Playlist « Seconde chance » – Beethoven par Yves Nat

Le principe est simple : redonner une seconde chance à des enregistrements que j’ai délaissés depuis parfois très longtemps parce que je ne les ai jamais trouvé très marquants : c’est le cas de cette intégrale des sonates pour piano de Beethoven par Yves Nat. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je l’avais achetée lors de sa première parution en CD il y a près de quarante ans et, à l’époque, le choc fut rude : saluée par un « Diapason d’or historique » et bénéficiant en France d’une aura mythique établie de longue date, je l’avais, tout de suite, cordialement détestée ! Depuis, mon jugement n’avait pas profondément évolué, comme l’indique également cette notule, où elle apparaît en fin de classement, et je ne m’étais plus trop penché sur la question.

Ces disques étant restés longtemps sur leurs étagères, il était temps de les ressortir un peu : à vrai dire et tout d’abord, de toutes les intégrales en monophonie que je connais et parues entre 1930 et 1955 –Schnabel, Gulda Decca ou Gulda Orfeo, Backhaus,Kempff, il apparaît que c’est la mieux enregistrée.
Son éditeur initial, « Les Discophiles Français », avait recruté à cet effet André Charlin, sans doute le meilleur ingénieur du son français de son temps, et ces enregistrements effectués de 1953 à 1955 permettent généralement une écoute plaisante. Des deux rééditions proposées par EMI, la plus récente est celle qui propose le meilleur remastering –coffret du cinquantième anniversaire, cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-. Quoi qu’il en soit, ces deux éditions sont désormais indisponibles, mais on peut encore se procurer cette intégrale des sonates à tout petit prix ici.
Après toutes ces considérations, mon appréciation a-t-elle évolué quant à cette intégrale ? Disons que je trouve que les premières sonates sont plus réussies que dans mon souvenir, avec même d’excellentes surprise -les deux sonates n°9 et 10 de l’opus 14-, mais que les plus grandes sonates de Beethoven, et plus particulièrement les dernières, ont plus peiné à me convaincre : Yves Nat opte généralement pour des tempos rapides -avec une touche de rubato-, qui ne sont pas toujours complètement assumé techniquement, faute de doigts -la Hammerkavier, à cet égard, est très décevante– : la comparaison avec Gulda, enregistré à peu près au même moment, est cruelle pour le pianiste français !
Au final, cependant, cette playlist « Seconde chance » m’aura permis de plutôt réévaluer mon appréciation de cette intégrale.

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Un jour – Un album. Paul Hindemith

J’ai trouvé dernièrement dans un bac à soldes allemand, pour la modique somme de 4,99€ –qui a dit que tout augmentait ?-, ce magnifique coffret de 3 CD de Paul Hindemith par lui-même, réunissant l’ensemble des oeuvres orchestrales qu’il enregistra pour le label Deutsche Grammophon entre 1954 et 1956. Comme il s’agit de l’un de mes compositeurs préférés du vingtième siècle, j’ai évidemment sauté sur l’occasion, d’autant que ces disques ne sont plus au catalogue du label depuis quelques temps déjà et qu’ils sont difficilement trouvables en Face désormais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Paul Hindemith était soucieux d’enregister lui-même ses oeuvres parce qu’il trouvait que les enregistrements réalisés auparavant par d’autres chefs éminents mais éminemment subjectifs selon lui « violaient » ses compositions : il voulut donc, de son propre aveu, simplement « métamorphoser en son ce qui était écrit dans la partition » ; selon lui, un interprète « avait pour unique tâche de présenter une oeuvre sans rien y mêler de personnel qui puisse en déranger le déroulement ».

 

Deutsche Grammophon lui proposa un contrat pendant l’été 1953, mettant à sa disposition l’orchestre philharmonique de Berlin. Le calendrier initial dut cependant être profondément modifié suite au décès de Furtwängler et à la prise de fonction de Karajan, qui emmena l’orchestre en tournée aux Etats-Unis en 1955 après une longue préparation.
Malgré ces péripéties, les disques enregistrés dans de remarquables conditions techniques eu égard à l’époque constituent de remarquables documents et des versions passionnantes –et dépassionnées– des oeuvres du compositeur, sans aucun pathos, fondées sur des cordes agiles et minces, des cuivres légers et tranchants et des bois lumineux.

En versions alternatives et complémentaires, les trois albums ci-dessous –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– constituent d’autres précieuses références.

Petite tranche de bonheur…

Hier est arrivé dans ma boîte aux lettres, tôt le matin, un colis dont je n’avais plus le souvenir de l’avoir pré-commandé au mois de mars –sur un lit d’hôpital…-, et sorti en «première mondiale» ce vendredi 13 mai : les deux fameux concerts des Rolling Stones dans le petit club de Toronto, le El Mocambo, devant ±300 spectateurs ayant remporté un concours pour voir un obscur groupe, The Cockroaches –Les Cafards…-, les 4 et 5 mars 1977.

