Des albums piochés presqu’au hasard parfois, écoutés généralement très tôt le matin, et sans aucune logique ou volonté de construire une playlist cohérente… Avec, parfois, de vraies redécouvertes !
• 20.07 – Alexis Korner Blues Incorporated – At The Cavern • 21.07 – Handel -Messiah. Philharmonia Orchestra & Chorus, Klemperer • 22.07 – Handel – Concerti Grossi op.6, 5 à 8. The English Concert, Pinnock • 22.07 – Dvorak – Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde ». Kubelik, OP Berlin • 23-07 – Fleetwood Mac – Then Play On • 24-07 – Grateful Dead -Aoxomoxoa • 24-07 – John Mayall And The Bluesbreakers – Crusade • 25-07 – Sibelius – Symphonie n°4. Karajan, OP Berlin (EMI) • 26-07 – Sibelius – Symphonie n°6. Karajan, OP Berlin (EMI) • 27-07 – R. Strauss – Eine Alpensinfonie – OS San Francisco, Blomstedt • 28-07 – Rodrigo – Concerto « de Aranjuez » pour guitare. Romero ; ASMF, Marriner • 29-07 – Grand Funk Railroad – Grand Funk • 30-07 – Rolling Stones – Hackney Diamonds • 31-07 – Fleetwood Mac – Rumours • 31-07 – Beethoven – Sonate pour piano n°32. Barenboim (EMI) • 01-08 – Handel – Concerti Grossi op.6, 1 à 4. The English Concert, Pinnock • 02-08 – Charlie Watts – Long Ago And Far Away • 03-08 – The Ramones -Acid Eater • 03-08 – Rolling Stones – Get Your Leeds Lungs Out
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En cette veille de départ en vacances, et tout en terminant de préparer mes bagages –un iPad rempli de musique et de lecture, son chargeur ; mon appareil photo ; et c’est à peu près tout...- j’écoute un peu fort cette jolie brochette de guitaristes, composée de deux remarquables bluesmen, dont l’un excellait de surcroît à la slide-guitar, et d’un « faiseur de bruits » certes virtuose mais que je n’écoute quasiment jamais tant il m’épuise : j’ai beau essayer de l’apprécier depuis plus de quarante ans, rien n’y fait…
Cerise sur le gâteau, l’album de Stevie Ray Vaughan est superbement enregistré ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Trois albums comportant des oeuvres du premier tiers du vingtième siècle composent cette playlist, beaucoup plus variée qu’il n’y paraît cependant, puisqu’elle oscille entre les facilités » de Kurt Weill, les préceptes théoriques de la seconde école de Vienne –Schönberg / Berg / Webern– et une oeuvre descriptive devenue populaire d’un compositeur anglais -Holst-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On retrouve donc, dans des versions inspirées, bien enregistrées et dans l’ordre d’écoute :
• Kurt Weill – Dreigroschenmusik : 1928 • Kurt Weill – Mahagonny Songspiel : 1927 • Schönberg – 5 pièces pour orchestre op. 16 : 1909 • Webern – 5 pièces pour orchestre op. 10 : 1911-1913 • Berg – 3 pièces pour orchestre op. 6 : 1913-1914 • Berg – Lulu Suite : 1934 • Holst – The Planets : 1914-1917
La règle de ce défi, entamé tôt dans l’année et qui se trouve désormais à mi-chemin dans son accomplissement, est simple et rappelée ici. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Cette septième étape constitue un tournant dans la vie et les productions du groupe, avec l’intronisation de Ronnie Wood –if he could-, guitariste des Faces, à la place de Mick Taylor pour épauler Keith Richards, encore en pilotage automatique pour deux ans et tenant à peine debout.
Le live à Los Angeles de 1975 est l’un des tout premiers concerts où il apparaît : de nombreuses dents grincèrent devant ses solos, très en-deçà du niveau de qualité de ceux de son prédécesseur, même s’il est très compétent à la slide-guitar –bottleneck au majeur et non à l’auriculaire– et qu’il fait le show à grands coups de pitreries. Ce concert, disponible depuis l’ouverture des archives du groupe, est très supérieur à l’officiel « Love You Live », enregistré principalement à Paris en 1976, à l’horrible pochette signée Andy Warhol et au contenu plutôt cacophonique –Keith Richards avait appris le décès de son fils, encore presque bébé, le jour-même, et était chargé comme une mule-.
