Le plus grand coffret de l’histoire de la musique

Je vous parlais l’autre jour du drôle d’état du marché du disque en France, de ce que j’ai pu en constater dans les boutiques physiques dans lesquelles je me rends parfois –ce qui devient assez rare, je le reconnais aisément-. C’est vrai également pour les boutiques en ligne, qui proposent régulièrement des tarifs plus élevés que les boutiques en ligne à l’étranger : en l’occurence, c’est en Italie, en Espagne et en Allemagne que l’on peut faire les meilleures affaires chez les marchands en ligne –même s’il convient d’appliquer des frais de port, généralement peu élevés eu égard à la différence de prix, souvent 15% à 30% moins chers-. En Angleterre, il convient de tenir compte du taux de conversion €/£ et de frais de port plus élevés, l’offre est immense mais pas toujours avantageuse.

Dans la notule précédente, je vous indiquais que je vous parlerais d’un achat effectué récemment, pour me consoler de n’avoir pas acheter la platine vinyle de mes rêves. C’est donc en Italie que j’ai trouvé ce magnifique coffret, le plus grand coffret de l’histoire de la musique enregistrée paraît-il –c’est eux qui le disent, et, au moins au sein de ma discothèque, cela se vérifie-. 

Quasiment 30% moins cher –frais de port inclus– qu’en France, donc, et, après avoir revendu à gauche et à droite –et parfois donné– l’ensemble des CD que j’avais déjà dans les mêmes versions, mais éparpillés un peu partout dans ma discothèque, quasiment gratuit… Curieusement –les voies de la vente en ligne sont parfois impénétrables…-, le coffret, acheté dans le magasin en ligne italien, a été expédié depuis une boutique française, arrivant chez moi en deux petits jours ! Vive l’Europe, donc !

Très bel objet, au demeurant, numéroté à la main : mon exemplaire est le numéro 506 / 2500. Il semble que 30 ans après sa mort, Karajan reste l’un des plus gros vendeurs de l’éditeur jaune, avec encore environ 10% des ventes de la firme, alors que la majorité des artistes décédés meurent également discographiquement le jour de leur décès, de l’aveu même du responsable de Deutsche Grammophon.
Le coffret couvre plus de cinquante ans de l’histoire de la musique enregistrée, et se trouve complété de documents filmés dont certains sont très intéressants et d’un livre anglais-allemand-japonais un peu hagiographique mais très richement illustré.

La remastérisation effectuée est exceptionnelle, tant pour les enregistrements analogiques, y compris les plus anciens de la fin des années 30, lors de l’émergence du « Wander-Karajan », que sur les premiers enregistrements numériques, qui gagnent largement en confort sonore –spatialisation, aération du haut-médium, dynamique…– par rapport aux premières éditions originales.
De même, la qualité des reproductions des pochettes d’origine est remarquable, même s’il faut quasiment une loupe pour déchiffrer les textes originaux publiés au dos des jaquettes…

Quant au contenu musical, peu de choses m’étaient inconnues, et, selon l’idée que l’on se fait du chef, on appréciera, ou non… Et, quoi qu’il en soit, tout cela est généralement trop connu pour en faire une analyse détaillée –94 compositeurs différents sont abordés, sur près de quatre siècles de musique classique-. Pour ma part, j’aime beaucoup grand nombre des versions proposées, et me délecte avec plaisir de ce très beau musée sonore.

Playlist « Balade nordique »

L’éditeur jaune, qui n’en finit pas de recycler son fond de catalogue, propose actuellement à prix très doux des portraits d’artistes dans une nouvelle collection « Conductors & Orchestras » –généralement des chefs d’orchestre attachés plus ou moins longtemps à un orchestre, avec lequel is ont enregistré une partie de leur répertoire-, et selon une cohérence thématique qui n’est pas toujours évidente. La ligne éditoriale est plutôt chouette : pochettes d’origine, prises de son généralement de très bonne qualité…

Celui consacré au grand chef estonien –désormais naturalisé américainNeeme JÄRVI, qui dirigea l’orchestre symphonique de Götenborg –très belle ville qui vaut largement une visite en été– pendant un peu plus de 20 ans, est entièrement consacré à des musiciens venus du grand nord : Danemark, Norvège , Suède, Finlande. A ce titre, c’est sans doute le plus cohérent de cette série. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On y trouve des chevaux de bataille du répertoire –Grieg et Sibelius, notamment– dans d’excellentes versions, et d’autres oeuvres d’envergure de compositeurs moins connues –dont d’excellentes symphonies du danois Carl Nielsen, notamment-. A tout petit prix, c’est l’occasion également de réaliser de belles découvertes. Ainsi, je n’avais quasiment rien de Carl Stenhammar, par exemple : sa deuxième symphonie mérite un grand coup d’oreille !

