Playlist « La même chose autrement ! »

Dans la playlist de ce jour, des oeuvres connues, voire célèbres, sont livrées sous un autre jour, puisqu’il s’agit, pour chaque cas, d’une transcription de la partition originale ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Moussogrsky / Ravel – Tableaux d’une exposition
Orchestre symphonique de Chicago, Fritz Reiner – 1957 *****

Les « Tableaux d’une exposition », de Moussorgsky sont, à l’origine » une collection de pièces pour le piano composée en 1874, inspirée par des croquis du peintre Viktor Hartmann. Leur version pour orchestre, réalisée par Ravel en 1922, si elle est sans doute plus connue et assurément plus souvent enregistrée que la version originale, n’en constitue cependant qu’une transcription, remarquablement habile au demeurant, et qui s’écoute, à mon avis, plus facilement que la version de Moussorgsky. La version de Fritz Reiner, très bien enregistrée pour son époque, reste l’une des meilleures de la discographie pléthorique de l’oeuvre.

• Anton Bruckner – Symphonie n°8 – Lionel Rogg, orgue – 1998 ***

Bien qu’il ait été un organiste remarquable et réputé dans toute l’Europe, Anton Bruckner ne composa quasiment rien pour cet instrument –un certain nombres de pièces lui ont été attribuées par erreur mas ne sont pas de sa main-, sur lequel il improvisait essentiellement. En revanche, il traite parfois l’orchestre comme un orgue monumental, et cette transcription de la huitième symphonie dans sa version de 1890 –Bruckner remania son oeuvre plusieurs fois-, réalisée par l’organiste suisse Lionel Rogg –ça manque quand même cruellement de timbales à l’entrée du finale…-, n’est pas inintéressante, pour peu que l’on écoute, le disque très bien enregistré, suffisamment fort, sans quoi l’ennui s’installe assez vite. Une seule recommandation, donc : play it loud !

• Strauss / Berg, Schönberg, Webern – Valses
Boston Symphony Chambers Players – 1979 *****

Un merveilleux disque, et l’un des tout meilleurs consacré aux valses de Johann Strauss fils : très jeune, il m’avait « tapé dans l’oreille » et je l’avais même acheté en 33 tours au début des années 80 ! Schönberg, puis Berg et Webern se sont attachés à transcrire, superbement, quelques valses pour un orchestre de chambre aux dimensions très réduites : piano, quatuor à cordes, clarinette, flûte et harmonium pour les deux valses transcrites par Schönberg ; quatuor à corde, piano et harmonium pour chacune des valses transcrites par Berg et Webern. Les quelques musiciens de l’orchestre symphonique de Boston réunis pour former cet ensemble de chambre jouent ces oeuvres avec légèreté, entrain et un évident plaisir ! Une ambiance très « Belle époque » qui sied admirablement à cette musique !

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Playlist « 1982 : Rock en France »

Je suis généralement remarquablement peu sensible au monde de la « chanson française », fut-elle « de qualité », et ma discothèque est donc remarquablement pauvre en productions hexagonales. Néanmoins, 1982 fut une année plutôt faste pour le rock en France, avec quelques albums de qualité, dont les trois qui composent cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• The Dogs – Too Much Class For The Neighbourhood ****

Apparemment, The Dogs, groupe français comme son nom ne l’indique pas –ils sont originaires de Rouen– sont un peu oubliés de nos jours, mais ils publièrent coup sur coup deux très bons disques de rock, chantés en Anglais –avec un accent français prononcé et rigolo– : celui-ci en 1982, et « Legendary Lovers » en 1983, qui connurent leur petit succès commercial –avec environ 25 000 exemplaires vendus, rien à voir cependant avec les chiffres de vente d’artistes plus connus !-.

• Alain Bashung – Play Blessures ****

Album dont Serge Gainsbourg a co-écrit certaines paroles, « Play Blessures » a atteint de nos jours un rang de « disque culte » que sa réception critique et son sucés commercial initial, mitigés, ne laissaient en rien présager. Avec le recul c’est en effet un très bon disque, même si « Osez Joséphine » et « Bleu Pétrole » sont, à mes oreilles au moins, supérieurs. Quant à la meilleure « collaborations » entre Gainsbourg et Bashung, elle est constituée par la reprise intégrale et doublement posthume de « L’homme à tête de chou » du premier par le second, en 2001.

