• Beethoven – Sonates pour piano n°22 & 24 • Rachmaninov – Sonate pour piano n°2 – Ivo Pogorelich • The Cure – Curaetion 25TH Anniversary • John Mayall – Nobody Told Me • Holst – The Planets • Elgar – Enigma Variations – OP Bergen, Andrew Litton
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• Elgar ; Walton – Concertos pour violoncelle – Steven Isserlis, Philharmonie Orchestra, Paavo Järvi • David Bowie – Blackstar • Shostakovich (Chostakovich) – Symphonie n°8 – OS Boston, Andris Nelsons
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Mes vacances commencent cette semaine, et j’en profite pour écouter un certain nombre d’oeuvres qui ne font généralement pas partie de mon « répertoire de base ». Ainsi, la playlist de ce jour expose Pierre Fournier, souvent surnommé « l’aristocrate du violoncelle » par ses pairs, qui était notamment réputé pour son bras droit –celui qui tient l’archet– exceptionnel, au travers de quatre concertos célèbres –Dvorak, Elgar, Saint-Saëns et Lalo– complétés par deux pièces d’une grande intensité. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A vrai dire, le concerto d’Elgar, assez abondamment présent au sein de ma discothèque –c’est une oeuvre que j’adore– et les deux pièces de complément sont, à mes oreilles, les « morceaux de choix » de cette playlist.
J’aime moins le concerto de Dvorak et ceux de Saint-Saëns et de Lalo sont, à mes oreilles au moins, assez anecdotiques sans être déplaisants, et je ne les écoute presque jamais, sauf au détour d’une éventuelle playlist anthologie consacrée à un artiste, comme celle-ci, qui est aussi l’occasion de redécouvertes.
Elgar – Variations Enigma – Les versions anglaises
Aujourd’hui, je vous propose mon classement des interprétations par des chefs anglais des « Variations Enigma » d’Elgar -des chefs qui parlent leur langue natale, donc…-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Et ce classement réserve quelques surprises : ainsi, de grands noms de la baguette d’aujourd’hui se retrouvent fort mal classés dans mon panthéon personnel. Rattle et Gardiner proposent à mes oreilles les versions les moins intéressantes qui soient, et n’ont même pas l’excuse de l’absolu contre-sens que livrait Bernstein, qui assume sa radicalité. Ici, les deux versions sont simplement profondément ennuyeuses –elles ont le mérite de favoriser l’endormissement des insomniaques…-.
Les autres versions sont toutes très bien, j’en ai cependant placé quatre un peu au-dessus des autres : • Edward Elgar –1926– parce que c’est Elgar, un chef pas particulièrement remarquable, mais qui instaura au moins une tradition dans l’interprétation de ses oeuvres. La réédition est, de plus, très réussie du point de vue technique, pour des enregistrements qui ont presque 100 ans ; • Malcolm Sargent –1953–, qui est une vraie surprise ici et qui dame le pion à tous ses confrères anglais contemporains et « spécialistes reconnus » comme Boult ou Barbirolli, en proposant une très belle version, équilibrée et à l’excellent final ; • Leopold Stokowski –1972–, dans un enregistrement de concert avec l’orchestre philharmonique tchèque, expose une petite harmonie absolument magique et aucune des excentricités dont il était parfois coupable capable. Une réussite magistrale ! • Norman DelMar –1975–, chef peu connu et musicologue reconnu, fut enregistré dans l’acoustique très réverbérée de la cathédrale de Guilford, est lui aussi tout-à-fait exceptionnel. Une version rare, qui fut longtemps difficile à trouver, repliée dans la superbe collection « Eloquence » .
Elgar – Variations Enigma – Les versions non anglaises
Les variations Enigma d’Edward Elgar sont une oeuvre d’abord très facile, qui ont donné lieu à une littérature relativement abondante –articles de qualité, parmi d’autres, à lire ici ou là– et à une discographie très riche : il s’agit de l’œuvre la plus populaire de son compositeur, avec la première « Pump And Circumstance », et de nombreux chefs très célèbres s’y sont confrontés –on ne trouve pas Karajan dans cette longue liste, lui qui n’y entendait du « Brahms de seconde catégorie »…-. C’est une oeuvre que j’aime beaucoup et que je connais par coeur, puisqu’elle accompagne assez régulièrement mes nuits sans dormir.
