J’ai fait un bond sur ma chaise ce matin, en écoutant une version de Messiah, de Handel –fort belle au demeurant, et magnifiquement enregistrée– pour tout petit ensemble –26 musiciens d’orchestre, 20 choristes et 4 solistes– : à la fin des deux grands choeurs terminant les deuxième et troisième parties, les timbales, accordées très haut me semble-t-il, occupent presque tout l’espace sonore, et cela donne le résultat que vous pouvez découvrir dans les deux petits extrait ci-dessous : un vrai concerto pour tam-tam !
Du coup, j’ai vérifié parmi une douzaine de versions alternatives, pour me rendre compte que je n’avais pas tout-à-fait bondi pour rien.
En effet, on ne retrouve dans aucune autre version ce drôle d’équilibre : ni dans les versions « traditionnelles » avec gros effectifs, où les timbales émergent à peine des cordes –Beecham, quant à lui, rajoute des crash de cymbales…-, ni dans les versions « HIP » plus récentes, où les timbales sont généralement accordées plus bas que dans ces deux extraits, et où les effectifs sont rarement aussi réduits.
En ce jour où je prends un an tout d’un coup, une petite playlist pour remonter ce temps, justement, est absolument nécessaire pour m’aider à supporter cet état d’être vieillissant !!!
Un album par décennie, donc, vient constituer cette playlist forcément hétéroclite, mais vraiment agréable, en définitive, par sa variété ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Et, en guise d’accompagnement musical, cette très belle chanson me semble vraiment bien adaptée !
Pour rester dans la tonalité de la notule précédente, et parce que très bientôt je verrai l’Angleterre juste en face, pendant les vacances, une petite playlist entamée dès l’aube, et consacrée à la musique anglaise pré-baroque et baroque.
Néanmoins, si ces musiciens s’illustrèrent dans la musique chorale, en bons Anglais qui se respectent, cette playlist n’est consacrée qu’à de la musique instrumentale, plus facile à écouter à volume sonore un peu réduit à une heure très matinale… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Ça commence avec Orlando Gibbons, dans des pièces de viole absolument recommandée pour entamer tranquillement n’importe quelle journée ! Gibbons, peu connu de nos jours, bénéficiant d’une exceptionnelle renommée de son vivant, et produisit notamment des pièces chorales d’une grande beauté. Il connut un regain d’intérêt, étonnamment, par le biais du pianiste Glenn Gould, dont il était le compositeur préféré et qui le considérait comme l’un des plus grands musiciens ayant jamais vécu, n’hésitant pas à la comparer à Beethoven et Webern.
La playlist se poursuit avec Henry Purcell, que les Anglais considèrent comme « le père de la musique anglaise ». Mort très jeune -à 35 ans comme Mozart-, sa réputation, dans son pays natal, lui survécut et traversa les siècles, faisant de lui, au moins jusqu’au début du 20ème siècle, le musicien anglais le plus célèbre, si l’on excepte Handel, qui était né allemand.
« Water Music » de Handel est une pièce de circonstance écrite pour égayer une promenade du roi George Ier sur la Tamise. L’oeuvre est archi-célèbre et c’est vraisemblablement, avec « Messiah », la plus connue du compositeur. Ses mélodies faciles et son style brillant –cf. extrait en fin de notule– en font une oeuvre très populaire, très souvent enregistrée depuis l’apparition du disque. Les Anglais en raffolent !
Enfin, William Boyce est à peine plus tardif, et composa notamment huit « symphonies » -arrangements de pièces diverses publiées auparavant- d’un abord aisé et d’une veine mélodique des plus agréables. Il partage avec Beethoven la particularité d’être atteint de surdité, ce qui mit, tardivement, un frein définitif à sa carrière.
Devoir électoral effectué ce matin, deux fois, dès l’ouverture des bureaux de vote, comme il y a quinze jours : il me reste désormais un long temps d’attente avant le dépouillement, puis la proclamation des résultats !
Sporadiquement, dans la journée, j’irai faire le tour de quelques bureaux de vote, puisque j’ai été désigné délégué de liste. Un drôle de chemin des écoliers à travers la ville !
