Les drôles d’aléas du concert !

La musique se vit principalement en concert, même si, à la maison, c’est difficile de faire entrer un orchestre pour soi tout seul !

Beethoven_PianoHeureusement, certains albums sont enregistrés lors d’événements plus ou moins mémorable, et ces enregistrement apportent parfois un supplément d’âme, mais aussi d’autres surprises : parfois, des erreurs d’inattention, des sauts de mémoire, ou simplement des erreurs de doigts chez les pianistes qui entraînent des fausses notes. Ce n’est pas grave en soi, puisque que pour entendre une fausse note, il faut que les autres autour soient bonnes !!! De plus, quand elles s’inscrivent dans la continuité ou le feu d’un discours, elles peuvent passer inaperçues si l’on pas pas fixé l’oeuvre dans ses oreilles ou qu’elles ne sortent pas totalement de la ligne mélodique ou du champ harmonique.

Pour le coup, le premier extrait est joué de manière exacte, même s’il s’agit d’une version –live à Vienne des années 80– que je n’apprécie pas outre mesure : c’est un peu lourd et engoncé à mes oreilles. Mais c’est joué sans erreur de doigts, et vous pourrez vous mettre le court extrait de cette oeuvre très célèbre dans les oreilles.

Le second extrait, lui, provient d’une version enflammée, enregistrée en concert à Prague en 1958. Un piano de feu, bien complété par un orchestre clair et vif. Vous pouvez commencer par entendre le même court passage de piano solo, la réponse de l’orchestre, puis la reprise du piano, et là…

C’est assez formidablement « à côté » pour sauter même aux oreilles les moins aguerries ! Faites l’essai, et vous entendrez : vous ne pouvez pas ne pas entendre ! J’ai failli en tomber de mon fauteuil à la première écoute… Au demeurant, cette version est beethovénienne en diable, et nettement préférable, à mes oreilles, à la précédente.

Petit week-end tranquille et culturel…

Depuis hier soir, ce sont des « oeuvres de jeunesse » de Beethoven qui tournent sur ma platine… Je connais à peu près par coeur ses symphonies, la majorité de ses sonates, et plutôt bien; mais dans une moindre mesure, ses quatuors à cordes, très denses. Je connais moins bien le reste de sa musique de chambre ou les pièces orchestrales « mineures » –musiques de scène, contredanses et autres piécettes…-. Je pense avoir tout entendu au moins une fois, et suis retourné quelques fois vers ses trios à cordes ou avec piano –un extrait sonore vous donnera une idée de ces « compositions de jeunesse », dont certaines attestent déjà d’une belle maturité-, qui connurent un joli succès lors de leurs premières présentation au public.

J’approfondis, donc, tout en lisant, en parallèle, cette ancienne biographie –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Beethoven_MassinEditée au départ par « Le club français du livre », elle a dû entrer dans de nombreuses chaumières et reste intéressante, puisque de très nombreux extraits des cahiers de conversation sont présentés –Beethoven étant sourd assez jeune, il communiquait par écrit avec ses interlocuteurs, ce qui nous offre des sources riches et abondantes, parfois assez triviales lorsqu’il se « déboutonnait » -. Cette présentation biographique est complétée d’une approche un peu plus technique –point trop n’en faut, c’est un ouvrage « grand public » des années 50– des oeuvres, ainsi que d’un essai sur la personnalité du compositeur à travers sa musique et dans le contexte de son temps, plutôt intéressant.

gramophone-june-issue-cover_3En parallèle à cette lecture, la revue Gramophone propose un article intéressant sur Erik Satie, celui pour lequel le parti politique qui n’aime pas la culture a proposé de ne pas soutenir financièrement le musée consacré à sa mémoire. On y apprend notamment, outre les petites anecdotes déjà proposées ici : qu’il fut dévasté par la mort de Jean Jaurès, qu’il adhéra brièvement au parti communiste français et qu’ayant touché un petit héritage, il acheta sept exemplaires du même costume de velours vert olive, afin d’assumer son image de dandy –il mourut néanmoins dans une pauvreté effroyable que ses amis ne soupçonnèrent jamais-… Un second extrait sonore vous permettra d’entendre une autre de ses brèves compositions, dont la lecture et l’appropriation du nom durent souvent plus longtemps que l’écoute…

Saines lectures, de quoi passer agréablement et calmement le week-end après –et avant– de longues semaines de labeur et entre deux séances de chauffeur pour nain !

