Playlist de fin de vacances

Beeth_JuilliardHier, je me suis fait plaisir en écoutant les neufs premiers quatuors de Beethoven, qui sont à la musique ce que l’Everest est à l’Himalaya –cliquer sur l’image pour la voir en grand et vous rendre compte que la pochette trahit un cruel manque d’inspiration-…
Il m’en reste encore 7 à écouter avant la fin des congés –soit ce soir-, mais ce ne sera pas possible, ce sont souvent les plus longs et les plus denses, d’un accès plus difficile, qui ne supporteraient pas une écoute inattentive ou déconcentrée…

Un petit extrait pour vous faire une idée…

Du coup, ce matin, pour me détendre les oreilles, je suis passé à des choses un peu plus variées -cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-…

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Avec un autre petit extrait de cette playlist, très différent du premier…

C’est aussi l’autre rentrée

Diablotin_MusiqueL’autre rentrée –outre la professionnelle– concerne la saison musicale –classique– à venir.

A l’opéra, la saison s’annonce quasiment blanche pour moi, à part peut-être la création française d’un opéra de Wagner assez méconnu -oeuvre de jeunesse-, sur un livret adapté du « Mesure sur mesure » de Shakespeare :  « Das Liebesverbot », ou « La défense d’aimer », grand opéra comique en deux actes. Je ne l’ai, à ce jour, entendu qu’en disque, et ça ne m’a pas semblé été particulièrement été frappé du sceau du génie à venir –et c’est assez italianisant, qui plus est-…
Ajoutons-y pour faire bonne mesure une autre oeuvre en création française, créée cette année à Bruxelles, le « Penthesilea » de Pascal Dusapin, et puis c’est tout !
Plus intéressant s’annonce le « Winterreise » de Schubert, par Christian Gerharer et Gerold Huber –l’avantage des récitals, c’est que les billets sont à prix souvent fracassés, et plus encore quand c’est un samedi soir…-.

Du coup, la saison des concerts s’avèrerait presque plus intéressante : j’ai, à ce jour, repéré trois soirées qui s’annoncent passionnantes : un concert Mahler – Schumann en octobre; un autre Beethoven – Strauss – Hindemith en novembre, et, pour finir, « Les planètes », de Gustav Holst, une oeuvre qui met en valeur les orchestres et les instrumentistes, en mars.
Reste encore à vérifier ce qui se donne chez nos voisins allemands: je ne dirais pas non à une symphonie de Sibelius, par exemple : très beau programme en octobre à Karlsruhe !

En attendant, voilà une playlist –cliquer sur l’image pour la voir en grand– qui a fait le plaisir de mes oreilles !

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Pas trop audacieuse, mais très plaisante 😉 ! Et l’extrait qui suit devrait faire le bonheur des vôtres…

Playlist retour de vacances

Les retours de vacances, c’est toujours un peu fastidieux… Et c’est, chaque année, la même chose : vider les valises, ranger toutes les affaires, « dérawtiser » et classer les photos –ça, c’est plutôt agréable, et j’en ai finalement ramené assez peu cette année– trouver de quoi faire un repas alors qu’on a soigneusement vidé le frigo avant le départ… Bref, rien de bien réjouissant, d’autant que la perspective prochaine d’un retour au travail s’annonce à l’horizon…

Heureusement, j’ai quand même trouvé de quoi me réjouir les oreilles pour affronter ces perspectives ! Rien de bien nouveau sous le soleil, mais que du bonheur ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Et puis, pour préparer cette rentrée, il est temps d’envisager une mise à jour du blog, avec relooking en profondeur, ce qui risque de m’occuper un peu dans les prochains temps, pour peu que je trouve quelque chose qui me plaise…

Edit d’après une première tentative : j’ai essayé un truc, c’était pas mal mais assez fouillis quand même… Va falloir mettre les mains dans le cambouis pour peaufiner tout ça…

Playlist « Deuxième chance », une suite

C’est une notule de Sardequin sur son blog qui m’a conduit à vouloir offrir une nouvelle chance à des disques qui, jusqu’à ce jour, me laissaient dubitatifs, ou déçu après leur découverte –parfois lointaine…-.  Cliquer sur l’image pour la voir en grand. Cela m’arrive périodiquement.

