Playlist « Grand seigneur romantique »

Faite de frasques amoureuses et de repentir religieux, marquée par des engagements sociaux et patriotiques d’une grande générosité, la vie mouvementée de Franz Liszt est archétypique de l’image que l’on pourrait se faire du musicien romantique.
Sa biographie dans l’excellent « La vie de Liszt est un roman », du grand dramaturge hongrois Zsolt Harsányi, d’une lecture agréable, permet de découvrir un musicien éminemment sympathique, qui fut aussi le plus grand pianiste de son temps et un compositeur inventif –c’est lui qui « inventa » notamment le poème symphonique– et talentueux, voire génial à l’occasion.
Compositeur prolifique, Les oeuvres de Liszt oeuvres ont parfois été éclipsées par ses talents de virtuose et d’interprète, statut pour lequel il était reconnu dans toute l’Europe. Nombre de ses compositions les plus célèbres restèrent longtemps ignorées, par le simple fait qu’il fut, pendant longtemps, le seul à pouvoir les interpréter : c’est le cas, notamment, de ses études ou de pièces les plus brillantes pour le piano –leur écoute est parfois épuisante tant il y a de notes…-. Avec le temps, il s’assagit et ses réalisations les plus marquantes sont d’une grande beauté et, parfois, d’une belle intériorité. Par ailleurs, Liszt, dans ses oeuvres orchestrales, intégra de nombreux éléments empruntés au folklore hongrois.

Parmi mes oeuvres préférées du compositeur figurent celles de la playlist du jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Mazeppa – Fantaisie hongroise – Rhapsodies hongroises n°4 & 5
Shura Cherkassky, piano – Orch. philharmonique de Berlin, Herbert von Karajan – 1961 *****

A l’instar de Tchaïkovsky, Liszt fait partie des compositeurs qui ont toujours réussi à Herbert von Karajan. Le chef autrichien enregistra finalement assez peu de pièces orchestrales du compositeur, mais ce disque, le troisième qu’il mit en boîte pour la firme Deutsche Grammophon, en 1961, est absolument somptueux, notamment pour Mazeppa, épique dans cette version, et pour une Fantaisie hongroise remarquable de puissance, de couleurs et d’engagement à l’orchestre, mais aussi de virtuosité enflammée de la part de Sura Cherkassy, formidable pianiste souvent un peu fantasque, ici pleinement dans son répertoire ! Un très grand disque, bénéficiant d’une superbe prise de son de surcroît !

• Sonate en si mineur
Emil Gilels, piano – 1970 *****

Cette sonate, oeuvre de la maturité du compositeur dédicacée à Robert Schumann, est la seule que Liszt composa, lui qui écrivit énormément pour son instrument de prédilection, et à toutes les époques de son abondante production. C’est l’une des très grandes sonates pour le piano composées après celles de Beethoven, et l’une des plus populaires finalement, bien quelle ne soit pas si facile d’accès : d’une durée d’une trentaine de minutes, elle est d’une grande difficulté pour l’interprète et ne comporte aucun programme explicite, même si certains ont voulu en donner des explications littéraires, à l’instar de ses poèmes symphoniques. La légende dit que Brahms s’endormit à son audition et que Clara Schumann détestait l’oeuvre, n’y pouvant que des bruits incohérents. Nonobstant cette appréciation, cette sonate est devenue l’une des oeuvres les plus enregistrées de Liszt. La version du jour est proprement magistrale !

• Concertos pour piano n°1 & 2
Samson François, piano – Philharmonia Orchestra, Constantin Silvestri – 1961 ***

Cet album fait partie de l’un des cinq tout premiers disques qui amorcèrent ma discothèque enfantine ! Je pense qu’avant mes dix ans, le disque devait tomber en rondelles, tant j’ai écouté le second concerto pour piano, en un seul mouvement découpé en six parties, qui état l’une de mes oeuvres favorites à cette époque ! Le premier concerto est nettement plus virtuose et de forme plus conventionnelle, et, avec le temps, j’ai appris à l’apprécier presqu’autant que le second. La réécoute de cette version me laisse un peu sur ma faim désormais : j’en connais de bien plus abouties que celle-ci désormais.

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Playlist «Cinétique et contrepoint»

Belle –et exigeante– playlist composée d’oeuvres pour piano finalement pas si fréquentes que cela, aujourd’hui ! Et deux compositeurs contemporains l’un de l’autre en trois albums, dont l’un a le bon goût de proposer les deux ! Si le piano de Paul Hindemith est assez marqué pr l’utilisation d’un contrepoint savant –ses Ludus Tonalis sont édifiants à cet égard-, le piano de Serge Prokofiev met souvent en avant une motorique implacable. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc dans cette playlist :

• Hindemith – Les sonates pour piano – Glenn Gould – 1966/1973 ****

Glenn Gould adorait les pièces contrapuntiques et ces sonates parfois assez arides et rarement enregistrées lui offrent l’occasion de s’en donner à coeur joie ! Ces trois sonates ont été composées en 1936, à un moment où Hindemith, désigné par es nazis comme « artiste dégénéré », commençait à songer à l’exil.

