Playlist « Les 80’s à Boston »
Avec New York, Boston est l’autre ville de la côte est des États-Unis à avoir connu une scène pop-rock prolifique et très active à partir des années 70. La playlist de ce jour donne un très modeste aperçu de l’éclectisme musical remarquable de cette scène bostonienne à travers trois albums relativement contemporains les uns des autres –début des 80’s-, mais chacun très différent de ton et d’esprit ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• Steely Dan – Gaucho – 1980 ****
Groupe informel composé de très nombreux musiciens entourant Donald Fagen –claviers– et Walter Becker –guitare, basse, chant-, les deux seuls membres permanents, Steely Dan évolua entre le rock conventionnel, la pop mélodique, le rythm’n’blues et le jazz. « Gaucho », superbement enregistré d’un point de vue technique et hyper-produit, fit d’abord le bonheur des amateurs de chaînes Hi-Fi et servit longtemps de disque-test dans cette perspective. Album plutôt jazz baignant dans une ambiance assez intimiste, « Gaucho » donne à entendre les meilleurs requins de studio de l’époque et se vendit remarquablement bien aux États-Unis, où il remporta le convoité trophée de « disque de l’année » en 1980.
• The J Geils Band – Freeze Frame – 1981 ****
Il aura fallu que le J Geils bans sorte en 1981 un album très peu représentatif de leur style habituel –le rythm’n’blues et le Chicago Blues– pour atteindre à une notoriété planétaire. Leur succès était auparavant essentiellement limité aux États-Unis et, plus encore, à Boston, leur ville d’origine, où ils étaient cutlissime depuis longtemps. « Freeze frame », qui propose une pop pêchue et efficace où dominent les claviers –une première dans la musique du groupe– est leur dixième album déjà. Le disque contient l’énorme succès « Centerfold », unique numéro 1 du groupe, que j’ai eu la chance de voir en première partie des Rolling Stones en 1982 : l’occasion de découvrir un excellent guitariste, J. Geils, et un superbe harmoniciste, Magic Dick.
• The Real Kids – Hit You Hard – 1983 ****
Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le mercredi 2 février 1983 ? Moi, oui : c’était le jour où les Real Kids, ce merveilleux groupe bostonien de Power Pop, se produisait à Paris dans sa formation originelle –la meilleure-, au Bataclan, et j’étais dans la salle ! Il en est résulté l’un des plus exceptionnels albums live qui soit, chaud comme la braise, le trop méconnu « All Kindsa Jerks Live » ! Lors de ce séjour parisien, le groupe enregistra pour le label français New Rose l’’album « Hit You Hard », destiné au seul marché européen. Très bon, très pop et mélodieux, c’est incontestablement l’album le mieux produit de leur discographie. Le destin de ce groupe très attachant est à rapprocher de celui des Flamin’Groovies : belle renommée et énorme succès d’estime qui ne se sont cependant jamais traduits commercialement…
Playlist « Trio féminin »
C’est une playlist uniquement féminine –seule réelle forme d’unité de cette playlist…– qui résonne dans la maison ce matin, avec trois albums très variés, un peu tirés de l’oubli et de l’étagère où ils reposaient. Seul autre point commun entre eux, ils connurent chacun, en leur temps, un très grand succès ! Cliquer sur l’mage pour la voir en plus grand-.
• Patti Smith – Easter – 1978 ****
Troisième et, sans doute, meilleur album de l’icône féminine punk –elle entama sa carrière de chanteuse sur la scène du CGBG au tout début du mouvement punk-, qui connut les beaux jours des passages en radio au moment de sa sortie grâce à l’interplanétaire tube « Because The Night », co-écrit avec Bruce Springsteen. L’album –le plus grand succès de l’artiste– est plus varié que les deux précédents, plus rock et moins punk également, même si la suite « Babelogue / Rock’n’Roll Nigger » constitue un pur moment de provocation rebelle -cette chanson est systématiquement retirée de l’album sur toutes les plateformes de streaming…-.
• Kate Bush – The Kick Inside – 1978 ****
C’est le premier album de cette grande artiste un peu excentrique et très discrète mais restée hyper-populaire –et cultissime– en Angleterre, qui connut un succès fulgurant pendant une douzaine d’années –fin des années 70 et années 80-, avant de se retirer presque complètement de la scène médiatique, bien que demeurant très sporadiquement professionnellement active. La chanson « Wuthering Heights », connut en son temps un immense succès. Il me souvient qu’il s’agit d’un des deux seuls albums que je possédais à l’époque en cassette et non en LP –l’autre étant « Freeze Frame » du J. Geils Band-.
