Playlist noir d’ivoire en attendant frigo…

Ce matin, j’attends la livraison d’un nouveau frigo, l’actuel ne dégivre plus convenablement et « coule » ; le tuyau d’évaporation doit être bouché, et s’avère évidemment en partie inaccessible pour être débouché / nettoyé –il faudrait démonter toute une partie de la face arrière…-.

Ça doit être ça, l’obsolescence programmée ! Encore qu’ayant atteint l’âge relativement vénérable de 10 ans, il n’y a pas de quoi se plaindre outre mesure, me semble-t-il… La livraison est prévue entre 08:00 et 13:00, ce qui laisse le temps d’attendre !

Je mets donc ce temps à profit pour profiter des derniers achats de musique pour piano effectués ces derniers mois, et que je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter très attentivement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. 

On y trouve deux intégrales des sonates de Beethoven -quand on aime, on ne compte pas-, dont la toute première jamais enregistrée, par Artur Schnabel, au début des années 30, dans la meilleure édition sonore possible, qui rend enfin son écoute presque confortable –le travail de nettoyage et de report est réalisé par une équipe française, ils vendent ça un peu cher pour des enregistrements libres de droit, mais, honnêtement, ça fait le coup/coût-. Pour certaines oreilles, cette première intégrale n’a jamais été égalée par quiconque après lui…

L’autre intégrale est beaucoup plus récente, et très bien enregistrée à l’origine : peu de partis-pris interprétatifs, mais du très beau piano et, en définitive, une très belle version, même si elle ne sera jamais ma préférée.

Nietzsche au piano, c’est assez intéressant, mais jamais édifiant : il vaut mieux lire le philosophe qu’écouter sa musique : même si elle n’est jamais indigne, elle n’est jamais très originale ou très édifiante. C’est assez « joli », ça s’écoute distraitement, mais cela ne va guère au-delà de ce constat.

Enfin, le disque consacré à Liszt par un jeune pianiste très virtuose bénéficie d’une remarquable prise de son, qui sied à ces oeuvres qui nécessitent beaucoup de clarté et une grande dynamique. En revanche, l’écoute intégrale de ces deux longs CD de cycles d’études peut s’avérer fatigante sur la durée –tant de virtuosité fracassante en deux heures, ça fait beaucoup– et les oeuvres ne sont pas écrites pour cela !

Un jour – Un album

La pochette indique : « Ses derniers enregistrements » : paru à titre posthume en 1986, quelques mois après le décès du pianiste –octobre 1985, vraisemblablement d’une erreur médicale-, ces deux sonates constituent le testament discographique de l’immense pianiste russe Emil Gilels –1916 – 1985-, qui n’eut donc pas le temps d’achever l’enregistrement d’une intégrale des sonates de Beethoven –il en manque 5, dont, malheureusement, la 32ème et dernière : perte inconsolable-, entamé dès le début des années 70. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Immédiatement multi-primé à sa sortie –et, chose assez rare finalement, dans le monde entier-, cet album est absolument magnifique et d’une beauté poignante, nonobstant les conditions particulières de sa sortie. Outre une beauté formelle qui rend l’écoute de ces oeuvres d’une évidence rare –le sens de la construction est remarquable, comme dans toutes les sonates du compositeur qu’il a enregistrées-, Gilels y ajoute une nostalgie rêveuse, tendre et profonde qui sied particulièrement bien à ces deux merveilleuses sonates.

Considéré comme le plus grand pianiste beethovénien de son temps –il fut notamment le pianiste qui interpréta le plus souvent, en concert, les concertos pour piano de Beethoven au 20ème siècle– sa chronique nécrologique lui rendait hommage en ces termes :

« Il avait la sagesse de Solomon, la beauté de sonorité d’Arrau, l’intelligence de Schnabel et la spiritualité de Lipatti. Son décès éteint une voix unique dans le monde de la musique ».


Pour lire –en anglais– une biographie exhaustive du pianiste, je vous propose de vous rendre ici.

L’album, acheté le jour même de sa sortie en France, semble indisponible sous cette forme désormais, mais on le retrouve aisément au sein de la quasi-intégrale que vous pouvez écouter en ligne ici, par exemple (CD8, plages 6 à 17)-.

Playlist anti-idées reçues

Lorsque j’étais plus jeune, il y a une petite trentaine d’années, il était de bon ton de considérer Claudio Arrau comme un pianiste d’une profondeur marmoréenne, avec sa sonorité à la fois grave et opulente et son goût prononcé pour des tempos très modérés, voire, dans certains cas, d’une lenteur extrême. Personnellement, j’aime assez, mais ne suis pas totalement inconditionnel, cependant, des enregistrements qu’il réalisa pour Philips, à partir des années 60 et jusqu’au son décès, en 1991, à l’âge plutôt avancé de 88 ans –il enregistra quasiment jusqu’à l’année de sa mort-. En définitive, plutôt attaché à des lectures un peu plus vives et claires, je m’en étais un peu éloigné, et nombre de ses interprétations quittent assez peu souvent leurs étagères. A contrario, je reviens assez régulièrement, et avec plaisir, vers ses enregistrements antérieurs.

