Playlist venue de l’est

Evidemment, de nos jours, le rideau de fer est oublié et l’on ne se souvient plus qu’au sortir de la seconde guerre mondiale, nombreux furent les artistes qui durent faire le choix d’émigrer vers l’ouest ou de demeurer à l’est, où se construisait l’autre Europe, derrière ce qui apparaîtrait rapidement comme un rideau de fer.

Kurt Sanderling, immense chef d’orchestre, fit quant à lui le choix curieux de rester à l’est où il s’était réfugié durant la guerre. Assistant de Mravinsky à Leningrad, il occupa ensuite le poste de chef de l’orchestre symphonique de Berlin, créé en 1952 à Berlin-est, et qui n’atteignit jamais au prestige de son concurrent, les Berliner Philhamoniker, avant de fuir sa longue carrière –il est mort à 99 ans et s’est retiré à 90– à Stuttgart après la chute du mur et la réunification allemande. A partir de la fin des années 1970, il dirigea également le Philharmonia Orchestra, à Londres, qui lui proposa d’ailleurs d’enregistrer toutes symphonies de Beethoven –première intégrale en numérique de l’histoire du disque-.

La playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– met en évidence ses qualités : dans un répertoire archi-connu, Kurt Sanderling propose des interprétations généralement puissamment architecturées, sur des tempi le plus souvent lents, et mettant en valeur tous les pupitres des très bons orchestres dont il dispose. On a souvent fait le parallèle avec Otto Klemperer –et les deux chefs présentaient le même physique austère-, ce qui n’est que partiellement exact à mes oreilles : il met beaucoup plus de couleurs dans les interprétations qu’il nous livre. 

Playlist nocturne « 3 x 2 »

Evidemment, après avoir dernièrement intitulé une playlist 32 x 32, la présente playlist fera « petit joueur » ! Elle est consacrée à trois « deuxièmes symphonies », dont deux que je n’écoute quasiment jamais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour commencer, j’ai presque redécouvert le deuxième symphonie de Beethoven, sans doute la plus généralement mal-aimée de son corpus, et qui fut tout aussi mal accueilli lors de sa création, tant à Leipzig –« […] un monstre mal dégrossi, un dragon transpercé et qui se débat indomptable et ne veut pas mourir, et même perdant son sang dans le finale, rageant, frappe en vain autour de soi de sa queue agitée ». – qu’en France –« […] après avoir pénétré l’âme d’une douce mélancolie, il la déchire aussitôt par un amas d’accords barbares. Il me semble voir renfermer ensemble des colombes et des crocodiles ». – ; la légende affirme que Berlioz s’enfuit, épouvanté, à l’audition de certains fragments de la symphonie !
Evidemment, à nos oreilles habituées à bien plus de dissonances, cette symphonie ne produit plus le même effet, mais cette écoute nocturne et attentive m’a permis de l’apprécier –et d’en apprécier cette version– bien plus que d’habitude !

La deuxième symphonie de Bruckner jouissait à peu près d’un même délaissement de ma part, et je la connais nettement moins bien que les 4, 5, 7, 8 et 9. Ici, dans sa version originale de 1872, avec ses pauses et ses ruptures, un chef de second rang, Georg Tintner, quasi-inconnu en Europe au moment de la parution de de disque –et qui bénéficie désormais d’une aura quasi-mythique dans les pays anglo-saxons-, à la tête d’un orchestre de troisième zone –et cependant excellent– en donne une interprétation de premier ordre, dans une prise de son très convenable. L’intégrale très complète des symphonies est disponible à prix raisonnable et s’avère d’un très bon niveau d’ensemble.

Enfin, j’écoute désormais moins souvent la deuxième symphonie de Sibelius, qui fut la toute première oeuvre que je découvris du compositeur finlandais, à la fin des années 80. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… Mais son finale hymnique est toujours aussi emballant, et c’est une très grande versions que j’ai mis entre mes oreilles dans cette playlist !

Playlist vieux crins-crins !

Après une assez longue période de disette, pour cause de « pas le temps », je révise aujourd’hui quelques grands concertos pour violon du répertoire, dont certains sont immensément populaires –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– dans des versions un peu anciennes –globalement : fin des années 50 – début des années 60-, mais dans d’excellentes conditions techniques : les prises de son d’origine sont soignées, le remastering est excellent –et le prix de l’objet tout petit lorsque je l’avais acheté il y a plusieurs années…-.