• Hubert-Félix Thiéfaine – Soleil cherche futur *****

L’album de la confirmation pour cet artiste très singulier, après « Dernières balises (avant mutation) », album de la consécration sorti l’année précédente. Au sein d’une discographie de très bon niveau, ces deux albums constituent l’apogée de la première partie de la carrière de Thiéfaine. Il faudra attendre la fin des années 90 pour qu’un nouveau diptyque qui se situe sur les mêmes hauteurs : « La tentation du bonheur », suivi de « Le bonheur de la tentation ».

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Playlist « Live en capitale »

Comme l’indique vaguement le nom de chacun des albums de la playlist, celle-ci est constituée de témoignages « officiels » –d’une manière générale, je préfère les bootlegs, souvent plus bruts de décoffrage et non retouchés éventuellement en post-production– de concerts enregistrés dans des cités-capitales… A écouter « un peu fort » de préférence ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Scorpions – Tokyo Tapes – 1978 *****

Mon tout premier disque de hard-rock –c’était un double-album, comme on disait à l’époque…-, alors que, collégien de plus en plus chevelu, je découvrais ce genre ! Les photographies intérieures de la pochette « gatefold » mettent bien en valeur le look de leurs chaussures/bottines à très hauts talons : sans rire, c’est ce qui m’avait le plus marqué à l’époque de la découverte de cet album ! Sinon, les soli d’Uli Jon Roth tout au long de ces concerts japonais sont de très belle tenue –en revanche, je zappe systématiquement le solo de batterie, qui, heureusement, n’est pas trop long…-, et le groupe, qui n’avait pas encore atteint son apogée commercial, sauf en Allemagne et au Japon, a énormément perdu avec son départ, à la fin de ces concerts nippons.

• Roger Waters -The Wall Live In Berlin – 1990 *****

Au moment où ce concert a été enregistré –20 juin 1990-, Berlin avait déjà vu son mur tomber, mais n’était plus/pas encore capitale de l’Allemagne, alors en cours de réunification : ce ne sera chose complètement effective qu’une année plus tard, jour pour jour, par un vote extrêmement discuté et disputé du Bundestag –20 juin 1991-. Pour ce concert berlinois, Roger Waters, qui avait quitté Pink Floyd, est entouré d’une brochette de stars intervenant ponctuellement pour donner vie à l’histoire contée par « The Wall » : Ute Lemper, Cindy Lauper, Sinéad O’Connor, Scorpions, Marianne Faithfull, Joni Mitchell, Van Morrison…

• The Cure – Paris – 1993 ****

L’album fut enregistré au Zénith de Paris en du 19 au 21 octobre 1993 –pour mon anniversaire : c’est une habitude pour ce groupe !-, durant la tournée européenne suivant la parution de « Wish », et fait presqu’immédiatement suite à un album live consacré à la tournée américaine de l’été 1993. Heureusement, les titres de ces deux albums ne sont pas trop redondants, et, personnellement, je préfère ceux de la tournée européenne, un peu moins axée sur les « tubes » les plus pop du groupe !
A cette date, The Cure, de composition très variable au fil des époques, est constitué en quintette autour de Robert Smith (b,g,v), Simon Gallup (b), Porl Thomson (g), Boris williams (d) et Perry Bamonte (k).

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Une autre mise en boîte…

Il y a presqu’un an déjà, à l’occasion d’une playlist, je vous signalais que certaines chansons de Supertramp étaient très intéressantes à jouer à la basse. J’ai commencé à m’intéresser à la chose de plus près et m’y suis peu à peu mis : c’est en réalité moins simple qu’il n’y paraît –ie : cela m’a coûté plus d’effort que je ne l’imaginais !-, mais certains plans sont vraiment très beaux harmoniquement !

