Epuisante playlist « Gloire et triomphe »…

La playlist du jour s’avère d’une écoute assez épuisante, mais j’ai résisté jusqu’au bout de ce chant de victoire triomphale ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. C’est assez idéal pour réveiller toute la maisonnée à partir de 08:30 le matin, et, si l’on n’y prend garde, cela peut même devenir tout-à-fait tonitruant !

Cette « Grande symphonie funèbre et triomphale«   est une oeuvre de commande visant à commémorer les dix ans de la Révolution de 1830, pour grosse machinerie cuivrée –augmentée de quelques cordes graves– et choeurs abondants déclamant à qui-mieux-mieux « Gloire et triomphe ! » et autres banalités plus ou moins exaltantes… Il paraît que Wagner l’aimait beaucoup, la trouvant « grande de la première à la dernière note ». 

N »ayant jamais été un berliozien très fervent, cette oeuvre-pompier ne va pas me convaincre de changer d’opinion…

Playlist « Gothique »

Quoi, comment, pas une seule note de The Cure dans cette playlist gothique ??? Que nenni ! Mais une seule oeuvre, gigantesque : la « Symphonie Gothique » du compositeur anglais Havergal BRIAN, composée nuitamment en huit ans, de 1919 à 1927, dédicacée à Richard Strauss, et qui est à la hauteur de la démesure des rêves de grandeur de ce compositeur atypique et méconnu.

Cette symphonie est l’une des plus longue du répertoire classique –aucune symphonie de Mahler n’est aussi longue, pour vous donner une idée– et mobilise un effectif pléthorique de plus de 800 musiciens –plus de 200 instrumentistes et quelques 600 choristes-. Musicalement, c’est un habile ramasse-tout qui irait de la musique médiévale anglaise à Schönberg, en passant par beaucoup de Berlioz. Elle comporte six mouvements, dont les trois derniers comportent des parties chorales, en latin. Pour le compositeur, la symphonie doit exalter la période gothique comme une période de haut développement spirituel et profane chez l’Homme. Vaste programme, me direz-vous !

Faire entrer tout cela dans un appartement est, forcément, loin d’être évident… J’ai dû jouer plusieurs fois avec le potentiomètre de volume pour adapter ces masses sonores aux contraintes dynamiques d’une écoute domestique –assez tôt le matin en plus…-, alors même que l’enregistrement est excellent, et même étonnamment transparent si on songe à l’effectif imposant. L’interprétation me semble par ailleurs tout-à-fait à la hauteur du propos, le chef anglais Martyn Brabbins étant un grand défricheur de partitions peu connues. Vous pouvez en écouter des extraits, voire l’intégralité, ici, dans une version malheureusement un peu moins bonne et moins bien enregistrée, ou encore la découvrir partiellement dans la vidéo ci-dessous.

Havergal BRIAN a composé 34 symphonies, dont celle-ci est vraisemblablement la plus célèbre –à défaut d’être très connue…– : il m’en encore reste 33 à découvrir !

Un jour – Un album

Ce disque –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est un petit miracle ! Outre que l’oeuvre constitue, à mes oreilles du moins, la plus belle des symphonies de Mendelssohn, et, sans doute, la plus belle du répertoire des débuts du romantisme musical, elle trouve ici une version d’une beauté diaphane et d’une vivacité rythmique exceptionnelle.
L’album est extrait d’une non moins magnifique intégrale des symphonies et des symphonies pour cordes de Mendelssohn –l’un de mes coups de coeur 2018– par l’orchestre symphonique de Heidelberg, tout jeune orchestre créé en 1994 par le chef Thomas FEY au sortir de ses études, essentiellement consacrées à l’interprétation « historiquement informée » du répertoire classique et des premiers romantiques : ensemble, ils ont notamment enregistré de fort belles symphonies de Haydn et de Beethoven.

Dans l’interprétation des symphonies de Mendelssohn, cette intégrale s’avère pionnière dans cette veine vive, transparente et allégée, mais elle a fait quelques émules depuis. Par ailleurs, les symphonies pour cordes, oeuvres de jeunes du compositeur, trouvent enfin une interprétation totalement idéale, qui fait qu’on les écoute avec plus de plaisir que de curiosité –c’est, très généralement, de l’excellente musique !-.