• Hindemith – Ludus Tonalis ; Prokofiev – Visions fugitives, intégrale – Olli Mustonen – 1996 *****

Un très grand disque de piano, fort bien enregistré. Les Ludus Tonalis –Études, ou exercices contrapuntiques, tonaux et techniques pour le piano : c’est ainsi que ces 25 pièces sont définies par leur compositeur– sont formidablement maîtrisés. L’oeuvre, écrite en 1942, est composée d’un prélude et de 12 fugues entre lesquelles s’intercalent 12 interludes et les Visions Fugitives sont des miniatures remarquables, même si les propositions d’Emil Gilels dans ce répertoire sont à mes oreilles encore plus merveilleuses.

• Prokofiev – Sonate pour piano n°8Visions fugitives, extraits – Emil Gilels – 1974 *****

Emil Gilels fut le créateur de cette sonate virtuose et exigeante en 1944. Par ailleurs, tout au long de sa carrière, il joua très souvent de manière admirable des extraits des Visions Fugitives en bis lors de ses concerts. Ces courtes pièces sans titre ont été inspirées par les poésies de Constantin Balmont.

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Playlist « Cette année-là » – 2019

Beethoven – Sonates pour piano n°22 & 24 • Rachmaninov – Sonate pour piano n°2 – Ivo Pogorelich
The Cure – Curaetion 25TH Anniversary
John Mayall – Nobody Told Me
Holst – The Planets • Elgar – Enigma Variations – OP Bergen, Andrew Litton
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Devinette « Easter Egg de Noël »

Les « Easter Eggs » sont des « petits programmes dans le programme », cachés et accessibles, généralement, par le biais d’une combinaison de touches, réalisés avec plus ou moins de facéties par les développeurs d’une application. Je vous en avais déjà parlé un peu il y a quelques temps, avec quelques exemples notables, ici. Par extension, ce sont aussi des clins d’oeil insérés au sein d’une oeuvre artistique.
Ainsi, dans l’ arietta la sonate pour piano n°32 de Beethoven –le fameux opus 111– se cache un thème très populaire qu’il utilisa dans une autre oeuvre très célèbre –et même, antérieurement, dans une autre beaucoup moins populaire-. Les esquisses que l’on connaît de ce thème, très simple au demeurant, montre qu’il y travailla tout au long de sa vie créatrice.
La devinette du jour consiste à identifier ce thème dans l’extrait ci-dessous. Selon les versions de l’oeuvre, dont vous savez qu’elle me tient particulièrement à coeur –c’est à lire ici-, il est plus ou moins mis en valeur, mais dans l’extrait proposé, on l’entend très bien avec un peu d’attention : pour vous simplifier la tâche, je n’ai mis qu’un court extrait de l’arietta.

A vos claviers, ce n’est pas si difficile : vous pouvez soit donner le nom de l’oeuvre célèbre qui a popularisé ce thème, soit donné le minutage où vous l’avez repéré !

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Playlist « Beethoven 4^4 »

Comme son nom l’indique, la playlist de ce jour est composée de quatre « quatrième oeuvre » de Beethoven, chacune d’un genre différent. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On y trouve donc, dans l’ordre :
la quatrième sonate pour piano1796-, intitulée par son auteur « Grand sonate pour piano » et publiée isolée -elle ne fait pas partie d’une série comme toutes ses sonates de jeunesse-, qui est également l’une de ses plus longues sonates –elle dure environ une demi-heure– et son mouvement lent est d’une ampleur et d’une profondeur inaccoutumées pour l’époque.

la quatrième symphonie1806– dans une version aussi rare qu’excellente enregistrée en 1977 durant la tournée japonaise de l’orchestre philharmonique de Berlin avec son chef, Herbert Von Karajan, peu de temps après la publication de sa troisième intégrale des symphonies de Beethoven. Par rapport aux disques parus à cette époque, l’orchestre est aussi beau, virtuose et puissant mais la prédominance des cordes est moins marquée ;

la quatrième sonate pour violon et piano1801-, dans une version qui fut largement saluée par la critique au moment de sa parution, mais qui semble avoir vu sa réputation décliner depuis : la faute peut-être à une prise de son loin d’être idéale dans ses équilibres ? Pour ce qui me concerne, et du fait d’une fréquentation assez lointaine de cette sonate, cette version me convient tout-à-fait ;

enfin, le quatrième concerto pour piano1806– : il s’agit là de la plus belle version du plus beau de tous les concertos pour piano –à mes oreilles bien sûr…– dans un disque de rêve !