Jasha Heifetz, surnommé l’empereur des violonistes, ou le pape des violonistes selon le cas, fut incontestablement le plus exceptionnel maître de son instrument au vingtième siècle.
Enfant prodige de l’instrument –cliquer sur l’image de droite pour la voir en plus grand-, très tôt « starifié » en Europe puis, surtout, aux États-Unis où il émigra, doté d’une technique fabuleuse et d’une sonorité immédiatement identifiable, il livre dans ces concertos des versions invariablement virtuoses –ce qui n’est pas un contre-sens si l’on y réfléchit : les concertos sont généralement écrits pour faire briller un soliste…-, rapides, profondément asentimentales –l’homme était réputé ne jamais sourire…- et pourtant totalement incarnées, assez loin de la guimauve que peuvent y mettre certains.

Tous ces enregistrements le placent très près du micro, les accompagnements orchestraux, de qualité variables –la star, ici,, malgré le renom de certains chefs qui l’accompagnent, c’est le violoniste, qui impose sa vision des oeuvres ! -, étant le plus souvent placés au second plan.

Une fort belle anthologie, très variée et très bien rééditée !

Playlist « Aurores boréales »

Levé avant l’aube malgré –ou à cause ?! du décalage horaire-, j’écoute tranquillement cette playlist consacrée à un chef qui s’est énormément et constamment préoccupé d’enregistrer des oeuvres de musiciens issus « du Grand Nord », du fait, notamment qu’il est estonien, et donc investi d’une mission pour populariser la musique issue des états baltes et scandinaves ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Avec l’excellent orchestre symphonique de Götenborg –Gothenburg en suédois-, dont il fut titulaire pendant plus de 20 ans –de 1982 à 2004-, Neeme Järvi, désormais âgé de 83 ans mais toujours actif, a enregistré tout au long de sa carrière, d’innombrables disques consacrés à des musiciens alors peu connus –hors Sibelius, Grieg et, dans une moindre mesure le Danois Carl Nielsen– en proposant des pièces d’ampleur modeste –sur l’album « Aurore », on l’on trouve des piécettes d’Alfvén de Larsson ou encore de Järnevelt– mais également des oeuvres plus ambitieuses, comme, dans cette playlist, les symphonies ou la Fantaisie « Excelsior ! » de Stenhammar.
Tout n’est évidemment pas exceptionnel dans certaines pièces de circonstance, mais rien n’y est indigent non plus, et le premier album présenté s’écoute avec beaucoup de plaisir.

La musique de scène de « Peer Gynt », de Grieg, est livrée ici dans une version plus longue –mais non intégrale– que les traditionnelles suites pour orchestre que l’on entend habituellement, avec chanteurs et choeurs.

Les symphonies de Nielsen trouvent ici une excellente interprétation, puissante mais sans emphase, et dans une très bonne prise de son. Je n’ai pas de point de comparaison pour le disque consacré à Stenhammar, mais j’ai beaucoup apprécié sa deuxième symphonie –la seule du compositeur à faire partie de son catalogue officiellement publié : il renia la première et l’in ne possède que des fragments d’une troisième, inachevé-, fortement influencée par Sibelius.

Une bien belle matinée !

Playlist lumineuse

Il me reste encore un peu de temps pour profiter de quelques écoutes nourrissantes avant une reprise vraisemblablement inscrite sous les mêmes auspices que l’année dernière, crise sanitaire oblige : on n’est pas prêts de tomber les masques, malheureusement ! –Cliquer sur l’image pour a voir en plus grand-.

• La version du « Don Giovanni » de Mozart est un enregistrement public bénéficiant d’une assez bonne qualité sonore et d’une excellente interprétation, très contrastée : les passages les plus lents sont très lents, les passages les plus rapides sont très vifs, les récitatifs sont vivants et les chanteurs principaux sont tous excellents –les voix de Don Giovanni, Leporello et du Commandeur sont bien différenciées, ce qui n’est pas toujours le cas– et l’on tient là, en effet, face à un « drame joyeux », ainsi que l’indique le livret. Je n’y reviendrai pas tous les jours, n’appréciant pas outre mesure cet opéra –mode provocation on : j’ai autre chose à faire que d’écouter du Mozart. Mode provocation off-, mais, de temps à autre, c’est tout-à-fait plaisant, et cela me rappelle mes études d’histoire de la musique, durant lesquelles nous avons décortiqué cet opus de manière très approfondie –à mon grand désespoir : à l’époque, j’aimais encore moins Mozart que maintenant ! -.