Ce concert qui faillit ne jamais avoir lieu –Keith Richards étant arrêté fin février 1977 à la descente d’avion par la douane canadienne et risquant une peine de prison à perpétuité…-devait clore la tournée 1975/76 aux Etats-Unis et en Europe, tournée des stades et des très grandes salles intronisant Ronnie Wood –if he could…– et dont le live officiel « Love You Live » est un témoignage assez peu engageant, avec une horrible pochette d’Andy Warhol qui plus est. Un autre témoignage nettement plus convaincant a été publié tardivement lors de l’ouverture des archives des Rolling Stones : L.A Friday, concert du 13 juillet 1975 à Los Angeles avec une jolie brochette d’invités… —Cliquer sur les imagettes pour voir les pochettes de ces deux albums en plus grand-.

L’ambiance d’un petit club et une setlist partiellement fondée sur un retour aux sources du plus et du rythm’n’blues permettent de retrouver un vrai moment de bonheur : le groupe joue vraiment bien et avec une énergie retrouvée, Mick Jagger est relativement sobre et ne minaude outrageusement pas en utilisant son affreux accent cockney comme il le faisait durant toute la tournée. La prise de son très correcte et l’excellent mixage –il existait déjà différentes éditions bootlegs de ces concerts, très inférieures à cette édition officielle-permettent même une écoute « un peu fort » pour retrouver une ambiance « club » à la maison… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


Une chouette publication pour fêter 60 ans de carrière !

Playlist « Découverte à contre-courant »

Bon, évidemment, écouter un compositeur russe dans la période actuelle, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus judicieux, ça apparaît même à contre-courant, mais je dispose en ce moment de temps pour approfondir quelque peu « le grand répertoire » et Serge Prokofiev, puisque c’est lui dont il s’agit, est un compositeur que je connais assez mal en définitive, et qui mérite assez largement d’être approfondi ! Mon « Histoire de la Musique » m’affirme même qu’il s’agit du plus grand compositeur russe du 20ème siècle, bien avant Chostakovich.

Toujours est-il que je chérissais depuis longtemps ses « Visions Fugitives » pour piano et que j’avais une intégrale de ses symphonies finalement assez prosaïque qui n’appelait pas nécessairement à des écoutes répétées…

Après quelques comparaisons rapides en ligne et quelques lectures, je me suis donc procuré à assez peu de frais ces deux petits coffrets, qui proposent d’excellentes versions des symphonies et des sonates pour piano de Prokofiev. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les CD ne quittent pas ma platine depuis deux jours : musique aux somptueuses mélodies souvent, beaucoup plus sombre et intense que je l’imaginais, à la motorique parfois très affirmée : je me régale ! Les prises de son, par ailleurs, sont excellentes –à la fois charpentées et aérées pour les symphonies, très bien timbrées et spacialisées pour les sonates– et les textes de présentation tout-à-fait excellents, qui plus est.

Une somptueuse découverte !

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Premier achat musical de l’année !

C’est un joli coffret –présentation et remasterisation soignées, jolie ligne éditoriale et texte de présentation intéressant et informatif-, j’aime énormément ce très grand chef à l’allure aristocratique et j’ai même du temps à y consacrer ce week-end !

A ce stade, deux conclusions alternatives semblent s’imposer :
1. Je n’ai plus de place pour ranger tout cela sur mes étagères ;
2. Avec l’âge, je suis devenu plus raisonnable.
On pourrait en rajouter une troisième, assez proche de la réalité : je manque de temps en ce moment pour en profiter pleinement.

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In Memoriam

Je viens tout juste d’apprendre la disparition de Gary Brooker, annoncée un peu tardivement semble-t-il, puisqu’il est décédé il y a quelques jours déjà.
Il fut membre créateur de Procol Harumet seul membre originel du groupe alors de sa réformation tardive-, qui connut gloire et fortune au courant de l’été 1967 avec « A Whiter Shade of Pale ».
Dans cette vidéo, on le retrouve, à un âge déjà relativement avancé et presque à bout de voix –et de doigts, qui ont perdu de leur fluidité d’antan-, sans que le plaisir soit gâché pour autant.

Un autre grand qui disparaît…

Playlist « Remontée dans le temps »

Après des jours de jachère auditive, je remonte dans le temps, avec cette courte playlist, puisqu’elle est composée respectivement des deuxième et troisième disques que l’on m’avait offerts, lorsque j’étais encore enfant –bien avant mes années collège-, au début des années 70 !