Malheureusement, l’état de santé actuel du chef –grave accident cérébral en 2014– l’a éloigné, depuis cette date, des podiums et autres estrades, et les projets discographiques sont, depuis, en suspens.

On se console avec cet album remarquable, en écoute ici, pour le confort sonique, ou, en extrait sur la vidéo ci-dessous -écouter ce qui se passe grosso modo entre les 10ème et 12ème minutes et la superbe mise en évidence des voix secondaires : c’est unique dans toute la discographie de l’oeuvre !

Playlist « Une matinée avec Robert »

Robert Schumann, au destin assez tragique, est l’un des « grands compositeurs » qui a échappé le plus longtemps à ma compréhension, hors quelques pièces pour piano découvertes très jeune. Cela ne fait qu’une petite dizaine d’années que je l’écoute avec plaisir et de manière plus approfondie. –Cliquer sur l »image pour la voir en plus grand-.

La playlist de ce matin est suffisamment variée pour que je ne m’ennuie pas en écoutant un seul compositeur :
oeuvre tardive dans la production de Schumann, le concerto pour violoncelle est l’un des plus connus et réussis du répertoire, il s’écoute agréablement et avec beaucoup de plaisir, d’autant plus que Janos Starker est le violoncelliste que je préfère;

j’ai toujours aimé la quatrième et dernière symphonie du compositeur –les deux première continuent à me résister quelque peu-, construite d’une seule traite, et cette version est tout-à-fait excellente !

le piano était l’instrument de prédilection de Schumann, même s’il arrêta assez tôt de se produire comme concertiste : il s’était assez gravement abimé la main en essayant un appareillage de sa construction, lequel devait lui permettre de développer une plus grande dextérité… Dans cette intégrale de Claudio Arrau, j’ai retenu le beau « Carnaval« , les « Variations symphoniques » et les « Scènes pour enfants« , dans des versions amples et graves –cf. extrait en fin de notule-;

enfin, le concerto pour piano fait partie des chevaux de bataille de ce répertoire, et annonce, dans une certaine mesure, ceux de Brahms. A vrai dire, j’y suis venu assez tardivement mais je l’apprécie désormais énormément ! Et cette version « live », qui réunit le grand chef allemand Eugen Jochum et le pianiste Claudio Arrau –encore lui !– est de tout premier plan !

Playlist pour -presque- finir l’année

Peut-être, sans doute, me suis-je levé avant le soleil ce matin, mais comme il ne devrait pas se montrer de toute la journée, c’est assez difficile à dire ! En tout cas, depuis très tôt, cette playlist très disparate résonne dans la maison, de plus en plus fort à mesure que l’heure avance ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pas grand-chose à en dire, puisque je vous ai déjà parlé ici de la symphonie de Glière et qu’elle est délivrée dans une version « avec coupures », comme tous les enregistrements de cette symphonie avant l’apparition du CD –les deux versions dans ma discothèque sont plutôt anciennes, mais je sais qu’il en existe au moins une complète, très bien enregistrée de surcroît, mais assez chère-.
Les albums des Cure et d’AC/DC sont déjà « des classiques » et celui des Flamin’Goovies est, à mes oreilles et pour de nombreux autres, l’un des meilleurs albums parus en 1969, grand année pour la « Rock-Music » au sens large du terme : c’est dire sa grande qualité !

Bref, une matinée dominicale qui s’annonce bien !

Playlist Beethoven Rarities

Précisons d’emblée que cette playlist, malgré son titre, ne présentera pas des oeuvres excessivement rares : le corpus beethovénien est remarquablement défendu en termes discographiques et, sauf erreur de ma part, aucune oeuvre majeure ou mineure du compositeur n’a été livrée au public ces dernières années ! Non, il s’agit plutôt ce matin d’écouter des oeuvres du génial sourd que j’écoute plutôt rarement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça commence donc avec « Fidelio« , son unique opéra, qui existe également sous une forme plus primitive sous le nom de « Leonore ». Livret tarabiscoté et assez riche en rebondissements, écriture orchestrale forcément maîtrisée et charpentée –on est chez Beethoven, quand même !– et traitement des voix faisant assez largement abstraction du « beau chant ».
L’oeuvre n’est pas d’un accès si aisé qu’il y paraît, et, bien qu’il en existe de nombreuses et excellentes versions, ce n’est pas l’opéra qui supporte le mieux une écoute au disque selon mes oreilles –en représentation à opéra, ça passe beaucoup mieux ! -. La version du jour fait partie des plus remarquables, la vie du concert en plus : très bien dirigée –belle petite harmonie notamment-, et excellemment chantée, ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on lit la liste des grands noms de sa distribution. A privilégier, très nettement, par rapport à la version studio enregistrée presqu’au même moment par le vieux chef marmoréen et grommelant !

