constituent de belles versions dans chacun des cas envisagés. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Les étoiles attribuées valent pour la qualité des oeuvres plus que pour leur interprétation dans le cadre de cette playlist.

• Aram Katchaturian – Concerto pour violon en ré mineur
David Oistrakh – Philharmonia Orchestra, Aram Katchaturian – 1949 ***

Le grand fait de gloire du compositeur Aram Katchaturian reste son ballet « Gayaneh », avec sa célèbre « Danse du sabre », dont le guitariste Dave Edmunds délivra une adaptation époustouflante ! Son concerto pour violon est l’autre pièce du compositeur assez régulièrement enregistrée, et notamment au moins trois fois par David Oïstrakh, son dédicataire et créateur de l’œuvre.
Le concerto, en trois mouvements, dure une trentaine de minutes ; il est teinté d’éléments folkloriques arménien et se réserve de belles parties virtuoses au violon.

• Wolfgang A. Mozart – Concerto pour violon n°4 en ré majeur KV 218
Johanna Martzy – Orch. Chambre radio de Bavière, Eugen Jochum – 1952 **

Du Mozart adolescent -l’oeuvre, d’une vingtaine de minutes, a été composée en 1775-, de structure très classique et guère passionnant à mes oreilles, plutôt rétives en général à Mozart…

• Antonin Dvořák – Concerto pour violon en la mineur op. 53
Johanna Martzy – Orch. RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1953 ****

Contemporain des concertos pour violon de Brahms et de Tchaïkovsky, celui d’Antonín Dvořák, créé en 1879, est, comme celui de Brahms, dédié au violoniste Joseph Joachim, sur les conseils duquel il le remodela durant deux ans. Curieusement, ce concerto, plutôt réussi –et supérieur à celui de Brahms à mes oreilles– n’est pas aussi populaire que le concerto pour violoncelle du compositeur, et reste moins souvent interprétée que les concertos de Beethoven, Brahms, Bruch, Tchaïkovski ou encore Mendelssohn et Sibelius. L’interprétation de Johanna Martzy est magnifique et elle est idéalement accompagnée par Ferenc Fricsay.

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Playlist « Toute une histoire… ou presque ! »

Pour la playlist du jour, je me suis remis dans les oreilles les deux albums retraçant, en concert, l’histoire d’un groupe qui est mon deuxième groupe préféré : The Cure. Ils avaient publié, il y 6 ans presque jour pour jour, un remarquable coffret-anniversaire pour célébrer leur quarante ans d’existence, en 6 disques et un bel album photo, dans un écrin solidement cartonné –2 Blu-Ray et 4 CD proposant deux concerts londoniens, l’un en salle et l’autre en plein-air-, que je vous avais présenté à l’époque.

L’un des concerts, au Royal Festival Hall de Londres le 24 juin 2018, retrace les quarante ans d’histoire du groupe –1978-2018– de manière chronologique : « From Here To There », puis de manière chronologique inversée « From There To Here ». Ne manquent donc à l’appel que deux chansons qui seraient extraites de leur tout dernier et excellent album, pour que ce regard sur l’histoire du groupe soit complet.

Le concert-fleuve de ce jour –les concerts de The Cure sont les plus longs auxquels j’ai assisté et dépassent toujours allègrement les deux heures- permet de retrouver, en version « quintette » avec le très solide Reeves Gabrels à la guitare soliste,  des titres plus rares que les « tubes » les plus connus qu’ils jouent régulièrement lors des festivals où ils se produisent, et sont interprétés avec énergie et conviction –les films de ces concerts sont révélateurs à cet égard-. Bref, que du bonheur !

Désormais, la question est de savoir s’ils atteindront leurs cinquante ans pour célébrer un nouvel anniversaire ?

 

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Playlist « Eh bien dansez, maintenant ! »

Avec Thomas Beecham et Leopold Stokowski, Herbert von Karajan fut l’un des rares chefs d’orchestre à enregistrer régulièrement, parfois plusieurs fois et pour tous ses éditeurs –ainsi, il enregistra pour Columbia/HMV, Decca et Deutsche Grammophon les ballets de Tchaïkovsky, les valses de Strauss– et tout au long de sa carrière ce qu’on appelait des «lollypops» : des pièces légères, agréables, d’accès souvent très facile et pourtant quelque peu dédaignées par les mélomanes «sérieux» : un chef friand de friandises, en quelque sorte, et dont les albums du genre, toujours très soignés, se vendaient en général comme des petits pains !