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On trouve donc, en vrac –avec quelques commentaires en vrac eux aussi…– :

• le « Sgt. Pepper’s lonely hearts club band » des Beatles : peut-être bien le disque le plus surfait de l’histoire de la pop music, en tout cas à mes oreilles. Je n’ai jamais compris l’aura dont bénéficiait ce disque depuis sa sortie, et je ne comprends toujours pas… Ça va de la pop agréable, naïve et gentille à des prémices de world music –j’aime beaucoup George Harrison, mais « Within’you, without you », c’est du dernier pénible…– en passant par des choses un peu plus rock mais assez moyennement exécutées –le titre éponyme-. Restent donc deux trucs de Lennon au-dessus du lot : « Lucy in the sky with diamonds » et, surtout, « A day in the life ». L’album est par ailleurs bien produit –mais pas mieux que le « Pet Sounds » des Beach Boys, par exemple, qui est d’une toute autre tenue musicale-, la pochette est jolie et le 33T offrait même des images à découper pour se forger son propre costume… C’est un bon disque, mais pas le grand disque que l’on attend eu égard aux commentaires dythirambiques qui l’accompagnent.
• New Order : « Best of ». New Order, c’est tout simplement Joy Division sans Ian Curtis, trop tôt disparu… Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ? On change en tout cas complètement d’ambiance, et, pour tout dire : c’est bien, mais très loin de Joy Division. Forcément, quand on aime les premiers -groupe majeur de la fin des 70’s-, on peut être déçu… D’autres groupes ont produit le même type de pop fraîche et dansante au travers de compositions plus intéressantes.
• Wagner : « Die Walküre », James Levine. Des 27 versions de l’oeuvre dans ma discothèque –recomptage effectué ce jour…-, c’est l’une des deux ou trois versions que j’ai toujours eu du mal à apprécier. Qu’on ne s’y trompe pas, tout est plutôt très bien : bel orchestre, chanteurs plutôt adéquats, belle prise de son. Mais l’ensemble est d’une grande placidité et tout cela est tellement étale qu’on n’y trouve guère de passion ou de tension pour cette oeuvre magnifique. Je préfère de très loin des version plus imparfaites, mais plus engagées.
• Led Zeppelin : « Presence ». J’ai toujours eu un peu de mal avec le groupe, qui peut rapidement tourner à l’ostentation un peu vaine. Quand, en plus, les compositions peinent à égaler celles d’antan…

Playlist d’une journée commencée tard

Pour une fois durant ces congés, je me suis levé tard, c’est-à-dire après 7:30, mais avant 8:00 ! Depuis, j’en profite pour rafraîchir la maison –et mes idées pour me concocter une petite playlist plutôt agréable à mes oreilles… –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Et comme je suis de bonne humeur, je vous propose de découvrir cette rareté dans cette forme –l’oeuvre étant fort connue par ailleurs-. ENJOY ! Il s’agit maintenant, pour vous, de définir dans quelle langue c’est chanté  🙄 !

Edit : pour vous aider, et pour que vous puissiez même chanter avec la chorale, je vous offre les paroles  :mrgreen:

Oi Suomi, katso, Sinun päiväs koittaa,
yön uhka karkoitettu on jo pois,
ja aamun kiuru kirkkaudessa soittaa
kuin itse taivahan kansi sois.
Yön vallat aamun valkeus jo voittaa,
sun päiväs koittaa, oi synnyinmaa.

Oi nouse, Suomi, nosta korkealle
pääs seppälöimä suurten muistojen,
oi nouse, Suomi, näytit maailmalle
sä että karkoitit orjuuden
ja ettet taipunut sä sorron alle,
on aamus alkanut, synnyinmaa.

Une autre page de petite histoire

L’année dernière, à peu près à la même époque, je vous parlais de l’histoire en jaune, qui permettait de reconstruire un peu de la saga de l’enregistrement audio. Aujourd’hui, je vous propose quelques petites histoires en lien avec les premiers enregistrements réellement Hi-Fi, au sortir de la seconde guerre mondiale.

ffrrdeccaDeux phénomènes majeurs permirent de passer progressivement de l’ère du 78T à celle du 33T : • d’une part, l’enregistrement sur bandes magnétiques, mis en oeuvre très tôt en Allemagne –la qualité des retransmissions radio allemande interpellait les Européens des pays alentours et, surtout, la bande magnétique permit d’enregistrer les oeuvres d’un seul tenant, et non pas par « bouts de 4 minutes »-; d’autre part, l’amélioration des microphones, qui est due aux Anglais, en lien direct avec les systèmes acoustiques de détection des sous-marins ennemis pendant la guerre : cette technologie fut reprise par la marque anglaise Decca dès 1944, et popularisée sous le terme de « ffrr », soit full frequency range recordings.