Pour cette première série, j’ai regroupé les versions de mes étagères qui sont interprétées par des chefs non anglais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il apparaît que l’oeuvre est si bien écrite et orchestrée qu’il est difficile d’en trouver une mauvaise version : il ny ’en a en définitive qu’une seule que je n’aime pas du tout, c’est celle de Bernstein, qui propose une version totalement boursouflée et tapageuse, transformant Elgar en mauvais Mahler… Toutes les autres versions à quelques nuances près, sont très bien !
La suite –les versions enregistrées par des chefs anglais– dans une prochaine notule !
J’ai entamé de bon matin une playlist « seconde chance », qui doit permettre de me faire éventuellement changer d’opinion à propos d’enregistrements que je n’apprécie pas, pour diverses raisons. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A ce stade de mes écoutes –deuxième album présenté-, je n’ai pas changé d’avis : • Das Rheingold, qui ouvre « Der Ring des Nibelungen », de Wagner, dans la version de Levine, est toujours aussi placide, englué dans des tempos assez lents –même si l’orchestre est fort beau-, et chanté presque sans passion parfois. L’une des deux ou trois versions que j’aime le moins, et mon opinion de ce jour n’a pas évolué !
• Elgar, Variations Enigma, Bernstein. Dans la dernière partie de sa vie, Bernstein dirigeait presque tout lentement, voire très lentement, et ce qui pouvait parfois fonctionner dans Mahler –mais, à vrai dire, je ne goûte pas non plus particulièrement ses dernières interprétations de Mahler– ne fonctionne guère dans les variations Enigma, qui en deviennent parfois bruyantes, voire tapageuses. Nimrod –variation 9– est d’ailleurs jouée comme l’adagietto de la cinquième symphonie de Mahler… Les compléments sont aussi lents et tapageurs –cf. extrait-.
A vérifier par ailleurs pour la suite si, comme dans mon souvenir : • le troisième concerto pour piano de Beethoven est interprété de façon glaciale, au piano, dans la version présentée ; l’accompagnement orchestral, au demeurant, est assez moyen dans ma mémoire ; • cette version de la neuvième symphonie est assez peu passionnante tant elle s’étire parfois en longueur -cette version fut pourtant assez largement saluée par la critique au moment de sa sortie-.
Dans la très chauvine revue « (The) Gramophone », bien connue de tous les mélomanes du monde entier et qui fêtera son premier centenaire cette année –toutes les archives ont été numérisées et sont accessibles aux abonnés-, affirmait régulièrement, dans ses critiques un peu anciennes –c’est désormais beaucoup moins vrai– que seuls les interprètes anglais étaient en mesure de réellement comprendre et d’interpréter la musique anglaise –sauf Toscanini, italien mais dont n’importe quel enregistrement était alors invariablement salué comme une référence incontournable et avait un statut absolu : le chef était alors intouchable, et s’il se trompait, c’était évidemment pour une bonne raison ! -. Tous les autres chefs chantaient la musique anglaise avec un fort accent étranger !
On a longtemps dit la même chose pour la musique française, qui nécessiterait selon les musicographes locaux –Diapason, feu Le Monde de la Musique, Harmonie, ou encore la disparue revue Disques, d’un absolu chauvinisme, absolument ridicule pour un lecteur d’aujourd’hui- un « esprit français » qui n’est pas donné aux étrangers…
Les choses ont évolué au fil du temps, de plus en plus de chefs ayant désormais un large répertoire international et, notamment, les « Variations Enigma » d’Elgar sont une pièce de choix pour de nombreux orchestres et chefs non anglais, et l’une de mes oeuvres de chevet pour mes nuits sans sommeil.
J’en ai une vingtaine de versions anglaises, de toutes époques, mais cela ne m’empêche pas d’en apprécier à leur juste valeur de fort belles versions à l’accents étrangers ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. On retrouvera ainsi dans cette playlist : un Allemand, un Français, un Italien et un Allemand naturalisé Américain : jolie brochette internationale !
A dire vrai, l’oeuvre est si joliment écrite qu’à part le total contresens de Bernstein, je n’en connais aucune mauvaise version.
