Playlist « Le troisième larron »

Beatles_HarrisonComme le savent certains, je ne suis guère amateur des Beatles, gentils musiciens de variété-pop des années 60 –c’est moi qui le dis et l’assume !– qui connurent à l’époque un succès international important et ont sans doute vendu plus d’un milliard de disques depuis cette date. Leur relativement courte carrière, dont le sommet pour moi est l’excellent « Abbey Road », a été prolongée par des tentatives plus ou moins fructueuses de poursuite en solitaire, chacun de son côté, avec des résultats divers et somme toute mitigés eu égard au succès du groupe.

Curieusement, quand il m’arrive de les écouter –assez rarement, en réalité-, c’est essentiellement les chansons de George Harrison qui bénéficient le plus de ma faveur ! C’est encore le cas dans la playlist de ce matin, où, sur sept titres choisis –point trop n’en faut…-, trois ont été composés par ce troisième larron, qui, longtemps resta dans l’ombre de ses deux compères, John Lennon et Paul McCartney. –Cliquer sur les images pour les voir en grand-.

george-harrisonS’il ne fut pas le plus virtuose des guitaristes, loin s’en faut, Harrison développait cependant un style plutôt fin et une sonorité toujours agréable. Plus tard, il eut le talent de s’attacher de grosses pointures –dont, au premier chef, Eric Clapton, qui, pourtant, lui « vola » sa femme– sans en prendre ombrage. Personnage attachant et discret, profondément spirituel, il vécut longtemps à la marge d’un monde du show-business qu’il n’appréciait guère. C’est d’ailleurs lui également que j’écoute le plus souvent lorsque je me tourne vers leurs carrières postérieures, puis, dans une moindre mesure, John Lennon : jamais McCartney, le « mélodiste » du groupe, le moins rock à dire vrai… Par contre, j’aime beaucoup « All things must pass » de Harrison et « Imagine » de Lennon. Et « Isn’t it a pity » est une fort belle composition, en forme de mélopée compassionnelle, que vous pourrez découvrir ci-dessous.

Playlist en forme d’énigme

La courte playlist du jour, avant de partir pour la journée –entamée tôt– affronter les frimas du retour de l’hiver…

L’extrait placé sous l’image –cliquer sur l’image pour la voir en grand– contient un air très célèbre, qui sera notamment repris par un chanteur français –des plus connus– dans une de ses chansons. Celui qui retrouvera ce chanteur français et le titre de la chanson gagnera une jolie surprise ! C’est très facile, me semble-t-il…

Playlist22022015

•••-mania : elles ont au moins appris à chanter !

Stones_CopsStonesmania ou plus tardive Bruelmania : au moins, les fans ont appris à chanter, entre temps ! La preuve ci-dessous…

-Cliquer sur l’image pour la voir en grand-.

Evidemment, la charge sexuelle des premiers est sans commune mesure avec ce que peut proposer le second. On ne s’en rend plus trop compte sur l’extrait, qui correspond à une version remixée et nettoyée, mais la version 33 tours proposait un peu de musique et beaucoup beaucoup de cris !

Il me souvient d’une interview de Patti Smith décrivant l’ambiance de ces premiers concerts, en 1964-1965 : « cinq singes en rut provoquant un orgasme collectif : ma petite culotte était trempée… ». Le tout accompagné de charges de policiers à pieds, matraque à la main, ou de police montée à cheval, parfois, pour évacuer une foule hystérique : les nains, qui sont grands maintenant, ont l’autre jour vu des images d’archives des premiers concerts des Rolling Stones, et n’en revenaient pas de cette débauche d’énergie brute !

PS. Cela exista aussi dans le monde de la musique classique, où certains airs d’opéras étaient bissés en plein spectacle, ou interrompus par des applaudissements intempestifs, notamment au Met de New York. Cela a bien disparu depuis…

En ce jour de Saint Valentin…

… qu’on ne peut ignorer, à force de surmatraquage publicitaire, une jolie lettre, écrite par Sullivan Ballou, durant la guerre civile aux USA –ma marotte, comme le savent les plus anciens lecteurs de ce blog-. Document relativement connu, mais tout-à-fait d’à-propos en ce jour.

Sullivan Ballou décéda quelques jours plus tard, lors de l’une des toutes premières bataille de ce long conflit –première bataille de Bull Run, en juillet 1861– à 32 ans. Il était commandant de son bataillon. Sa lettre fut retrouvé parmi ses bien personnels, et fut remise à son épouse post mortem.

Sous le document –cliquer sur l’image pour la voir en grand-, la lettre dite en musique –extrait de l’excellentissime documentaire de Ken Burns : « La guerre civile », paru en DVD chez Arte-. Le morceau qui l’accompagne est « Ashokan farewell« , de Jay Ungar.

BallouLettre

D’hier et d’aujourd’hui

La petite playlist de ces deux derniers jours : du beau, du bon, du connu et du plus rare –le disque de Joy Division, par exemple, est quasiment introuvable de nos jours, puisqu’il s’agit d’un bootleg live paru en vinyle en 1985 et ressorti très sporadiquement en CD, celui de Thiéfaine n’est pas son plus connu, une transition entre sa première période et des choses plus sombres à venir au tournant des années 80…-.

playlist10-11022015Cliquer sur l’image pour la voir en grand

Derrière le brouillard sonore…

Erich_KleiberIl s’en passait de bien belles, au Teatro Colon de Buenos Aires, en ce mois d’août 1940. On y donnait « Die Walküre » dans une distribution de rêve, avec un très grand chef, Erich KLEIBER, papa du célèbre Carlos dont je vous ai parlé ici, en exil en Argentine après avoir quitté l’Allemagne dès 1935, puis l’Europe en 1937. Là, il fit régulièrement venir quelques-uns des plus grands chanteurs européens pour des représentations prestigieuses, jusqu’à la fin de la guerre.

