Les matinales de Diablotin

Ma période de stakhanoviste désigné s’achève avec la semaine ! Comme je vous l’avais annoncé plus avant, elle m’a laissé très peu d’occasions d’agrémenter mes oreilles, sachant qu’en voiture, où je passe un temps certain, je n’aime pas écouter de musique classique, qui supporte mal ce traitement malgré un auto-radio plutôt performant, et que je me contente des infos radios, voire, surtout, du bavardage de mes compères de covoiturage.

Néanmoins, chaque matin très tôt, de 5h45  à 7h, j’ai écouté un album quand même ! De la musique de chambre, donc, à volume très modéré pour ne pas troubler la quiétude des dormeurs, encore nombreux à cette heure ! Mais de rien belles choses, cependant ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist brève -mais intense-

Comme prévu, un agenda fort rempli me laisse peu de temps à consacrer à mes oreilles ! Néanmoins, j’ai dégusté avec beaucoup de plaisir un menu de gourmet avec cette très belle version de la 9ème symphonie de Beethoven, enregistrée en concert en novembre 1957 -dans une très bonne stéréo- par Otto Klemperer, un quatuor de très bons solistes, un Philharmonia Orchestra des grands jours et des choeurs qui se produisaient pour la première fois en concert. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On a retenu du chef l’image d’un vieillard très austère et passablement grincheux, conduisant tout un peu au ralenti dans ses dernières productions. On est très loin de cette image ici !
Hormis un deuxième mouvement conduit dans un tempo ample, mais remarquablement construit, les autres mouvements sont plutôt vifs eu égard aux tempi adoptés par d’autres chefs de l’époque. C’est bien plus rapide que ce que pouvaient proposer des chefs comme Furtwängler ou Jochum durant cette période, par exemple, même si ce n’est pas aussi élancé que Toscanini ou Karajan.

Klemperer propose une architecture solide et une vision très marmoréenne de la partition, et s’appuie sur la division des premiers (à gauche) et des seconds violons (à droite) pour mettre en valeur nombre de détails de la partition. Comme toujours chez lui, un grand soin est accordé à la lisibilité de la petite harmonie et les timbales occupent une place extraordinaire.

Orchestre de studio par excellence, remarquablement polyvalent, le tout jeune Philharmonia Orchestra, coaché pendant dix ans par Karajan depuis sa création en 1945, joue magnifiquement bien en concert. Fleuron des orchestres anglais au sortir de la guerre, Il fut constitué par le producteur pour EMI Walter Legge, qui débaucha ailleurs quelques-uns des meilleurs solistes des autres orchestres anglais. L’expérience ravit visiblement les musiciens et Klemperer, qui fut nommé « chef à vie » du Philharmonia Orchestra en 1959. Durant un peu plus de dix ans, ils accomplirent ensemble « l’été indien » du chef, qui enregistra alors beaucoup avec eux.

Playlist en temps de disette !

Entamée dès l’aube afin de rattraper le temps perdu ces derniers jours et pour prendre de l’avance sur le temps que je n’aurai pas dans les prochaines heures ou, plus largement, les prochaines semaines, voici donc une playlist où le presque tonitruant côtoie l’apaisé ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça faisait très longtemps que je n’étais plus revenu vers cette version de la neuvième symphonie de Bruckner, à tort ! Même si l’orchestre n’est pas le plus beau du monde, les cuivres et la petite harmonie sont remarquablement mis en valeur, et tout cela avance avec dynamisme et force : tout cela est proprement emballant, le vieux chef étant par ailleurs un éminent spécialiste de Bruckner, malgré sa réputation tardivement établie.

La petite harmonie du Philharmonia Orchestra du début des années 50, c’est également le point fort, outre le piano de Solomon, de cette très belle intégrale des concertos pour piano de Beethoven : une vraie réussite, qui s’écoute d’une traite avec un plaisir constant ! Pour prolonger avec le même compositeur, un disque récent d’une jeune artiste alors en devenir, et qui a confirmé son talent depuis : une des plus belles « Waldstein » récemment enregistrée, dans une très bonne prise de son.