Quant à Black And Blue, sorti en 1976, c’est un disque étrange et attachant, sans véritable unité stylistique. Il reflète la recherche du groupe d’un guitariste pouvant succéder à Mick Taylor, et l’on entend ainsi Harvey Mandel –ex Bluesbreakers ; ex-Canned Heat– ou Wayne Perkins –excellent guitariste dont l’unique défaut était de ne pas être Anglais-, parmi une liste de successeur où les noms d’Eric Clapton, Jeff Beck ou Rory Gallagher furent cités.
Entre quelques activités estivales : promenades sous le soleil entre deux épisodes orageux, visite de la déchèterie voisine pour désencombrer un peu tous les cartons que j’avais mis de côté ces dernières semaines –commander en ligne et se faire livrer, c’est pratique mais les cartons vides finissent par prendre de la place…-, premiers préparatifs pour nos futures vacances –c’est vite fait pour ce qui me concerne, je ne suis pas du genre à remplir la voiture, TheCookingCat s’en charge très bien toute seule !-, je me consacre à cette très jolie playlist que j’ai offerte à mes oreilles ce jour : « Astrid Varnay chante Wagner », au travers trois albums originaux –réédités en deux CD en 1988 dans l’excellente série Dokumente, aujourd’hui disparue– qu’elle enregistra entre 1954 et 1957, au faîte de sa gloire donc, pour le label Deutsche Grammophon. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Astrid Varnay, née le 25 avril 1918 à Stockholm et décédée le 4 septembre 2006 à Munich, était une soprano de renom aux doubles nationalités suédoise et américaine, célèbre en particulier pour ses interprétations des opéras de Richard Wagner. Issue d’une famille de musiciens d’origine hongroise réfugiés en Suède durant la première guerre mondiale, sa mère, Maria Javor, était une chanteuse d’opéra –soprano coloratura-, et son père, Alexander Varnay, un ténor dramatique. Astrid Varnay passa ensuite une partie de son enfance en Argentine avant de s’installer aux États-Unis avec sa famille, où son père mourut en 1924.
Dès son jeune âge, Astrid Varnay fut exposée à la musique et à l’opéra. Elle entama des études de piano puis se tourna vers le chant, prenant d’abord des leçons de sa mère, puis de la célèbre soprano Lotte Lehmann –une Sieglinde pour l’éternité-. Cette dernière joua un rôle crucial dans le développement de sa carrière : en effet, la percée soudaine d’Astrid Varnay survint en 1941 à l’âge de 23 ans lorsqu’elle remplaça Lotte Lehmann dans le rôle de Sieglinde dans « Die Walküre » au Metropolitan Opera de New York. Cette performance inattendue et triomphale, la veille du bombardement japonais sur Pearl Harbour, a marqué le début d’une carrière impressionnante qui s’étendra sur plus de quatre décennies. Après la seconde guerre mondiale, Astrid Varnay s’établit essentiellement en Allemagne, à Munich. En 1951, elle se lança le rôle de Brünnhilde dans le cycle complet du Ring à Bayreuth, remplaçant la célèbre soprano Kirsten Flagstad, qui l’avait recommandée à Wieland Wagner. Cette performance a solidifié sa réputation comme une Brünnhilde de premier plan, un rôle qu’elle continuerait à interpréter régulièrement à Bayreuth –où elle se produisit sans interruption pendant les 17 ans qui suivirent– et dans les autres grandes maisons d’opéra du monde.