Une jolie promenade musicale à travers ces magnifiques contrées !

Playlist « Touches d’ivoire en liberté »

L’éditeur allemand Hänssler publie régulièrement, dans sa collection Profil, des portraits d’artistes en se fondant sur des enregistrements libres de droit et parfois rares, qu’il compile assez intelligemment et diffuse ensuite à des tarifs très modérés –cf. le coffret Gilels dans la même collection-.

C’est ainsi que j’ai acheté, tout récemment, le remarquable petit coffret –10 CD + 1 livret malheureusement assez succinct-, très vite déposé dans ma boîte aux lettres, dont je vous présente le contenant sur l’image de droite : une anthologie consacrée au pianiste américain –né russeShura CHERKASSKY (1909 ou 1911, ça dépend des sources… – 1995). Les enregistrements proviennent en grande majorité des deux éditeurs majeurs de musique classique de ces années-là –on peut ainsi facilement retrouver les pochettes d’origine– : DGG et EMI et ont bénéficié d’un transfert très soigné. Ce coffret est absolument admirable ! Vous pouvez le retrouver ici.

Doté d’une très belle technique et d’une non moins belle sonorité, CHERKASSKY était un pianiste abordant les oeuvres avec une grande liberté rythmique et un sens du rubato indéniable. Dans le répertoire romantique qu’il aborda essentiellement –Chopin Liszt, Tchaïkovsky, Schumann…-, cela fonctionne formidablement bien et cela permet parfois de dynamiter des oeuvres archi-connues sans les trahir pour autant.

Malgré sa très longue carrière, il enregistra en définitive assez peu –même si sa discographie est enrichie de nombreux enregistrements réalisés en concert et publiés plus tardivement-, et connut son heure de gloire dans les années 50 et 60. Karajan l’admirait beaucoup et ils enregistrèrent ensemble une magnifique version de la « Fantaisie Hongroise » de Liszt, qui ouvre d’ailleurs ce coffret et qui fut l’une de mes toute première découverte musicale quand j’étais enfant.

Réputé trop fantasque pour être facilement accompagné par un orchestre, le pianiste a pourtant enregistré d’excellentes versions des deux premiers concertos de Tchaïkovsky et un premier concerto de Listz non moins convaincant. Son approche des concertos de Schumann et Grieg, autres chevaux de bataille du catalogue, est également superbe, l’énergie débordante du pianiste étant canalisée par l’approche maîtrisée du grand chef anglais Adrian Boult.

Un « Grand Seigneur » du piano ! Et de belles heures d’écoute à venir pour moi !

Playlist « Karli, sac de patates »

Pour comprendre le titre de cette notule, il vous faudra d’abord vous rendre vers cette autre, déjà relativement ancienne, où le chef est traité de « sac de patate, n’ayant jamais dirigé une seule mesure de musique dans toute sa vie » !

Karl BÖHM, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est très loin d’être mon chef préféré, mais il vaut tout de même –beaucoup– mieux que ces considérations vachardes, et le playlist entamée ces derniers jours en est la preuve. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Trop jeune pour faire partie des « grands anciens » mais trop âgé pour être reconnu comme un « Wunder Dirigänt » au sortir de la seconde guerre mondiale, « Herr Professor Doktor » Karl Böhm –qui était docteur en droit et tenait beaucoup à ce titre !– a cependant beaucoup enregistré, notamment avec l’orchestre philharmonique de Vienne, et représente l’image même du Kapellmeister un peu égaré dans le dernier quart du 20ème siècle.

Tous les albums présentés ici ont été enregistrés plutôt au soir de la carrière du chef, et tranchent assez nettement –notamment dans les symphonies de Beethoven et de Mozart– avec les enregistrements plus précoces –nettement plus vifs et acérés– que l’on peut trouver des mêmes oeuvres. Les intégrales Beethoven et Mozart sont très classiques dans le meilleur sens du terme, équilibrées et sans excentricité, mais sans grande passion non plus. Nonobstant, ses interprétations des symphonies de Mozart ont mieux résisté à l’usure du temps que d’autres versions de la même époque, et la symphonie « Pastorale » est un remarquable témoignage de l’art du chef.