Je profite donc de cette longue attente pour déguster cette toute nouvelle version du « Messiah » de Handel –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, qui ne viendra pas déparer une discothèque déjà bien achalandée en la matière, bien au contraire !
La prise de son est exceptionnelle de transparence et de clarté, le petit orchestre baroque s’avère d’une lisibilité sans sécheresse, mais aussi d’une beauté de timbres, d’une verve et d’une agilité tout-à-fait remarquables, chaleur et tensions sont permanentes. Solistes et choeurs, d’une belle expressivité, sont constamment à la hauteur, et même mieux ! – cf. extrait proposé ci-dessous-.
L’ensemble est réellement magnifique et du plus haut niveau, le ravissement est constant, pour l’une de mes oeuvres de chevet !
Aujourd’hui, suite de la série entamée précédemment –ici, là et encore là-, avec une invitation à la découvert de George-Frideric HANDEL –ainsi qu’il se désignait lui-même-, compositeur anglais, né allemand et grand voyageur à travers toute l’Europe ! Je vous l’avais déjà présenté un peu dans cette notule. Evidemment, le choix reste arbitraire et tributaire de mes goûts en la matière, et j’ai soigneusement évité de vous proposer un opéra du compositeur, assez difficile d’accès de nos jours. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Marc Vignal, dans son histoire de la musique, présente une bonne synthèse de son style et de son évolution musicale : « Usant de la langue de son temps comme Bach (…) Handel apparut comme un puissant organisateur, comme un merveilleux instrument de synthèse de l’art européen. L’Allemagne lui inculqua une certaine piété intérieure, jamais démentie. L’Italie développa ses dons de mélodiste […] son sensualisme pour les couleurs et les sonorités. De la France il écouta les leçons de clarté, d’élégance, d’équilibre. L’Angleterre, enfin, lui enseigna la poésie des virginalistes, la spontanéité de Purcell, ses ambiguïtés modales et ses audaces rythmiques. »
Seize mois plus tard, le même petit jeu statistique propose désormais un classement quelque peu différent, mais qui ne devrait pas étonner outre mesure les plus fidèles lecteurs de ce blog : non seulement Bach quitte ce quinté de tête, mais, de plus, Mozart est renversé du podium, et remplacé par Sibelius. Ce dernier, avec Richard Strauss, est celui qui a connu le plus fort taux de progression depuis 18 mois dans ce Top10 : respectivement 74% et 34%… –Cliquer sur l’image pour la voir ne plus grand-.
Comme l’an dernier, ce palmarès ne tient pas totalement compte de l’état exact des nombreux disques « anthologiques » consacrés à des interprètes, sans quoi, vraisemblablement, Schubert, Schumann, Ravel et Liszt intègreraient la liste.
Rendez-vous fin 2017 pour un nouveau classement ! Des pronostics ? En attendant, un hommage au vainqueur s’impose !
Des trois grands musiciens de l’ère baroque –avec Bach et Vivaldi– passés à la postérité auprès du « grand public », Handel –ou Händel, ou Haendel, c’est selon… Lui même signait Handel après son installation en Angleterre– est le seul qui ne vécut jamais d’éclipse après son décès : si ses opéras ont largement bénéficié de la redécouverte baroque après la seconde guerre mondiale, ses oratorios, ses célèbres Water Music ou Royal firewroks Music, ou encore ses magnifiques concerti grossi restèrent toujours très en vogue, quand Vivaldi et Bach avait sombré dans un oubli long d’un siècle, voire plus pour le second.
Handel, quant à lui, fut joué de tout temps, parfois par des orchestres pléthoriques –on parle de plus de 1 000 choristes pour une interprétation de Messiah au début du vingtième siècle– et sans doute totalement « hors style ». Sa musique, si elle n’y a rien gagné, a cependant largement survécu à ces « maltraitances ».
Les plus grands compositeurs l’admiraient : • pour Haydn, « Handel est notre maître à tous »; • pour Liszt, « Handel est grand comme le monde ». • Mais son plus ardent admirateur fut Beethoven : « Handel, voilà la Vérité ! » ou encore « Handel est le plus grand, le plus solide compositeur : de lui, je puis encore apprendre » ou, pour finir cette rubrique élogieuse : « Je voudrais m’agenouiller sur sa tombe ».
