Les miracles d’une belle restauration !

Le cycle « Der Ring des Nibelungen » de Wagner, enregistré -sous le manteau- par Furtwängler à la Scala de Milan au printemps 1950, est vraiment excellent, mais si mal enregistré que, pendant longtemps, j’avais laissé tomber son écoute : selon les éditions, ce qu’on entendait allait du médiocre absolu au tout juste passable.
Il s’avère qu’une entreprise française l’a patiemment et miraculeusement restauré, rendant son écoute désormais aisée et même assez agréable aux oreilles : suppression du pleurage, d’une grande partie du souffle et de divers artefacts sonores, élargissement de la scène sonore et mise en perspective des voix, rééquilibrage des instruments, dynamique largement accrue… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le seul défaut de ces CD, outre un prix relativement élevé, est en définitive la relative laideur des pochettes –mais elles ne s’écoutent pas…-.
En revanche, le traitement numérique des meilleures sources disponibles semble à la fois complexe et fondé sur des concepts à la fois scientifiques et psycho-acoustiques :  en fait, peu importe, l’essentiel est que le rajeunissement est spectaculaire –digne des meilleurs studios de cette époque– et permet désormais d’entendre cette excellente version dans les meilleures conditions possible !
Et ce court extrait devrait vous en convaincre sans peine…

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Copie et copie…

« They play the same kind of negro music than the Beatles, but with far more technical skills ».

C’est ce que l’on pouvait lire dans la revue « The Gramophone » en 1963, lors de la sortie du premier disque des Rolling Stones.
Les deux vidéos ci-dessous confirment aisément ces propos : la reprise de cette excellente chanson de Chuck Berry me semble infiniment mieux maîtrisée par les cailloux que par les scarabées : soutien rythmique beaucoup plus adéquat –la batterie de Ringo Star fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose et la basse de Wyman est à la fois plus mobile et plus variée que celle de son « rival », le pire bassiste qu’ait entendu le grand compositeur, arrangeur et producteur Quiny Jones selon son aveu-, sans même parler de la fluidité de l’aisance des guitaristes, bien meilleurs chez les Rolling Stones ou de l’assimilation du texte par l’un ou l’autre des chanteurs : Mick Jagger y met une morgue qui manque cruellement dans la version chantée par les Beatles.

 

L’occasion de relancer une vieille querelle, qui remonte presqu’à cette époque et qui ne sera sans doute jamais définitivement tranchée !!!

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Playlist du petit matin

Il est encore tôt et la maisonnée dort, ce qui ne m’empêche pas de profiter de cette playlist plutôt variée, même si elle ne comprend guère d’oeuvre rare ou sortant un peu de l’ordinaire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Quelque sonates de Beethoven pour prolonger un peu Noël, avec la suite de la (re)découverte du très beau coffret entamée dans le jours qui suivirent le Réveillon. Et je reste toujours aussi enthousiaste et agréablement surpris par le remixage qui apporte un peu de corps supplémentaire à des prises de son qui semblaient en manquer lors des rééditions précédentes, et qui me font apprécier d’autant de magnifiques interprétations. Les sonates « médianes écoutées ce matin à volume modéré permettent d’entamer de bien belle manière cette journée !

De même, la symphonie n°3 de Beethoven dans cette version était assez ingrate, en termes sonores, dans la quasi-totalité des éditions précédentes, tant la prise de son originelle est mate. Dans cette réédition à partir des bandes-mères de la radio américaine, on retrouve un peu d’air et d’espace tout-à-fait bienvenus : cela ne nuit pas à la lisibilité extrême voulue par le chef ni au jaillissement rythmique ou à l’approche « objective »qu’il privilégiait dans Beethoven, et qui fit, à une certaine époque, référence dans de nombreux pays, au moment même où les versions studio de Furtwängler étaient vouées aux gémonies.

Le disque consacré à des concerti pour instruments divers de Vivaldi est tout-à-fait satisfaisant pour démentir l’adage selon lequel le musicien aurait écrit « 650 fois le même concerto ». Selon les derniers « standards du moment », elle est un peu sage et s’inscrit dans un courant « HIP modéré », mais le travail sur les timbres, les rythmes et la beauté des sonorités rend cette version d’une écoute réellement agréable ! –cf. extrait ci-dessous-.