Playlist « Anciens petits jeunes pleins de talent »

Aujourd’hui, une playlist d’enregistrements d’oeuvres du grand répertoire, ou presque –je ne suis pas absolument certain qu’on puisse considérer Manuel De Falla comme étant inscrit dans le grand répertoire-, dans des versions dirigées par de jeunes chefs dans les années 50 ou au début des années 60. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist16052016

Evidemment, le nom de Lorin Maazel n’est pas, a priori, synonyme de « petit jeune », puisqu’il vécut fort longtemps et conduisit une très longue carrière –c’est même l’un des chefs qui a la plus longue carrière discographique dans le monde de la musique classique-. Cependant, avant d’être vieux, il fut jeune, et même très talentueux du temps où il commença à enregistrer pour l’éditeur au logo jaune, c’est à dire à la fin des années 50 et au tout début des années 60. Il en reste des albums mémorables et vraiment excellents, qui constituent la grande majorité de cette playlist.
Celle-ci est complétée par un opéra de Wagner dirigé par Ferenc Fricsay, alors âge de 39 ans, et à la notoriété bien assise à cette époque. Pour lui, le temps était, déjà, compté, puisqu’il vécut moins de dix ans après la sortie de cet album.
C’est l’orchestre qui les relie tous les deux, puisqu’une partie des oeuvres de cette playlist est interprétée par l’orchestre de la radio de Berlin, remarquablement phonogénique durant ces années !

En extrait, une oeuvre rare d’un compositeur absolument majeur, dont la trame lui servit plus tard pour écrire une « symphonie héroïque », dirigée par Lorin Maazel. C’est très court !

Playlist à quatre voix

Aujourd’hui, la maison a résonné des nombreux quatuors à cordes écoutés –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist07052016

Musique souvent austère, voire parfois aride, aux oreilles du « profane » –vous pouvez essayer l’extrait ci-dessous pour vous faire une idée aimable de la chose– mais néanmoins passionnante, où les plus grands compositeurs  ont souvent donné le meilleur d’eux-mêmes.

Pour beaucoup, le quatuor à cordes –2 violons, 1 alto et 1 violoncelle jouant quatre voix indépendantes mais néanmoins fortement imbriquées– représente le genre noble par excellence, celui où la forme du discours est aussi importante que le discours lui-même.

Playlist en mode rallye

BeethKar3-77C’est un vrai rallye musical que je réalise depuis hier, où presque chaque virage et chaque dénivelé sont connus, et où seule l’écoute d’une interprétation renouvelée peut sembler apporter du neuf !

Donc :  je me suis confronté à cette version des neuf symphonies de Beethoven, un coffret que je n’avais plus abordé depuis des lustres, tant il me semblait le connaître sur le bout des doigts : à sa sortie, en 1977, il avait fait fureur et je l’avais eu en cadeau à je ne sais plus quelle occasion : un magnifique coffret accompagné d’un prestigieux livrets, avec photos de chacun des musiciens de l’orchestre présentés par pupitre…

C’est avec ce coffret que j’avais découvert puis approfondi ces symphonies, mais, depuis de longues années, assurémment, et l’écoute de très nombreuses autres versions, je n’y étais pas revenu ! Les pochettes des 33T originaux étaient de toute beauté, la photo illustrant le coffret original a fait le tour du monde ! –Cliquer sur les images pour les voir en plus grand. Le pochettes des 33T sont présentées dans l’ordre de la date d’enregistrement de chaque symphonie-.

Playlist28042016

Grand mal m’avait pris de délaisser ce coffret : à l’aune de ma connaissance actuelle de ce corpus, c’est beaucoup mieux que ce que j’en attendais –le souvenir que j’en avais était bon, mais pas aussi bon que ce que j’en retiens après les écoutes de ces deux derniers jours…-. L’ensemble est parfaitement impressionnant, plus que totalement séduisant : une puissance époustouflante et une beauté sonore ahurissante –le pupitre des cordes est virtuosissime, les vents sont d’une vraie beauté de sonorités inouïe dès qu’ils ne sont pas couverts par les cordes : l’orchestre a atteint, à cette date, son apogée en termes de fusion des timbres-, le tout dans des tempi très vifs eu égard à la taille conséquente de l’ensemble. En 1963, on entend encore Karajan au service de Beethoven, dans une version devenue l’un des grands classiques de toute discothèque classique. Au milieu des années 70, le chef bâtit un monument à sa propre gloire, tout en servant admirablement le compositeur.

Une heureuse redécouverte !

Playlist d’hier et d’aujourd’hui

Tandis qu’on est passé en une nuit d’une météo presqu’estivale à un quasi-retour de fin d’hiver, je suis passé pour ma part d’une playlist plutôt variée à la découverte d’un album unique réceptionné hier.

Peu de choses à dire –ou trop de choses à dire pour une courte notule– de la playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist22042016

On retiendra ainsi qu’elle présente • un concert entier des Rolling Stones au Japon, témoignage de leur première tournée tout là-bas en 1990 seulement –les ennuis narcotico-judiciaires de Keith Richards ayant conduit le groupe à y être longtemps interdit de séjour et à y annuler la tournée prévue dans les 70’s– et plutôt très bon si on considère la date déjà tardive. • Le Beethoven Arrau / Davis est l’un de mes tout premiers CD et bénéficia d’appréciations unanimement exceptionnelles au temps de sa sortie, jugement que je ne partageais pas complètement à l’époque, et encore moins maintenant que ma discothèque regorge de versions autrement plus passionnantes. Ça reste un beau disque cependant. • Le coffret Webern est indispensable et de très haute tenue et • le Chant de la terre de Mahler diffuse de remarquables sonorités, sans passion excessive.