La musique pour piano de Beethoven est avant tout connue pour ses 32 sonates –corpus représentant « la pierre angulaire de la musique pour piano » selon Shostakovich-.
Plus jeune, j’avais, en 33 tours, un gros coffret Telefunken –interprète : Rudolf Buchbinder– contenant l’ensemble « du reste » –dont beaucoup d’oeuvres de jeunesse hors catalogue des oeuvres officiellement publiées, cf. extrait ci-dessous– : comme le pressage n’était pas fameux, je l’ai peu écouté, malgré les qualités du pianiste. En CD, outre une assez grande quantité de versions des Variations Diabelli et des Variations Eroica présentes dans ma discothèque, un coffret tiré de la « Beethoven Edition » – très exhaustive et parue pour je ne sais plus quel anniversaire commémoratif– permet d’aborder toutes les pièces pour piano écrites par le compositeur : bagatelles, variations, rondos, fantaisies et autres canons. Cet ensemble est important en quantité, et souvent de très belle qualité –notamment les nombreuses séries de variations-, mais je l’écoute assez rarement en définitive, allant beaucoup plus spontanément vers les sonates.

Enfin, le dernier disque présente une rare transcription pour petite harmonie de la septième symphonie par le compositeur lui-même, afin de lutter contre le phénomène de transcriptions plus ou moins nombreuses et talentueuses réalisées par d’autres que lui de ses oeuvres. Les deux premiers mouvements sont très réussis, les deux derniers un peu moins –la musique s’y prête vraisemblablement beaucoup moins-, mais le disque, bien enregistré, s’écoute très agréablement au petit matin et propose un livret très informatif –ce qui est important pour ces oeuvres rares sous cette forme– !

Les discographies comparées de Diablotin

BERLIOZ • SYMPHONIE FANTASTIQUE

« Immédiatement après cette composition sur Faust, et toujours sous l’influence du poème de Goethe, j’écrivais ma Symphonie fantastique avec beaucoup de peine pour certaines parties, avec une facilité incroyable pour d’autres. Ainsi l’Adagio (Scènes aux champs), qui impressionne toujours si vivement le public et moi-même, me fatigua pendant plus de trois semaines ; je l’abondonnai et le repris deux ou trois fois. La Marche au supplice, au contraire fut écrite en une nuit. J’ai néanmoins beaucoup retouché ces deux morceaux et tous les autres du même ouvrage pendant plusieurs années. » Hector Berlioz, in : « Mémoires »

Après le Boléro de RAVEL, la « Symphonie fantastique d’Hector BERLIOZ est sans doute l’oeuvre de musique classique française la plus fréquemment enregistrée : plus d’une centaine de versions sont régulièrement disponibles. La musique est portée par un programme assez délirant, une idée fixe » permet d’unifier les idées nombreuses et parfois disparates du musicien.

Petit et jusqu’à l’adolescence, j’écoutais, presque chaque dimanche, « La tribune des critiques de disques » à la radio : des critiques célèbres passaient en revue et « en aveugle » la discographie d’une oeuvre et « descendaient » à qui mieux-mieux les différents disques en présence, en s’engueulant copieusement et en étant rarement d’accord entre eux. A la fin, cependant, un consensus se dégageait pour désigner un vainqueur. L’émission a marqué beaucoup de mélomanes de ma génération et de la génération précédente, même si, avec le recul, l’exercice peut sembler vain aujourd’hui. Elle continue d’exister sous une forme plus apaisée de nos jours, toujours sur la même chaîne de radio, et toujours le dimanche.

Ce dimanche, je me fais ma propre émission –cliquer sur l’image pour voir en plus grand les différentes versions abordées-, en écoutant donc de plus ou moins larges extraits de quelques-unes des versions qui peuplent ma discothèque.