C’est encore la qualité de la prise de son exceptionnelle -malgré son âge, puisqu’elle date du tout début des années 60-, qui frappe en premier à écoute des « Tableaux d’une exposition » de Mussorgsky par Byron Janis. Mais, au-delà de ce pur aspect sonore, l’interprétation est également remarquable –cf.extrait-.

Les symboles d’un parcours initiatique

Ce matin, la presse européenne et outre-atlantique –cliquer sur l’image pour en voir quelques extraits en plus grand– salue une victoire européenne à quelques nuances près, notamment dans les tabloïds anglais, très déçus et désormais inquiets quant au « Brexit » adopté là-bas.
Ainsi, le Daily Mail ne faisait pas sa Une sur cette élection, et certains commentaires, dans The Guardian, attestent d’un dépit d’une minorité de lecteurs –le journal, plutôt « de gauche », ayant étant l’un des rares à s’opposer au Brexit-.

On a en effet assisté hier soir à une cérémonie solennelle où l’ouverture au monde et, plus particulièrement à l’Europe, trouvait une nouvelle affirmation, à travers deux symboles hautement significatifs, et qui, par ailleurs, n’ont pas eu l’heur de plaire à certains… Un parcours initiatique vers l’incarnation d’un nouveau quinquennat ?

Playlist apaisée

En ces temps agités de période électorale, rien de mieux qu’une playlist tranquille et apaisée pour observer un peu de sérénité ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Du piano, exclusivement, ce qui n’empêche pas une assez belle diversité des types et des sonorités. L’ultime sonate de Beethoven trouve ici une interprétation qui doit être la plus lente du catalogue, et à laquelle je reviens sporadiquement, tant elle est contestable –ce qui n’exclut pas qu’on puisse l’apprécier, si on recherche du bizarre ! Et le son est somptueux-, les deux séries d’impromptus de Schubert s’écoutent aimablement –ces oeuvres sont parmi les toute premières que j’ai découvertes, très jeune-.
Il en va de même pour la musique pour piano de Grieg, accessible et très agréable, sans être jamais géniale pourtant. Enfin, l’intégrale de l’oeuvre pour piano de Ravel , toute en pudeur –cf. extrait ci-dessous-, s’inscrit, pour moi, au sommet du « piano français », et cette version, précisément, est remarquable !

De quoi réchauffer, également, cette bien froide journée ! En avril…

Playlist « Intimisme, puis révolution » !

J’ai entamé la matinée par une playlist relativement intimiste –cliquer sur l’image pour la voir ne plus grand- et composée de fort belles choses.

Les « Sonates du rosaire » de Biber ont été composée avant la fin du 17ème siècle –la date exacte n’est pas connue avec certitude, et si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire cet excellent article, long, détaillé et très bien réalisé-, il sait d’une succession de sonates pour violon, soutenu par une basse continue. Très beau, vraiment ! Pour poursuivre dans cette veine, j’aurais, logiquement, dû opter les sonates et partitas pour violon de Bach, mais point trop n’en faut : j’ai préféré bifurquer vers les suites pour violoncelles, tout aussi intéressantes mais plus faciles d’accès sans doute.
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler plus longuement des derniers quatuors de Beethoven, cette version-ci est très recommandable, dans une optique relativement aride mais néanmoins remarquable. Quant à l’album « Blonde On Blonde », de Bob Dylan, c’est l’un de mes deux préférés de l’artiste, et je l’écoute toujours avec beaucoup de plaisir.

Après cette playlist plutôt intimiste et calme, j’ai opté pour quelque chose de radicalement différent, dans le droit fil du livre que je suis en train de dévorer –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-. Il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un documentaire très fouillé sur l’émergence du punk et des Sex Pistols en Angleterre.