Ainsi, Astrid Varnay a rapidement gagna sa réputation en tant que l’une des sopranos wagnériennes les plus importantes de son époque. Son registre vocal puissant et son talent d’actrice ont fait d’elle une interprète recherchée pour des rôles exigeants comme Brünnhilde dans « Der Ring des Nibelungen », Isolde dans « Tristan und Isolde », Ortrud dans « Lohengrin » et Kundry dans « Parsifal ». Outre Wagner, elle a également excellé dans des rôles de soprano dramatique dans des opéras de Strauss, Verdi et Puccini –mais il n’en reste que peu de témoignages– qui la firent parfois surnommer la « Callas allemande ». L’une des caractéristiques distinctives de la carrière de Varnay était sa capacité à endosser des rôles majeurs avec peu de préparation. Après le milieu des années 50, son investissement dans ces rôles très lourds laissa des traces indéniables sur sa voix : vibrato marqué, justesse approximative avec une tendance à attaquer les notes par le bas, relâchement de la diction, mais ses incarnations très « ça passe ou ça casse » demeurent attachantes et son investissement dans les personnages ne faiblit pas. Dans les années 1960, Varnay commença à élargir son répertoire pour inclure des rôles de mezzo-soprano, tels que Klytämnestra dans Elektra de Strauss et la mère dans Hänsel und Gretel de Humperdinck. Cette transition a permis à Varnay de prolonger sa carrière avec ses interprétations nuancées et passionnées.
Au cours de sa carrière, Varnay a travaillé avec certains des chefs d’orchestre les plus éminents de son époque : Wilhelm Furtwängler, Arturo Toscanini et Herbert von Karajan. Elle a également partagé la scène avec d’autres grands chanteurs, parmi lesquels Lauritz Melchior, Wolfgang Windgassen et Hans Hotter. Son interprétation des héroïnes wagnériennes était marquée par une intensité dramatique et une endurance vocale remarquables, lui permettant de se distinguer dans des rôles exigeants physiquement et émotionnellement, dont de très nombreux enregistrements « pirates » désormais régulièrement publiés gardent la trace, dans des conditions techniques plutôt décentes : en effet, sa discographie officielle est relativement réduite, mais de on dispose de tous les « Ring » de Bayreuth entre 1951 et 1958, sous la baguette des « 4 K » Karajan, Krauss, Keilberth et Knapperstbusch, ainsi que de ses apparitions dans les rôles d’Ortrud –où elle était géniale et méchante à souhait– ou de Senta : dans tous ces rôles, elle a marqué l’histoire du Neues Bayreuth par sa voix puissante et son talent dramatique qui en faisaient des incarnations exceptionnelles.
Mes vacances commencent cette semaine, et j’en profite pour écouter un certain nombre d’oeuvres qui ne font généralement pas partie de mon « répertoire de base ». Ainsi, la playlist de ce jour expose Pierre Fournier, souvent surnommé « l’aristocrate du violoncelle » par ses pairs, qui était notamment réputé pour son bras droit –celui qui tient l’archet– exceptionnel, au travers de quatre concertos célèbres –Dvorak, Elgar, Saint-Saëns et Lalo– complétés par deux pièces d’une grande intensité. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A vrai dire, le concerto d’Elgar, assez abondamment présent au sein de ma discothèque –c’est une oeuvre que j’adore– et les deux pièces de complément sont, à mes oreilles, les « morceaux de choix » de cette playlist.
J’aime moins le concerto de Dvorak et ceux de Saint-Saëns et de Lalo sont, à mes oreilles au moins, assez anecdotiques sans être déplaisants, et je ne les écoute presque jamais, sauf au détour d’une éventuelle playlist anthologie consacrée à un artiste, comme celle-ci, qui est aussi l’occasion de redécouvertes.
La playlist du jour est consacrée à un seul groupe, via une anthologie en deux volumes et quatre disques récemment éditée et que je me suis procurée en « CD qui s’use », c’est à dire en LP ! Le volume 2 vient de paraître, l’histoire ne dit pas s’il y en aura un troisième. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les prises de son n’étant pas de première qualité, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Au demeurant, les pressages 180 grammes sont exemplaires et silencieux et l’ensemble bénéficie d’une sélection judicieusement effectuée et d’une belle ligne éditoriale.