• Sinéad O’Connor – I Do not Want What I havent’t Got – 1990 ****
Malheureux exemple d’une carrière très prometteuse gâchée par les inconstances d’un comportement plutôt erratique –elle fut notamment « éduquée » par les « Magdalena Sisters » dans un de leurs couvents de sinistre mémoire, ceci expliquant peut-etre cela…-. La chanson « Nothing Compares 2U », écrite par Prince, est, au moins à mes oreilles, l’un des rares exemples d’une reprise supérieure à l’original et connut un très grand succès à sa sortie, mais c’est tout tout l’album –le deuxième de l’artiste– qui est très réussi. Après plusieurs tentatives de suicide, Sinéad O’Connor est décédée en 2023 de causes naturelles.
Playlist « Mozart à poigne » !
Loin de l’image assez traditionnelle et un peu compassée du « divin Mozart », aimable et vaguement mélancolique, la playlist de ce jour expose quelques symphonies dans des versions un peu anciennes –respectivement : 1952 ; 1954 ; 1963-, mais solidement charpentées et viriles, optique sans doute discutable mais que je préfère à toute autre –au moins pour ce qui concerne les interprétations traditionnelles non HIP– pour ce compositeur que je n’apprécie que modérément, a fortiori dans ses symphonies, qui, à mes oreilles aux moins, ne sont pas ce qu’il a composé de mieux…
Même la célèbre sérénade « Petite musique de nuit », bluette généralement assez inoffensive, gagne très largement à ce traitement très énergique ! Un Mozart à poigne, donc ! Mais, concernant Mozart, j’ai toujours eu des goûts bizarres ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• Symphonie n°40, Sérénade «Eine kleine Nachtmusik» – OS Pittsburgh, William Steinberg. 1952 ****
• Symphonies n° 35 «Haffner» et 41 «Jupiter» – OS Pittsburgh, William Steinberg. 1954 ***/****
• Symphonies n° 38 «Prague» et 39 – Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer. 1963 ***/****
Playlist « Musique contemporaine d’alors… »
L’excellent coffret EMI consacré à William Steinberg –imagette ci-contre-, que je vous ai présenté au moment de sa découverte –c’est ici-, contient, outre les nombreux trésors du « grand répertoire » qu’il offre, quelques pièces de « musique contemporaine » de l’époque, beaucoup plus rares au moment de leur enregistrement par le chef américain, avec son orchestre symphonique de Pittsburgh.
Aux États-Unis et à cette époque, William Steinberg était le chef qui proposait le répertoire le plus original, le plus varié et le plus aventureux, au concert comme au disque : il enregistra rapidement durant les années 50 une quarantaine de disques pour Capitol Records, filiale américaine d’EMI/HMV. La playlist de ce jour est consacrée à quelques-unes de ces pièces « contemporaines ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• Ernst Toch – Symphonie n°3 – 1955 **** – L’enregistrement fait suite à la création de l’oeuvre, le 02 décembre 1955, par le chef et son orchestre. Il s’agit d’une oeuvre originale, à l’instrumentarium très varié et qui reste assez facile à approcher.
• Ralph Vaughan-Williams – Five Tudor Portraits – 1935 **** – L’oeuvre est une « suite chorale », genre hybride entre la symphonie chorale et l’oratorio anglais, écrite pour orchestre, deux solistes et choeurs, sur des poèmes de la Renaissance de John Skelton. La version de William Steinberg est, sauf erreur, la toute première jamais enregistrée, en 1952, lors du festival annuel international de musique contemporaine de Pittsburgh.
• Ernest Bloch – Concerto grosso pour orchestre à cordes et piano – 1925 **** – L’oeuvre, en quatre mouvements et d’un abord facile, a été enregistrée en 1953 par William Steinberg durant un concert au festival annuel international de musique contemporaine de Pittsburgh.
Playlist contrastée
J’avais envisagé de composer une playlist « Musique baroque en Allemagne, tout sauf Bach » lorsque j’ai appris la disparition du chanteur-hurleur Ozzy Osbourne, événement qui m’a conduit à modifier quelque peu mes projets, d’où cette playlist complètement disparate et totalement contrastée ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand.
• Telemann – Suites pour orchestre – The English Concert, Trevor Pinnock – 1992/93 *****
Ces deux volumes des suites pour orchestre de Telemann sont absolument jubilatoires : c’est de la musique baroque à son plus varié, vivifiant et tonique, dans des versions en tous points remarquables : à ce stade de sa carrière, The English Concert avait atteint son apogée et les musiciens s’en donnent à coeur-joie dans ces oeuvres tout-à-fait enthousiasmantes ! Avec l’album « Tafelmusik » de Reinhard Goebel, voici les plus beaux disques consacrés à Telemann de ma discothèque !
