L’annonce a fait les choux gras de la presse, dès hier : BB King n’est plus. Surnommé « Black Boy King » par les blancs racistes du sud des Etats-Unis au début de sa carrière, il se renomma lui-même « Blues Boy King », afin de garder les mêmes initiales. On ne l’entendra plus, de même qu’on n’entendra plus Lucille, sa très belle guitare –une Gibson ES335 relookée rien que pour lui-.
Des trois King du blues –Freddie King, Albert King et, donc, BB King-, c’était celui qui me parlait le moins, car représentant d’un blues rural du sud, à l’inverse du blues plus urbain des deux premiers cités, qui allait progressivement déboucher sur le Chicago Blues. Mais je l’appréciais néanmoins beaucoup.
Ayant entamé une carrière couronnée d’un succès relatif au début des années 50, il sera éclipsé durant une grande partie des sixties par l’émergence de la vague du british blues, et il faudra attendre 1969 pour que sa carrière redémarre pleinement.
Grâce à son titre le plus connu « The thrill is gone », d’une part, et aux Rolling Stones, d’autre part, qui le choisirent, avec Ike and Tina Turner, pour ouvrir leurs concerts lors de la tournée US de 1969. Il en reste les traces –show complet-, que Lester Bang, le grand critique rock américain, qualifia de plus grand live jamais enregistré.
Personnage débonnaire, grand guitariste par le feeling et un toucher exceptionnel, il nous manquera. Restent tous ses disques, et de nombreuses vidéos, qui montrent que son plaisir de jouer était resté intact jusqu’à la fin.
Petit moment de nostalgie pour tous les anciens Mac users, qui ont connu System 6, très en avance sur son temps à l’époque presque lointaine de sa sortie, remarquablement stable et agréable d’utilisation…
Excellente prestation de Rory Gallagher, guitar-hero irlandais trop tôt disparu… Potentiellement, l’un des clients les plus sérieux à la succession de Mick Taylor au sein des Rolling Stones : il n’osa pas réveiller Keith Richards pour lui demander s’il devait annuler sa tournée au Japon alors que sa « candidature » était à l’étude… Du coup, il parti au Japon, au grand dam de son manager, qui pensait que quel que soit le choix du groupe, sa notoriété n’en serait qu’accrue et qu’une tournée annulée et reportée aurait été « sold out ». Pour Bill Wyman, le choix était quasiment arrêté, et seul son départ vers le Japon conduisit à son élimination.
Solide buveur, très estimé de ses pairs, il aurait été un candidat idéal pour son jeu de guitare, mais je pense pour ma part qu’il aurait sans doute mal vécu le fait de n’être pas crédité pour d’éventuelles compositions et relégué au rang de « second guitariste »… Ici, dans un trio formidable, il est éclatant de pêche et de virtuosité !
Petite playlist très blues, ce matin, mais un peu à part, puisqu’il s’agit, d’une certaine manière, d’un retour aux sources… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Je m’explique : Alexis Korner’s Blues Incoporated fut l’introducteur du blues en Angleterre, où il est surnommé affectueusement le « Grandfather of British blues« . Dès les années 50, il rassemblait autour de lui plusieurs musiciens de jazz pour enregistrer de très nombreuses pièces de Chicago Blues. Lui-même guitariste plutôt talentueux, il passa peu à peu à la guitare électrique, avec une grande circonspection cependant.
Au tournant des années 60, il jouait chaque semaine au Marquee Club, où ses fans s’appelaient Mick Jagger, Brian Jones, Eric Burdon ou Eric Clapton –le public traditionnel d’amateurs de jazz fut peu à peu remplacé par un public d’adolscents amateurs de « negro music », comme on disait dans l’Angleterre de l’époque-. Brian Jones, en particulier, eut l’occasion de jouer au sein de ses Blues Incorporated –sous le nom d’Elmo Lewis, il tenait la partie de « bottleneck guitar » dans le titre « Dust my bloom » d’Elmore James-. Plus tard, Alexis Korner invita, en première partie, le groupe Little Boy Blue and the Blue Boys –cliquer sur l’image d’archive pour la voir en grand-, composé, notamment, de Mick Jagger et Keith Richards –leur rencontre avec Brian Jones donna naissance aux Rolling Stones-. Au sein des Blues incorporated d’Alexis Korner, une vraie pépinière de musiciens est née : Charlie Watts et Ginger Baker à la batterie, Jack Bruce à la basse, Cyril Davies à l’harmonica… L’émergence du British Blues le dépassa rapidement, des groupes comme les Rolling Stones, les Yardbirds ou les Animals, puis les Cream, contribuant à le reléguer progressivement dans l’ombre. Pourtant, sans lui, rien ne serait arrivé…
Son meilleur continuateur, en Angleterre, fut l’autre découvreur de talents : John Mayall, qui fonda, pour sa part, les Bluesbreakers, formation largement mouvante, qui permit de populariser le talent des trois meilleurs guitaristes de blues anglais : Eric Clapton, Peter Green et Mick Taylor. Tous trois connurent ensuite des carrières plutôt chaotiques, mais au sein des Bluesbreakers, ils donnèrent, très jeunes, le meilleur d’eux-mêmes, contribuant ainsi à forger leurs légendes respectives et éclipsant quelque peu leur mentor, qui, à plus de 80 ans, poursuit sa carrière.