Dans la chanson que je vous propose aujourd’hui –qui est la préférée de son auteur-, la partie de basse se décompose ainsi :

Intro piano + synthé (très jolie, vraiment…) + première partie couplet 1
Mesures 24 début basse (55 secondes après le début) – 44 : pont + 2ème partie couplet 1
Mesures 45 à 63 : refrain (à partir de 1’38)
Pont sans basse : 16 mesures (2’20)
Mesures 80 à 107 : couplet avec première partie alternative à la basse (très jolie à mes oreilles… à partir de 2’54)
Mesures 108 à 124 : refrain
Pont sans basse : 10 mesures
Mesures 135 à 157 : Pont avec glissando sur une octave (à partir de 4’52)
Mesures 159 —> fin : refrain avec première partie alternative

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Playlist « Épigones de Beethoven »

Ce n’est pas de sa faute si Beethoven fut le seul géant musical de son temps ! Avant et après lui, les générations passées ou à venir étaient plus prodigues en génies : Vivaldi, Bach et Handel, Mozart et Haydn, puis la palanquée de romantiques et post-romantiques…
Pour autant, les épigones –ie : personne appartenant à la deuxième génération d’un courant littéraire, musical, philosophique… ; disciple généralement sans originalité, imitateur– de Beethoven furent assez nombreux, et ne furent pas tous dénués de talent, à défaut de génie. C’est tout l’objet de cette playlist, composée d’oeuvres qu’on n’entend pas si souvent ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• The Diabelli Project – Rudolf Buchbinder, piano. 2020 ***

La démarche est intéressante : proposer, en complément de la somme de Beethoven –33 variations sur une valse d’Anton Diabelli– les productions de certains de ses contemporains, qui participèrent eux aussi à cette démarche : écrire une variation sur une valse de sa main. Une cinquantaine de pianistes y participèrent, dont Carl Czerny, Johann Nepomuk Hummel ou encore Mozart fils, mais aussi Schubert ou Liszt. Le recueil de Beethoven, qui dépasse de cent coudées toutes ces propositions –certaines sont d’une virtuosité assez vaine et ne parviennent pas à sublimer la valse initiale assez indigente au demeurant…– fut publié à part.
L’album de Rudolf Bucbinder est intéressant en ce qu’il donne aussi à entendre, outre quelques variations composées du temps de Beethoven, des variations créées en 2020, dans le cadre de l’opération BTHVN 2020, mais son interprétation me laisse un peu sur ma faim, et, quoi qu’il en soit, je préfère les « variations Eroica » !

• Ferdinand Ries – Ouverture de concert – OS Radio de Cologne, Howard Griffiths – 2011 ****
• Carl Czerny – Symphonies n°2 & 6 – Orch. Radio de Kaiserslautern, Grzegorz Nowak – 2006 ****

Sans doute les deux disciples les plus doués de Beethoven, et ceux dont la production symphonique est la plus consistante, même si Carl Czerny est beaucoup plus connu pour ses compositions pour piano.
L’essor du CD et l’émergence d’éditeurs alternatifs a permis d’enregistrer ces compositeurs, très négligés par les plus grands labels du temps du LP –seul, à ma connaissance, le label Turnabout, sous-marque de Vox, proposait un peu de musique pour piano de Czerny-. L’album de Ferdinand Ries fait partie d’une très large anthologie des oeuvres orchestrales du compositeur parue chez CPO.
Ces deux CD s’écoutent très agréablement : à mon avis, ces oeuvres symphoniques sont supérieures à la majorité des symphonies de Schubert, par exemple. L’influence de Beethoven est très marquée dans les deux cas, mais on est plus proche des deux premières symphonies –voire de la huitième– que de ses oeuvres postérieures.

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Playlist « Beethoven rare et très occasionnel »

Aujourd’hui, la playlist est composée d’oeuvres de « musique de scène » de Beethoven que je n’écoute que très –très !– occasionnellement, et qui ne font pas partie de ce que l’on pourrait appeler « le répertoire courant ». Il s’agit de pièces de circonstance, assez tardives dans sa production , et que Beethoven estimait suffisamment pour les compter parmi des oeuvres officielles. De nos jours, on ne joue quasiment plus jamais l’ensemble de ces musiques de scène, et seule l’ouverture « Egmont » est réellement populaire, les deux autres ouvertures étant très rarement proposées, au disque ou en concert. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Egmont, op.84 – Studer, Ganz, Orch. Phil. Berlin, Abbado. 1992 ***

Généralement, Claudio Abbado n’est pas un chef que j’apprécie particulièrement, et encore moins dans Beethoven… Pour cette oeuvre proposée dans son intégralité, sur un texte de Goethe, il s’agit de l’une des très rares versions disponible en disque, et généralement la plus d-facilement accessible. L’ouverture est « beethovénienne » en diable !

