… qu’on ne peut ignorer, à force de surmatraquage publicitaire, une jolie lettre, écrite par Sullivan Ballou, durant la guerre civile aux USA –ma marotte, comme le savent les plus anciens lecteurs de ce blog-. Document relativement connu, mais tout-à-fait d’à-propos en ce jour.
Sullivan Ballou décéda quelques jours plus tard, lors de l’une des toutes premières bataille de ce long conflit –première bataille de Bull Run, en juillet 1861– à 32 ans. Il était commandant de son bataillon. Sa lettre fut retrouvé parmi ses bien personnels, et fut remise à son épouse post mortem.
Sous le document –cliquer sur l’image pour la voir en grand-, la lettre dite en musique –extrait de l’excellentissime documentaire de Ken Burns : « La guerre civile », paru en DVD chez Arte-. Le morceau qui l’accompagne est « Ashokan farewell« , de Jay Ungar.
A titre de curiosité pour découvrir ce génie précoce qu’était Pic de la Mirandole, plus que pour les qualités d’une biographie romancée et factuellement critiquable, je vous recommande malgré tout la lecture de cet ouvrage, appréhendé ce week-end suite à un commentaire anodin livré sur le blog de Gilsoub. –Cliquer sur les images pour les voir en grand-.
Un peu oublié de nos jours, Pic de la Mirandole –Le Prince de la concorde– symbolise très bien l’humaniste touche-à-tout de la Renaissance italienne : c’est même le plus parfait exemple du syncrétisme humaniste. Polyglotte dès son plus jeune âge, esprit remarquablement ouvert et curieux, orateur de talent, personnalité attachante, et, paraît-il, tempérament séducteur –les femmes, dit-on, ne pouvaient pas l’écouter sans l’aimer-, l’homme avait tout pour plaire et plaidait pour l’acquisition d’une culture générale vaste et ouverte…
Ses idées lui valurent bien des tracas –et une condamnation papale– avec les autorités religieuses de son temps, à une époque où Savonarole –qui fut un temps son ami– sévissait à Florence. La mort de son plus éminent soutien, Laurent de Médicis –Laurent le Magnifique– lui fut en effet fatale. Il paya de sa vie, fort courte, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses, ses idées généreuses et tournées vers la tolérance. Ses ouvrages furent en bonne place au bûcher des vanités.
A lire, malgré tout, pour découvrir ce personnage des plus attachant !
Ci-dessous, la musique qui a présidé à une partie de l’écriture de cette notule…
Dernièrement j’ai écouté cet opéra assez peu connu, créé dans des conditions difficiles en 1938, mais néanmoins très beau et intéressant à plus d’un titre.
C’est assez contrapuntique –une marque de ce compositeur-, bien écrit, les éclats maîtrisés alternent avec des moments de bel intimisme. L’oeuvre reste d’un abord relativement aisé cependant et s’écoute agréablement.
L’opéra raconte vaguement les interrogations du peintre Matthias Grünewald –et plus généralement de l’artiste– face au pouvoir politique, sur fond de luthérianisme naissant et de guerre des paysans dans l’Allemagne médiévale finissante –une période un peu méconnue en France mais fondamentale dans l’histoire de l’Allemagne-.
Pour Hindemith, compositeur allemand confronté à la montée du nazisme au moment de sa composition, ces questionnements étaient pleinement d’actualité -il s’exilera assez rapidement en Suisse manger du chocolat-.
-En extrait, ci-dessous, Le concert des anges, qui ouvre l'opéra-.
Matthias Grünewald est le peintre, dont on ne connaît quasiment rien en matière de biographie, qui a réalisé notamment le retable d’Issenheim, que l’on peut admirer au Musée Unterlinden, à Colmar. Le retable est impressionnant –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, la crucifixion est d’une expressivité crue qui me valut l’un de mes grands chocs esthétiques face à une oeuvre picturale, lorsque je le découvris vers 13 ou 14 ans. Il réalisa quatre autre crucifixions, qui évoluent progressivement vers un quasi-expressionisme. La puissance qui s’en dégage est absolument exceptionnelle, aucune photo ne peut cependant en rendre compte, le retable mesurant 3,50m sur 5,90m.
… j’ai relu avec plaisir cet excellent ouvrage –cliquer sur l’image pour la voir en grand-, tout-à-fait d’actualité en ces temps troublés.
« Censure et caricatures. Les images interdites et de combat de l’histoire de la Presse en France et dans le monde« . Jean-Michel RENAULT, ed. RSF
Je ne sais pas s’il existe encore ou s’il est aisément disponible, mais précipitez-vous si vous ne l’avez pas encore lu : c’est très bien fait, et hautement instructif –et l’ouvrage permet de (re)trouver des dessins de très grande qualité– !
Une histoire de la censure à travers le temps et l’espace, où l’on apprend beaucoup de choses sur l’évolution des moeurs, ici et ailleurs. Et un bien beau livre !
Le droit d’auteur touche désormais l’impression 3D d’un modèle de jeu d’échecs ! C’est à lire ici… C’est vrai qu’il est assez élégant et jouable aisément. Comme je n’envisageais pas d’acheter d’imprimante 3D dans les prochains temps… Evidemment, maintenant qu’on en parle et que c’est interdit, les modèles vont fleurir et tout le monde va en vouloir !