• Les symphonies de Sibeliuscompositeur totalement et injustement ignoré durant ces mêmes études, mais alors (fin des années 80), Sibelius n’avait pas si bonne presse en France-, ici écoutées nuitamment, font partie de la seconde intégrale enregistrée par le chef finlandais Osmo Vänskä, avec l’orchestre symphonique du Minnesota dont il est titulaire depuis près de vingt ans. Sa première intégrale, avec l’orchestre finlandais de Lahti, avait été très remarquée et unanimement saluée, la seconde ne me semble pas moins réussie, malgré un accueil un peu moins chaleureux que la première par la presse spécialisée. Les contrastes de tempo et de dynamique sont un peu plus exacerbés, et la prise son s’avère exceptionnelle –comme toujours chez cet éditeur-. Mention particulière pour la lumineuse sixième symphonie –d’où le titre de cette notule-, tout-à-fait remarquable. –cf. extrait ci-dessous-.

Bon, il est temps pour moi de me consacrer à ma petite heure quotidienne de gammes chromatiques et d’enchaînements d’accords…

Playlist pour temps de disette

Mes oreilles ont été remarquablement peu nourries ces derniers jours, où aucune note de musique n’est venue s’y glisser : c’était à peu près prévu –fastidieux déplacements et journées à rallonge et très chargées-, mais pas forcément à ce point-là !
Du coup, je profite du week-end pour écluser un peu la pile des CD restés en attente : parmi cette pile, un beau coffret anthologie consacré à des interprétations «légendaires» de diverses oeuvres de Jean Sibelius, dont je commence à peine l’écoute –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le coffret, assez joliment présenté, compte 11 CD, disposant chacun d’une pochette cartonnée proposant un identique visuel et non pas, malheureusement, les antiques pochettes d’origine, ainsi qu’un livret –en Anglais– de très bon niveau informatif. Les prises de son, pour ce que j’en ai entendu, semblent avoir été revivifiées par un travail de production et de remastérisation très soigné.
• Le quatuor « Voces Intimae » est le deuxième enregistrement –en 1950– de cette merveilleuse oeuvre, c’est une belle version, mais le niveau d’ensemble des formations de musique de chambre s’est considérablement élevé depuis cette date et on trouve désormais des versions d’un bien meilleur fini d’ensemble.
• La cinquième symphonie est sans doute celle qui compte la discographie la plus riche parmi les sept du compositeur et reste d’un accès assez facile, même pour un mélomane néophyte. La version écoutée aujourd’hui –le coffret en propose deux autres– est l’une des toute premières enregistrée –juin 1952– à une époque où le compositeur, très en vogue et jouissant d’une considération formidable Outre-Rhin, Outre-Manche et outre-Atlantique, était encore très peu connu en France, voire particulièrement honni puisque considéré par le chef d’orchestre René Leibowitz, dans un pamphlet publié en 1955 et resté célèbre, comme « le plus mauvais compositeur du monde ». Je ne résiste pas à vous en livrer ces extraits !