Enfin, j’ai gardé la bonne bouche pour la fin : avant même les sonates de Beethoven, j’ai débuté la journée avec une formidable version des « Variations Engima » d’Elgar –une de mes oeuvres de chevet– dans cette excellente version, qui doit être l’une des toute premières enregistrée en studio par un chef non anglais –il existe une non moins excellente version enregistrée en live par Arturo Toscanini et l’orchestre de la BBC dans les années 30 lors de sa première venue en Angleterre, mais, durant très longtemps, Elgar fut un musicien très « local » supporté quasi-exclusivement par les chefs anglais: Boult, Sargent, Beecham…Ce n’est que vers la fin des années 60 qu’il s’exporta vers le-s continent-s-.
La version du jour est, quoi qu’il en soit, vraiment très belle, par son refus des effets tapageurs et le soin apporté aux lignes mélodiques et aux contrechants, pour une musique qui demande une certaine sobriété, au risque de tomber dans la faute de goût !

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Playlist « Touches d’ivoire »

Pour achever ce mois de janvier où j’aurai eu fort peu de temps à consacrer au sain entretien de mes oreilles, une playlist d’oeuvres pour piano variées m’a semblé tout-à-fait adaptée. Rien de bien original, mais de belles pièces dans de belles versions et de bonnes prises de son, de quoi embellir agréablement  l’atmosphère de la maison ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les deux séries d’ « Impromptus » de Schubert, archi-connues, sont ici livrées de fort belle manière, sans « chichis expressifs un peu torturés » alla Brendel. Ces oeuvres aimables dénotent une jolie maîtrise de la « petite forme » de la part du compositeur, qui m’y semble bien plus à l’aise que dans ses généralement trop longues et un peu bavardes sonates pour piano.

Je n’ai pas écouté, loin de là, l’ensemble du coffret consacré aux oeuvres pour piano de Debussy : d’une part, je n’aurais pas eu temps si je l’avais voulu; d’autre part, ce n’est pas ma tasse de thé préférée, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec ce compositeur, qui ne me parle pas énormément, même si, ponctuellement, je prends plaisir à l’écouter. Ce sont en tout cas de fort belles versions, très bien enregistrées.

De même, et bien que Mendelssohn s’inscrive très haut dans mon panthéon personnel, ses pièces pour piano peinent à me convaincre sur la durée. En revanche, ce disque, qui propose de courts extraits des « Romances sans paroles », entrecoupés d’autres oeuvres un peu moins célèbres, est absolument formidable et, là encore, très bien enregistré ! –Cliquer sur l’extrait pour vous en faire une idée-.

Enfin, l’album d’Ivo Pogorelich consacré à Ravel et Prokofiev est admirable en tous points ! Belle prise de son, interprétations certes très personnelles mais engagées, contrastées, et admirablement virtuose, dans des oeuvres qui demandent une vraie maîtrise technique. Pianiste iconoclaste, Pogorelich avait assez longuement interrompu sa carrière après la parution de ses disques chez Deutsche Grammophon : il a repris les concerts depuis plusieurs années, mais n’enregistre plus guère désormais.

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Playlist « Une page d’histoire… »

J’avais gardé celui-ci pour la bonne bouche, souhaitant lui accorder l’importance qu’il méritait a priori : un « nouvel » album des Rolling Stones, « On Air », même réalisé à partir de bandes de « concerts radio » d’archives enregistrées entre 1963 et 1965, ça suscite forcément la curiosité et une écoute attentive : je souhaitais donc avoir du temps à lui consacrer !

A vrai dire, tout ne m’était pas inconnu, ayant déjà un certain nombre de « bootlegs » où l’on pouvait retrouver certains de ces titres, dans ces versions-là… Mais, un énorme effort de nettoyage des bandes et de remixage permet de les entendre dans des conditions vraiment idéales, à partir de sources d’origine remarquablement bien conservées par la BBC.