• Black Sabbath – Black Sabbath – 1970 *****
Par contraste, le premier -et, à mon avis, le meilleur- album de Black Sabbath est d’une noirceur assez nouvelle à l’époque de sa parution, même si ce « satanisme » de pacotille prête plutôt à sourire aujourd’hui ! En revanche, l’album présente quelques excellents riffs de guitare, lourds et efficaces, fondateurs du « Heavy Metal », et reste mythique à cet égard.
Playlist courte, belle et intense !
Faute de temps aujourd’hui, mais également en raison d’un énorme fracas depuis exactement 07:00 ce matin chez les voisins en train d’abattre des plusieurs murs afin de totalement rénover l’appartement qu’ils viennent d’acheter –ça cogne très fort à coups de masse, ça découpe, ça perce… et les gravats descendent bruyamment le long de la façade par un « toboggan » au grand désespoir d’une Miss Moneypenny apeurée par tout ce raffut– j’écoute, très fort pour l’occasion, cette playlist courte mais intense, constituée de longs titres de Neil Young, poète et musicien canéricain comme il se décrit lui-même. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et lire plutôt que deviner le contenu de la playlist…-.
Textes intelligents –les paroles de la chanson « Ordinary People », ce long poème épique, peuvent être lues ici-, longues plages de guitares torturées et souvent saturées -il est quand même l’inventeur du « grunge » au courant des années 70, avant même que le terme ne soit popularisé dans les années 90…-, voix haut perchée mais très expressive, belle intensité émotionnelle caractérisent cette playlist, qui n’est représentative que d’une infime partie de la carrière de cet artiste prolifique.
Tout au long de sa longue carrière entamée à la fin des années 60 et la parution de plus de 40 albums depuis cette date, dont le plus célèbre demeure « Harvest », paru en 1972 et qui s’est remarquablement bien vendu, Neil Young a, sporadiquement, composé des titres marquants dans ce style : les cinq chansons de cette playlist sont sorties respectivement en 1972, 1977, 1996, 2007 et 2021.
Courte mais intense playlist !
Playlist « Punk’s not dead » !
Ça dépote depuis très tôt dans la maison avec cette playlist consacrée à un courant musical très éphémère : le courant punk –1976 – 1978 au plus tard…-, à travers quatre albums tout-à-fait emblématiques du genre ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Pour reconstituer l’histoire de ce courant musical, l’un des meilleurs ouvrages consacré à ce mouvement, né aux États-Unis contrairement à une légende bien établie –New York, scène alternative du CGBG : le vrai berceau de la musique punk-,puis propagé très largement en Angleterre, sur fond de la crise politique, sociale et sociale profonde qui aboutira à l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, reste disponible dans toutes les bonnes librairies : je vous en avais déjà parlé il y a très longtemps, il s’agit du livre de Jon Savage « England’s Dreaming », 685 pages d’une lecture réellement passionnante. –cf. imagette de droite-.
• The Ramones – Rocket To Russia – 1977 *****
Rocket To Russia est déjà le troisième album des faux frères new yorkais, et leur meilleur à mes oreilles, au sein de la discographie relativement riche du groupe –14 albums studio au long d’une carrière riche de plus de 2000 concerts en 20 ans-. Tout va très vite : une musique bourrée d’énergie et sans aucune fioriture ! Il ne reste aucun survivant parmi les membres du groupe originel qui enregistra cet album.
• The Clash – The Clash – 1977 ****
Premier album et seul album du groupe justifiant du label « Punk ». Très bon : paroles revendicatives, musique énergique. Mais ses successeurs, dont le fameux « London Calling », seront encore bien meilleurs, au fur et à mesure que le groupe aura assimilé différents styles musicaux et varié son répertoire, mis sans jamais perdre une certaine authenticité.
• Stiff Little Fingers – Inflammable Material – 1978 ****
De loin le plus méconnu des albums de cette playlist ! Et, cependant, un disque tout-à-fait emblématique de ce courant « Punk », et l’un des plus authentiques. Stiff Little Fingers, ce sont quatre Irlandais de Belfast à l’accent à couper au couteau ! Musique souvent frénétiques et refrains hymniques : un très bon album, trop méconnu !
• Johnny Thunders – So Alone – 1918 *****
Johnny Thunders, avec les New York Dolls, était punk sans la savoir, avant même l’émergence de ce courant ! So Alone est un immense disque au sein d’une discographie totalement erratique, où, pour une unique fois, le guitariste, bien entouré et bien produit, a su de discipliner pour réaliser un projet abouti.
Diète générale !
Le chef a dit : « Contre la dette qui augmente de 5000€ à chaque seconde, soyez responsables et faites un effort ! Tous à la diète : à partir de désormais et jusqu’à dorévanant, ceinture ! ».