Le style épique de cette musique pleine de vitalité, simple sans être simpliste, explique sans doute cette grande notoriété auprès du grand sourd, lui-même souvent inspiré par le genre « héroïque ». Mais, plus généralement, Handel apparaît assez universel par la synthèse réussie des différents courants de son temps -allemands, italiens, français et anglais- qui traversent sa musique.
C’est donc une playlist pleine de cette vigueur joyeuse qui va me permettre d’entamer le week-end ! -Cliquer sur, l’image pour la voir en plus grand-.
Et, pour que vous en profitiez un peu, vous pouvez écouter le petit extrait ci-dessous.
La règle du jeu est toute simple : je lance iTunes, je clique au hasard sur un album en fermant les yeux et je l’écoute.
–Cliquer sur l’image pour en avoir un aperçu en plus grand, mais en petite résolution et volontairement floutée : c’est normal, et on découvre donc la devinette du jour ! Le premier qui arrive à en reconstituer une ligne (Compositeur et/ou groupe/artiste et titre de l’oeuvre ou de l’album) gagne une surprise ! C’est plus facile que ça en a l’air…– !
Bref, ça donne cette drôle de playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, pas désagréable du tout, au demeurant, avec :
• le Messie de Handel le plus léger et transparent de toute ma discothèque, qui en compte quelques versions –et peut-être de toute la discographie ? Cliquer sur l’extrait ci-dessous pour vous en faire une idée-.
Il résulte également de cette stratégie aveugle :
• une « Symphonie Fantastique » de Berlioz dans une version ancienne que je n’avais plus écoutée depuis des lustres, qui bénéficie d’une vraie côte auprès des spécialistes, que j’ai toujours eu du mal à m’expliquer, personnellement;
• un vrai beau disque de vrai blues ou un groupe légendaire accompagne une légende du genre;
• et, pour débuter cette playlist, du quasi-rap alla francese !
Il pleuviote –pluviote, pleuvote !?!– et une partie des rues alentours est bloquée pour la matinée, en raison d’une course à pieds à travers la ville ! Ce qui ne pousse pas à sortir… Hier déjà, mon projet de sortie a été avorté… De plus, les motards bloquaient la ville, occasionnant quelques gros bouchons !
Pour affronter ces éléments contraires, une playlist hétéroclite fera parfaitement l’affaire : on y trouve notamment la version originale du concerto pour violon de Sibelius –c’est grosso modo semblable à la version finale, le compositeur ayant simplement procédé tardivement à quelques coupures plutôt bienvenues-, qui reste l’un des plus beaux du répertoire à mes oreilles.
Edit tardif :drôle de nouvelle lue ce matin ! J’en connais un qui a intérêt à se chauffer la voix et à rester sobre, sinon, il va à la catastrophe… Quoi qu’il en soit, et m^me dans ces conditions, je ne suis pas sûr que ça fonctionne !
Après deux jours de répit et d’occupations variées –transport de nains vers diverses activités de vacances sous le soleil, par exemple…-, je me suis concotcé une petite playlist baroque, ou presque –il y a un intrus, assez facile à identifier, dans cette liste !-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Le problème –selon moi– de la quasi-totalité de la musique baroque, c’est qu’elle n’est pas faite pour le disque, ou alors, hors certaines oeuvres, plutôt destinée au 45T. En effet, les concerti grossi de Corelli, par exemple, sont tout-à-fait admirables individuellement –et, comme Les Quatre Saisons de Vivaldi, l’oeuvre supporte assez bien de nombreuses approches interprétatives-, mais leur écoute dans la continuité –2 pleins CD– s’évère assez vite assommante…
C’est pareil pour la quasi-totalité du répertoire de l’époque, au moins à mes oreilles ! Qui, par exemple, est capable d’entendre les 4 CD de la « Tafelmusik » de Telemann à la suite, alors même que l’ensemble est vraiment excellent replongé dans son contexte initial.
Pour la surprise, un petit extrait du disque intrus : c’est enregistré aussi tôt qu’en 1951, par le Philharmonique de Berlin, qui était encore l’orchestre de Furtwängler, et c’est étonnamment en style selon les standards de l’époque !