Un grand-père presqu’oublié, un parrain qui a traversé le temps, des rejetons turbulents et désormais assagis, des cousins au premier degré sonores et bruyants…
A vous d’associer ces qualificatifs, selon votre appréciations, avec les différents artistes de la playlist de ce jour, destinée à lutter contre la canicule annoncée. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
En prime, deux chouettes extraits pour vous aider à entamer cette chaude journée agréablement !
Pour compléter cette courte notule, une petite devinette estivale : il manque sans doute au moins un groupe incontournable, selon moi, pour compléter la famille –non, il ne s’agit pas des Bluesbreakers, ce serait trop facile ! – : je vous laisse le soin de le retrouver !
A priori, ce n’est pas si difficile que ça…
La playlist de ce matin est consacrée à des albums parus au cours des années 70, décennie marquée par de fortes évolutions des courants musicaux ayant émergé durant les années 60 et une certaine « spécialisation et classification des genres » –il serait souhaitable qu’un Linné ou un Whittaker s’attaque un jour à formaliser tout cela, si c’est possible, afin qu’on puisse s’y retrouver un peu : même si mes goûts en la matière sont assez arrêtés, cela resterait très intéressant à titre informatif…-.
Conséquence de ce préambule : il n’y a pas de fil directeur à cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– autre que le plaisir auditif qu’elle peut procurer à cet instant, et c’est déjà beaucoup !
On trouvera donc :
• le meilleur album live des Rolling Stones et de l’histoire du Rock–1973-, bien que pas tout-à-fait officiel, et que les lecteurs réguliers de ce blog doivent connaître;
• un très chouette album de « Soul Music » –Stevie Wonder, 1976-, genre que je fréquente peu généralement, mais que j’apprécie d’autant plus à petite dose : lignes de basse dodues et bondissantes, mélodies faciles, très beaux arrangements… Vraiment très agréable ! –Cliquer sur l’extrait ci-dessous pour découvrir ou redécouvrir-;
• un album aux accents grandiloquents mais éloquents de Queen –1975-, et comportant le tube « Bohemian Rhapsody ». Belle voix, belles envolées guitaristiques, production efficace. Une nuit à l’opéra atypique !
• l’album sans doute le plus « dur » de Pink Floyd –1977-, déjà très pessimiste dans le fond, mais moins grandiloquent, pour le coup, que celui qui lui succédera –The Wall-. Très beau jeu de guitare de David Gilmour, là encore, et, peut-être, mon album préféré du groupe !
« They play the same kind of negro music than the Beatles, but with far more technical skills ».
C’est ce que l’on pouvait lire dans la revue « The Gramophone » en 1963, lors de la sortie du premier disque des Rolling Stones.
Les deux vidéos ci-dessous confirment aisément ces propos : la reprise de cette excellente chanson de Chuck Berry me semble infiniment mieux maîtrisée par les cailloux que par les scarabées : soutien rythmique beaucoup plus adéquat –la batterie de Ringo Star fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose et la basse de Wyman est à la fois plus mobile et plus variée que celle de son « rival », le pire bassiste qu’ait entendu le grand compositeur, arrangeur et producteur Quiny Jones selon son aveu-, sans même parler de la fluidité de l’aisance des guitaristes, bien meilleurs chez les Rolling Stones ou de l’assimilation du texte par l’un ou l’autre des chanteurs : Mick Jagger y met une morgue qui manque cruellement dans la version chantée par les Beatles.
L’occasion de relancer une vieille querelle, qui remonte presqu’à cette époque et qui ne sera sans doute jamais définitivement tranchée !!!
J’avais gardé celui-ci pour la bonne bouche, souhaitant lui accorder l’importance qu’il méritait a priori : un « nouvel » album des Rolling Stones, « On Air », même réalisé à partir de bandes de « concerts radio » d’archives enregistrées entre 1963 et 1965, ça suscite forcément la curiosité et une écoute attentive : je souhaitais donc avoir du temps à lui consacrer !
A vrai dire, tout ne m’était pas inconnu, ayant déjà un certain nombre de « bootlegs » où l’on pouvait retrouver certains de ces titres, dans ces versions-là… Mais, un énorme effort de nettoyage des bandes et de remixage permet de les entendre dans des conditions vraiment idéales, à partir de sources d’origine remarquablement bien conservées par la BBC.
