En cette journée de Saint Valentin, retour à mes premières amours avec cette playlist ! Piotr Illich Tchaïkovsky, en effet, est le tout premier musicien que j’ai découvert et aimé consciemment, puisqu’en octobre 1972, le premier disque que je commandais comme cadeau d’anniversaire était son premier concerto pour piano, que j’avais découvert à la radio peu de temps auparavant, et dont l’ouverture m’avait sans doute assez profondément impressionné pour que je le réclame à coeur –et à cor– et à cri, contribuant ainsi au désespoir paternel, qui détestait ce compositeur.
Mélodiste inventif, Tchaïkovsky, longtemps décrié en France –trop d’affect pour nos esprits cartésiens ? Il faut lire « Une histoire de la musique » de Lucien Rebatet, très régulièrement réédité, pour voir à quel point le compositeur russe a pu être méprisé dans notre pays– fut également un orchestrateur génial, et sa musique orchestrale « sonne » toujours de manière admirable. Ses trois dernières symphonies –il en composa six– sont ses plus célèbres, et les plus fréquemment jouées, les trois premières étant plus négligées : on les trouve essentiellement dans le cadre d’intégrales, beaucoup plus rarement en disques isolés. Elles n’en sont pas moins agréables, malgré quelques longueurs. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Comme j’ai beaucoup d’interprétations de ses dernières symphonies dans ma discothèque, mon choix s’est porté, pour cette playlist, sur les grandes références des années 50 : trois très grands disques !
J’aurais également pu vous proposer la trilogie enregistrée par Evgeny Mravinsky au tout des débuts des années 60, souvent citée en référence, mais, à vrai dire, ce n’est pas celle que je préfère : ici, pour chaque symphonie, on a mieux ! Le vrai choc de cette playlist, c’est assurément la quatrième symphonie par Kurt Sanderling, avec l’orchestre de Mravinsky justement –Philharmonie de Léningrad-, mais sonnant beaucoup plus « moelleux », sans négliger par ailleurs un sens de la construction implacable qui sied bien à cette oeuvre.
Je ne connais qu’une autre version, également enregistrée dans les années 50, qui puisse rivaliser : celle, formidable que bien pas très connue, du jeune Herbert Von Karajan avec le non moins jeune Philharmonia Orchestra tout récemment créé par le producteur Walter Legge –cliquer sur l’imagette de gauche pour la voir en plus grand-.
Quant au si célèbre concerto pour piano n°1, il trouve ici une merveilleuse version également, et l’une des plus célèbres.
Emil Gilels, le pianiste, l’a enregistré au moins 11 fois, et c’est, au vingtième siècle, celui qui donna le plus souvent l’oeuvre en concert, dans tous les pays du monde. Il est accompagné par un orchestre virtuose et étincelant, dans une vision solide et éblouissante. Un autre très grand disque !