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Playlist « Fouilles archéologiques »

En attendant la nomination d’un nouveau gouvernement –comme je suis devenu un presqu’oisif 😈 , cette nomination prend beaucoup moins d’importance désormais…-, j’explore, ce matin, tel un archéologue, les tréfonds de ma discothèque, avec quelques-uns de mes plus vieux CD : de véritables 40 ans d’âge, encore en très bon état de marche, et du tout-venant basique pour un mélomane presque naissant. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il va de soi que ces albums ne déparent absolument pas ma discothèque, même si je n’écoute plus guère la symphonie inachevée de Schubert que j’adorais en ce temps-là et encore moins le disque d’extraits orchestraux consacré à Wagner –la prise de son reste superlative-, mais, à l’époque, j’étais bien trop désargenté pour m’offrir une version complète du Ring en CD, beaucoup trop coûteuse : en parité de pouvoir d’achat, un unique CD de 1984 représentait 44,21€ de 2023, alors un coffret de 13 ou 14 CD…

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Beethoven:Appassionata – Tiercé gagnant

Pour occuper mes longues nuits d’insomnies –il faudrait que je prenne rendez-vous à la clinique du sommeil…– et près avoir écouté 32 fois –et en réalité bien plus– la 32ème sonate de Beethoven, voilà que j’ai écouté au moins 23 fois –et en réalité bien plus– sa 23ème sonate « Appassionata » dans 23 versions différentes –et en réalité bien plus ! -.

J’en ai dégagé un tiercé gagnant, qui comportera peut-être, pour ceux qui connaissent bien cette sonate, une surprise, puisque le deuxième cité dans mon tiercé –1. Emil Gilels ; 2. Murray Perahia ; 3. Sviatoslav Richter– n’a pas la réputation d’être le plus immense pianiste beethovénien qui soit, même s’il a réussi une merveilleuse intégrale des concertos pour piano avec Haitink –la réputation de Gilels dans ce répertoire, en revanche n’est plus à faire, de même que celle de Richter dans ses bons jours (mais il en a aussi de moins bons, sa discographie dans Beethoven est étonnamment inégale) -. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour autant, donc, la version de Murray Perahia comporte le plus beau deuxième mouvement qu’il m’a été donné d’entendre, et je l’ai redécouverte avec d’autant plus de plaisir que ça faisait bien plus de trente ans sans doute que ce disque n’était plus arrivé sur mon lecteur CD.
Richter est fulgurant dans cet enregistrement célèbre réalisé pour RCA en 1961, mais Gilels, dans un premier mouvement creusé mais dynamique –là ou Arrau est creusé mais plus statique– et dans un finale hyper-virtuose –la dernière minute !!! -, efface même le souvenir de la version de son compatriote.

Autres versions appréciables : Arrau/Philips – Gulda/Amadeo – Schnabel/Pristine -pour les amateurs de très vieilles cires – A. Fischer/Hungaroton
Versions dont on peu se passer malgré, parfois, leur réputation : Kempff/DGG, qui manque ici vraiment d’abattage tant en 1955 qu’en 1965 ; Horowitz, auquel Beethoven échappe totalement ; et Nat, brouillon dans le premier mouvement et à bout de doigts dans le finale.

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Echantillonnons l’Arietta de l’opus 111

Mettre la musique en statistiques, c’est mal !  A fortiori lorsqu’il s’agit de l’Arietta de la 32ème sonate, opus 111, de Beethoven, qui, comme je vous le disais il y a quelques temps, constitue « l’un des plus beaux cadeaux fait à l’humanité », de la part d’ « un sourd élu pour nous faire entendre l’inouï ». Et, cependant –mettant à profit mes nuits sans sommeil– je voulais vérifier si mes préférences établies étaient corrélées à la durée de ce sublime mouvement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En fait, non : il apparaît que la durée ne fait pas tout à l’affaire… Mes versions préférées sont assez également réparties entre les six dernières colonnes. Ce sont :
Friedrich Gulda -Amadeo- ; Annie Fischer -Hungaroton- ; Steven Osborne ; Yevgeny Sudbin ; Friedrich Gulda -Philips- ; Evgeny Kissin.