Cet album est donc un vrai petit bijou : le groupe, enregistré pour diverses émissions de radio –Saturday Club; Blues In Rythm; Top Gear…– dans les conditions du live, joue remarquablement bien, et on ne trouve cette qualité d’ensemble chez aucun des groupes issus du courant du British Blues aussi tôt dans le temps : les premiers extraits ont été enregistrés en 1963 –à une époque où les Beatles jouaient un Rock’n’Roll assez cacophonique…-, et la formule est, déjà, très au point :
• une assise rythmique exceptionnelle –cf. extrait 1, 1963 : on comprend pourquoi le couple Jagger – Richards offrit un pont d’or à Charlie Watts pour qu’il entre dans le groupe : il apporte une touche de légèreté et une souplesse remarquables; on entend des lignes de basse inventives, vives et sans cesse en mouvement, selon des progressions harmoniques aventureuses-;
• deux guitares qui appliquent le concept « the ancient art of weaving« cher à Keith Richards, mais qui fut assez rapidement perdu –et jamais retrouvé : Brian Jones s’est progressivement désintéressé de la guitare pour aller vers une foultitude d’autres instruments; Mick Taylor jouait une rythmique en contrechants et des soli; et Ronnie Wood « If he could » fait de son mieux, mais…– depuis;
• et surtout, un Mick Jagger d’une maturité remarquable pour un gamin de 20 ans –cf; extrait 2, 1964-, qui a su assimiler les idiomatismes des chanteurs noirs-américains mieux qu’aucun autre ! Il y met une morgue et une arrogance tout-à-fait bienvenues !
Durant ces concerts radiophoniques, les jeunes Anglais purent aussi découvrir la slide-guitar, dont Brian Jones était alors l’unique –et remarquablement talentueux- spécialiste dans le pays -cf. extrait 3, 1964-. On entend là un vrai souci d’authenticité, qu’on retrouvera rarement chez d’autres groupe issus de la vague du British Blues qui suivit –peut-être chez Alexis Korner, mais sans les talents de conteur d’un très bon chanteur qui donne tout le sens à cette musique, et pas même chez les Bluesbreakers de John Mayall, qui proposait essentiellement des compositions originales-.
Bref, un album merveilleux, qui laisse à entendre qu’avant de devenir « The Greatest Band In The World », les Rolling Stones furent vraisemblablement le premier et le meilleur groupe d’authentique Rythm’N’Blues anglais.
Après une énorme semaine de labeur –et les semaines à venir s’annoncent à peu près identiques : je ne m’en sors que difficilement avec mon agenda, et au prix de modifications visant à rationaliser mes déplacements– qui m’a tenu éloigné de toute écoute musicale pour près d’une semaine, je retrouve enfin, avec plaisir, une petite playlist, consacrée, en ce début de soirée, à des albums dont le titre commence par la lettre V. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• Ça commence avec « (The)Very Best Of Fleetwood Mac » –paru en 2002-, l’un des meilleurs albums de compilation présent dans ma discothèque, le groupe ayant été, durant une assez longue période, un très bon pourvoyeur de chansons très bien construites et variant largement leur répertoire tout au long des décennies –du blues à un pop-rock très efficace-. De quoi commencer très agréablement cette playlist…
• … qui se poursuit avec le très méconnu « Van Halen II » –1979-, bien moins populaire que le premier album du groupe, qui avait été une révélation à sa sortie. On reste dans la même lignée, sauf que l’effet de surprise jouant moins, l’effet produit est donc moins saisissant. Pour autant, c’est un très bon album, plein d’une énergie brute et efficace.
• « (The) Velvet Underground And Nico » fait partie, depuis sa parution en 1967, des albums qui ont profondément marqué la jeune histoire de la « Rock-Music », même s’il fut un échec commercial à sa sortie. L’album est produit par Andy Warhol, qui en réalisé aussi la pochette, et imposa au groupe dirigé par Lou Reed et John Cale la mannequin-chanteuse allemande Nico, présente sur trois titres. Evidemment, plus de cinquante ans plus tard, toute la mythologie « proto-punk contestataire » fait beaucoup sourire, mais cela reste un merveilleux album de très bonne musique, assez intemporel qui plus est.