La playlist de ce jour, qui s’écoule –et s’écoute– agréablement et sans commentaires superfétatoires en est une très bonne illustration. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Piotr Tchaïkovsky – La belle au bois dormant ; Le lac des cygnes, suites de ballets
Philharmonia Orchestra – 1954 ****

• Borodine, Ponchielli, Verdi, Tchaïkovsky – Ballets d’opéra
Orchestre philharmonique de Berlin – 1972 ***

• Johann Strauss – « Irresistible Strauss », valses
Philharmonia Orchestra – 1956 ****

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Playlist « Beethoven pour les boeufs et pour les ânes »

Poursuite de mon entreprises de fouilles parmi quelques raretés beethovéniennes, que je connais en réalité depuis longtemps mais que je n’écoute presque jamais, faute de temps essentiellement ! Aujourd’hui, quelques transcriptions d’oeuvres célèbres sous leur forme originale. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

• Grosse Fuge, transcription pour piano à quatre mains op. 134
Jorg Demüs, Norman Shetler – 1969 ****

La version pour piano à quatre mains de la « grande fugue », initialement écrite pour quatuor à cordes, fut déterrée au disque à l’occasion de la toute première édition Beethoven, pour le bicentenaire de sa naissance, en 1970, et n’a guère été réenregistrée depuis lors, au moins pour cet éditeur : elle apparaît lors de la parution de chaque nouveau méga-coffret anniversaire –1997, 2020– ! La transcription est du compositeur lui-même, pour faire plaisir à son éditeur : elle n’égale pas la version originale pour quatuor, mais elle reste à connaître cependant.

• Grosse Fuge, version pour orchestre à cordes op.133
Orch. Philh. Berlin, Wilhelm Furtwängler – 1952 ***

De nombreux chefs parmi les plus célèbres –Furtwängler, Klemperer, Karajan, Bernstein…– ont enregistré une version pour orchestre de la « Grande Fugue ». l’oeuvre s’y prête assez bien, mais elle perd un peu, dans cette configuration, son caractère visionnaire –la version de Furtwängler n’est pas non plus un modèle de rigueur…-. L’oeuvre fut publiée à part comme opus 133 par le compositeur, mais si, originellement, elle était conçue comme le dernier mouvement du 13ème quatuor op.130. A cette occasion, Beethoven traita son public, médusé par cette fugue, de « boeufs » et d’ « ânes« …

• Symphonie n°2, version pour trio piano, violon et violoncelle op.36
Thomas Brandis, Wolfgang Böttcher, Eckart Besch – 1973 *****

Le joli petit bijou de cette playlist ! La transcription de la deuxième symphonie pour trio avec piano a été réalisée par Ferdinand Ries, sous la supervision de Beethoven. L’oeuvre s’y prête admirablement et l’ écoute en est des plus agréable ! Un très beau disque !

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Playlist « Souvent Beethoven varie ! »

Les 32 sonates pour piano de Beethoven représentent une conception nouvelle de l’écriture pianistique : elles constituent la pierre angulaire de l’histoire de la musique pour piano et leur importance ne saurait être surestimée. Mais le compositeur composa de très nombreuses autres pièces pour le piano, dont de nombreuses séries de variations, tout au long de sa vie. L’intégralité de ces variations constitue la playlist de ces deux derniers jours. Pour la plus grande partie, cette playlist est tirée du coffret-anniversaire intégral édité en 2020 pour les 250 ans de sa naissance, que j’avais présenté ici. Je l’ai simplement complétée, pour les 32 variations WoO 80, par la fabuleuse version live d’Emil Gilels, enregistrée en 1968 à Moscou.-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Nombre de ces variations ne font pas partie du corpus officiel de ses oeuvres publiées. Elles sont répertoriées dans le catalogue WoO –Werke orne Opuszahle– ou dans le plus tardif catalogue Hess, et certaines ont été composées lorsqu’il était encore adolescent, mais même ces « petites pièces » sont souvent remarquablement intéressantes et permettent de mieux comprendre la réputation de Beethoven-pianiste-improvisateur qui était la sienne de son vivant, avant qu’il ne devienne sourd : au fur et à mesure du déclin progressif de son audition, il se plaignait régulièrement que ses pianos, même les plus performants de l’époque, ne produisent pas un niveau sonore suffisant…
Quant aux quatre séries  inscrites au répertoire officiel du compositeur, elle sont tout-à-fait remarquables et n’ont rien à envier aux sonates qui leur sont contemporaines.