De même, ses enregistrements bruckneriens sont excellents à mes oreilles –et préférables, selon moi par exemple, à ceux de Celibidache !-. Vous pouvez écouter sa très belle version de la quatrième symphonie en ligne dans de très bonnes conditions.

Bref, voilà de quoi entamer le week-end de belle manière !

Décortiquons d’antiques mammouths, suite…

Dans les entrailles des mammouths évoqués l’autre jour, voici quelques pépites que j’y ai (re)trouvées avec un vif plaisir ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Coffret William Steinberg : une lecture mâle et virile des dernières symphonies de Mozart, vive et acérée, vraiment loin de l’image compassée que l’on a pu avoir de ce compositeur pendant assez longtemps. Vraiment, l’une des toutes meilleures versions de ces oeuvres à mes oreilles –oeuvres que je n’apprécie pas particulièrement, il faut le rappeler…-.  Une belle interprétation des Variations Enigma d’Elgar, sans trop d’effusions post-romantiques, mais très maîtrisée et dynamique : j’aime beaucoup cette oeuvre, et en voici une fort belle version !

• Coffret Constantin Silvestri : deux albums consacrés à Tchaikovsky sont assez formidables, le chef –cf.imagette de droite-, un peu oublié de nos jours se révèle assez bouillonnant et dynamite ces oeuvres de belle manière –et son enregistrement de « Manfred » était l’un des seuls disponibles sur le marché à l’époque de sa sortie-. A contrario, un troisième album –non présenté ici– consacré à la quatrième symphonie du compositeur est beaucoup plus contestable !

• Coffret Ferenc Fricsay : de belles versions qui étaient un peu sorties de ma mémoires pour ces ces oeuvres du grand répertoire –il faut dire qu’il en existe beaucoup d’autres tout aussi belles et valides…-, et en particulier du deuxième concerto pour piano de Brahms avec Geza Anda, qui semble avoir été le pianiste de prédilection du chef hongrois, et qui est un peu oublié de nos jours, alors qu’il enregistra beaucoup, et avec les plus grands chefs, tout au long des années 60.

• Coffret Karajan : les premiers enregistrements qu’il consacra à ces deux symphonies de Beethoven, en 1947 et 1948. La neuvième est ma version préférée de l’entière discographie de cette symphonie, malgré un son un peu ingrat. Le troisième mouvement, en particulier, est d’une grâce touchante et le quatuor vocal est de tout premier plan ! Quant à la cinquième, elle est déjà vive –surtout eu égard aux standards de l’époque– et très dynamique, et le chef magnifie les sonorités d’un orchestre en assez piteux état au sortir de la seconde guerre mondiale.

De remarquables documents, chacun à sa manière, et tout-à-fait édifiants pour comprendre l’évolution de l’interprétation du grand répertoire symphonique d’hier à aujourd’hui !

Décortiquons d’antiques mammouths !

Ce matin –et, vraisemblablement, les jours suivants aussi-, je plonge dans les entrailles de ma discothèque pour décortiquer quelques antiques mammouths !

Les mammouths, pour moi, ce sont ces gros coffrets disponibles généralement à très petits prix –eu égard à la valeur artistique et patrimoniale du contenu, d’une part, et au nombre de disques qu’ils contiennent, d’autre part– au moment de leur lancement. Je vous en ai déjà parlé ici ou là sur le blog, à peu près au moment de leur arrivée dans ma discothèque.

Leur valeur, pour certains, a très largement augmenté depuis leur achat, dans toutes les boutiques en ligne européennes –soit ils deviennent indisponibles et leur prix en occasion frôle la correctionnelle parce que leur éditeur originel a disparu et que le repreneur ne les a pas ressortis, soit parce que les éditeurs ont décidé d’une augmentation tarifaire générale de leur fond de catalogue– ! Ils contiennent le plus souvent des enregistrements tombés dans le domaine public et bénéficient d’une politique éditoriale parfois très riche, parfois presqu’inexistante.

A eux 6, ces coffrets représentent environ 300 CD –277 exactement-, que j’ai tous écoutés au moins une fois, et, pour certains, beaucoup plus. Ils contiennent très souvent d’authentiques pépites : me voici en voie d’approfondissement pour certains d’entre eux, l’occasion m’étant par ailleurs offerte de pouvoir comparer facilement certaines oeuvres très populaires, présente dans chacun d’entre eux -pour ce qui concerne la musique symphonique- en une ou plusieurs versions !

Quelques longues heures de belle et bonne musique en perspective !