« Le mélomane ou musicien éduqué en France ne sait pas grand-chose de Sibelius. Il se peut que l’on connaisse son nom, que l’on sache qu’il est Finlandais en même temps que l’auteur de la ‘Valse triste’ et il se peut même que l’on ait entendu cet inoffensif échantillon de la musique de salon. Mais si l’on suit l’activité musicale anglaise ou américaine, l’on s’aperçoit que le nom de Sibelius, à peine prononcé chez nous, se présente à peu près aussi souvent que les marques célèbres d’automobiles, de cigarettes ou de pâte dentifrice. Les critiques se surpassent en dithyrambes. Toscanini affirme qu’il s’agit du ’plus grand symphoniste depuis Beethoven’ et il existe même une ’Société Sibelius’ qui s’est imposé le but d’enregistrer et de propager ses oeuvres. La stupéfaction et la curiosité s’emparent de vous …
On consulte une partition, choisie parmi les oeuvres les plus importantes (par exemple la Cinquième Symphonie). La stupéfaction croît, la curiosité diminue: la partition offre un image où s’étalent une pauvreté et une misère à peine concevables. Mais les admirateurs de Sibelius de vous rassurer : ’Attendez l’audition, vous verrez…’ Hélas, l’ouïe ne dément pas ce que la vue avait perçu.
Cela se présente à peu près comme suit : quelques vague figures sonores sans consistance, banales et vulgaires assument le rôle des ‘thèmes’. Leur allure est maladroite, leur harmonie incorrecte, pauvre et schématique. Soudain leur cours se trouve interrompu, sans que l’auteur ait songé à en tirer les quelques conséquences dont – malgré tout – ils étaient capables. Puis voici que ces thèmes réapparaissent, sans rime ni raison, sans liens avec ce qui précède et ce qui suit ; triturés, tordus, plus maladroits et plus pénibles encore que lors de leur première apparition.
– L’indigence rhythmique et mélodique : mais ce sont des qualités de symphoniste de Sibelius, qui, tel Beethoven, réussit à tirer le maximum des éléments les plus ’simples’, etc… C’est alors que l’angoisse vous saisit et l’on fait part de ses doutes aux ’admirateurs’. Comme de juste, c’est vous qui n’avez pas compris.
– L’harmonie qui vous paraît fausse : mais c’est cela précisément qui constitue l’originalité de Sibelius.
– Le manque de développements : mais c’est justement sa force, c’est ce qui le situe ’au-dessus des écoles’. On a du mal à croire aux vertus du travail symphonique de celui qui ne paraît pas capable de construire une période; on n’est pas très convaincu par ce ’vol plané’, au-dessus des écoles, de quelqu’un qui à l’école a dû être un cancre… ».

Je raffole de cette mauvaise musique : Sibelius est le troisième musicien le mieux représenté dans ma discothèque, après Beethoven et Wagner !

Playlist « London Proms »

Etonnant coffret que celui que j’écoute depuis hier et ce matin ! L’objet est assez copieux, renfermant 18 petites galettes argentées ainsi qu’un petit livret très informatif et bien écrit, et propose une très large palette d’oeuvres, dont beaucoup de nouveautés pour moi, sous la baguette du chef anglais Malcolm Sargent (Sir), réputé en son temps pour être le meilleur chef d’oeuvres chorales, de l’aveu même de ses plus illustres collègues.

Les œuvres chorales, justement, c’est ce qu’il y a peut-être de moins passionnant ici –et le son, assez ancien, n’aide pas forcément…– : un Messie de Handel si lent au début que j’ai failli abandonner après quelques minutes –ça s’arrange par la suite, mais c’est très daté– et un Elijah de Mendelssohn à peine mieux –même si certains passages choraux sont en effet très beaux-. « Dream Of Gerontius » d’Elgar est nettement meilleur, et j’ai découvert plein d’oeuvres chorales ou symphoniques de musiciens anglais que je ne connaissais pas du tout et qui sont très agréables aux oreilles : Walton, Delius, Warlock, Parry, Coleridge-Taylor, German…

Curieusement, c’est là où je ne l’attendais pas que je l’ai le plus apprécié : de fort belles « Enigma » d’Elgar –very British indeed, et peut-être même le plus beau final de cette oeuvre-, de non moins belles « Planètes » de Holst et du très bon Sibelius, dont il fut l’un des premiers défenseurs à une époque où le musicien était encore assez peu joué.

Malcolm Sargent, chef paraît-il assez antipathique et qui se brouillait régulièrement avec les musiciens d’orchestre alors que les choristes l’adoraient, disposait, si l’on en croit les témoignages de l’époque, d’une remarquable technique de direction. Il fut également un accompagnateur très apprécié des plus grands solistes et certains enregistrements de ses concertos restent de nos jours d’une remarquable tenue. Sargent et ne signa jamais de contrat d’exclusivité avec aucune firme de disques, ce qui rend sa discographie assez complexe. 

Malcolm Sargent fut, surtout, à partir de 1947, chef titulaire des « Proms » londoniennes durant toute la fin de sa carrière, les dirigeant pas moins de 514 fois –vous avez bien lu ! -, même très affaibli et malade : la légende raconte qu’il se releva même quasiment de son lit de mort pour les diriger une dernière fois…. Les Prommers le vénéraient.

