Un jour – Un album. Gravé dans le marbre…

Profitant de levers avant même que l’aube pointe, en ces jours de chaleur caniculaire, je réécoute, depuis trois jours, l’ensemble de ce monument gravé dans le marbre en profitant de cette quiétude matinale. Ces disques font partie de mes disques de chevet, ceux dont je ne me séparerais pour rien au monde, même si le projet de constituer l’intégrale des sonates pour piano n’aboutit finalement pas : Emil Gilels avait pris son temps pour bâtir patiemment ce monument, il fut malheureusement surpris par la mort avant de l’achever –la légende dit : d’une erreur médicale due à l’incompétence des médecins soviétiques, au cours d’un banal contrôle de routine…-.

Avec l’apparition du CD, au début des années 80, j’ai patiemment constitué cette collection, en achetant un par un chacun des disques qui la constituent au moment de sa sortie, le regroupement en coffret –dans un son amélioré grâce à une belle remastérisation– étant venu bien plus tard. Chaque disque fut choyé comme une pépite, et certaines pochettes sont visuellement très belles. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Réécouter ces oeuvres connues entre toutes avec un peu d’attention et de concentration permet d’apprécier encore plus ces versions : tout y est absolument maîtrisé et si certains ont pu entendre dans cette démonstration distanciée de la froideur, ce serait alors la froideur du marbre le plus pur !
Une écoute attentive permet de saisir le propos d’une logique implacable du pianiste, une gestion époustouflante des contrastes des dynamiques et du « bouillonnement rythmique » propre aux sonates de Beethoven –les mouvements finaux sont généralement impressionnants à cet égard : sonates n°21 Waldstein ou n°23 Appassionata par exemple-, une sonorité belle et pleine, une structure parfaitement mise en évidence –la rigueur, la hauteur de vue et la maîtrise intellectuelle du pianiste profitent aux plus « petites » sonates qui deviennent l’égale des plus grandes et ne se sont jamais négligées : c’est sans doute tout l’intérêt de ce projet au long cours, qui s’étala sur plus de quinze ans-. Dans les mouvements lents, le pianiste ouvre des horizons nouveaux, inconnus chez d’autres pianistes –sonate n°29 Hammerklavier, sonate n°30 d’un lyrisme exacerbé…– et les fugues des dernières sonates sont d’une lisibilité parfaite.

J’ai eu la chance et le privilège d’entendre Emil Gilels en concert à deux occasions : c’était un petit bonhomme un peu renfrogné –comme Beethoven…– qui se précipitait sur la scène vers son piano et commençait ses récitals presque sans crier gare et avec une vitalité extraordinaire. Doté d’une technique exceptionnelle, il remplissait facilement une salle d’un sonorité puissante et ne détimbrant jamais, sans effort apparent, quand d’autres auraient été debout pour marteler le clavier tout en en tirant moins de volume sonore –le contraste avec Murray Perahia, entendu en concert quelques semaines plus tard dans ll’Appassionata de Beethoven, fut cruel pour le second…– !

Un monument d’une beauté et d’une évidence confondantes !

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Devinette économique…

Ça faisait un petit moment que je n’avais plus soumis à votre sagacité une petite devinette… Alors voici ! De mémoire, à la toute fin des années 80, le label Decca sortit une collection à « prix économique « de CD, qui étaient vendus pour la « modique » somme d’une petite soixantaine de francs, contre 130 francs environ pour les nouveautés et 85 francs pour les séries à « prix moyen » –pour Decca, cela prenait la forme de la collection « Ovation » -.

Profitant de cette aubaine et étant alors d’autant plus désargenté que cette période correspondant à celle de mon service national où, comme chacun sait, les soldes atteignent des niveaux exceptionnels, j’en profitais pour acheter quelques albums –très peu quand même-, dont un parmi la liste ci-dessous. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Malgré le mauvais goût –semble-t-il assumé– des pochettes illustrant cette collection barbouillée, c’est cet album qui m’a permis de découvrir l’oeuvre, à laquelle j’ai tout de suite adhéré ! Saurez-vous trouver de quelle oeuvre il s’agit ?