Evidemment, je ne travaille pas « en aveugle » –et certaines version sont si typées qu’on les reconnaît, de toute manière, les yeux fermés…– et je ne cherche pas à dégager « la meilleure version », puisque je sais déjà celles qui me plaisent le plus –à savoir : presque toutes les versions écoutées ce jour, avec une faiblesse pour les versions Karajan/Philharmonia (1954) et Ticciati/Orch. de chambre d’Ecosse (2011), en sachant que la version peut-être la plus proche de la lettre de Berlioz est celle de Gardiner (1993) -. Mais l’exercice est rigolo et permet de retracer une chouette histoire de l’évolution de l’interprétation, du jeu des orchestres et des perspectives en matière de prise de son –et de soin apporté à certaines rééditions– sur une soixantaine d’années.

Et à la fin, le grand vainqueur est « mes oreilles » puisqu’elles y ont trouvé un grand plaisir !

Playlist printanière

Ici, le printemps semble définitivement installé, presque sans crier gare, durant le week-end –mais trop occupé par les travaux, je ne m’en étais pas vraiment rendu compte-, et, hier, déjouant avec témérité les dictons antiques, j’ai décidé de me découvrir d’un fil, en remisant enfin au placard mon manteau d’hiver !
C’est donc une playlist printanière dont j’avais besoin pour m’acclimater !

Entamée très tôt –presqu’avant l’aube-, voici donc une playlist composée d’enregistrements plutôt anciens –années 50 et 60-, mais qui restent aussi frais, par leur spontanéité, qu’un petit matin de printemps à l’heure où le soleil darde tout juste ses premiers rayons ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour un réveil dans la bonne humeur, le premier album proposant quelques valses de Strauss et autres bonbons plus ou moins sucrés convient parfaitement : de belles lectures, par un chef qui ne négligeait pas ces oeuvres et les traitaient avec respect. Ici, avec le Philharmonia Orchestra, les lectures sont soignées très bien rendues, même si on n’y trouve pas tout-à-fait l’idiomatisme des versions enregistrées avec la philharmonie de Vienne.

Les Variations Enigma par Beecham, en revanche, sont totalement idiomatiques dans cette version : composition anglaise jouée par un orchestre et un chef anglais. C’est très bien, et, cependant, ce n’est pas ma version préférée, j’en connais quelques autres encore plus abouties –et mieux enregistrées-.

Il fut un temps où les grandes firmes discographiques pouvaient se permettre de réunir les plus grands artistes pour former d’épisodiques formations de chambre, le temps d’un enregistrement : c’est le cas avec cette très belle version des trios de Beethoven. Ces réunions furent parfois hasardeuses, proposant des résultats pas toujours probants –chaque « star » voulant s’approprier le leadership– : ce n’est pas le cas ici. On entend une belle collaboration chambriste, et les oeuvres sont magnifiquement jouées et  interprétées. Les trois premiers trios de Beethoven sont ses premières compositions officiellement éditées et, déjà, le sérieux et un certain sens de la « construction implacable » du musicien sont sous-jacents dans des compositions d’une belle fraîcheur. –cf. extrait-.

Enfin, le jeune Lorin Maazel propose, dans l’un de ses premiers disques, une version tout bonnement épatante de la symphonie de César Franck : c’est vif, plein d’arêtes et de spontanéité.

Playlist « rares nouveautés »

Evidemment, tout occupé par d’autres considérations bassement pratiques et matérialistes quand elle ne sont pas professionnelles –j’ai cumulé plusieurs journées de 12 heures de labeur en ce froid mois de février-, j’ai eu très peu de temps pour profiter des soldes et glaner quelques nouveautés sortant complètement de l’ordinaire ! Mais, malgré tout, quelques trouvailles heureuses sont venues abonder ma discothèque –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, que j’écoute avec intérêt et plaisir depuis tôt ce matin, faute d’avoir pu en profiter vraiment auparavant.

« Joseph et ses frères » n’est pas l’oratorio le plus connu de Handel, ni son plus réussi, d’ailleurs, mais il s’écoute facilement cependant, et reste d’un intérêt constant. L’album est bien enregistré et bénéficie d’un livret trilingue de belle qualité –ce qui devient rare de nos jours-. C’est moins épique et globalement plus sombre que ses oratorios les plus connus, mais l’histoire s’y prête assez bien, avec ses multiples rebondissements et ses nombreux personnages.