• Enfin, « Voodoo Lounge » des Rolling Stones –1993– est le premier album des Rolling Stones sans Bill Wyman, le bassiste, remplacé –le terme est impropre : l’expérience a montré qu’il était irremplaçable dans la construction du son du groupe, tant il était en osmose avec Charlie Watts, le batteur– ponctuellement par le très bon technicien de la basse Darryl Jones. Il permit au groupe de retrouver les sommets des charts et contient quelques excellents morceaux –cf. extrait ci-dessous-, mais s’avère un peu long toutefois –un travers que l’on retrouve chez de nombreux groupes depuis l’apparition du CD : les albums durent près d’une heure, voire un peu plus, soit la durée du double-LP auparavant : or, peu de double-LP sont d’une qualité totalement constante…-.
J’ai malheureusement consacré très peu de temps à l’entretien de mes oreilles ces derniers jours : peu lundi, pas du tout mardi, et je reprends modestement aujourd’hui seulement ! Il faut dire que la mise en forme de la restitution d’audit dont je vous parlais dernièrement m’a pris un temps considérablement plus long que celui que je souhaitais y consacrer, mais l’ensemble prend désormais la forme présentable d’un fichier de près de 300 pages… Je me demande qui lira cela exhaustivement !
Aujourd’hui donc, pendant mon contrôle de géométrie –subi par ma voiture, pas par moi, à vrai dire : depuis que j’avais tapé un peu fort un trottoir, elle ne roulait plus tout-fait droit. J’en ai aussi profité pour changer les pneus avant, usés tout bizarrement du fait de ce défaut de parallélisme…-, j’ai dégusté une petite playlist alphabétique, consacrée à la lettre U. Et donc, je n’ai même pas eu le temps de faire les soldes : je laisse cette activité dispendieuse à TheCookingCat ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A vrai dire, cette playlist est très contrastée : s’il ne commençait par par cette lettre, j’aurais complètement oublié « Ummagumma » des Pink Floyd –1969-, drôle de disque assez inégal et un peu longuet à mes oreilles sur la durée. De même, « Undercover » des Rolling Stones –1983– n’est pas, de loin, mon album préféré du groupe, même s’il comporte quelques jolies choses, mais très marquées années 80, notamment dans sa production. C’est honnête, mais pas au-delà.
En revanche, tant « Unknown Pleasures » de Joy Division –1979– et « Unplugged in New York » de Nirvana –1994– sont d’excellents albums, qui ont, chacun à leur manière, marqué leur époque. Ma préférence va au premier –un extrait ci-dessous, à écouter très fort de préférence pour en profiter pleinement…-, mais le second est excellent aussi !
2018 prolonge 2017 via les playlists alphabétiques, puisque je n’avais pas réussi à épuiser le concept l’année passée… Aujourd’hui, la lettre S, pour laquelle le choix était si vaste que j’aurais pu réaliser quelques playlists supplémentaires vraiment aguichantes… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• Commencer la journée avec « Smile », de Brian Wilson –2004– est réjouissant et vivifiant, de quoi se mettre de très bonne humeur jusqu’au lendemain ! Conçu pour les Beach Boys en 1967, à l’époque où Les Beatles enregistraient « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band », j’aurais pu ajouter celui-ci à la playlist du jour, mais il n’aurait pas soutenu la comparaison avec « Smile », cette « symphonie de poche adolescente » comme l’appelait son créateur… Des errances de sa composition à sa création tardive, tout, ou presque, a été dit sur cet album pour lequel l’adjectif « mythique » n’est pas usurpé !
• The Cure, « Seventeen Seconds », 1980. Deuxième album du groupe –et premier opus de ce que certains critiques appellent la « Trilogie glacée »-, ici en quatuor –guitare, basse, batterie, clavier-. Le contraste avec « Smile » est saisissant : ici, tout est brumeux et figé, très épuré, à la limite du murmure parfois. J’aime beaucoup ce très beau disque, que je classe dans mon trio de tête des productions du groupe, avec « Pornography » et « Disintegration ».