Cet album est donc un vrai petit bijou : le groupe, enregistré pour diverses émissions de radio –Saturday Club; Blues In Rythm; Top Gear…– dans les conditions du live, joue remarquablement bien, et on ne trouve cette qualité d’ensemble chez aucun des groupes issus du courant du British Blues aussi tôt dans le temps : les premiers extraits ont été enregistrés en 1963 –à une époque où les Beatles jouaient un Rock’n’Roll assez cacophonique…-, et la formule est, déjà, très au point :

• une assise rythmique exceptionnellecf. extrait 1, 1963 : on comprend pourquoi le couple Jagger – Richards offrit un pont d’or à Charlie Watts pour qu’il entre dans le groupe : il apporte une touche de légèreté et une souplesse remarquables; on entend des lignes de basse inventives, vives et sans cesse en mouvement, selon des progressions harmoniques aventureuses-;

• deux guitares qui appliquent le concept « the ancient art of weaving«  cher à Keith Richards, mais qui fut assez rapidement perdu –et jamais retrouvé : Brian Jones s’est progressivement désintéressé de la guitare pour aller vers une foultitude d’autres instruments; Mick Taylor jouait une rythmique en contrechants et des soli; et Ronnie Wood « If he could » fait de son mieux, mais…– depuis;

• et surtout, un Mick Jagger d’une maturité remarquable pour un gamin de 20 ans –cf; extrait 2, 1964-, qui a su assimiler les idiomatismes des chanteurs noirs-américains mieux qu’aucun autre ! Il y met une morgue et une arrogance tout-à-fait bienvenues !

Durant ces concerts radiophoniques, les jeunes Anglais purent aussi découvrir la slide-guitar, dont Brian Jones était alors l’unique –et remarquablement talentueux- spécialiste dans le pays -cf. extrait 3, 1964-. On entend là un vrai souci d’authenticité, qu’on retrouvera rarement chez d’autres groupe issus de la vague du British Blues qui suivit –peut-être chez Alexis Korner, mais sans les talents de conteur d’un très bon chanteur qui donne tout le sens à cette musique, et pas même chez les Bluesbreakers de John Mayall, qui proposait essentiellement des compositions originales-.

Bref, un album merveilleux, qui laisse à entendre qu’avant de devenir « The Greatest Band In The World », les Rolling Stones furent vraisemblablement le premier et le meilleur groupe d’authentique Rythm’N’Blues anglais.

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Playlist avec un W

Ça tombe plutôt bien : j’avais décidé, en me levant tôt ce matin, de me donner le droit de consacrer un peu de temps à l’écoute d’une playlist suite à ma semaine de quasi-disette, mais j’avais quelques doutes quant au contenu de cette playlist, la lettre W n’étant pas la mieux représentée dans notre alphabet en termes de fréquence d’apparition ! Un petit tour dans ma base de donnée m’a vite rassuré : en fait, j’ai une assez grande quantité d’albums dont le titre commence par la lettre W, et j’ai donc pu bâtir facilement cette série très contrastée et fort plaisante pour entamer le week-end ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

On y trouve donc :
• The Who, « Who’s Next », 1971 : assurément le meilleur album du groupe, le plus dense et sans doute leur plus célèbre. Un vrai grand classique, entré dans la légende, à juste titre !

• John Cale, « Words Fort The Dying », 1989. Un autre excellent disque, fondé en partie sur des poèmes de Dylan Thomas mis en musique et orchestrés par John Cale. très bien accueilli par le cercle de ses pairs, beaucoup moins bien par les fans du musiciens sans doute désarçonnés par un style assez éloigné du monde de la pop-rock music. Personnellement, j’aime beaucoup cet album.

• The Ramones, « We’re Outta Here », 1997. Le dernier album live du quatuor des faux-frères ! A cette date, ils ont accéléré les morceaux à la limite du jouable –32 titres en un tout petit peu plus d’une heure…-, le guitariste finissait les doigts en sang chaque soir pour reprendre le lendemain, la ligne mélodique est désormais à l’état d’ébauche, mais la sincérité et l’énergie demeurent intactes.

• U2, « War », 1983. Le meilleur album des débuts du groupe, et peut-être de toute leur carrière, qui contient deux de leurs classiques : « New Year’s Day » et « Sunday Bloody Sunday ». Lyrique et grand sans tomber dans mal grandiloquence comme ce sera trop souvent le cas par la suite…

• B52’s, « Whammy », 1983. Pour finir cette playlist dans la bonne humeur, rien de mieux que la pop fraîche, joyeuse et colorée des B52’s, qui, à cette époque, poursuivait sur la lancée de leurs premiers albums : c’est vif, plein d’entrain juvénile et absolument sans aucune prétention autre que celle de faire plaisir !