« Sheherazade » de Rimsky-Korsakov trouve en Kirril Kondrashin un interprète d’exception, bien aidé par les timbres magnifiques du Concertgebouw d’Amsterdam, aux couleurs chatoyantes : un très beau disque ! Peut-être bien la plus belle version de cette oeuvre dans ma discothèque !

Suit un album consacré à des concertos pour divers instruments -violon, flûte, basson…- d’Antonio Vivaldi, pour changer un peu des sempiternelles « Quatre Saisons ». Une belle version, qui supporte bien le poids des ans, comme beaucoup des productions cet ensemble avec ce chef : c’est toujours très bien fait, très agréable d’écoute, avec juste ce qu’il faut d’engagement pour ne pas heurter les oreilles tout en soignant les timbres et en prenant appui sur des tempi suffisamment vifs pour ne pas sombrer dans l’excès de romantisme fade. –cf. extrait ci-dessous-.

Enfin, je me suis fait une joie d’écouter la septième symphonies de Sibelius dans cette vigoureuse version du grand chef russe Yevgeny Mravinsky  –j’aime moins la troisième, et ne suis pas un fan acharné de Debussy…– dont Karajan disait : « Il y a lui, moi, et les autres ». C’est à la fois austère et passionné. Vraiment, une belle version de cette très belle symphonie !

Playlist du petit matin

Il est encore tôt et la maisonnée dort, ce qui ne m’empêche pas de profiter de cette playlist plutôt variée, même si elle ne comprend guère d’oeuvre rare ou sortant un peu de l’ordinaire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Quelque sonates de Beethoven pour prolonger un peu Noël, avec la suite de la (re)découverte du très beau coffret entamée dans le jours qui suivirent le Réveillon. Et je reste toujours aussi enthousiaste et agréablement surpris par le remixage qui apporte un peu de corps supplémentaire à des prises de son qui semblaient en manquer lors des rééditions précédentes, et qui me font apprécier d’autant de magnifiques interprétations. Les sonates « médianes écoutées ce matin à volume modéré permettent d’entamer de bien belle manière cette journée !

De même, la symphonie n°3 de Beethoven dans cette version était assez ingrate, en termes sonores, dans la quasi-totalité des éditions précédentes, tant la prise de son originelle est mate. Dans cette réédition à partir des bandes-mères de la radio américaine, on retrouve un peu d’air et d’espace tout-à-fait bienvenus : cela ne nuit pas à la lisibilité extrême voulue par le chef ni au jaillissement rythmique ou à l’approche « objective »qu’il privilégiait dans Beethoven, et qui fit, à une certaine époque, référence dans de nombreux pays, au moment même où les versions studio de Furtwängler étaient vouées aux gémonies.

Le disque consacré à des concerti pour instruments divers de Vivaldi est tout-à-fait satisfaisant pour démentir l’adage selon lequel le musicien aurait écrit « 650 fois le même concerto ». Selon les derniers « standards du moment », elle est un peu sage et s’inscrit dans un courant « HIP modéré », mais le travail sur les timbres, les rythmes et la beauté des sonorités rend cette version d’une écoute réellement agréable ! –cf. extrait ci-dessous-.

Enfin, j’ai gardé la bonne bouche pour la fin : avant même les sonates de Beethoven, j’ai débuté la journée avec une formidable version des « Variations Engima » d’Elgar –une de mes oeuvres de chevet– dans cette excellente version, qui doit être l’une des toute premières enregistrée en studio par un chef non anglais –il existe une non moins excellente version enregistrée en live par Arturo Toscanini et l’orchestre de la BBC dans les années 30 lors de sa première venue en Angleterre, mais, durant très longtemps, Elgar fut un musicien très « local » supporté quasi-exclusivement par les chefs anglais: Boult, Sargent, Beecham…Ce n’est que vers la fin des années 60 qu’il s’exporta vers le-s continent-s-.
La version du jour est, quoi qu’il en soit, vraiment très belle, par son refus des effets tapageurs et le soin apporté aux lignes mélodiques et aux contrechants, pour une musique qui demande une certaine sobriété, au risque de tomber dans la faute de goût !

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