• The Rolling Stones, « Some Girls : The Complete Demos », 1978. Seconde partie d’une édition « Deluxe » de l’album : des chutes de studio, des reprises, des compositions originales non retenues pour l’album final… Intéressant, mais pas édifiant ! L’album comporte deux blues, dont le premier est gâché par la slide guitar maigrelette de Ronnie Wood… La tournée US qui suivit connut un très gros succès.
• AS Dragon, « Spanked », 2003. A mes oreilles, l’un des tout meilleurs disques produit par un groupe français au 21ème siècle, même si la plupart des chansons sont en anglais- ! Des compositions énergiques très bien interprétées –cf. extrait ci-dessous-, beaucoup de diversité et une très belle mise en musique du poème de Baudelaire : « Un hémisphère dans une chevelure », qui me fait immanquablement penser au « Dirt » des Stooges, l’une des influences revendiquée du groupe français.
Après les ripailles de ces derniers jours et du temps consacré, un peu, à la découverte de mes cadeaux de Noël –beaucoup de piano, donc– et, beaucoup, à une activité professionnelle qui me pèse, chaque fin d’année –ce n’est pas difficile, mais ça nécessite pas mal de recherche et de tri parmi les résultats…-, j’ai opté, aujourd’hui, pour une playlist consacrée à la lettre R ! Assurément, la fin de l’alphabet ne sera pas atteinte avant la fin de l’année ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Vu la fréquence de cette lettre, le choix était vaste ! J’ai donc retenu : • deux albums de glam-rock très différents, bien qu’ils partagent quasiment les mêmes musiciens : « (The) Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars » de David Bowie –1972– et l’excellent live de Lou Reed, « Rock’n’Roll Animal », paru en 1974, qui est en fait le premier témoignage de sa tournée 1974, et fut suivi d’un second opus, « Live », paru en 1975 seulement et, curieusement, beaucoup moins populaire; • l’excellent « Répression » de Trust –1980-, deuxième et sans doute le meilleur album de ce groupe très inégal, et qui fut ultérieurement confronté aux changements incessants de personnels. Bien évidemment, à peu près tout le monde connaît l’immense succès proposé en extrait ci-dessous, qui fit énormément pour la popularité de ce groupe, et que le public reprenait à tue-tête lors des concerts –je les avais vus lors de la tournée qui suivit la parution de ce disque : excellent souvenir !-;
Edit : à la demande unanime de Christophe, un second extrait de cet excellent album, moins populaire que le précédent…
• enfin, un album peu connu des Rolling Stones, « Rock’n’Roll Circus », qui connut un drôle de destin : il s’agit de la bande sonore du mini-festival organisé par le groupe en décembre 1968, regroupant la fine fleur des artistes anglais de l’époque dans le cadre d’un spectacle de cirque en musique –impayable Keith Moon en clown, par exemple, ou encore Mick Jagger en Monsieur Loyal, introduisant les « numéros » de chacun : Taj Mahal, The Who, Marianne Faithfull, ainsi que le super groupe formé par John Lennon, Keith Richards, Eric Clapton et Mitch Mitchell pour un Yer Blues d’anthologie-. Les Rolling Stones, peu satisfaits du résultat, refusèrent longtemps la publication du film et du disque, qui ne parurent officiellement qu’en 1995. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Avant de vous livrer la devinette de décembre, je tiens à rappeler qu’une devinette proposée en novembre n’a pas trouvé de réponse à ce jour : elle se trouve ici. Voilà qui est dit !
Pour finir l’année, je vous propose de me dire quel est le seul morceau de blues qui a jamais occupé la première place des charts anglais depuis leur création, aussi étonnant que cela puisse paraître !
J’ai un peu vérifié ici ou là avant de vous soumettre cette devinette, mais il semble que ce soit effectivement une réalité !
Allez, je vous laisse chercher parmi cette liste, et que le meilleur gagne !
[spoiler]• The Rolling Stones – Down In The Hole • Fleetwood Mac – My Baby’s Good To Me • Led Zeppelin – You Shook Me • John Mayall And The Bluesbreakers – Double Crossing’ Time • The Yardbirds – Steeled Blues • The Beatles – Yer Blues • The Rolling Stones – Little Red Rooster • Led Zeppelin – Since I’ve been Loving You • Them Featuring Van Morrison – Go On Home Baby • John Mayall – Laurel Canyon Home[/spoiler]