J’ai acheté tout récemment ce disque –sorti pour la rentrée– consacré à deux « petites » sonates de Beethoven et à la 2ème sonate pour piano de Rachmaninoff, plus longue et d’une belle virtuosité, parce qu’Ivo Pogorelich est un pianiste singulier que j’aime beaucoup et qu’il s’était fait rare au disque arès des débuts fracassants à l’entrée des années 80. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les interprétations de Beethoven s’avèrent pleines d’idiosyncrasies et de rythmes torturés –cela ne me gêne pas du tout, au contraire, cela permet d’entendre ces oeuvres autrement, et, à ce niveau de qualité chez le pianiste, c’est tout-à-fait tolérable-, les contrastes dynamiques sont plutôt soulignés et l’architecture beethovénienne parfaitement mise en évidence. Du solide, bellement chantant cependant, et une grande aisance chez le pianiste.
La sonate de Rachmaninoff, que je connais depuis longtemps mais que je n’écoute pas souvent, s’avère tout aussi réussie à mes oreilles et le pianiste y dévoile une belle virtuosité.
Bref, ce CD pourrait être tout-à-fait enthousiasmant, ne serait la prise de son, parfaitement ratée à mes oreilles : je ne pensais pas qu’en 2019, on pouvait encore enregistrer aussi mal un piano ! Rien ne va : plans sonores foutraques, timbres moches –alors que Pogorelich a une très belle sonorité, riche, nuancée et pleine de couleurs-, couleurs grises, résonances caverneuses… Une vraie déception, en matière de prise de son, qui engendre, au final, un sentiment malheureusement mitigé à l’écoute de ce disque. Et c’est bien dommage !
Que voilà une jolie playlist pour clore agréablement une semaine durant laquelle n’auront pas été très gâtée ! Pas une seule petite note à me mettre entre les oreilles, si ce n’est la mélodie annonciatrice des messages diffusée en gares ou dans les trains, entre mardi soir et samedi matin !
Aftermath (avril 1966) et Between The Buttons (janvier 1967), qu’il faut absolument écouter dans leur édition anglaise, beaucoup plus cohérente que l’américaine, constituent en quelque sorte les deux premiers albums conçus autrement que comme une collection de singles réunis sur un LP, caractéristiques de leurs albums précédents. Provisoirement retirés de la scène après avoir donné plusieurs centaines de concerts durant trois ans en Europe, aux Etats-Unis et en Océanie, les Rolling Stones investissent les studios pour une période longue et intense, ce qui ne leur était jamais arrivé auparavant, et prennent le temps de se poser pour écrire, et Brian Jones investit tous les instruments qui lui passent sous la main et en joue, toujours, remarquablement bien : dulcimer, marimbas, vibraphone, sitar… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il en résulte ces deux perles discographiques, où un instumentarium remarquablement varié et des mélodies qui s’éloignent du blues –notamment, « Between The Buttons », essentiellement conçu au piano plutôt qu’à la guitare, propose de nombreuses compositions en do majeur– illustrent des paroles intelligentes, drôles ou sarcastiques, misogynes souvent –on est mauvais garçon ou on ne l’est pas, et, à cette époque, les Rolling Stones avaient une réputation à soigner…-, sur fond de « Swinging London ». –cf.extrait : une chanson radicalement violente, misogyne et vacharde dans son propos, sur une mélodie belle et douce…-.
Les deux albums connurent la gloire de la première place dans les charts UK –respectivement 28 semaines et 3 semaines– et US –26 semaines et 1 semaine-, en période de forte concurrence qui plus est. La réputation d' »Aftermath » a toujours été très élevée, l’album est encore régulièrement cité comme le meilleur ou l’un des meilleurs albums du groupe par la presse spécialisée; celle de « Between The Buttons » est moins fermement établie sur les mêmes hauteurs –Mick jagger ne l’apprécie guère, par exemple-, mais, des deux, c’est peut-être celui que je préfère –en tout cas, c’est celui que j’écoute le plus– et c’est également celui qui présente la plus belle photo de pochette d’un album des Rolling Stones !
Commençons par la recommandation : vous pouvez vous procurer à tout petit prix ce merveilleux coffret de 8 CD, consacrés aux trois compositeurs de la seconde école de Vienne, Schönberg, Berg et Webern, dans des versions tout-à-fait remarquables –l’approche résolument « romantique » de ces oeuvres les rend par ailleurs vraiment très accessibles, même aux plus réfractaires à cette musique parfois difficile d’accès– : très bon orchestre, très bons solistes pour les parties vocales, et direction d’orchestre réellement engagée, par un chef que j’aime personnellement beaucoup et qui s’avère ici assez incontestable. De surcroît, les prises de son sont généralement de belle qualité et la réédition de ces enregistrements leur offre un bel écrin, un petit livret intéressant et, cerises sur le gâteau, les pochettes d’origine pour chacun des albums du coffret.