C’est très intéressant, assez vite lu au demeurant, mais très instructif, même si essentiellement centré plus spécifiquement sur une ville –je ne vous dirai pas laquelle 😉 , mais sa cathédrale est la plus haute de France; et non, ce n’est pas Strasbourg, bien qu’ici, la cathédrale, à peine moins haute, soit nettement plus authentique !–
Comment ??? Décembre est arrivé en se précipitant quelque peu, avec son cortège de flocons annoncés prochainement… Et pas encore de surprise !!! 😯
Tragique erreur, qu’il convient de réparer derechef !
Et ce n’est même pas, en cette saison, l’effet d’un trop-plein de vin chaud délicatement parfumé, mais plutôt d’un agenda de fin d’année qui frise, pour le coup, le trop-plein !
La voici, la voilà, elle est là, et en lien avec une notule publiée précédemment, tant qu’à faire. Laissez-vous surprendre !
Dans le rubrique « Cancanons joyeusement et alimentons les rumeurs cocasses », il me semble que nous entrons depuis peu dans une nouvelle ère de classe exceptionnelle 🙄 ! Et pour une période indéfinie à ce jour…
En ce domaine intarissable, aujourd’hui, séance coucherie 😆 !
C’est l’histoire d’une jeune, talentueuse et jolie violoniste et d’un célèbre et riche producteur…
Elle, c’est Joanna MARTZY, hongroise née en Roumanie, précocement douée sans être une enfant prodige, et belle, élancée, un petit voile de tristesse dans les yeux : pas du tout le genre de bimbo que l’on voit de nos jours, mais une classe et une tenue de vraie grande dame.
Lui, c’est Walter LEGGE, producteur anglais, fin connaisseur de belle musique, de bonne chère et de jolies musiciennes : le Phil Spector de la musique classique, en quelques sortes, quoi que moins cinglé que ce dernier. On lui doit quelques-uns des meilleurs disques de musique classique, tous catalogues et répertoires confondus.
Au sortir de la guerre, la belle Joanna s’en alla gagner le 1er prix au concours de Genève -1947-, tandis que l’anglais sillonnait l’Europe pour découvrir de nouveaux talents et leur faire signer des contrats d’enregistrement pour EMI.
Ces deux-là devaient nécessairement se croiser. Elle signa, et commença à enregistrer de vraies merveilles -ses sonates et partitas de Bach, notamment, sont exceptionnelles-. Et puis devant les avances de plus en plus pressantes du monsieur-, refusa de céder…
Lui s’en remit bien, et vite – il se maria un peu plus tard avec Elisabeth SCHWARZKOPF, –dont le nom est aussi célèbre dans le monde de la musique que dans celui de la coiffure…-, le même genre de beauté un peu froide… Quant à elle, ces disques furent rapidement retirés du marché, et elle n’enregistra plus rien. Carrière discographique ruinée –mais les albums parus circulèrent cependant, à des tarifs très prohibitifs, entretenant sa réputation-, malgré une vraie aura. La belle se maria avec un riche suisse -ça ne s’invente pas…- et se retira peu à peu de la scène –ses concerts attiraient toujours un vaste public-, avant de mourir, trop jeune et très oubliée.
C’est grâce à EMI France que ses enregistrements sont reparus -rendons leur cette justice- et qu’ils sont désormais assez largement diffusés. Pour notre plus grand plaisir. On y trouve une vraie vision, une sonorité qui, si elle n’est ni la plus belle, ni la plus assurée, prend appui sur un grave profond et un archet exceptionnel.
La musique qui a présidé à cette notule : c’est un peu long 15 minutes- mais prenez le temps d’en profiter : elle rend cette Chaconne ardue très abordable : la version la plus chantante, peut-être…
Je me suis replongé avec délectation, hier soir, dans la lecture de « Les aventures du roi Pausole », de Pierre Louÿs, un livre d’une finesse d’écriture et d’une drôlerie qui ne retirent rien à la qualité du propos…
J’en avais une antique édition en livre de poche –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, disparue depuis longtemps -prêté, jamais rendu-, et il devenait difficile de trouver le roman depuis, sauf quelques éditions richement illustrées et vendues très cher. C’est désormais chose faite, Gallica l’a mis à disposition en version électronique.
Je ne peux que vous recommander cette saine lecture en ces temps de morosité ambiante : c’est frais, c’est très bien écrit, c’est à la fois insouciant, libertin mais très délicat et profond…
L’argument en semble mince, mais il faut aller au-delà et courir le lire ! Vous sortirez du roman de très bonne humeur !
« Le Roi Pausole, souverain débonnaire, indécis et rêveur, mène une vie paisible à la tête de son harem de trois cent soixante-six femmes, jusqu’au jour où sa fille Aline s’enfuit avec une jolie danseuse déguisée en prince charmant. Accompagné de Giglio, page séducteur, et du Grand-Eunuque Taxis, qui incarne l’ordre moral et cite la Bible à tout propos, Pausole se lance sur les traces de la jeune femme… »