LawrenceIl fouette ce soir-là un orchestre très moyen pour en tirer le meilleur et livre une version d’un allant, d’un dramatisme et d’une énergie absolument prodigieux. Il est, en outre, entouré d’un casting excellent, avec notamment une Marjorie LAWRENCE de rêve, enflammée dès son entrée sur scène –très difficile à réussir : la voix est fortement sollicitée à froid– et qui va rester cette Walkyrie belle –assez loin des matrones que l’on avait coutume de voir alors-, jeune, avide de vivre, durant tout l’opéra. Une carrière trop courte que la sienne, abrégée par une vilaine maladie qui la laissera handicapée dès le milieu des années 40…

C’est magnifique, c’est livré avec flamme et passion et c’est malheureusement très mal restitué –mais au moins, le témoignage existe…-. Je ne résiste pas à vous en livrer deux très brefs extraits, qui s’enchaînent -le début de l’acte II-. Laissez-vous tenter, ça vaut vraiment le coup d’aller au-delà du brouillard sonore, réel, pour découvrir cela –même si ce n’est pas très confortable-.

Emotion esthétique…

Mathis

Dernièrement j’ai écouté cet opéra assez peu connu, créé dans des conditions difficiles en 1938, mais néanmoins très beau et intéressant à plus d’un titre.

C’est assez contrapuntique –une marque de ce compositeur-, bien écrit, les éclats maîtrisés alternent avec des moments de bel intimisme. L’oeuvre reste d’un abord relativement aisé cependant et s’écoute agréablement.

L’opéra raconte vaguement les interrogations du peintre Matthias Grünewald –et plus généralement de l’artiste– face au pouvoir politique, sur fond de luthérianisme naissant et de guerre des paysans dans l’Allemagne médiévale finissante –une période un peu méconnue en France mais fondamentale dans l’histoire de l’Allemagne-.

Pour Hindemith, compositeur allemand confronté à la montée du nazisme au moment de sa composition, ces questionnements étaient pleinement d’actualité -il s’exilera assez rapidement en Suisse manger du chocolat-.

-En extrait, ci-dessous, Le concert des anges, qui ouvre l'opéra-.

Matthias Grünewald est le peintre, dont on ne connaît quasiment rien en matière de biographie, qui a réalisé notamment le retable d’Issenheim, que l’on peut admirer au Musée Unterlinden, à Colmar. Le retable est impressionnant –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, la crucifixion est d’une expressivité crue qui me valut l’un de mes grands chocs esthétiques face à une oeuvre picturale, lorsque je le découvris vers 13 ou 14 ans. Il réalisa quatre autre crucifixions, qui évoluent progressivement vers un quasi-expressionisme. La puissance qui s’en dégage est absolument exceptionnelle, aucune photo ne peut cependant en rendre compte, le retable mesurant 3,50m sur 5,90m.

Grunewald_Issenheim

L’autre lettre à Élise !

Tout le monde connaît « La lettre à Élise » de Beethoven, gentille bagatelle pour piano.

Pour ma part, j’aime beaucoup l’autre lettre à Élise, de The Cure, qui, de surcroît est un véritable régal jouer à la basse –et encore plus sur avec des cordes en nylon à filet plat, même si ce n’est pas a priori prévu pour : c’est extrêmement agréable, et la ligne de basse est bien écrite et mélodieuse– !

Opération deuxième chance !

Il m’arrive régulièrement –pas trop souvent quand même : je préfère me faire plaisir avec des choses que je suis sûr d’aimer !– de tenter, pour certains CD dont j’avais gardé une impression mitigée, de tenter une session de rattrapage : c’était le cas aujourd’hui avec les disques suivants -cliquer sur l’image pour la voir en grand- :

SessionRattrapage0115

 On trouve donc : le Mahler par Bernstein « seconde manière », très prisé par de nombreux mélomanes, mais auquel je n’accroche guère, une vision sans doute engagée mais éminemment personnelle et qui manque à mon sens trop de simplicité pour laisser la musique s’exprimer; • les 5 dernières sonates de Beethoven par Pollini, un coffret qui avait défrayé la chronique lors de sa parution en 33 tours, mais qui, depuis, ne m’a jamais convaincu –des versions correctes, dans une prise de son très moyenne– : une de mes plus grandes déception eu égard à la réputation de l’objet; • The Cure : « Wild mood swing » contient un excellent titre : le tout premier, « Want », la suite manque cruellement d’inspiration. Leur seul disque que je n’écoute quasiment jamais… • Guns’n’Roses : « Greatest hits », normalement, la quintessence de ce groupe, si on en croit le titre : je ne sais pas ce que vaut le reste, mais si c’est encore moins bon, je ne saurais expliquer leur notoriété –un peu révolue quand même de nos jours-.

Retour en haut