NB. Une septième version mérite de figurer dans ce panthéon, c’est celle du pionnier Artur Schnabel, qui interprète l’Arietta en 18:03. mais l’état de ces matrices très anciennes et très  abimées réserve désormais cette très belle version à des oreilles qui supporteront ce vieux son. Toutes les autres versions figurant dans ce tableau vont  techniquement du largement audible au remarquable. J’ai également éliminé d’office la version Philips d’Alfred Brendel, que je n’aime vraiment pas, et la dernière version de Daniel Barenboim, que j’aime encore moins…

La version la plus iconoclaste est assurément celle d’Anatol Ugorsky, qui étire l’Arietta sur 27 minutes : dans ce laps de temps, Wilhelm Backhaus aurait pu la jouer deux fois en entier et l’entamer une troisième fois…
Ma plus grande déception concerne la version Philips de Svjatoslav Richter, qui, ce soir-là, devait être bien fatigué… Il paraît que ça arrive même aux meilleurs !

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Playlist « Remontée dans le temps »

Profitant d’une journée de télétravail, je redécouvre quelques-uns des tout premiers CD que j’avais achetés, en 1984-1985, quand l’objet était encore cher et commençait tout juste à abonder les rayons des disquaires… Evidemment, à cette époque, le nombre de versions d’une oeuvre était encore relativement restreint, et le choix n’était donc guère pléthorique –et, de toute manière, l’objet était si cher en ces temps que je ne pouvais pas en acheter plus d’un ou deux par mois-. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Depuis, de l’eau a coulé sous quelques ponts, et, par exemple, si je suis revenu avec plaisir vers le coffret Bach, dont le livret est par ailleurs exemplaire, ou les concertos pour violon, la sonate de Liszt dans cette version est très loin de constituer ma version préférée ! Mais cette remontée dans le temps est tout-à-fait plaisante !

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Playlist « 32 x 32 »

Ces dernières nuits, j’ai écouté trente-deux fois la trente-deuxième sonate de Beethoven –la fameuse Opus 111-, dans trente-deux versions différentes, et il m’en reste encore en stock dans ma discothèque… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pendant longtemps, ce fut ma sonate préférée et je l’écoutais régulièrement en boucle, mais je n’en avais pas tant de versions différentes : Kempff 1965, Arrau 1965 et Serkin/DGG –qui ne figure pas dans cette playlist– constituaient mon pain quotidien, agrémenté d’un peu de Nat. Depuis, j’en ai collectionné quelques versions supplémentaires et c’est assurément l’une des oeuvres les mieux représentées dans ma discothèque.
Par la suite, d’autres l’ont rejointes au panthéon, et notamment les sonates n°30 et 31, que j’aime tout autant. Beaucoup a été écrit à propos de cette sonate, qui est, paraît-il, l’un des plus beaux cadeaux fait à l’humanité, et dont « […nous comprenons que Beethoven, dont l’oreille ne percevait plus aucun son terrestre, a été élu pour nous ‘faire entendre l’inouï.] ». Wilhelm Kempff

Les approches interprétatives sont parfois si différentes qu’il est difficile de dire quelle est ma version préférée tant les visions semblent radicalement divergentes, et il n’est évidemment pas question ici de procéder à une analyse de ces divergences ou d’établir un classement. Il semble qu’il n’y a rien de commun entre le bouillonnement presque rageur –mais réalisé de manière presque brouillonne– du premier mouvement chez Yves Nat, la maîtrise technique exceptionnelle de Gulda/Amadeo et l’étrange dislocation produite par la lenteur d’Ugorsky, qui arpège les accords…

Le compositeur André Boucourechliev décrit le second mouvement ainsi : « L’Arietta, d’abord, une mélodie d’une admirable sérénité, et puis un thème qui donnera naissance à une prodigieuse série de variations, d’essence surtout rythmique. En effet, avec chaque variation, les durées se démultiplient, et le temps semble se condenser ; mais alors que dans l’op. 109 (où les rythmes se monnayaient déjà jusqu’aux plus petites valeurs), les variations sont parfaitement délimitées, ici leur repérage, pour être possible, devient sans objet. Il faut suivre leur continuité, leurs métamorphoses progressives, jusqu’au trille devenu double puis triple, réapparu encore au dessus du bruissement des valeurs pulvérisées qui tracent un domaine sonore inouï… Un ultime rappel de la cellule vitale de l’Arietta, une infime transformation chromatique de sa mélodie, scellent l’adieu et s’ouvrent sur le silence des profondeurs. » -Cliquer sur l’imagette de droite pour voir la première page manuscrite de la partition-.
J’ai beaucoup aimé, dans ce second mouvement, des interprétations aussi contrastées que Gulda/Amadeo –le passage en trilles est prodigieux-, Schnabel, Solomon et Kissin, pour n’en citer que quelques uns.

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