Première pierre
Je vous avais expliqué, l’autre fois, que j’aimais bien les bâtisseurs de cathédrale et je vous donnais en exemple l’aboutissement final, qui permettait de voir l’achèvement de leur construction.
Aujourd’hui, c’est à la pose de la première pierre que je vous propose de participer, au travers de quelques exemples. Ces bâtisseurs, donc, -dans l’ordre : Beethoven, Bruckner, Mahler et Sibelius– étaient des monstres de patience, et savaient dresser, lentement mais sûrement, leurs grandes arches en ménageant la tension au sein d’une architecture implacable. Tout petits extraits de leur grand savoir-faire… A vous d’imaginer, ensuite, la forme que pourra prendre votre cathédrale 🙄 !
Mon bonheur, depuis quelques jours !
Ce qui fait mon bonheur, depuis quelques jours, c’est ce magnifique coffret (15 CD) offrant l’essentiel de la musique de Jean SIBELIUS (1865-1957), ce compositeur finlandais dont je vous ai déjà entretenu il y a quelques temps, musicien de la nature et des grands espaces.
Outre son côté « bel objet », présentant notamment un vrai livret digne de ce nom, véritable mine d’informations, les oeuvres retenues, nombreuses et variées, couvrent vraiment l’essentiel de la production du musicien, dans des versions souvent fort belles, très idiomatiques, et excèdent sa production la plus largement connue (symphonies, poèmes symphoniques et concerto pour violon) : on trouve ainsi des mélodies, chantées en suédois (titre pis au hasard pour vous faire comprendre à quel point cette langue nous est éloignée : Giv Mig Ej Glans, Ej Guld, Ej Prakt, mais cela aurait été encore plus incompréhensible en finnois…) de la musique pour piano et de la musique de chambre qui ne comptent pas pari les grands classiques du répertoire.
Un extrait d’une oeuvre très connue, toute petite mise en oreilles pour vous donner envie…
… et ses grands lacs…
Une évocation de la Finlande, de ses innombrables lacs et de ses étendues sauvages. Qui mieux que Sibelius pouvait mettre cela en musique ? C’est à la fois épique et sombre, grand sans être grandiloquent…
Sibelius. Symphonie n°2 (1902), Finale.. Philharmonia Orchestra, H. Von Karajan. 29.03.1960
Longtemps mal-aimé en France, Sibelius bénéficie depuis une trentaine d’années d’une redécouverte, grâce au disque essentiellement, car il reste peu joué en concert dans notre pays.