• König Stephan, op.117 – Solistes, Ch. et Orch. Santa Cecilia, Myung Whun Chung. 1996 ***
• Les ruines d’Athènes, op.113 – Solistes, RIAS Kammerchor, Orch. Philh. Berlin, Bernhard Klee. 1970 ***

Pour en savoir un peu plus sur ces deux oeuvres de circonstance –dans chaque cas sur un texte d’August von Kotzbue-, vous pouvez vous rendre ici et . Les versions en langues allemande ou anglaise sont parfois un peu plus développées et apportent un bon complément d’informations. Le disque consacré aux « Ruines d’Athtènes » avait été enregistrée à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Beethoven. Depuis, l’éditeur le ressort à l’occasion de chaque coffret commémoratif… C’est dire si l’oeuvre est enregistrée souvent intégralement !

Sans être du très grand Beethoven, toutes ces pièces de circonstance s’écoutent facilement et agréablement –les dialogues parlés, préservés, sont suffisamment courts pour être supportés-, et on y retrouve au détour de l’une ou l’autre phrase le style si caractéristique du compositeur. Franz Liszt a même composé une « fantaisie pour piano et orchestre sur les Ruines d’Athènes ».

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Playlist « Le diable au cheveux rouges »

La victoire d’Emil Gilels, à 16 ans, lors du tout premier concours de piano de l’ensemble des fédérations de l’Union soviétique à l’unanimité des membres du jury, attira sur lui l’attention de Staline, qui le surnomma « Mon diable aux cheveux rouges », du fait de sa virtuosité phénoménale et de sa chevelure flamboyante.

Quelques années plus tard, à peine âgé de 20 ans, Emil Gilels triompha au premier concours international de la reine Elisabeth, malgré l’hostilité marquée que lui vouait son professeur Heinrich Neuhaus, qui lui préférait un autre élève, Sviatoslav Richter. Pourtant, Gilels, qui avoua plus tard ne pas avoir appris beaucoup de Neuhaus, ne lui en tint jamais rigueur. Durant la guerre, Emil Gilels fit partie de la résisance civile et joua tant dans les hôpitaux que sur le front. Alors qu’il avait toujours refusé toute faveur personnelle, il intercéda personnellement auprès de Staline, en 1941, pour faire libérer Neuhaus de prison alors que celui-ci était soupçonné d’accointances avec l’Allemagne nazie, puis pour lui permettre de trouver un piste de professeur lorsqu’il fut exilé à Sverldovsk, entre Oural et Sibérie .

La playlist de ce jour est consacré à des enregistrements d’avant l’évolution d’Emil Gilels vers le style plus décanté qui marquera ses quinze dernières années. Ces enregistrements live sont tous d’origine soviétique, mais Gilels, bardé de décorations et de médailles qu’il ne porta jamais –Prix Staline, Prix Lénine, Artiste du peuple de l’Union soviétique…– fut le premier artiste autorisé à se produire « à l’ouest », sévèrement chaperonné par des agents du KGB cependant, où il enregistra quelques disques pour RCA –et, beaucoup plus tard, pour EMI et Deutsche Grammophon-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Johann Sebastian Bach – Partita n°1 BWV 825 – Suite française n°5 BWV 816 – Fantaisie chromatique et fugue BWV 903 – 1950, 1959 et 1948 *****

Emil Gilels ne joua jamais beaucoup de pièces pour clavier de Bach, mais il fut souverain dans toutes celles qu’il interpréta –souvent dans des transcriptions de Busoni ou de Siloti-, sans rechercher une quelconque authenticité historique, ni livrer d’interprétations outrageusement romantiques. Le travail sur la sonorité est exemplaire, de même que l’utilisation des pédales.