C’est pourquoi, j’ai été très agréablement surpris en écoutant cet album –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, trouvé pour une bouchée de pain dans un bac à soldes, et qui propose des enregistrements de relative jeunesse : le concerto de Brahms s’avère très éloigné des futurs enregistrements que le pianiste chilien réalisé plus tard : ici, c’est à la fois vif et clair, presqu’autant que la célébrissime version de Clifford Curzon, qui, paraît-il s’inscrit vers les sommets de la discographie –personnellement, je ne l’a goûte pas outre mesure-. De même, les quelques sonates de Beethoven proposées sont très différentes dans l’esprit de celles qu’il enregistra plus tard pour Philips. 

Un joli coffret et très bonne surprise, donc ! Et, pour faire bon poids bonne mesure, je vous en propose même un petit extrait en prime !

Playlist dolorosité

Non non non, le titre de cette notule n’utilise pas quelque néologisme barbare, le concept de dolorosité existe, et il sied assez bien à cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, entamée hier et achevée aujourd’hui, faute du temps nécessaire à y consacrer comme je l’avais initialement prévu !

Les « Sonates du Rosaire, de Biber –qui forment un corpus d’oeuvres réellement magnifique, d’ailleurs !-, en sont une excellent illustration, comme vous le prouve l’extrait ci-dessous, mais chacun des disques en propose, à sa manière, une facette complémentaire. Evidemment, pas la plus gaie des playlists, mais elle contient de fort belles choses néanmoins !

Je l’ai perdue -???- et ce n’est pas grave…

Aujourd’hui, histoire de rire un peu, j’ai voulu écouter quelques sonates de Beethoven par « Herr Professor Doktor » Alfred Brendel –l’une des rares intégrales de ces oeuvres que je n’aime pas du tout– : impossible de remettre la main dessus ! Or, je suis sûr de ne pas l’avoir vendue –cela m’arrive excessivement rarement– ou donnée à une médiathèque, sort généralement réservé aux doublons, justement parce que ce n’était pas un doublon…

J’ai donc dû la prêter, mais je ne sais plus ni quand, ni à qui… Partie de rigolade remise à plus tard –ou à jamais ?-, donc ! Au demeurant, vu que dans mon souvenir, c’était vraiment très mauvais, ça ne me désole pas plus que ça… Et je ne peux même plus vérifier si j’avais tort, ou non, dans mon appréciation –sachant que par ailleurs, de nombreuses revues spécialisées, en France, en ont toujours pensé et dit le plus grand bien…-.

Une discothèque. Bilan 2017. Les découvertes.

Quelques très jolies découvertes, cette année, sont venues abonder ma discothèque. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• On trouve d’abord des « découvertes absolues » : musiciens et oeuvres que je ne connaissais pas du tout, sauf très vaguement de nom… Il y a dans cette catégorie Maximilian Steinberg, compositeur russe, comme son nom ne l’indique pas, gendre de Rimsky-Korsakov et professeur de Chostakovich. Très réputé au début de sa carrière dans son pays, il s’est cantonné à un style post-romantique qui l’a peu à peu fait sombrer dans l’oubli. Ses deux symphonies, néanmoins, sont tout-à-fait estimables. Kurt Atterberg est un musicien suédois grosso modo contemporain de Sibelius, qui produisit notamment 9 symphonies –comme Beethoven, Bruckner ou Mahler…-, là encore dans une veine post-romantique assez affirmée, où l’on peut trouver une belle verve mélodique : c’est souvent très bien, rarement exceptionnel –cf. extrait 1-. Jon Leifs est presque son exact contemporain : islandais, sa musique est nettement plus hardie et évoque, par moments, de la bonne musique de film. Une belle découverte !

• Quant aux autres, il s’agit de « découvertes relatives » : les oeuvres pour piano d’Einojuhani Rautavaara gagneraient à être mieux enregistrées, sans doute, que dans cette version où le piano peine à s’exprimer –la firme, à très petit prix, n’a jamais été réputée pour ses prises de son de piano, opaques, réverbérées et un peu brouillonnes-. Le meilleur y côtoie le moins intéressant, on passe d’un piano statique et réflexif à des passages plus sonores et presque clinquants –cf. extrait 2-. Telemann et Purcell ne m’étaient bien évidemment pas inconnus, mais, en définitive, je les connais assez mal, notamment le second, et l’écoute de ce disque m’a réservé de jolies surprises. Enfin, Ticho Parly, grand ténor wagnérien, bénéficiait d’une belle aura auprès des amateurs du compositeur, mais ses enregistrements étaient quasiment introuvables, avant cette réédition, dans une très belle collection : la découverte est à la hauteur de mon attente et de sa réputation !