The Kinks est sans doute le plus anglais des groupes anglais des 60’s, que j’apprécie de plus en plus, tant pour leurs premiers singles que pour leurs concept albums de la fin des années 60 et du début des années 70.
La playlist du jour est d’une évidente cohérence thématique ! Pensez donc : elle réunit deux artistes qui furent les créateurs du Velvet Underground dans deux albums en solo sortis chacun en 1989 et un album qu’ils écrivirent conjointement en mémoire d’Andy Warhol, après décès de celui-ci –1987-, et qui parut en 1990. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il s’agit de trois excellents albums, loin des expérimentations sonores et musicales propres aux premières années du Velvet Underground –qui étaient essentiellement dues à John Cale et à sa formation classique (il fit partie du courant avant-gardiste américain, avec John Cage ou La Monte Young et c’est lui qui imposa le concept de drone au sein du groupe, dont il était l’altiste-bassiste-pianiste) bien plus qu’à Lou Reed, beaucoup plus conventionnel musicalement parlant-.
• John Cage, friand de moultes expériences capillaires, retrouve ses racines classiques dans le très beau « Words For The Dying« , assez loin de l’idée qu’on se fait d’un album de rock : c’est un orchestre classique et des choeurs que l’on entend dans toute la première partie de l’album, intitulée « The Falklands Suite », sorte de suite symphonique illustrant des poèmes de Dylan Thomas. La seconde partie, plus conventionnelle mais également belle, est dénommée « Songs Without Words ».
A mes oreilles, c’est, avec « Paris 1919 », le plus bel album du compositeur gallois, au sein d’une discographie de l’artiste très personnelle et originale.
• Lou Reed, pur produit de l’intelligentsia new-yorkaise, donne lui aussi à entendre, avec « New York » un de ses meilleurs albums –sa discographie est très inégale, au gré de ses changements d’humeur et de son instabilité : ici, il semble avoir trouvé une certaine sérénité– où, dans une ambiance assez apaisée finalement, il décrit pourtant certains des aspects les plus sordides de la Grosse Pomme grâce à ses habituelles habilités de conteur.
Lou Reed avait déjà consacré un album à sa ville natale avec l’excellent « Coney Island ».
• Avant les obsèques d’Andy Warhol –qui fut le manager du Velvet Underground à ses débuts et un important soutien financier-, les deux hommes ne s’étaient plus parlés depuis l’éviction de John Cale du groupe, en particulier du fait de l’ego surdimensionné de Lou Reed. Ils surent mettre de côté temporairement leurs différends pour composer ce très bel album-hommage à Andy Warhol : « Songs For Drella« , Drella étant l’un des surnoms du maître du Pop-Art donné par ses disciples a sein de la Factory.
Musicalement, l’ambiance est beaucoup plus apaisée qu’à l’époque du Velvet Underground, et l’instrumentarium réduit au piano et au l’alto de John Cale ainsi qu’à la guitare de Lou Reed –+ quelques pédales d’effets et pas mal de réverbération-. Les deux artistes se partagent le chant pour décrire quelques aspects marquants de la vie et de la personnalité de Warhol. Leur collaboration se réduisit à cet album et à quelques concerts qui suivirent, mais John Cale avait annoncé très tôt qu’il ne voulait plus travailler avec Lou Reed pour d’autres éventuels projets.
Au final, une très belle playlist dominicale, qu’il est possible de prolonger sans qu’elle perde sa cohérence avec les deux albums alternatifs cités dans la notule !
La playlist de ce jour, à écouter très fort pour qu’elle soit pleinement appréciable- est constitué d’un unique concert de Lou Reed à New York, en décembre 1973, et édité en deux disques sortis séparément : devant le succès de « Rock’n’Roll Animal », RCA sortit en 1975 l’album «Live », tiré du même show. Le second album connut un succès à peine moindre. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
La technologie actuelle permet désormais facilement de reconstituer la setlist du concert telle qu’elle se présentait ce soir-là –cf. l’imagette de droite-, plutôt que le puzzle désordonné proposé par la sortie en deux disques et l’assemblage qui en résulta.