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Playlist avec un V

Après une énorme semaine de labeur –et les semaines à venir s’annoncent à peu près identiques : je ne m’en sors que difficilement avec mon agenda, et au prix de modifications visant à rationaliser mes déplacements– qui m’a tenu éloigné de toute écoute musicale pour près d’une semaine, je retrouve enfin, avec plaisir, une petite playlist, consacrée, en ce début de soirée, à des albums dont le titre commence par la lettre V. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça commence avec « (The)Very Best Of Fleetwood Mac » –paru en 2002-, l’un des meilleurs albums de compilation présent dans ma discothèque, le groupe ayant été, durant une assez longue période, un très bon pourvoyeur de chansons très bien construites et variant largement leur répertoire tout au long des décennies –du blues à un pop-rock très efficace-. De quoi commencer très agréablement cette playlist…

… qui se poursuit avec le très méconnu « Van Halen II » –1979-, bien moins populaire que le premier album du groupe, qui avait été une révélation à sa sortie. On reste dans la même lignée, sauf que l’effet de surprise jouant moins, l’effet produit est donc moins saisissant. Pour autant, c’est un très bon album, plein d’une énergie brute et efficace.

« (The) Velvet Underground And Nico » fait partie, depuis sa parution en 1967, des albums qui ont profondément marqué la jeune histoire de la « Rock-Music », même s’il fut un échec commercial à sa sortie. L’album est produit par Andy Warhol, qui en réalisé aussi la pochette, et imposa au groupe dirigé par Lou Reed et John Cale la mannequin-chanteuse allemande Nico, présente sur trois titres. Evidemment, plus de cinquante ans plus tard, toute la mythologie « proto-punk contestataire » fait beaucoup sourire, mais cela reste un merveilleux album de très bonne musique, assez intemporel qui plus est.

Enfin, « Voodoo Lounge » des Rolling Stones1993– est le premier album des Rolling Stones sans Bill Wyman, le bassiste, remplacé –le terme est impropre : l’expérience a montré qu’il était irremplaçable dans la construction du son du groupe, tant il était en osmose avec Charlie Watts, le batteur– ponctuellement par le très bon technicien de la basse Darryl Jones. Il permit au groupe de retrouver les sommets des charts et contient quelques excellents morceaux –cf. extrait ci-dessous-, mais s’avère un peu long toutefois –un travers que l’on retrouve chez de nombreux groupes depuis l’apparition du CD : les albums durent près d’une heure, voire un peu plus, soit la durée du double-LP auparavant : or, peu de double-LP sont d’une qualité totalement constante…-.

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Nouvelle rencontre fructueuse avec un bac à soldes

Je n’avais acheté encore aucun CD en 2018, espérant pouvoir profiter des soldes pour effectuer quelques trouvailles plaisantes. C’est chose faite cette semaine, à tout petit prix –moins cher que deux paquets de cigarettes achetés en Allemagne– avec deux coffrets d’oeuvres –achetés en Allemagne aussi ! – que je connaissais déjà, mais assez mal. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Précisons d’abord que ces deux coffrets bénéficient de prises de son modernes, à défaut d’être toujours très agréables : micros qu’on dirait placés dans l’orchestre pour le Prokofiev, avec une stéréo très marquée et assez peu de profondeur; prise de son typique des années 70 pour le coffret Nielsen, un peu globale et présentant un étagement des plans sonores parfois bizarres.

Quant au contenu, il paraît que les Nielsen ont longtemps fait référence –il s’agit de la première, et longtemps la seule, intégrale enregistrée des symphonies du compositeur-, et c’est en effet plutôt pas mal, même si bien des orchestres actuels me semblent jouer mieux que l’orchestre symphonique de Londres de ces années-là : on va dire que l’enthousiasme du chef et l’engagement des musiciens vient palier certaines errances vraisemblablement dues à la quasi-découverte de certaines de ces oeuvres… C’est en tout cas mieux que l’autre version que j’avais de cette intégrale. Vous en trouverez même un petit extrait en fin de notule.