ffrrdeccaLPLe premier enregistrement répondant quasiment aux normes Hifienregistrement encore mono, certes, mais proposant une bande passante considérablement élargie et s’étendant de 80 à 14000 Hz-, très supérieur aux enregistrements réalisés par la concurrence de l’époque, eut lieu à Londres en 1945 : il s’agit de la 5ème symphonie de Tchaikovsky par le National Symphony Orchestra, sous la direction de Sidney Beer. Vous pouvez en écouter des extraits, pour vous rendre compte de la qualité sonore obtenue eu égard aux standards moyens de l’époque –le disque est cependant hors catalogue depuis longtemps, et difficilement trouvable, et son intérêt artistique est plutôt mineur-.

MilsteinWalterUne fois cette technologie appropriée, il fallait encore passer du 78T –4 minutes par face– au 33T « long player », dit LP. C’est grâce à l’enregistrement sur bandes magnétiques que ce passage fut considérablement simplifié, puisque le montage ne posait plus, désormais, de problèmes insurmontables. Le premier 33T LP / 30cm de l’histoire du disque fut réalisé par Columbia records. Il s’agit du concerto pour violon de Mendelssohn, dans la version de Nathan Milstein dirigé par Bruno Walter. Hors classique, le tout premier LP produit était « The voice of Frank Sinatra ».

Il va sans dire que, rapidement, l’ensemble du catalogue 78T commença à disparaître, au profit du nouveau standard infiniment plus pratique proposé par le LP.

C’est alors que l’histoire « moderne » de l’enregistrement audio put commencer.

C’est dimanche, on monte le son

Alors que Sardequin, sur son nouveau blog –temporaire ?– évoque Rory Gallagher, ce sont d’autres irlandais qui ont réveillé toute la maisonnée ici ! Et si vous préférez les musiques orientalisantes, allez voir chez Gilsoub, vous aurez droit à une surprise !

En ce dimanche matin, donc : un concert-hommage à Phil Lynott, le barde irlandais disparu il y a déjà presque 30 ans, au cours duquel on retrouve le très efficace enchaînement Cowboy song / Boys are back in town, comme au plus beaux jours de Thin Lizzy. Et puis, c’est aussi l’occasion d’entendre la fameuse et très rare  Gisbon Les Paul sunburst de Gary Moore –modèle de collection, désormais en musée, qu’il tenait de Peter Green himself-, au son si particulier ! Un grand moment ! Play it loud ! Very loud !!!

Musique de stade vs approche HIP

BeechamMessiahGrand choc ce matin, en retournant vers un disque que je n’avais plus écouté depuis des lustres : largement plus de 30 ans, je pense… Depuis, mon oreille s’est aiguisée –enfin j’espère– même si mon ouïe, avec l’âge avançant, est plutôt naturellement sur le déclin !

TBeechamCaricDonc je me suis dit qu’il serait tout-à-fait sympathique de réécouter ça –cliquer sur l’image pour la voir en grand-, dont je n’avais même plus l’ombre d’un souvenir lointain, mon approche approfondie de l’oeuvre étant plus récente –fin des années 80-. J’avais d’autres versions de la même époque –fin des années 50, début des années 60– et ne m’attendais donc pas à ce choc intense !!!

On dirait que c’est écrit pour sonoriser un stade, tout est simplement too much : variations de tempi hasardeuses –c’est généralement trop lent ou trop rapide, rarement au bon tempo, et le chef accélère et ralentit au gré de sa fantiaisie– , réorchestration totale avec abondance de cuivres, de percussions de tous ordres, choeurs plantureux, solistes opératiques –dont Jon Vickers, c’est aussi pour lui que je voulais réécouter le disque,  qui tord les mots…–  ! C’est assurément réalisé avec ferveur –Beecham surnommé par ses confrères « Le grand bâton » parce qu’il dirigeait avec une baguette très longue, n’eut jamais une très grande technique, mais toujours beaucoup d’enthousisame-, mais très loin des canons actuels en matière d’interprétation –les fameuses version HIP dont je vous ai déjà parlé auparavant-.