A ce stade de sa carrière, Lou Reed avait connu un énorme succès avec l’album « Transformer », suivi d’un non moins immense bide commercial et critique retentissant avec « Berlin », ce dernier ne connaissant une appréciation positive que des années plus tard. Les titres qu’il propose lors de ce concert proviennent logiquement de ces deux albums et sont abondés de chansons écrites pour le Velvet Underground à la fin des années 60.
Totalement déprimé, rongé par les drogues et les abus de toutes sortes, physiquement très amaigri et le crâne rasé, Lou Reed est entouré d’un groupe réuni autour du guitariste « chef d’orchestre » Steve Hunter : un second guitariste, Dick Wagner, vient l’épauler, et les duettistes sont soutenues par les claviers discrètement présents de Ray Colcord, la batterie pachydermique de Pentti Glan et la basse étonnamment ductile et très expressive de Prakash John. Ce groupe, qui deviendra bientôt celui d’Alice Cooper pour l’enregistrement de son album « Welcome To My Nightmare », propose des versions glam-hard rock des chansons : Lou Reed n’a plus qu’à déposer ses paroles dans un style qu’il affectionnera tout au long des années 70, jusqu’à la caricature parfois : un parlé-chanté qui colle tant bien que mal au rythme et où la mélodie est transformée, voire déformée. En 1973, tout cela passe encore très bien parce que les interactions avec le public sont quasi-inexistantes.
Plus tard dans la décennie, en revanche, et soutenu par des musiciens de moindre envergure, les concerts se transformeront parfois en talk-show où l’artiste se contentera de haranguer le public.
Entamée avant l’aube, la playlist du jour propose trois pianistes russes, et pas n’importe lesquels, dans un programme consacré intégralement à des sonates de Beethoven. Les pianistes sont Heinrich Neuhaus, Sviatoslav Richter et Emil Gilels, les deux derniers étant enregistrés en concert. Quant aux sonates écoutées, il s’agit des n°3, 9, 12, 14, 24, 29, 30 et 31. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• Les enregistrements d’Heinrich Neuhaus sont difficiles à dater, le disque est issu d’un coffret « grands pianistes russes » parus chez en 1986 chez Harmonia Mundi, éditeur français aujourd’hui disparu, qui publiait à cette occasion des enregistrements Melodiya : d’après mes rapides recherches, ces sonates auraient été enregistrées entre 1947 et 1950. Heinrich Neuhaus fut le professeur aussi bien de Gilels –les deux hommes ne s’appréciaient pas, Gilels affirme n’avoir quasiment rien appris de lui, d’autant qu’il avait déjà remporté à l’unanimité le premier prix lors du concours de l’Union– que de Richter, son élève « chouchou ». Etonnamment, il eut la vie sauve durant la guerre, alors qu’il était emprisonné à la Loubianka, grâce à l’intervention personnelle de Gilels directement auprès de Staline. Remarquable pédagogue et interprète, il donne à entendre quatre excellentes versions de ces sonates, dans un son très convenable.
• Considéré comme l’un des très grands pianistes du vingtième siècle, Sviatoslav Richter a été autorisé à effectuer des tournées en Occident et aux Etats-Unis à partir de 1960. Il y effectua quelques enregistrements, dont les sonates écoutées ce jour. A mes oreilles, le Beethoven de Richter est très inégal –variable du bon à l’exceptionnel-, et largement tributaire me semble-t-il de l’humeur du jour –le pianiste était d’une personnalité plutôt complexe et parfois assez peu amène-. Pour ces trois sonates, qui ne sont pas les plus connues, il semble être dans un très bon jour.
Enfin, les lecteurs réguliers de ce blog savent que les sonates pour pianode Beethoven par Emil Gilels constituent pour moi le sommet de la discographie de ces oeuvres, bien que son décès prématuré nous prive d’une intégrale complète –indisponible à l’heure actuelle, mais elle ne semble pas supprimée par l’éditeur– . Ici, en concert, il livre une « Hammerklavier » à l’abattage considérable, et dont le troisième mouvement est d’une beauté à couper le souffle. Un très grand disque, qui vient clore une superbe playlist !