Outre qu’il vient briser bien des clichés quant à la formation et à la courte existence du groupe, il fourmille d’informations riches et complètes, dans une optique socio-historique très pertinente. j’y ai appris bien plus de choses sur l’histoire socio-économique de l’Angleterre du milieu des années 70 que dans bon nombre de livres d’économie ! Mais aussi sur l’histoire culturelle de ce singulier pays, et sur le conservatisme sous-jacent des classes moyennes, qui ne constituait plus une aspiration naturelle pour les potentiels accédants des « lower class ». Tout cela sur fond de thatcherisme émergeant : le cocktail est prenant !

Cette très instructive lecture, évidemment, est accompagnée avec profit de l’écoute de l’unique album du groupe, « Never Mind The Bollocks » –cliquer sur l’image de gauche pour la voir en plus grand– dans la version « Limited Edition Super Deluxe », laquelle comporte 3 CD bellement présentés :
l’album proprement dit en version « remastérisée », ce qui n’apporte pas grand-chose, disons-le tout net;
les singles antérieurs à l’album, ainsi que des prises alternatives et des demos –cf. extrait ci-dessous-;
 des extraits de deux concerts, relativement tardifs dans la vie du groupe, mais pas trop mal enregistrés, et qui font entendre toutes les listes techniques, mais aussi l’énergie du groupe sur scène.
Ce disque fait d’alleurs partie de ma liste des incontournables des années 70, que je vous avais présentée il y a peu de temps. De quoi rompre l’intimité du début de matinée !

Playlist « Variations sur une playlist »

Ayant entamé la journée par « Le Nozze di Figaro » de Mozart, ce sont des variations sur cette oeuvre qui entament cette playlist singulière –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

D’abord, des Variations sur un air de l’opéra composée pour violon et piano par Beethoven, qui ne devait pas les tenir en assez haute estime pour les inclure dans son catalogue des oeuvres dignes d’êtres publiées, mais qui n’en sont pas moins aimables et facile d’approche et d’écoute –alors que ce duo violon / piano peut produire des choses parfois difficiles à appréhender, du moins pour moi…-.

Suite à cela, j’ai opté pour la Fantaisie sur deux thèmes des « Noces de Figaro » de Liszt, complétée complexifiée par Busoni : l’oeuvre, d’une écriture très ardue, est fort peu donnée en concert, et peu enregistrée. Je me suis donc rabattu sur le très ancien enregistrement, prodigieux, d’Emil Gilels : c’est avec cette oeuvre qu’il avait triomphé, haut-la-main, lors du premier concours qu’il remporta, en 1933, avant même d’être accepté au Conservatoire de Moscou.

Ce qui m’a conduit vers d’autres oeuvres de Ferruccio Busoni, compositeur italien un peu oublié de nos jours, et qui produisit une oeuvre contrapuntique complexe et dense, et des pièces pour piano d’une complexité assez extraordinaire, mais plutôt agréable aux oreilles. Son concerto pour piano est long et dense, mais mérite un coup d’oreilles approfondi, et ses oeuvres pour orchestre-dont vous trouverez un extrait pris au hasard-, dans une veine postromantique, sont réellement dignes d’intérêt et s’écoutent avec plaisir –d’autant qu’elles trouvent une bien belle interprétation par un chef, Gerd Albrecht, très attiré par ce répertoire un peu rare, et qui en tire toujours le meilleur-. Dans les deux cas, les prises de son méritent d’être entendues : elles sont exemplaires de clarté, de dynamique et d’étagement des plans sonores ! Ce qui ne gâte rien, bien évidemment !

Playlist brève et une mise à jour…

Quasiment deux jours sans rien à me mettre entre les oreilles, du fait de journées très remplies, et qui se prolongeront par une longue demi-journée laborieuse encore, qui s’achèvera tard ce soir avant un peu de répit !

En attendant, j’ai déposé dans le lecteur de Cd cet extrait d’une déjà ancienne intégrale des symphonies de Beethoven, enregistrée entre 1976 et 1979, la troisième et dernière d’un chef inscrit dans la droite lignée des « Kapellmeister » : interprétation équilibrée et relativement sobre, pas très motorique mais aux timbres soignés. je ne m’en souvenais plus vraiment, et c’est tout-à-fait bien sans être réellement remarquable néanmoins. Le son, en revanche, est excellent dans cette édition, les 33 tours étaient nettement moins bons lors de leur parution.