• Ludwig Van Beethoven – Sonates pour piano n°3, 23 et 27 – 1952, 1961 et 1957 *****

Emil Gilels fut, dès sa prime jeunesse, un interprète exceptionnel des sonates de Beethoven, ce dont témoigne sa fabuleuse quasi-intégrale pour Deutsche Grammophon, enregistrée tout au long des années 70 et 80 –jusqu’à son décès en 1985-. Le mouvement lent de la troisième sonate, ici, est merveilleux de retenue et la sonorité est somptueuse. Dans la 23ème sonate « Appassionata », il donne libre court à tous les contrastes dynamiques dans le premier mouvement, le deuxième mouvement chante superbement puis Gilels est déchaîné dans le mouvement final –sans la reprise-, qu’il dynamite furieusement !

• Liszt – Sonate en si mineur ; Chopin – Sonate pour piano n°2 – 1961 *****

Il existe de très nombreuses versions en concert de la sonate de Liszt par Gilels, qui propose une vision dense, très tendue et assez sombre de l’oeuvre, parfois cataclysmique mais pourtant sensible, sans être sentimentale. Tous ses enregistrements font partie des grandes versions d’une oeuvre qu’il joua tout au long de sa carrière. Emil Sauer, élève de Liszt, avait affirmé un jour, entendant Emil Gilels : «Je n’ai rien entendu de semblable depuis la mort de mon Maître». La sonate de Chopin, notamment connue pour sa fameuse « marche funèbre », est à la fois délicate et intense, superbe de sonorité.

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Playlist « Tempêtes et Passions » !

Aujourd’hui, jour férié, concept en voie de raréfaction dans notre pays paraît-il, ce qui signifie essentiellement, pour un oisif comme moi, que la majorité des commerces et tous les services publics sont fermés –mais la vie touristique continue à battre son plein et les restaurants et autres glaciers sont bondés…-.
Ici, la canicule continue à sévir et, poursuivant sur ma lancée, j’écoute en deux jours quelques symphonies de Joseph Haydn, mais interprétées dans une optique HIP forcément très différente de celle envisagée hier, et autrement plus engageante et satisfaisante à mes oreilles : l’anthologie des symphonies « Sturm und Drang » par Trevor Pinnock et l’English Concert constitue pour moi la meilleure proposition de ma discothèque pour apprécier Haydn, tant pour ce qui concerne les oeuvres que leur interpétation. Elle comporte les symphonies 26, 35, 28, 39, 41 à 52, 58, 59 et 65, réunies en un coffret de 6 disques enregistrés  en 1989 et 1990 –très belles prises de son, précises et aérées-.
Très généralement, je préfère ces symphonies à celles plus tardives et souvent plus célèbres, regroupées en deux corpus –symphonies « parisiennes » et symphonies « londoniennes »-. A mes oreilles, les symphonies « Sturm und Drang » –Tempête et passion– sont au moins aussi intéressantes et, souvent, plus captivantes que celles composées plus tardivement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour enregistrer ces symphonies, Trevor Pinnock dispose d’un orchestre de 34 musiciens, qui correspond à celui dont disposait Haydn lors de leur création en sa qualité de maître de chapelle chez le prince Esterházy. Il dirige depuis le clavecin, qui distille un continuo discret. Sans jamais viser à l’originalité ostentatoire, les interprétations sont très claires et intenses, les menuets vifs et dansants, les mouvements lents finement galbés : l’ensemble est d’un niveau exceptionnel ! Unanimement salués lors de leur parution, ces albums restent incontournables pour ces oeuvres !

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Playlist « Symphonies de Haydn à l’ancienne »