Liste exhaustive de l’ensemble des variations pour piano de Beethoven –beaucoup plus complète que celle de l’encyclopédie en ligne française, assez lacunaire !!!.
• 9 variations sur une marche E.C. Dressler en ut mineur, WoO 63
• 6 variations sur une chanson suisse en fa majeur WoO64
• 24 variations sur l’air « Veni amore » de Righini en ut majeur WoO 65
• 13 variations sur « Es war einmal alter Mann » de Dittersdorf en la majeur WoO 66
• 8 variations pour piano à 4 mains sur un thème du comte Waldstein en ut majeur WoO 67
• 12 variations sur le « Menuetto a la Vigano » de J. Haibel en ut majeur WoWo 68
• 9 variations sur un thème de Paisiello ‘Quant’e piu bello » WoO69
• 6 variations en sol majeur sur « Nel cor più non mi sento » de Paisiello, WoO 70
• 12 variations sur une danse russe du ballet de P. Wranitsky « Das Waldmädchen » WoO 71
• 8 variations sur une romance Grétry « Une fièvre brûlante » en ut majeur WoO 72
• 10 variations sur le duo « La stessa, la stessissima » de Salieri en si bémol majeur WoO 73
• 6 variations pour piano à 4 mains sur le lied « Ich denke dein » en ré majeur WoO74
• 7 variations sur « Kind, willst du ruhig schlafen » de Winter en fa majeur WoO 75
• 8 variations sur un tri de Sussmayer « Tandeln und Scherzen » en fa majeur WoO 76
• 6 variations faciles sur un thème original en sol majeur WoO 77
• 7 variations en ut majeur sur « God save the King », WoO 78
• 5 variations en ré majeur sur « Rule Britannia », WoO 79
• 32 variations en ut mineur sur un thème original, WoO 80
• Thème et variation en si bémol majeur « Zur Übung der Faust » Hess 99
• Thème et variation en la majeur Hess 72
• 6 variations en fa majeur, op. 34
• 15 variations et 1 fugue « Eroica » en mi bémol majeur, op. 35
• 6 variations en ré majeur sur un thème original op.76
• 33 variations en ut majeur sur une valse de Diabelli, op. 120

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Playlist « retour en enfance »

Certaines oeuvres me font invariablement retomber en enfance : c’est le cas avec « Les quatre saisons », d’Antonio Vivaldi, ensemble de quatre concertos pour violon –un par saison : étonnant, non ?– découverts très tôt sur la chaîne HiFi paternelle, et que nous écoutions également, avec explications érudites de « la maîtresse », à l’école élémentaire : elle décortiquait les poèmes supports de ces oeuvres et les faisait coller à la musique, c’était magique pour nos jeunes oreilles !
Un enregistrement faisait fureur à l’époque, c’était celui de Felix Ayo et I Musici, qui entame la playlist de ce jour. J’ai usé ce disque jusqu’à la corde ; il possédait en outre un  livre explicatif du plus haut intérêt. La playlist est par ailleurs constituée de quatre albums parmi la centaine d’enregistrements réalisés, et qui, au rythme d’une saison chacun et au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire de l’interprétation, remonte petit à petit le temps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Antonio Vivaldi – Les quatre saisons, op. 8 n°1-4
L’automne – Felix Ayo ; I Musici – 1959 ****
L’hiver – Konstanty Kulka ; orch. de chambre de Stuttgart, Karl Münchinger – 1974 ***
Le printemps – Simon Standage ; The English Concert, Trevor Pinnock – 1981 *****
L’été – Enrico Onofri ; Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini – 1994 *****

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Playlist « Viva España »

Une playlist très agréable, selon un répertoire espagnol que je maîtrise assez mal, et pleine de soleil pour réchauffer l’air ambiant : les températures matinales sont tout-à-coup très fraîches, depuis ces derniers jours ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Manuel de Falla – L’amour sorcier ; Danses du « Tricorne »
Grace Bumbry – Orchestre RIAS de Berlin, Lorin Maazel – 1965 ***