Je ne vous fais pas languir plus longtemps. Le premier extrait est donc celui dont je vous parle ci-dessus, apte à égayer les supporters de football ou de rugby avant ou après match –pendant, ils ne s’entendraient plus brailler...-. Le second est une version HIP de qualité. Une écoute comparée vaut mieux qu’un long discours ! Enjoy !

Playlist contemporaine

Depuis hier, c’est une playlist « ardue » à laquelle je me consacre… –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

« Le château de Barbe-Bleue », en allemand, c’est assez rigolo, tant la prosodie de cette langue est éloignée du hongrois original, mais la version est très bien au demeurant !
« La mort de Danton », dans la version de sa création en 1947, raconte la même histoire que le film avec Depardieu, qui fut excellent dans ce rôle.
« Lulu » est ici présentée dans sa version complète en trois actes, pour la première fois, et l’enregistrement est liée à ces représentations -auparavant, on ne jouait que la version incomplète de l’oeuvre-. C’est une oeuvre magnifique, qui gagne beaucoup à être vue : je garde un excellent souvenir du spectacle proposé à l’opéra national du Rhin il y a juste dix ans, dans une mise en scène éblouissante !

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L’art de la peur, in : Jalousies et vacheries

CheFReinerJe vous avais déjà parlé, ici ou , des petites ou grandes vacheries et jalousies qui parcouraient le monde de la musique classique. Rajoutons donc l’anecdote suivante à ce modeste florilège, qui met en scène deux immenses artistes ayant effectué une grand partie de leur carrière aux Etats-Unis : Fritz REINER, chef d’orchestre, et Arthur RUBINSTEIN, pianiste mondialement renommé et quasi-unanimement loué, pour ses interprétations de Chopin en particulier.
REINER faisait partie de la race des tyrans, terrorisant les musiciens des orchestres où il officia et ne supportant aucune contradiction : un Toscanini en pire –ce qui n’est pas peu dire ! – Certes phénoménal de précision et de clarté, mais peu enclin à la moindre concession. Hongrois exilé aux Etats-Unis, il commença sa carrière américaine à Cincinnati, avant de prendre la tête de l’orchestre de Pittsburgh, où il renvoya plus de 90% –vous avez bien lu…– des musiciens de l’orchestre en moins de trois ans. Six ans après son arrivée, il ne restait que deux musiciens de l’orchestre initial ! Son départ, au bout de dix ans, fut vécu donc comme un soulagement.

ARubinsteinREINER partit en effet pour Chicago, où son intransigeance permit de bâtir ce qui devint, à l’époque, le meilleur orchestre américain. Durant les dix ans de son mandat à Chicago, REINER enregistra beaucoup, pour RCA : ses disques firent les beaux jours des mélomanes américains, puis européens lorsqu’ils furent régulièrement importés vers nos contrées. Ils restent encorne largement réédités de nos jours –excellente anthologie Richard Strauss à tout petit prix, très bonnes symphonies de Beethoven dans une optique «objective», concerti de Tchaïkovsky et Brahms avec Gilels…-, et sont de très bons témoignages de son art et de la qualité phénoménale atteinte par son orchestre.

Rach2Le 1er septembre 1956, REINER enregistra pour RCA le très fameux concerto pur piano n°2 de Rachmaninoff, le soliste étant le très célèbre Arthur RUBINSTEIN. A cette époque, c’était, avec HOROWITZ, le pianiste le plus célèbre de son temps, et, déjà, une forme de légende vivante, réputé pour la beauté de sa sonorité et sa «musicalité» plus que pour son exactitude technique -avant 60 ans, il travailla peu la technique pour elle-même-.
Les musiciens avaient enregistré toute la journée au cours d’une très longue séance, et, la soirée approchant, tout semblait en boîte, lorsqu’un corniste demanda au chef de pouvoir réenregistrer un passage qu’il pensait pouvoir améliorer encore. RUBINSTEIN en profita alors pour demander à corriger lui aussi quelques passages de piano. REINER lui répondit alors : «Mon orchestre ne se trompe jamais. Mais si nous devions corriger tout ce que VOUS avez commis comme erreur, la nuit ne serait pas assez longue ! ».
Les deux musiciens ne se reparlèrent plus jamais… Le disque est toujours édité, c’est une très bonne version de ce concerto !

La vidéo ci-dessous met en évidence la grande économie de moyens du chef d’orchestre, qui semble vouloir traque la faute partout où elle peut être tapie !