La playlist du jour est consacrée à des oeuvres de Bela Bartok, assez contemporaines de celles du petit coffret recommandé –grosso modo : le premier tiers du vingtième siècle-, mais dans une toute autre veine : les principes de composition de Bartok sont assez bien explicités ici. Les versions écoutées, toutes anciennes, font partie des tout premiers enregistrements jamais réalisés de cette musique singulière, mais belle, par deux chefs dont la carrière prenait alors un très bel envol. Une très agréable playlist pour entamer la soirée !
Durant les vacances à la mer, j’ai testé la livraison en « locker », des boîtes aux lettres à code où arrivent les colis livrés par la boutique en ligne mondialement célèbre : les colis ont été déposés dans l’un des centres commerciaux locaux, où nous avons l’habitude de nous rendre : ça fonctionne tout-à-fait bien !
Il faut dire qu’au détour de mes navigations très matinales, entre deux cafés et la lecture des quotidiens du matin –qui sont assez pauvres en actualité riche, été oblige…-, j’étais tombé sur ces deux petits coffrets, proposés à très vil prix –tous les enregistrements sont dans le domaine public, et ces rééditions sont de qualité très correcte, malgré l’absence de tout livret– ! L’occasion était trop belle pour que je la laisse passer ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Je vous ai déjà parlé un peu de Joanna MARTZYici : grande et belle violoniste au destin artistique un peu tragique, qui enregistra finalement très peu au cours de sa carrière. Je pense que ce coffret doit en proposer une très grande partie, ce qui est, il faut en convenir, assez peu. C’est d’autant plus regrettable que chacun de ses disques était vraiment de toute beauté, à mon oreille tout au moins ! Sa version des sonates et partitas pour violon solo de Bach est celle vers laquelle je reviens le plus souvent, et avec, à chaque fois, un très vif plaisir. Tous les concertos proposés dans ce petit coffret, avec des chefs d’envergure le plus souvent, sont tout aussi magnifiques ! Vraiment, cet achat s’imposait d’évidence.
Quant à Alfredo CAMPOLI, qui était effectivement le violoniste donné à entendre dans la dernière devinette, il connut un énorme succès de son vivant, avant de quasiment sortir des mémoires des mélomanes : oubli difficile à expliquer, ses disques sont tout-à-fait remarquables, même si le style est un peu daté. La beauté légendaire de sa sonorité passe en tout cas très bien à travers ces enregistrements issus principalement du catalogue Decca.
Bref : de belles heures de violon devant moi ! Vous pouvez en retrouver des extraits dans les notules en lien ci-dessus pour vous en faire une idée.
Ayant repris le travail depuis une petite dizaine de jours, je n’ai plus rien glissé dans mes oreilles depuis tout ce temps, hors cette très modeste playlist à laquelle j’ai pu m’adonner en début de soirée, avant-hier, et que je viens d’achever ce soir seulement… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
C’est très éclectique, un vrai mélange de genres et d’époques, avec même quelques très grands classiques au programme, mais pas très nourrissant au final !
La prochaine quinzaine s’annonce d’ores et déjà très abondamment chargée –avec vrai virage météorologique, puisqu’on devrait perdre 10° dimanche d’un coup d’un seul, et un déplacement de trois jours assez lointain, en TGV, à la clé…-, et cela risque de ne pas beaucoup s’améliorer dans un futur très proche, d’autant que le week-end à venir ne semble pas très propice à l’alimentation de mes oreilles…
Pour égayer ce très beau début de matinée estivale, débutée il y a fort tôt, j’ai retenu pour ma playlist une série de concertos dans des versions « old school » plutôt réjouissante ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On retrouvera donc, dans l’ordre :
• le premier concerto pour piano de Tchaikovsky dans une la dynamique version de Van Cliburn, accompagné par Kirryl Kondrashin et un orchestre américain formé pour l’occasion, qui fut vainqueur du premier prix lors du concours Tchaïkovsky en 1958 à Moscou, en pleine guerre froide. Emil Gilels, Président du jury, engagea sa responsabilité personnelle pour que le prix lui soit accordé, ce qui n’allait pas de soi à cette époque, et bénéficia de l’appui de Krouchthev à cette occasion.