La canicule se poursuit et, au moins ici, s’accentue encore… J’en profite pour faire le tour de ma discothèque en privilégiant des oeuvres que j’écoute très rarement, dans des versions anciennes qui me sont sorties de l’oreille depuis longtemps –déjà qu’elles avaient eu du mal à y entrer : les 104 (!!!) symphonies de Haydn sont loin de faire mon quotidien, même si globalement, je les aime un peu plus que celles de Mozart tout de même-.
Surnommé « le père de la symphonie », celles de Haydn, très classiques formellement et inventives thématiquement, sont généralement plus condensées structurellement que cette de Mozart, bien orchestrées et certaines annoncent le jeune Beethoven, le côté « implacable » en moins cependant.
Précisons pour la petite histoire que lorsque j’écoute ces oeuvres, j’ai tendance désormais à privilégier des versions HIP de Derek Solomon et son Estro Armonico, qui enregistrèrent au début des années 80 une petite cinquantaine de symphonies, ou celles de Trevor Pinnock avec l’English Concert, qui enregistra une très belle anthologie des symphonies « Sturm und Drang ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Symphonies n°44 & 49 « La passion » – Orch. de l’opéra de Vienne – Hermann Scherchen – 1957 ****
• Symphonies n°48 & 101 « L’horloge » – Orch.RIAS Berlin – Ferenc Fricsay – 1951 ****
• Symphonie n°67 « La surprise » – Orch. symph. de Pittsburgh – William Steinberg – 1959 ****

Curieusement, à part le disque de Steinberg, qui reçut une bonne critique à sa sortie, les deux autres n’avaient pas bénéficié, au moment de leur sortie, dans les années 50, de la même appréciation positive dans les pays anglo-saxons, où l’on tenait pour modèle de référence la vivacité sèche de Toscanini, dont Steinberg est assez proche. En revanche, Scherchen fut très apprécié, dès sa sortie, en France, grâce notamment à de prises de son excellentes pour l’époque. Quoi qu’il en soit, ils ont bénéficié de critiques dithyrambiques lors de leur réédition ! Pour ma part, ils suffisent à mon bonheur du jour !

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Playlist « Les années 50 en symphonies »

Dans la playlist de cette nouvelle journée de canicule –du coup, je suis sorti ce matin entre 6 heures et 8 heures, et, visiblement, d’autres que moi avaient eu la même idée : les rues étaient inhabituellement animées malgré l’heure matinale…-, trois albums consacrés à des oeuvres composées dans la première moitié des années 50. Les deux premiers albums sont quasi-contemporains de la création de chacune des oeuvres envisagées. La symphonie de Shostakovich est très différente, de ton et d’esprit, des deux autres symphonies. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Paul Hindemith – Symphonie « L’harmonie du monde » – Orch. Philh. Berlin, Paul Hindemith – 1953 *****

Cette symphonie, dont la composition, en 1951, précède celle de l’opéra du même nom, est une illustration de la vie et des thèses métaphysiques de l’astronome Johannes Kepler : le mouvement des planètes et les lois de la musique sont régis par une même harmonie universelle. Les noms de chacun des trois mouvements –1. Musica instrumentalis ; 2. Musica humana ; 3. Musica mundana– sont inspirés par les écrits du philosophe romain Boethiusaussi connu en France sous le nom de Boèce-. Il s’agit d’une oeuvre orchestrale complexe mobilisant un orchestre important. Paul Hindemith enregistra l’oeuvre lui-même, car il était très insatisfait de l’interprétation qu’en avait donnée Furtwängler lors d’un festival quelques temps auparavant.

• Karl Amadeus Hartmann – Symphonie n°6 pour grand orchestre – Orch. RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1954 ****

La sixième symphonie de Karl A. Hartmann est une « recomposition », en 1953, de son ouvrage symphonique « L’Oeuvre », d’après le roman de Zola, initialement composé en 1938. En effet, après la guerre, Hartmann réutilisa et remania, dans ses symphonies, du matériel qu’il avait composé antérieurement. La liste de ses oeuvres est donc relativement complexe, d’autant que le compositeur avait également détruit certaines oeuvres de jeunesse après leur création… L’album fait partie d’une collection « Musica Nova » enregistrée par Ferenc Fricsay durant les années 50, consacrée aux musiciens allemands « contemporains ».

Maxime Dimitri Shostakovich – Symphonie n°10 – Orch. Philadelphie, Mariss Jansons – 1994 ****

La dixième symphonie de Shostakovich, composée en 1953, fait partie des symphonies dites « abstraites » du compositeur, à savoir qu’elle ne porte pas explicitement de message destiné à illustrer un moment historique de l’histoire soviétique ou de ses prémices. La version de ce jour est tirée de l’intégrale de Mariss Jansons, enregistrée avec plusieurs orchestres : très correcte dans l’ensemble, c’est cependant l’intégrale la plus inégale de toutes à mon avis.

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