Un sapin en noir et blanc

Au pied du sapin m’attendaient, cette année, deux magnifiques albums de piano ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

J’ai déjà fini d’écouter le Chopin, jouée avec rigueur et puissance, ce qui change un peu des traditionnelles versions un peu salonnardes que l’on peut entendre ici ou là… Emil Gilels dans Chopin, j’ai toujours aimé ça, mais les enregistrements que j’en avais étaient anciens et soviétiques, loin des standards de qualité sonique que l’on pouvait attendre… Point de cela ici, mais, au contraire, une architecture très maîtrisée et une sonorité magnifique. Chopin n’est pas un musicien que j’apprécie outre mesure, mais,  lorsqu’il est joué ainsi, j’en redemande !

Quant aux sonates de Beethoven par Gulda, je vous en ai déjà parlé ailleurs : ma première intégrale en 33 tours, ruinée par un pressage médiocre, du souffle de bande, un son maigrelet et des saturations… Tout cela a disparu dans cet excellent remastering et je la redécouvre avec un plaisir intact : une version virile, très rapide et virtuose, un jeu incisif et, enfin, un équilibre entre les deux mains qu’on ne faisait que deviner dans la version 33T. Cerise sur ce beau gâteau : les concerti pour piano dans une version que je n’avais jamais entendue !

Une discothèque. Bilan 2017. 3. TOP 10 Classique

Choisir, c’est éliminer –et parfois, c’est un crève-coeur…-. Voici donc mon TOP 10, en classique, cette année, après mûre réflexion ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Beaucoup de « grand répertoire », non ?

On retrouve, cette année encore, des symphonies de Brahms –alors qu’il s’agit d’un musicien que j’apprécie moyennement seulement– que je cherchais depuis moultes années à un prix accessible –généralementrien de ce que fait ce très grand chef un peu méconnu ne m’est indifférent-, mais également une formidable intégrale des symphonies de Mahler, acquise il y a une petite dizaine de jours à très vil bas prix –si bas que c’est indécent– en cumulant des « bons-cadeaux » de la boutique en ligne…

Playlist Beethoven à l’ancienne

Tout occupé, depuis tôt ce matin, à télétravailler à la maison –centralisation de données éparses, harmonisation des formats de fichiers, synthèse des documents et préparation d’un volumineux rapport de restitution d’audit : bref, que du bonheur !-, je me suis concocté une petite playlist ne comportant que de « vieilles » versions des sonates de Beethoven : elles ont toutes été enregistrées entre 1950 et 1960. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cela aide à passer aimablement le temps, et même à réfléchir, sachant que la musique est plutôt en sourdine, mais que mes doigts jouent parfois du piano sur le clavier de zoliMac, et qu’ainsi, j’écris plus vite –cf. l’extrait ci-dessousen même temps, il s’agit plus d’un travail de relecture et de correction que de saisie volumineuse, à ce stade…-.

En revanche, côté oreilles, ce n’est généralement que du bonheur, et je retrouve avec plaisir des versions que je n’écoute plus aussi souvent qu’auparavant, le choix étant abondant dans ma discothèque, et mes goûts plus portés vers des interprétations un peu plus contrastées et architecturées que celles-ci, marquées par une approche « romantique et poétique ». Mais c’est très beau, indéniablement…

Une toute petite dépense pas superflue !

Dernièrement, j’ai eu dans ma boîte aux lettres, pour la très modique somme de 6,79€ et via une remise de 10€ en « bon-cadeau » ce magnifique coffret, que je lorgnais depuis bien longtemps ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les 32 sonates pour piano de Beethoven, j’en ai déjà des versions à la pelle, mais celle-ci, quasi-unanimement louée par la presse spécialisée en France et en Europe, je ne la connaissais pour ainsi dire pas du tout, hors peut-être l’une ou l’autre sonate entendue à la radio il y a très longtemps.

Chaque intégrale présente des vertus plus ou moins nombreuses, peu d’entre elles sont totalement exemptes de baisse de tension ici ou là… Aucune, non plus, ne constitue un ratage complet et intégral –la technique nécessaire pour les aborder, notamment les dernières, ne les réservant pas, de toute façon, à n’importe quel pianiste débutant !-.

Pour le coup, celle-ci constitue une vraie très bonne surprise : parmi les intégrales « récentes », je n’en vois pas de plus aboutie, à la fois virile et poétique, très bien enregistrée, et d’un intérêt constant –elle a été enregistrée patiemment, en 12 ans, ce qui explique sans doute, aussi, cette belle réussite, chaque sonate ayant été mûrie et abordée au terme d’une lente appropriation-. Elle vient s’installer très haut dans mon panthéon personnel, à côté de Schnabel, Gulda I et II et au-dessus de Kempff I, Grinberg et autres Backhaus ou, dans une moindre mesure, Pollini et Nat ou Arrau. Tout en sachant que Gilels, qui n’a malheureusement pas eu le temps, pour cause de décès avant l’heure, d’achever son intégrale, reste perché tout au sommet !

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