Inégal, donc, mais riche en découvertes et parfois agréablement surprenant !

Playlist « Vieilles -et assez vieilles- choses »

Après une assez longue période d’oreilles en jachère, l’arrivée d’une météo quasi-printanière –près de 30°C d’amplitude de température en quelques jours…– me conduit vers une playlist constituée essentiellement de « vieilles » choses, la plus récente remontant à quarante ans –mais c’est déjà une enregistrement numérique-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La quatrième symphonie « Inextinguible » de Carl Nielsen, achevée en 1916, est la seule que Karajan enregistra de ce compositeur danois, qui en a composé six, dont toutes portent un nom à coucher dehors ! Le corpus intégral de ses symphonies est assez intéressant, mais pas toujours édifiant, et cette musique venue du nord est assez éloignée de celle de son contemporain Sibelius. J’aime assez cette version, qui subit chez Karajan une « brucknérisation » qui lui sied assez bien, même si l’on peut sans doute y entendre un certain contre-sens. –cf. extrait-.

• Le deuxième album, en revanche, n’appelle aucune réserve : c’est l’un des très grands disques consacrés à Sibelius, avec, notamment , une remarquable interprétation de « Tapiola », dernière oeuvre majeure du Finlandais. L’album est assez ancien –des enregistrements qui s’étalent de 1954 à 1957, dans une mono d’excellente qualité– mais ne souffre aucunement de son âge et reste d’une écoute extrêmement plaisante de nos jours, quand bien même l’interprétation des oeuvres du compositeur a beaucoup évolué depuis.

• Les deux autres albums restent plus anecdotiques : le tout jeune chef américain Lorin Maazel, alors étoile montante de la baguette, est assez vif et un peu brutal dans Schubert, et le vieux Hermann Scherchen se révèle d’une lourdeur assez épouvantable dans les symphonies dites « Londoniennes » de Haydn –qui, déjà, ne constituent pas, à la base, ma musique de prédilection– et l’orchestre n’est pas toujours très bon. Le label Westminster –aujourd’hui réédité par Deutsche Grammophon– était réputé pour des prises de son exceptionnelle : ce n’est pas vraiment le cas ici…

Playlist de feu et de glace

La météo actuelle et son cortège de neige et de froid se prête fort bien à cette playlist, faite de feu et de glace ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le feu, on le retrouvera dans cette magnifique interprétation des « Concertos Brandebourgeois » de Bach, enregistré –très bien ! – en 2006 à l’occasion des 60 ans du chef anglais Trevor Pinnnock. Ce dernier les avait déjà enregistrés avec son orchestre « The English Concert » au début des années 80, dans une version qui fit alors « référence » par sa fraîcheur et son dynamisme. Cette seconde version est tout aussi soignée –de très beaux timbres– et splendide !

La glace, ce sont les quatre dernières symphonies et Tapiola, dans des versions que je n’avais plus écoutées depuis assez longtemps. Entre Sibelius et Karajan, ce fut une longue histoire d’amour ! J’avais oublié à quel point le Philharmonique de Berlin possédait une texture aussi riche et des timbres aussi beaux –sans faire injure aux chefs qui ont succédé à l’Autrichien, ils n’ont jamais retrouvé ces caractéristiques-là– : c’est somptueux ! Ici encore, des versions magnifiques pour des symphonies que j’apprécie énormément !

Playlist « Grands espaces enneigés »

« De tous les chefs qui ont interprété mes symphonies, Karajan est le meilleur et le seul à les avoir si profondément comprises » : ainsi s’exprimait en substance Jean Sibelius au durant les années 50, lorsque parurent les premiers LP enregistrés par le chef autrichien avec le Philharmonia Orchestra. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je n’étais pas revenu de manière attentive vers ces enregistrements depuis assez longtemps, mais ils sont effectivement tout-à-fait remarquables –la gestion des transitions, si essentielle chez Sibelius, est réellement magnifique-, et très différents –plus clairs et moins denses– de ceux que le chef enregistra plus tard avec « son » orchestre berlinois.

L’une des plus belles playlists de cette année qui s’achève, vraiment !

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