La même année et à la suite de ce concours, RCA enregistra cet album, pour lequel une autorisation spéciale de sortie du territoire soviétique fut accordée au grand chef Kirril Kondrashin –qui passa définitivement à l’ouest 20 ans plus tard-. La suite de la carrière du pianiste fut relativement anecdotique, bien qu’il restât adulé aux Etats-Unis jusqu’à son décès en 2013;
• le concerto pour piano de Schumann par Byron Janis –1962-, autre grand pianiste américain de la même période, et qui bénéficia pendant quelques temps des conseils de Vladimir Horowitz himself, qui l’appréciait beaucoup. La carrière de Janis fut prématurément perturbée par la maladie et le conduisit vers l’enseignement. Très belle version de ce concerto, fulgurante et très bien accompagnée, bénéficiant de surcroît d’un excellent enregistrement;
• le second concerto pour piano de Liszt par Wilhelm Kempff et l’orchestre symphonique de Londres dirigé par Anatol Fistoulari –disque paru initialement chez Decca et repris dans ce coffret publié par Deutsche Grammophon-. Sibelius disait de Kempe qu’il jouait « non pas comme un pianiste, mais comme un véritable artiste ».
Le contenu de ce coffret est assez inégal, mais les concertos de Beethoven et ce second de Liszt sont tout-à-fait réussis –le premiers concertos de Brahms et de Liszt, en revanche, manquent sérieusement de panache et d’abattage, à mes oreilles au moins…-. J’aime beaucoup cette oeuvre, qui fut l’une de mes toute premières découvertes musicales vers 6 ou 7 ans –ce qui, évidemment, ne nous rajeunit pas…-;
• enfin, le second concerto pour piano de Brahms par Emil Gilels et Fritz Reiner et l’orchestre de Chicago –1958– trouve ici une interprétation proche de l’idéal, dans des tempi relativement vifs mais avec une hauteur de propos réellement impressionnante !
Alors que l’on célèbre cette année les 50 ans du festival d’été de Woodstock –3 jours de paix, d’amour et de musique : c’est eux qui le disent-, je me confronte à une playlist plus sombre et plus sonore ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Le lien avec Woodstock, c’est l’album « pirate » des Rolling Stones, enregistrés ici au festival d’hiver d’Altamont, en décembre 1969 : le nombre de morts y fut aussi élevé qu’à Woodstock –3– et le nombre de naissances identique également, mais les conditions déplorables de gestion du service d’ordre -les Hell’s Angels de Californie, payés en packs de bière- conduisirent la mort violente d’un jeune homme –poignardé par le service d’ordre– armé d’un pistolet et dont on n’a jamais connu réellement les motivations : voulait-il tirer sur Mick Jagger ou non ? On ne le saura sans doute jamais. L’enregistrement, assez passable, est intéressant à titre de documentaire, pour sentir la tension qui régnait sur la scène ce soir-là –et dont le film « Gimme Shelter » rend assez bien compte-.
Sinon, Rammstein en live, écouté plein pot assez tôt le matin, eh bien : ça dépote, justement ! Personnellement, j’aime beaucoup, même si le martèlement incessant de cette musique plutôt monolithique peut lasser sur la durée –mais les paroles sont plus intéressantes qu’il n’y paraît au premier abord-. En tout cas, le groupe fait preuve d’une remarquable densité en concert, plus qu’en studio me semble-t-il.
AC/DC et The Lords Of The New Church sont de vieilles connaissances, et j’ai récemment acheté ces deux albums : je ne connaissais pas très bien celui du combo australien, sorti à une période –1995– où j’avais un peu mis le groupe de côté, et il s’avère vraiment bon. Quant aux Lords Of The New Church, groupe issu de la mouvance punk-rock de la fin des années 70 et porté par un chanteur totalement déjanté –Stiv Bator, pendant vocal du guitariste Johnny Thunders…-, il est très inégal, mais il comporte « Russian Roulette », grande chanson post-punk !!!
Suite à la lecture de cette enrichissante notule –début d’un feuilleton passionnant, semble-t-il-, j’ai concocté cette petite playlist où « les symphonies commencent bien » : évidemment, il en existe un tas d’autres, mais celles-ci ne font pas forcément partie du quotidien d’un mélomane, et disposant encore de quelques jours de congé, je peux y consacrer deux oreilles attentives. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les lecteurs régulier de ce blog ont déjà eu l’occasion de croiser Hans Rott sur leur chemin et connaissent également mon amour immodéré pour EdwardElgar : le début de sa première symphonie, d’une pompe majestueuse « So British », est de toute beauté –vous pouvez en retrouver un extrait ici– !