• Enrique Granados – Goyescas
• Isaac Albeniz – Iberia
Artur Pizarro, piano – 2010 ****

• Joaquin Rodriguez – Concierto de Aranjuez
Narciso Yepes, guitare – Orch. symph. RTV espagnole, Odon Alonso – 1969 ****

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Playlist « Anthologie Sibelius – Barbirolli : part two »

Avec la playlist de ce jour, étalée sur deux mois en deux jours (!!!), je poursuis l’écoute de l’anthologie d’oeuvres symphoniques de Jean Sibelius par le Hallé Orchestra de Manchester, sous la direction de Sir John Barbirolli entamée la veille. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. 

• Jean Sibelius – Symphonies n°3 & 6
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1969/1970 ****/***

• Jean Sibelius – Symphonie n°4 – Rakastava ; Romance en Do
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1969 ****

• Jean Sibelius – Symphonies n°5 & 7
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966/1967 ****/***

Notons tout d’abord que cette fois-ci, une certaine cohérence visuelle est de mise pour les pochettes des albums constituant cette anthologie ; je me demande vraiment pourquoi la deuxième symphonie a échappé à cette charte graphique : sans doute parce que fut le premier album paru lors de l’enregistrement des symphonies, et qu’elle n’était pas encore établie ?!
Pour ce qui concerne le contenu de ces disques, les mêmes causent produisent les mêmes effets et la playlist du jour se passe de commentaires superfétatoires et suscite globalement la même impression un peu mitigée que la veille –c’est bien, parfois très bien, mais sans rien d’exceptionnel– : la notoriété persistante de cette anthologie ne cesse décidément de m’interroger et m’intrigue quelque peu au regard de la discographie très abondante de ces oeuvres…

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Playlist « Anthologie Sibelius – Barbirolli : part one »

La playlist de ce jour, étalée sur deux mois en deux jours (!!!), est consacrée, comme son nom l’indique, à une anthologie d’oeuvres symphoniques de Jean Sibelius par le Hallé Orchestra de Manchester, sous la direction de Sir John Barbirolli. Les enregistrements se sont déroulés en plusieurs sessions étalées sur cinq ans, entre 1966 et 1970. A cette époque, Sibelius jouissait d’une assez piètre réputation en France, mais était déjà très apprécié dans les pays anglo-saxons, et Decca avait déjà enregistré deux intégrales –Collins et Maazel-, tandis qu’aux États-Unis, CBS avait publié l’intégrale de Bernstein et qu’Ormandy avait enregistré une assez large anthologie chez RCA. En Allemagne, de même, Karajan contribuait énormément à la réputation du compositeur. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Jean Sibelius – Finlandia ; Karelia suite ; Valse triste ;
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966 ****

• Jean Sibelius – Symphonie n°1 ; Pelletas et Mélisande, extraits
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966/1969 **/****

• Jean Sibelius – Symphonie n°2 ; Lemminkaïnen suite
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966 ****

Sir John Barbirolli1899 – 1970– commença très tôt à diriger les oeuvres de Sibelius et contribua à le populariser aux États-Unis, où il succéda à Toscanini à la tête de l’orchestre philharmonique de New-York pour des émoluments presque 10 fois moindres ! Cette expérience américaine ne fut pas vraiment fructueuse, et Barbirolli retourna en 1943 en Angleterre, où il redonna vie au Hallé Orchestra de Manchester, qu’il connaissait bien pour l’avoir déjà dirigé bien avant la guerre. C’est avec cet orchestre qu’il enregistra son anthologie Sibelius, qui connut un énorme succès en Angleterre, où elle continue à jouir d’une réputation exceptionnelle, réputation qui a même franchi la Manche désormais.
Et, pourtant, ce qu’on entend est, à mes oreilles, loin d’être toujours exceptionnel !!! La première symphonie est même assez ratée, engluée dans des tempi lents, se révèle plutôt amorphe, sans énergie, et, de surcroît, l’orchestre n’est pas très beau et manque cruellement de précision et de cohésion : on a fait beaucoup mieux dans cette oeuvre, avant lui et après lui ! La deuxième symphonie est nettement plus réussie, sans toutefois atteindre, à mes oreilles au moins, les plus hauts sommets, du fait d’un orchestre qui ne peut se comparer aux meilleurs. D’une manière générale, on sent le chef amoureux de cette musique mais assez enclin en réalité à laisser son orchestre jouer un peu en roue libre : comme Sibelius, Barbirolli était un adepte de la dive bouteille…
En revanche, les petites pièces symphoniques sont très réussies, et l’on y ressent toute l’affection que le chef porte à ces oeuvres et au compositeur.