Achat coup de coeur

Comment, encore un Ring, me direz-vous !?! Oui, mais pas n’importe lequel, vous répondrai-je ! Celui-ci, je souhaitais me l’offrir depuis des années, mais, suppression du catalogue de longue date oblige, il était vendu à des prix prohibitifs sous cette forme, ou bien recyclé dans un coffret compilant l’ensemble des opéras de Wagner qui n’est plus disponible non plus depuis quelques semaines. Finalement, je l’ai trouvé en occasion à un pris très convenable et en excellent état, loin des tarifs exorbitants affichés sur les boutiques en ligne, et je n’ai pas hésité trop longtemps pour me jeter dessus !

Une belle leçon de direction –fluide, vive, poétique, très narrative et assez proche de Kempe en définitive– et de bons chanteurs en général –un beau Wotan, notamment, qui fait, à lui seul, tout le prix de cet album, une Brünnhilde qui est la meilleure d’une chanteuse que certains (ce n’est pas mon cas : j’en préfère beaucoup d’autres) placent assez haut dans leur estime pour ce rôle difficile, un excellent Alberich et un honnête Siegfried…-, le tout dans une prise de son de concert très naturelle, respectueuse des timbres et de l’équilibre entre fosse et scène : de loin le meilleur Ring enregistré dans les années 80.

Initialement, tout cela était sorti en LaserDisc vidéo –qui se souvient encore de ce support ?-, mais, curieusement, ce Ring ne fut jamais repris en DVD : on en trouve de larges extraits sur la toile, qui attestent d’une scénographie oscillant entre le traditionnel et le plus expérimental, jamais désagréable, mais jamais édifiant non plus. J’aime beaucoup, cependant, le décor du Walhall dans la Walkyrie.

Bref, un véritable achat « coup de coeur » en cette période de disette discographique : j’ai acheté très peu de disques depuis le début de l’année.

Mise à jour avant déménagement…

Ce matin, avant même que pointe l’aube, j’ai mis à jour ma discothèque, activité que j’avais laissée en friche depuis quelques mois… Ce qui donne le résultat suivant pour ce qui concerne les compositeurs et groupes les mieux représentés –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

Bref, pas de grandes surprises, le quinté gagnant est le même depuis 2016, même si le tiercé gagnant a changé depuis 2015 !

J’ai commencé à encartonner les CD, du coup, les murs se retrouvent tout vides… Par précaution, j’ai pris des cartons pas trop volumineux, afin de ménager mon dos et mes efforts lors du transport ! Et j’ai même numéroté les cartons, ce qui permettra de ranger tout cela avec un semblant d’ordre par la suite…

Une discothèque. Bilan 2017. 3. TOP 10 Classique

Choisir, c’est éliminer –et parfois, c’est un crève-coeur…-. Voici donc mon TOP 10, en classique, cette année, après mûre réflexion ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Beaucoup de « grand répertoire », non ?

On retrouve, cette année encore, des symphonies de Brahms –alors qu’il s’agit d’un musicien que j’apprécie moyennement seulement– que je cherchais depuis moultes années à un prix accessible –généralementrien de ce que fait ce très grand chef un peu méconnu ne m’est indifférent-, mais également une formidable intégrale des symphonies de Mahler, acquise il y a une petite dizaine de jours à très vil bas prix –si bas que c’est indécent– en cumulant des « bons-cadeaux » de la boutique en ligne…

Playlist Beethoven à l’ancienne

Tout occupé, depuis tôt ce matin, à télétravailler à la maison –centralisation de données éparses, harmonisation des formats de fichiers, synthèse des documents et préparation d’un volumineux rapport de restitution d’audit : bref, que du bonheur !-, je me suis concocté une petite playlist ne comportant que de « vieilles » versions des sonates de Beethoven : elles ont toutes été enregistrées entre 1950 et 1960. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cela aide à passer aimablement le temps, et même à réfléchir, sachant que la musique est plutôt en sourdine, mais que mes doigts jouent parfois du piano sur le clavier de zoliMac, et qu’ainsi, j’écris plus vite –cf. l’extrait ci-dessousen même temps, il s’agit plus d’un travail de relecture et de correction que de saisie volumineuse, à ce stade…-.

En revanche, côté oreilles, ce n’est généralement que du bonheur, et je retrouve avec plaisir des versions que je n’écoute plus aussi souvent qu’auparavant, le choix étant abondant dans ma discothèque, et mes goûts plus portés vers des interprétations un peu plus contrastées et architecturées que celles-ci, marquées par une approche « romantique et poétique ». Mais c’est très beau, indéniablement…

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