Wagner – Der Ring des Nibelungen
Cette immense fresque musicale existe dĂ©sormais dans un nombre incalculable de versions : lorsque je l’ai dĂ©couverte, en 323 33 tours, au dĂ©but des annĂ©es 80, il n’en existait officiellement que quatre ! Le CD a permis la rĂ©Ă©dition, souvent dans des conditions techniques inespĂ©rĂ©es au temps du LP, avec, en particulier, l’exhumation d’archives du neues Bayreuth –annĂ©es 50 et tout dĂ©but des annĂ©es 60-.
J’ai choisi de scinder ce « classement », que d’aucuns trouveront Ă©videmment contestable, en deux :
• d’une part, les versions enregistrĂ©es en studio, qui ne sont en dĂ©finitive pas si nombreuses, et correspondent Ă des productions luxueuses que les Ă©diteurs n’ont sans doute plus les moyens de financer de nos jours, les ventes Ă©tant trop limitĂ©es pour amortir un investissement consĂ©quent ! Toutes bĂ©nĂ©ficient d’un grand confort sonore, toutes pâtissent d’un engagement Ă©videmment moins grand au studio qu’à la scène et malgrĂ© certaines incontestables rĂ©ussites, il y manquera toujours un grain de folie et d’urgence. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. J’aime Ă©normĂ©ment les deux premières citĂ©es, et très peu la dernière. Mais, Ă©videmment, cette apprĂ©ciation est tout-Ă -fait personnelle, et certains raffolent de cette dernière version.
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• d’autre part, les versions live. Parmi celles-ci, les versions du neues Bayreuth figurent en bonne place : question de distribution, d’abord, mais Ă©galement de chefs qui savent tendre l’arc sur la durĂ©e d’un cycle et dĂ©velopper un sens de la narration Ă©pique qu’on ne trouvera pas toujours plus tard, malgrĂ© quelques « pains » prĂ©sents dans toutes ces versions.
Les conditions techniques y sont gĂ©nĂ©ralement meilleures qu’espĂ©rĂ©es, grâce aux apports du numĂ©rique pour la remastĂ©risation de documents anciens et quasiment toutes bĂ©nĂ©ficient d’un confort d’écoute suffisant pour en profiter, sauf les versions Knappertbusch 1957, au son relativement mat et Ă©touffĂ©, qui reste plus difficile, et celle de Kempe / Covent Garden, dont les bandes sont très abĂ®mĂ©es et « insauvables ». Les deux versions les plus rĂ©centes enregistrĂ©es Ă Bayreuth —Boulez et Barenboim– souffrent Ă mon avis beaucoup, au moins Ă l’écoute des CD, de la comparaison avec leurs devancières, mais sont en revanche de très investies scĂ©niquement et il vaut mieux les voir en DCD ou Blu-ray. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
And my winner is : Clemens Krauss, Bayreuth 1953. Ce n’est pas tout-Ă -fait une surprise, il fait partie de mes disques pour l’île idĂ©ale !
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