Un premier bilant mitigé, donc, et pas toujours à la hauteur de la réputation des ces disques !

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Playlist « Concertos un peu à la marge, un peu méconnus… »

Dans la playlist de ce jour, deux compositeurs parmi les plus célèbres pour trois concertos qui occupent une place un peu en marge du « grand répertoire », et ne sont pas les plus connus de leurs compositeurs, bien qu’ils soient pas forcément les moins réussis. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Ludwig van Beethoven – « Triple concerto » pour piano, violon, et violoncelle
Lev Oborine, David Oistrakh, Sviatoslav Knushevisky ; Philharmonia Orchestra, Malcolm Sargent – 1958 ****

Dans le catalogue des oeuvres de Beethoven, le triple concerto, opus 56, prend place entre deux monuments emblématiques du compositeur : la symphonie « Eroica » op.55, d’une part, et la sonate pour piano n°23 « Appassionata » op.57, d’autre part. Il s’inscrit, dans répertoire des oeuvres concertantes, après les trois premiers concertos pour piano, juste avant le quatrième –op.58– et le concerto pour violon –op.61-. Il s’agit d’une période de composition très faste pour Beethoven. Dans cette partition plutôt joyeuse et que j’apprécie vraiment beaucoup, les trois solistes se partagent la partie concertante, et la partie de piano est la plus facile, ayant été pensé, vraisemblablement, pour l’un des jeunes élèves du compositeur, encore peu assuré.
Le triple concerto bénéficie d’une belle discographie, et l’on peut, selon son humeur, privilégier une approche chambriste comme dans la version de ce jour, ou une vision plus large où l’orchestre, accompagnant des solistes de grand renom, prend plus de place.

• Johannes Brahms – « Double concerto » pour violon et violoncelle
Wolfgang Scneiderhan, Janos Starker ; Orchestre RIAS Berlin,, Ferenc Fricsay – 1959 ****

Une autre belle oeuvre concertante, très typique de Brahms dans son orchestration, et que je préfère nettement, pour ma part, à son concerto pour violon. C’est la dernière oeuvre symphonique de Brahms, et il intègre parfaitement les deux solistes au flot orchestral, ce qui lui fut initialement reproché, à une époque où un concerto devait nécessairement faire briller les solistes. L’oeuvre fut créée par les deux solistes dédicataires, le violoniste Joseph Joachim et le violoncelliste Robert Hausmann, deux amis de longue date du compositeur.
La discographie du double concerto n’est pas immense, mais de qualité, et cette version est tout-à-fait remarquable !

 

• Ludwig van Beethoven – Concerto pour violon, transcrit par Beethoven pour piano
Daniel Barenboim ; English Chamber Orchestra, Daniel Barenboim – 1974 ***

Le concerto pour violon de Beethoven, qui jouit d’une très solide réputation de nos jours, ne fut pas un grand succès lors de sa création en 1806 : lie violoniste, Muzio Clementi, en donna une lecture à vue des deuxième et troisième mouvements, dont la partie soliste avait été livrée en retard. Ce concerto ne trouva grâce en réalité qu’une génération plus tard, lors d’une nouvelle audition, à Londres en 1844, avec le violoniste Joseph Joachim, qui entamais sa carrière de soliste sous la baguette de Felix Mendelssohn et devint alors très populaire.
Suivant une suggestion de Clementi, Beethoven en publia une transcription pour piano en 1807, sous le n° 61a. La transformation d’une partie initialement écrite pour le violon en partie de piano ne me semble pas toujours très probante –tout au moins à mes oreilles-, mais Beethoven profita du remaniement de ce concerto pour écrire une longue cadence pour piano et timbale, ce qui rend cette transcription tout-à-fait notable. Par la suite, de nombreux violonistes ont adoré et adapté cette cadence.
Pour ce répertoire de niche à la discographie peu abondante, la version de ce jour, d’un artiste que je n’apprécie généralement guère, est très satisfaisante.

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