Enfin, le cas de Mike Bloomfield est un peu part : américain, il fut le premier guitariste blanc à percer dans le domaine du blues aux Etats-Unis et y popularisa, notamment, l’utilisation de la Gibson Les Paul. Virtuose brillant mais peu ostentatoire, une timidité maladive, une santé très précaire –insomniaque chronique, il ratait de sessions d’enregistrement en s’endormant la journée– et l’addiction à diverses substances ne lui permirent jamais d’accéder à la notoriété ultime, du fait de choix erratiques, d’une part, et de l’émergence de Jimi Hendrix d’autre part, qui le relégua au second plan, très injustement tant leurs styles n’ont rien à voir : Mike Bloomfield cherchait avant tout la beauté de la sonorité et la pureté, il exploita donc peu les possibilités offertes par le feedback et les effets variés. Cependant, Mike Bloomfield reste important et a marqué l’histoire de la musique américaine puisque c’est lui qui est responsable de l’électrification de la folk music de Bob Dylan : le guitariste l’accompagne en effet sur l’album « Highway 61 revisited » et y tient les parties de guitare électrique. Du coup, Bob Dylan est devenu intéressant –ou pas, c’est selon…-.
… de commencer à me préoccuper activement de cette corvée annuelle !
Chaque année, j’ai l’impression que le temps pour rédiger une déclaration papier est un peu raccourci, entre une livraison tardive en boîte aux lettres et une date de renvoi avancée dans le temps, comme si on voulait nous forcer la main et nous imposer de renseigner une déclaration en ligne, ce que je me suis toujours refusé à faire pour l’instant : ça ne permet pas l’usage du Tippex, qui est mon arme ultime à cette occasion !
Mais surtout, puisque l’on nous refuse le prélèvement à la source, solution qui serait en fait la mieux adaptée, la plus rapide et vraisemblablement la plus efficace –après tout, ça marche très bien à peu près partout ailleurs-, pourquoi demander au contribuable de faire simple quand on lui refuse cette simplicité ?
Petite musique en guise de consolation, en lien avec un petit morceau de la notule d’hier –et vous trouverez aisément de quoi il s’agit…-. Le très court speech, au début, est livré par le compositeur himself !!!
Petite playlist éclectique et assez dynamique, ce matin –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, pour entamer le week-end gentiment, tout en effectuant la mise à jour de mon nuage musical, qui ne l’était plus depuis quelques semaines : cela a donc pris quelques longues minutes, mais ça va désormais beaucoup plus vite qu’avant –je lançais ça le soir et ça prenait une partie de la nuit si j’attendais trop longtemps entre deux sessions d’export…-.
J’en ai profité, notamment, pour lire quelques articles éloignés de l’actualité quotidienne –Royal baby girl, qui n’a pas encore de prénom connu à cet instant, est née, ça fait la Une partout dans notre presse républicaine 😛 😛 😛 …-, mais néanmoins intéressants, dont celui-ci, vraiment bien –et tous les autres articles de ce blog sont au moins intéressants, avis aux amateurs !-.
En parlant de nuage, cette année, en mai, il faut se recouvrir d’un fil par rapport à avril : la météo, ici, est assez nulle ! Pas l’heure, encore, de ressortir l’appareil photos, mais cela ne saurait trop tarder désormais, d’autant que les roses du jardin rosissent à vue d’oeil… Et même si Pâques est passé, je profite de ce temps pour écouter cela –extrait ci-dessous-,, qui bénéficie d’une prise de son absolument magnifique !
La surprise, elle est pour vous, puisqu’un nouveau mois –plein de ponts, vous aurez ainsi tout le loisir d’en profiter…– débute… Elle se trouve ici.Enjoy !
La bonne surprise, elle est pour moi –il n’y a pas de raison, hein 🙂 !-. Il y a deux disques de groupes français que je cherche en vain depuis longtemps : « On the right track now » des Vietnam Veterans –si si, ça existe…– et, donc, l’objet de la présente notule –cliquer sur l’image ci-dessous pour la voir en grand-. Hier, donc, j’ai trouvé une rareté devenue inaccessible à un prix non prohibitif depuis des années : les prix variaient entre 280 et 360 euros sur la célèbre boutique en ligne qui livre par drones… Bref, je me désespérais d’en trouver un exemplaire, jusqu’à ce qu’une recherche fortuite me conduise vers une nouvelle réédition, en « dématérialisé » seulement, mais à un tarif beaucoup plus raisonnable.
Ce qui n’est pas très grave, l’important, pour moi, c’était de retrouver le contenu, le contenant, je peux le faire tout seul s’il le faut !
Si vous ne connaissez pas, c’est à découvrir de toute urgence : c’est frais, c’est joyeux, ça vous met de bonne humeur pour le reste du mois au moins et c’est même, maintenant, accessible à une écoute en ligne… Précipitez-vous, en privilégiant les titres 1, 3, 6 et 7 si vous n’avez que peu de temps ! Moi je vous le dis : ce sont les B52’s français, musique entraînante et bien jouée, paroles décalées ou déjantées, voix mutine et pétillante… La pochette de la présente notule est celle de l’album original –1982-, celle de la radio en ligne présente le nouveau visuel –moche– de la nouvelle réédition.
Ce disque ne reçut, à l’époque, que de très bonnes critiques, mais le plus bel hommage est plus tardif, et vient de Didier Wampas, qui, en 2012, en disait :
«Ici Paris, c’est l’un des meilleurs groupes français qu’il y ait eu et qui aurait dû marcher. Le 33 tours “Allô le monde… Ici Paris” (1982), c’est l’un des meilleurs disques de rock français de tous les temps. C’est vraiment tout ce qu’il y a de bien dans le rock’n’roll. Et en France, on préfère toujours les trucs noirs, un peu dark. Noir Désir, Bérurier Noir, Mano Negra… Faut toujours qu’il y ait “noir” quelque part. Et Ici Paris, c’est pas noir du tout. C’est le rock’n’roll, le vrai rock’n’roll.»