Pour ce qui concerne le compositeur Kurt Atterberg, j’ai jeté mon dévolu sur sa troisième symphonie –cf.extrait ci-dessous-. Quant à Paul Hindemith, j’ai retenu sa Sinfonia Serena, courte et d’une belle densité, comme souvent chez ce grand compositeur injustement trop méconnu.
La playlist du jour s’avère d’une écoute assez épuisante, mais j’ai résisté jusqu’au bout de ce chant de victoire triomphale ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. C’est assez idéal pour réveiller toute la maisonnée à partir de 08:30 le matin, et, si l’on n’y prend garde, cela peut même devenir tout-à-fait tonitruant !
Cette « Grande symphonie funèbre et triomphale« est une oeuvre de commande visant à commémorer les dix ans de la Révolution de 1830, pour grosse machinerie cuivrée –augmentée de quelques cordes graves– et choeurs abondants déclamant à qui-mieux-mieux « Gloire et triomphe ! » et autres banalités plus ou moins exaltantes… Il paraît que Wagner l’aimait beaucoup, la trouvant « grande de la première à la dernière note ».
N »ayant jamais été un berliozien très fervent, cette oeuvre-pompier ne va pas me convaincre de changer d’opinion…
Je vous parlais l’autre jour du drôle d’état du marché du disque en France, de ce que j’ai pu en constater dans les boutiques physiques dans lesquelles je me rends parfois –ce qui devient assez rare, je le reconnais aisément-. C’est vrai également pour les boutiques en ligne, qui proposent régulièrement des tarifs plus élevés que les boutiques en ligne à l’étranger : en l’occurence, c’est en Italie, en Espagne et en Allemagne que l’on peut faire les meilleures affaires chez les marchands en ligne –même s’il convient d’appliquer des frais de port, généralement peu élevés eu égard à la différence de prix, souvent 15% à 30% moins chers-. En Angleterre, il convient de tenir compte du taux de conversion €/£ et de frais de port plus élevés, l’offre est immense mais pas toujours avantageuse.
Dans la notule précédente, je vous indiquais que je vous parlerais d’un achat effectué récemment, pour me consoler de n’avoir pas acheter la platine vinyle de mes rêves. C’est donc en Italie que j’ai trouvé ce magnifique coffret, le plus grand coffret de l’histoire de la musique enregistrée paraît-il –c’est eux qui le disent, et, au moins au sein de ma discothèque, cela se vérifie-.
Quasiment 30% moins cher –frais de port inclus– qu’en France, donc, et, après avoir revendu à gauche et à droite –et parfois donné– l’ensemble des CD que j’avais déjà dans les mêmes versions, mais éparpillés un peu partout dans ma discothèque, quasiment gratuit… Curieusement –les voies de la vente en ligne sont parfois impénétrables…-, le coffret, acheté dans le magasin en ligne italien, a été expédié depuis une boutique française, arrivant chez moi en deux petits jours ! Vive l’Europe, donc !
Très bel objet, au demeurant, numéroté à la main : mon exemplaire est le numéro 506 / 2500. Il semble que 30 ans après sa mort, Karajan reste l’un des plus gros vendeurs de l’éditeur jaune, avec encore environ 10% des ventes de la firme, alors que la majorité des artistes décédés meurent également discographiquement le jour de leur décès, de l’aveu même du responsable de Deutsche Grammophon.
Le coffret couvre plus de cinquante ans de l’histoire de la musique enregistrée, et se trouve complété de documents filmés dont certains sont très intéressants et d’un livre anglais-allemand-japonais un peu hagiographique mais très richement illustré.
La remastérisation effectuée est exceptionnelle, tant pour les enregistrements analogiques, y compris les plus anciens de la fin des années 30, lors de l’émergence du « Wander-Karajan », que sur les premiers enregistrements numériques, qui gagnent largement en confort sonore –spatialisation, aération du haut-médium, dynamique…– par rapport aux premières éditions originales.
De même, la qualité des reproductions des pochettes d’origine est remarquable, même s’il faut quasiment une loupe pour déchiffrer les textes originaux publiés au dos des jaquettes…
Quant au contenu musical, peu de choses m’étaient inconnues, et, selon l’idée que l’on se fait du chef, on appréciera, ou non… Et, quoi qu’il en soit, tout cela est généralement trop connu pour en faire une analyse détaillée –94 compositeurs différents sont abordés, sur près de quatre siècles de musique classique-. Pour ma part, j’aime beaucoup grand nombre des versions proposées, et me délecte avec plaisir de ce très beau musée sonore.