A vos claviers !

Playlist post-«Mêmes causes, mêmes effets»…

Les mêmes causes que celles exposées dans ma dernière notule produisant exactement les mêmes effets, je n’ai pas glissé la moindre note de musique entre mes oreilles de toute la semaine ! Et, phénomène exceptionnel, je me suis levé vers 08:00 ce matin, ce qui ne m ‘arrive quasiment jamais, étant adepte des levers à l’heure où l’aube pointe… Les temps à venir seront un peu plus calmes…

Du coup, je me rattrape ce week-end, en commençant par une playlist 80’s d’accès très facile et riche en souvenirs d’adolescence ou de jeune adulte ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Inutile de détailler les albums qui composent cette playlist, tous ces groupes sont archi-connus et ont, dans une certaine mesure, trusté le plus hautes places dans les charts de l’époque. Vous ne trouverez pas, cependant, le live de XTC -absolument excellent- dans la discographie officielle du groupe, il s’agit du témoignage d’un très bon et très tonique concert enregistré sous le manteau… Je vous en propose un extrait en prime : l’un des sommets des 80’s, de l’avis de mes oreilles !

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Playlist « Concerts dominicaux »

La playlist de ce jour est composée de deux albums enregistrés en concert par The Cure à moins d’un an d’intervalle –cliquer sur l’image pour la voir plus grand– : 22 juillet 1989 à Wembley pour le premier,  22 juin 1990 au festival de Glastonbury pour le second.

C’est un groupe dans une formation à 5 membres qui se produit sur les deux scènes, mais Perry Bamonte remplace Roger O’Donnell aux claviers pour le second concert, rien n’ayant jamais été simple dans la composition du groupe, où, autour de l’immuable compositeur Robert Smith, les musiciens sont venus, partis, revenus et repartis, changeant parfois d’instruments au gré des désirs du boss –une certaine stabilité est désormais de mise autour du trio Robert Smith – Simon Gallup (basse) – Jason Cooper (batterie) depuis 1996, mais autour, ça bouge constamment…-.

A Wembley, pour la tournée « The Prayer Tour », la setlist était, hors rappels –non retenus pour la publication de l’album-, constituée uniquement de titres issus de leur album « Disintegration », paru tout récemment et considéré par certains comme leur meilleur album, à égalité ou juste devant ou juste derrière « Pornography »… L’ambiance est assez univoque et sombre, presque léthargique par moments, comme si le groupe était fatigué –on se situe en toute fin de la tournée-. Le public est aussi discret que la basse, noyée dans le mixage ! L’album est rare : il s’agit d’un disque de promotion, qui, longtemps, ne fit pas partie de la discographie du groupe.

Un an après, l’ambiance est très différente : The Cure apparaissait alors en tête d’affiche du festival de Glastonbury et, comme toujours en ces occasions estivales, le groupe interprète essentiellement ses plus grands succès et Robert Smith –encore raisonnablement svelte à cette date, comme en témoigne ce portrait (imagette de gauche) datant de 1990– communique beaucoup avec le public : une pop rafraîchissante alternant avec des titres plus sombres, tous interprétés avec une belle énergie durant un concert fleuve de près de trois heures –une caractéristique qui ne s’est jamais démentie tout au long de la vie du groupe : leurs concerts sont les plus longs auxquels j’ai pu assister-.
Là encore, ne cherchez pas cet album dans la discographie officielle du groupe, il s’agit d’un bootleg –que l’on peut trouver assez facilement cependant– bénéficiant d’excellentes conditions techniques .