Ravel_BringuierDepuis tôt ce matin, c’est à la découverte d’un album contenant les oeuvres orchestrales de Ravel par un tout jeune chef français prometteur, dirigeant un orchestre suisse, que je me suis lancé.
Ravel est, de très loin, mon compositeur français préféré : il a écrit une musique pudique, ciselée et raffinée, remarquablement orchestrée et dont le grand public a essentiellement retenu le Boléro.
On passera rapidement sur le contenant –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand– : une pochette plutôt laide à mon goût et des textes de présentation plus axés sur le marketing et l’auto-promotion que sur la musique et le compositeur. Le contenu, a contrario, est passionnant : clair, vif, d’une grande transparence et d’une belle lisibilité, qui rendent justice aux oeuvres.

Voilà donc de quoi passer une belle journée !

Playlist en quatrième vitesse

Après les playlists thématiques de ces derniers jours, je repasse à autre chose en mode quatrième vitesse !
Quatre quatrièmes symphonies, donc, écoutées exactement dans l’ordre affiché, et dans la première version me tombant sous la main pour chacune d’entre elles, même si ce ne sont pas nécessairement mes préférées –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist10042016

J’ai toujours eu un faible pour la quatrième symphonie de Beethoven, dont le seul tort est d’être coincée entre les géniales troisième et cinquième du grand sourd. Schumann en parlait comme d’ «une frêle jeune fille grecque prise entre deux divinités nordiques» : c’est faire une grande injustice à cette symphonie, dont l’introduction mystérieuse est vraiment magnifique, avant de laisser place à un discours plein de contrastes et qui ne manque pas de vigueur.
Les quatrièmes symphonies de Bruckner et de Mahler sont peut-être les plus accessibles de leurs compositeurs respectifs, et celle de Mendelssohn est gorgée de soleil !

Quant à cette playlist, je pourrai éventuellement la prolonger par les quatrièmes de Brahms,Schumann, Tchaikovsky et Sibelius : une journée très classique consacrée au « grand répertoire » !

Playlist en noir et blanc

Une petite plongée dans le passé, depuis hier, avec cette playlist en noir et blanc –les enregistrements s’étalent de la fin des années 30 au début des années 50-.  Ils datent donc tous d’avant la généralisation de la stéréo, mais bénéficient tous d’une production très soignée et restent très facilement audibles de nos jours, même le plus ancien.
Alors donc, plus c’est vieux, meilleur c’est ? Que nenni ! Mais c’est un petit morceau d’histoire que l’on entend, avec sa part de mythe et de légende. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist03042016

Il y a des oeuvres que l’on ne jouera sans doute plus jamais ainsi –le Mozart de Beecham, très daté de style et d’approche; le Brahms de Furtwängler est très personnel– et d’autres que l’on aimerait entendre interprétées de manière aussi élégante et racée –le Strauss de Krauss-. Quant au Beethoven de Toscanini, aux sonorités très mates, il influença tout le courant HIP largement postérieur.

Playlist bissextile !

Après une journée laborieuse et fastidieuse –ce qui est assez rare en général pour ce qui concerne ce second qualificatif-, il y a bien, dans cette playlist, un album que je ne dois écouter que tous les quatre ans… C’était, aujourd’hui, le jour ou jamais ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist29022016

A vous de deviner du quel il s’agit… Je ne vous donne aucun indice, ce serait trop facile sinon 😉 !

Playlist de fin d’hiver

Une playlist pleine de soleil, aujourd’hui, en accompagnement d’une météo presque printanière pour ce week-end, malgré une fraîcheur encore hivernale en début de matinée. Mais la lumière y est ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist27022016

Le concerto pour violon de Glazounov, composé en 1904, n’est pas des plus connus, mais c’est l’un de mes préférés du répertoire, avec, ça tombe bien, celui de Sibelius : couplage idéal pour ce qui me concerne, donc !

Je m’étais donc procuré ce disque en import, il y a quelques semaines, avant même sa parution en France –je crois qu’il est désormais sorti : n’hésitez pas à le découvrir si vous aimez le violon !-, parce que je n’en disposais que de trois versions anciennes –Oistrakh, Heifetz et Morini– et que l’oeuvre mérite largement d’être entendue dans une belle prise de son. Faute du temps nécessaire, je n’y avais encore jeté qu’une oreille distraite avant ce matin. Et je ne suis pas déçu du tout : ça sonne admirablement, et l’oeuvre, très lyrique, supporte, comme celle de Sibelius, un nombre d’approches très variées.