Les nuits sans trop de sommeil –assez fréquentes en ce moment…-, j’ai une liste d’oeuvres favorites sensées favoriser mon endormissement : ça ne marche pas toujours, et je suis parfois obligé d’en écouter deux, voire trois, à la suite. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Ces oeuvres, que je connais évidemment sur le bout des doigts de ce fait, je les écoute dans n’importe quelle version qui me tombe sous la main, les albums proposés ici sont les dernières versions que j’en ai écoutées ces derniers jours dernières nuits… Il s’agit : • des « Variations Enigma », d’Edward Elgar; • des « Variations Goldberg », de Johann-Sebastian Bach –qui ont été écrites spécifiquement dans ce but, d’ailleurs, et dont l’extrait proposé ci-dessous est assez dépaysant-; • de la troisième symphonie de Felix Mendelssohn; • de la quatrième symphonie de Robert Schumann.
Ecouter de la musique la nuit, même à faible volume, quand règne un silence profond, est en fait extrêmement enrichissant et permet de se consacrer attentivement à des détails –ne suivre que la main gauche d’un pianiste ou d’un claveciniste, se concentrer sur un instrument ou un groupe d’instruments en particulier…– auxquels je ne prête pas forcément attention lorsque j’écoute une oeuvre plus globalement.
Etonnant coffret que celui que j’écoute depuis hier et ce matin ! L’objet est assez copieux, renfermant 18 petites galettes argentées ainsi qu’un petit livret très informatif et bien écrit, et propose une très large palette d’oeuvres, dont beaucoup de nouveautés pour moi, sous la baguette du chef anglais Malcolm Sargent (Sir), réputé en son temps pour être le meilleur chef d’oeuvres chorales, de l’aveu même de ses plus illustres collègues.
Les œuvres chorales, justement, c’est ce qu’il y a peut-être de moins passionnant ici –et le son, assez ancien, n’aide pas forcément…– : un Messie de Handel si lent au début que j’ai failli abandonner après quelques minutes –ça s’arrange par la suite, mais c’est très daté– et un Elijah de Mendelssohn à peine mieux –même si certains passages choraux sont en effet très beaux-. « Dream Of Gerontius » d’Elgar est nettement meilleur, et j’ai découvert plein d’oeuvres chorales ou symphoniques de musiciens anglais que je ne connaissais pas du tout et qui sont très agréables aux oreilles : Walton, Delius, Warlock, Parry, Coleridge-Taylor, German…
Curieusement, c’est là où je ne l’attendais pas que je l’ai le plus apprécié : de fort belles « Enigma » d’Elgar –very British indeed, et peut-être même le plus beau final de cette oeuvre-, de non moins belles « Planètes » de Holst et du très bon Sibelius, dont il fut l’un des premiers défenseurs à une époque où le musicien était encore assez peu joué.
Malcolm Sargent, chef paraît-il assez antipathique et qui se brouillait régulièrement avec les musiciens d’orchestre alors que les choristes l’adoraient, disposait, si l’on en croit les témoignages de l’époque, d’une remarquable technique de direction. Il fut également un accompagnateur très apprécié des plus grands solistes et certains enregistrements de ses concertos restent de nos jours d’une remarquable tenue. Sargent et ne signa jamais de contrat d’exclusivité avec aucune firme de disques, ce qui rend sa discographie assez complexe.
Malcolm Sargent fut, surtout, à partir de 1947, chef titulaire des « Proms » londoniennes durant toute la fin de sa carrière, les dirigeant pas moins de 514 fois –vous avez bien lu ! -, même très affaibli et malade : la légende raconte qu’il se releva même quasiment de son lit de mort pour les diriger une dernière fois…. Les Prommers le vénéraient.
Inégal, donc, mais riche en découvertes et parfois agréablement surprenant !
Une version tout-à-fait idiomatique de cette très belle oeuvre, particulièrement bien représentée dans ma discothèque-cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
L’enregistrement est ancien, mais très bien restauré –comme toujours chez cet éditeur, spécialiste de la restauration de monuments antiques…-, et, évidemment, on ne joue plus du tout cette musique ainsi ! Ici, le sens de la narration et l’expressivité priment largement sur la beauté formelle, avec portamenti à foison et orchestre parfois à la limite de ses possibilités !
Mais, c’est vraiment magnifique, avec une « British Touch » rarement rencontrée –sauf chez le compositeur lui-même– et pourtant indispensable à cette oeuvre.