J’ai dû les écouter une bonne centaine de fois depuis –ma discothèque étant alors remarquablement peu fournie, ce n’était pas bien difficile-, mais très rarement ces trois dernières décennies…

Evidemment, je ne les ai plus en LP, mais ils sont toujours présents dans ma discothèque. Dans les concertos de Liszt –j’ai toujours adoré la première partie du second concerto-, j’ai trouvé des versions régulièrement plus nourrissantes, même si celle écoutée ce jour est très loin d’être indigne et faisait alors partie des versions largement recommandées en France, où le pianiste a toujours bénéficié d’une énorme réputation –qu’on peut interroger avec le recul d’aujourd’hui…-.
Pour ce qui concerne Tchaïkovsky, en revanche, difficile de faire mieux en termes de hauteur et de fermeté du discours : c’est noble et grand, même si on peut faire autrement de manière tout aussi persuasive.

Un peu de nostalgie ne nuit pas…

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Playlist vieux crins-crins !

Après une assez longue période de disette, pour cause de « pas le temps », je révise aujourd’hui quelques grands concertos pour violon du répertoire, dont certains sont immensément populaires –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– dans des versions un peu anciennes –globalement : fin des années 50 – début des années 60-, mais dans d’excellentes conditions techniques : les prises de son d’origine sont soignées, le remastering est excellent –et le prix de l’objet tout petit lorsque je l’avais acheté il y a plusieurs années…-.

Jasha Heifetz, surnommé l’empereur des violonistes, ou le pape des violonistes selon le cas, fut incontestablement le plus exceptionnel maître de son instrument au vingtième siècle.
Enfant prodige de l’instrument –cliquer sur l’image de droite pour la voir en plus grand-, très tôt « starifié » en Europe puis, surtout, aux États-Unis où il émigra, doté d’une technique fabuleuse et d’une sonorité immédiatement identifiable, il livre dans ces concertos des versions invariablement virtuoses –ce qui n’est pas un contre-sens si l’on y réfléchit : les concertos sont généralement écrits pour faire briller un soliste…-, rapides, profondément asentimentales –l’homme était réputé ne jamais sourire…- et pourtant totalement incarnées, assez loin de la guimauve que peuvent y mettre certains.

Tous ces enregistrements le placent très près du micro, les accompagnements orchestraux, de qualité variables –la star, ici,, malgré le renom de certains chefs qui l’accompagnent, c’est le violoniste, qui impose sa vision des oeuvres ! -, étant le plus souvent placés au second plan.

Une fort belle anthologie, très variée et très bien rééditée !

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Playlist en attendant la nouvelle année…

… mes plus beaux concerts du Nouvel An –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– : dans l’ordre d’écoute, on retrouvera , parmi d’autres qualités, la nostalgie, la souplesse et l’élégance.
Quant au concert de 2022, s’il est aussi memorable que ses prédécesseurs des dernières années –c’est à dire assez peu marquants…-, je ne risquerai pas de m’y attarder outre mesure, d’autant que dans la perspective de ce Nouvel An,  comme en 2021, le public devrait à nouveau être absent de la grande salle dorée !

Bilan 2021- Les coups de coeur « Classique »

La cueillette 2021 est à peu près aussi maigre en classique qu’en pop-rock, puisque j’ai finalement enrichi ma discothèque d’assez peu de nouveautés, mais les trois coups de coeur présentés sont de bien beaux coffrets –environ 30 CD quand même– comprenant énormément de belle musique généralement très bien interprétée et faisant peu ou prou partie du patrimoine discographique ! Tous les enregistrements contenus dans ces trois coffrets sont relativement anciens, datant majoritairement des années 50, à l’apparition du LP. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. En contrepartie de ce nombre d’achats relativement réduit, j’ai épuisé l’ensemble de la pile des CD en attend d’écoute.

On retrouvera parmi ces coups de coeur de l’année l’excellente intégrale des sonates de Beethoven dont je vous parlais il y a peu de tempsce coffret est désormais introuvable, mais Decca vient de republier un gros coffret comprenant l’ensemble des enregistrements du pianiste pour cette firme-, mais également de nombreux enregistrement historiques d’oeuvres de Sibelius, à une époque où ses oeuvre étaient encore presqu’inconnues en France : l’interprétation des oeuvres du compositeur finlandais a énormément évolué depuis cette époque, la tournure se situant, à mes oreilles, au détour du milieu des années 60.
Enfin, le coffret du pianiste Géza Anda, pianiste un peu oublié de nos jours, est lui aussi de fort belle tenue, avec, notamment, des « Etudes symphoniques  » de Schumann tout-à-fait remarquables !
En corollaire de ces achats plutôt réduits cette année, vous ne trouverez pas de rubrique « Déceptions » en 2021 !

Un beau bilan, en définitive ! En attendant 2022…

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