Surprise tardive mais originale

Juin est déjà bien avancé, une météo estivale commence à s’installer presque sans prévenir, et j’ai enfin le temps de me poser après quelques jours de longs trajets quotidiens –vive la clim’ en voiture…-, de repas indigents tout aussi quotidiens et d’intense labeur pour vous proposer la traditionnelle surprise mensuelle, que vous trouverez ici ! Il était temps !

Cette belle proposition est plutôt originale, me semble-t-il, et à mon avis très intéressante. Elle devrait donc pouvoir vous surprendre…

ENJOY !

Playlist pour temps de disette

Mes oreilles ont été remarquablement peu nourries ces derniers jours, où aucune note de musique n’est venue s’y glisser : c’était à peu près prévu –fastidieux déplacements et journées à rallonge et très chargées-, mais pas forcément à ce point-là !
Du coup, je profite du week-end pour écluser un peu la pile des CD restés en attente : parmi cette pile, un beau coffret anthologie consacré à des interprétations «légendaires» de diverses oeuvres de Jean Sibelius, dont je commence à peine l’écoute –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le coffret, assez joliment présenté, compte 11 CD, disposant chacun d’une pochette cartonnée proposant un identique visuel et non pas, malheureusement, les antiques pochettes d’origine, ainsi qu’un livret –en Anglais– de très bon niveau informatif. Les prises de son, pour ce que j’en ai entendu, semblent avoir été revivifiées par un travail de production et de remastérisation très soigné.
• Le quatuor « Voces Intimae » est le deuxième enregistrement –en 1950– de cette merveilleuse oeuvre, c’est une belle version, mais le niveau d’ensemble des formations de musique de chambre s’est considérablement élevé depuis cette date et on trouve désormais des versions d’un bien meilleur fini d’ensemble.
• La cinquième symphonie est sans doute celle qui compte la discographie la plus riche parmi les sept du compositeur et reste d’un accès assez facile, même pour un mélomane néophyte. La version écoutée aujourd’hui –le coffret en propose deux autres– est l’une des toute premières enregistrée –juin 1952– à une époque où le compositeur, très en vogue et jouissant d’une considération formidable Outre-Rhin, Outre-Manche et outre-Atlantique, était encore très peu connu en France, voire particulièrement honni puisque considéré par le chef d’orchestre René Leibowitz, dans un pamphlet publié en 1955 et resté célèbre, comme « le plus mauvais compositeur du monde ». Je ne résiste pas à vous en livrer ces extraits !

« Le mélomane ou musicien éduqué en France ne sait pas grand-chose de Sibelius. Il se peut que l’on connaisse son nom, que l’on sache qu’il est Finlandais en même temps que l’auteur de la ‘Valse triste’ et il se peut même que l’on ait entendu cet inoffensif échantillon de la musique de salon. Mais si l’on suit l’activité musicale anglaise ou américaine, l’on s’aperçoit que le nom de Sibelius, à peine prononcé chez nous, se présente à peu près aussi souvent que les marques célèbres d’automobiles, de cigarettes ou de pâte dentifrice. Les critiques se surpassent en dithyrambes. Toscanini affirme qu’il s’agit du ’plus grand symphoniste depuis Beethoven’ et il existe même une ’Société Sibelius’ qui s’est imposé le but d’enregistrer et de propager ses oeuvres. La stupéfaction et la curiosité s’emparent de vous …
On consulte une partition, choisie parmi les oeuvres les plus importantes (par exemple la Cinquième Symphonie). La stupéfaction croît, la curiosité diminue: la partition offre un image où s’étalent une pauvreté et une misère à peine concevables. Mais les admirateurs de Sibelius de vous rassurer : ’Attendez l’audition, vous verrez…’ Hélas, l’ouïe ne dément pas ce que la vue avait perçu.
Cela se présente à peu près comme suit : quelques vague figures sonores sans consistance, banales et vulgaires assument le rôle des ‘thèmes’. Leur allure est maladroite, leur harmonie incorrecte, pauvre et schématique. Soudain leur cours se trouve interrompu, sans que l’auteur ait songé à en tirer les quelques conséquences dont – malgré tout – ils étaient capables. Puis voici que ces thèmes réapparaissent, sans rime ni raison, sans liens avec ce qui précède et ce qui suit ; triturés, tordus, plus maladroits et plus pénibles encore que lors de leur première apparition.
– L’indigence rhythmique et mélodique : mais ce sont des qualités de symphoniste de Sibelius, qui, tel Beethoven, réussit à tirer le maximum des éléments les plus ’simples’, etc… C’est alors que l’angoisse vous saisit et l’on fait part de ses doutes aux ’admirateurs’. Comme de juste, c’est vous qui n’avez pas compris.
– L’harmonie qui vous paraît fausse : mais c’est cela précisément qui constitue l’originalité de Sibelius.
– Le manque de développements : mais c’est justement sa force, c’est ce qui le situe ’au-dessus des écoles’. On a du mal à croire aux vertus du travail symphonique de celui qui ne paraît pas capable de construire une période; on n’est pas très convaincu par ce ’vol plané’, au-dessus des écoles, de quelqu’un qui à l’école a dû être un cancre… ».

