Lever d’oreille !

GilelsAujourd’hui, j’ai momentanément arrêté de travailler pour lever l’oreille en écoutant ce disque. C’est qu’il devait être rudement beau, pour que cela arrive !

Un ou deux pains sans incidence dans la sonate de Liszt, qui est d’une complexité et d’une difficulté technique avérées, une beauté des lignes et des timbres à couper le souffle, un sens puissant de l’architecture, dans une oeuvre où la structure du discours est fondamentale, mais difficile à construire : beaucoup de pianistes interprètent l’oeuvre de manière séquentielle. La plus belle version de l’oeuvre que je connaisse -elle fait partie des multiplons évoqués ici-. Et le Schubert (en court extrait) est à l’avenant.

Un disque magnifique, témoignage d’un concert où j’aurais bien voulu être !

Rien de plus dur…

2142… pour un pianiste que d’être frappé de paralysie des mains au sommet de sa gloire ! C’est pourtant ce qui arriva à l’immense Solomon Cutner -mieux connu sous son nom d’artiste, à avoir : Solomon– : en 1956, alors qu’il enregistrait les sonates de Beethoven dans ce qui devait être une intégrale réalisée pour EMI, en Angleterre, ses forces cédèrent et il dut arrêter sa carrière.

II en reste une intégrale partielle (18 sonates sur 32), qui s’inscrit très haut dans la discographie des oeuvres : sonorité ample et belle, vision à la fois souple et profonde, chantante et architecturée, autant de qualités qu’on trouve rarement réunies. Sachant qu’une autre intégrale « de référence » n’est que partielle également -celle de Gilels, mort avant d’avoir eu le temps d’enregistrer les 32 sonates-, ce sont deux visions majeures d’artistes majeurs qui manqueront à jamais.

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