Il me souvient également avoir lu il y a longtemps dans une « encyclopédie de la musique », et entendu lors de mes études, que Prokofiev était le plus grand musicien russe du 20ème siècle. On pourrait à peu près dire la même chose de Stravinsky –que je n’aime guère– ou de Shostakovich… Je ne connaissais pas toutes ses symphonies, mais j’ai toujours aimé ce que j’ai abordé chez ce compositeur : opéras, musique pour piano, ballets… Ce que j’ai pu entendre rapidement de ses symphonies me semble prometteur, moins paroxystique et plus fin que Shostakovich, et très bien orchestré. Il semble que cette version ait été très diversement accueillie, les avis sont divergents : ça va de l’honorable à l’excellent.

Je ne suis, pour ma part, pas déçu par ce beau coffret et, au demeurant, ni l’un ni l’autre ne viendront déparer ma discothèque, tout en me permettant d’élargir modestement mon répertoire !

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Playlist pour le piano

A divers degrés et malgré la variété du répertoire de cette playlist entamée tôt ce matin, c’est bien le piano qui y est mis à l’honneur, aujourd’hui ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’album de Supertramp, « Even In The Quietest Moments », met le piano à l’honneur sur une pochette restée fameuse, mais également dans la musique qu’il contient : des chansons pop très bien construites, fondées sur des mélodies entêtantes et des textes qui vont du relativement convenu au plus original et, effectivement, une utilisation assez massive du piano –grand piano de concert et/ou piano électrique, cf. extrait 1-. L’album n’a pas tout-à-fait connu la gloire de son successeur « Breakfast In America », mais ces deux-là constituent le sommet de la discographie d’un groupe qui connut un succès phénoménal à la fin des années 70 et au début des années 80, avant une éclipse finalement très rapide…

Rachmaninov, pour beaucoup de « mélomanes avancés », d’enseignants en musicologie –au moins celle dont j’ai suivi sporadiquement les cours il y a longtemps, mais je sais que c’est aussi le cas de bien d’autres…– ou de chroniqueurs de la presse un peu spécialisée, jouit d’une appréciation assez peu favorable : on lui reproche généralement trop de « sentimentalisme » et une oeuvre tournée vers le passé plutôt qu’inscrite dans son époque. Mal joué, on peut effectivement tomber dans ces clichés, mais, pourtant, ses concertos pour piano, quand ils sont bien interprétés, comme c’est le cas dans ces disques ou le pianiste espagnol Rafael Orozco –qui fit une carrière de météorite et enregistra, à ma connaissance, assez peu– est très bien accompagné par le jeune –à l’époque– chef néerlandais Edo De Waart, ils s’écoutent avec beaucoup de plaisir non coupable !

Diana Krall est une pianiste-chanteuse –ou une chanteuse-pianiste ?– proposant un répertoire assez proche du jazz sans en être tout-à-fait… Elle joue superbement du piano, et sa voix légèrement voilée et rauque convient vraiment bien au répertoire abordé. Très agréable à écouter au petit matin !

Enfin, cette playlist s’achève sur un répertoire remarquablement virtuose : « Les années de pèlerinage » de Franz Liszt est un cycle de pièces pour piano relativement tardif dans la production du prodige hongrois, assez éloigné des productions de jeunesse. Etonnamment, au disque, on retrouve finalement assez peu couramment ce cycle rassemblé intégralement : cette version, formidablement enregistrée, est exceptionnelle de maîtrise et d’engagement, dans des oeuvres difficiles pour le pianiste et d’approche parfois complexe pour l’auditeur –cf.extrait 2– !

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Extinction d’une espèce

Avec le décès, hier, de « Fast » Eddie Clarke, l’Homo Mötörheadus a totalement disparu de la planète dans sa forme primitive… Même s’il avait quitté le groupe au sommet de la gloire d’icelui, il en était membre fondateur. Par la suite, il préféra un oubli relatif au sein d’un nouveau groupe qu’il créa, Fastway, qui ne perça jamais totalement en France.
Jusqu’à hier, donc, il était le dernier représentant du Mötörhead originel, après la mort du charismatique leader et bassiste Lemmy Killmister et celle du batteur historique du groupe, Phil Taylor, il y a un tout petit peu plus de deux ans –décembre et novembre 2015 respectivement-.

N’en restent plus, désormais, que des souvenirs : vous noterez qu’il faut des mandibules d’acier pour mâcher du chewing-gum en rythme, comme le fait le batteur !

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