J’ai profité de court intermède pour réaliser la petite mise à jour que mon ordinateur réclamait… Ça marche exactement comme avant, sauf que le réglage de volume est maintenant situé à l’extrême-gauche, alors qu’auparavant, il était à l’extrême-droite : évidemment, cela n’a rien à voir avec le « grand » long débat de l’autre soir !

Playlist martiale -et une devinette- !

Clémenceau affirmait que la musique militaire est à la musique ce que la justice militaire est à la justice… La justice militaire, j’ai connu pendant mon service national, en tant qu’appelé appelé très ponctuellement à défendre les droits des militaires engagés et emprisonnés dans la dernière prison militaire française, à Landau, en FFA –sur le territoire français, les prisons militaires ont été fermées en 1947, mais elles avaient sinistre réputation et la prison prévôtale de Landau était en-dessous des standards de nos prisons actuelles, ce qui n’est pas peu dire !-. Un combat à peu près perdu d’avance, il faut bien l’avouer…

Quant à la musique militaire, la playlist de ce jour en est pleine ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je vous avais déjà parlé précédemment de l’oeuvre très colorée et très sonore de Tchaïkovsky, « Ouverture 1812 » pour orchestre, fusils et canons, qui décrit la défaite de Napoléon lors de sa conquête avortée de la Russie. La version de ce jour, que vous pourrez écouter ici, comprend, en outre, une assez longue introduction chorale, qui n’est pas du compositeur, mais ne dépare pas dans ce contexte.

Beethoven avait produit, cinquante ans auparavant, une oeuvre encore plus sonore et chaotique : « La victoire de Wellington ou La Bataille de Vittoria« , décrivant, là encore, une défaite des troupes napoléoniennes contre l’Angleterre, durant la guerre en Espagne. Le début est très bruyant, le milieu aussi, et la fin à peine moins ! Vous pouvez l’écouter ici, en suivant la trame narrative, très bien réalisée dans l’article à lire.

Tout cela m’ayant mis d’humeur belliqueuse, j’ai trouvé un dernier disque de marches prussiennes et autrichiennes. Les premières, immanquablement, évoquent les défilés militaires victorieux après la victoire prussienne de 1870 contre l’empire français.
J’ai quand même trouvé une marche fort curieuse d’un certain Gottfried Sonntag, qui reprend des thèmes très connus d’un compositeur très connu dans la marche que je vous propose d’écouter en extrait ci-dessous, et qui est l’objet de la devinette du jour : quel est le compositeur archi-célèbre cité régulièrement dans cette marche ?

Playlist pastorale -pour battre la campagne-

Puisque la campagne électorale bat la campagne au gré des affaires et des tourments des uns et des autres, je me suis construit une petite playlist à même de coller à cette actualité un peu débridée et assez pénible à la longue ! Ce sont donc mes oreilles qui ont battu la campagne, à leur manière…

On trouve donc dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

• une sonate pastorale de Scarlatti –K.9, en extrait ci-dessous-;

• la 15ème sonate pour piano de Beethoven, dite « Sonate Pastorale »;
• la très célèbre 6ème symphonie du même compositeur, dite « Symphonie Pastorale » ou encore, plus simplement « La Pastorale » –quand on veut faire savant, on dit « J’écoute la Cinquième » ou « J’écoute La Pastorale » et tout le monde sait ou devrait savoir ce que cela sous-entend…-;
• la « Suite Pastorale » de Levi Madetoja, très agréable aux oreilles;
• le « Prélude Pastoral » de Hans Rott, beaucoup moins intéressant que sa symphonie.

De quoi débuter agréablement la soirée en flânant virtuellement dans les prés –et sous la pluie, parce que la météo n’est pas terrible !-.

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