Je raffole de cette mauvaise musique : Sibelius est le troisième musicien le mieux représenté dans ma discothèque, après Beethoven et Wagner !

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Playlist proto-punk

C’est dimanche, la météo reste maussade et nous allons bientôt sortir du département pour rejoindre les « grandes oreilles » en Moselle –je vous ai sans doute déjà expliqué pourquoi ils avaient de grandes oreilles de l’autre côté des Vosges du nord…-. En attendant, je me suis concocté une petite playlist « proto-punk » qui doit me donner suffisamment d’énergie pour affronter les journées bien remplies à venir ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cette playlist, constituée de trois albums mythiques, bruts et sonores –tant pis pour les voisins...-, confirme par ailleurs que les musiciens de ces formations, qui possédaient déjà un certain nombre des codes de leurs successeurs, étaient nettement meilleurs dans la maitrise technique de leurs instruments !

 

En prime, vous pourrez écouter dans l’extrait ce qui constitue sans doute –et à ma connaissance– la toute première chanson traitée dans ce style, aussi tôt qu’en 1965, par un groupe de mauvais garçons que l’on considérait alors comme peu fréquentables !

Un jour, pour vous, j’ai -malheureusement- testé…

Internet Explorer 5 pour MacOS X !

Il fut un temps, relativement bref, où le seul navigateur développé pour MacOS X était celui de Microsoft : Internet Explorer ! C’était au tout début du millénaire et le tout nouveau système d’exploitation de la marque à la pomme disposait encore d’une assez maigre logithèque !

A l’heure où Internet Explorer va être supprimé, les plus jeunes auront du mal à imaginer qu’il régna en maître quasi-absolu durant quelques années, à la toute fin des années 90 et au début des années 2000. La seule réelle alternative était constituée, alors, par Netscape, le navigateur historique de la fondation Mosaic, que j’utilisais sur les systèmes d’exploitation antérieurs à MacOS X, mis qui ne fut jamais développé pour ce système. Donc : j’ai dû me résoudre à utiliser Internet Explorer, pendant environ deux ans, de 10.0.6 à 10.1.x !

Interface assez lourdingue, interprétation du code –relativement moins touffu qu’aujourd’hui– « à ma manière », lenteur assez prononcée du chargement des pages -alors que j’avais une connexion ADSL performante eu égard aux standards de l’époque…-: si je n’y avais pas été obligé, je me serais bien passé d’utiliser ce navigateur !
Très heureusement, Apple sortir assez rapidement son propre navigateur, Safari, à l’interface très allégée et d’une rapidité alors remarquable, à partir de sa version 10.2 –Jaguar, que j’ai adoré– de son système d’exploitation.

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