Playlist « The bass is everything »

N’attendez pas ici des pyrotechnies virtuoses par des bassistes ayant détourné la basse de son rôle de soutien harmonique et rythmique : il y a évidemment, depuis quelques décennies, des bassistes virtuoses qui ont donné à cet instrument un rôle de solistes inimaginable lors de l’apparition des premières basses électriques, au début des années 50 –on disait alors guitare-basse, par opposition à la contrebasse-. Les deux instruments, dans leur version « basique », comptent quatre cordes, accordées selon la quarte mi – la – ré – sol.

Dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, la basse reste « cantonnée » à un rôle relativement discret mais efficace, donnant pourtant tout son sens à chacune des chansons. On entend donc :
• des lignes solides  : « Miss you » des Rolling Stones, « Da ya think I’m sexy » de Rod Stewart, les deux titres de Fleetwood Mac, « Money » de Pink Floyd -super simple, par « le plus mauvais bassiste de l’histoire du Rock » selon le quotidien Libération;
• des lignes très mélodiques mais parfaitement intégrée au discours : « Jig Saw Puzzle » des Rolling Stones, Pictures of you » des Cure, ou, très virtuose –ça fait super mal aux doigts de la main gauche…– « Won’t get fooled again » des Who –leur plus grand titre à mon avis-;
• un slap -technique assez récente d’attaque de la corde par le pouce et « tiré » par l’index– discret mais superbe dans « Ashes to ashes » de David Bowie.

Pour clore cette petite notule, voici, à mes oreilles, la plus belle partition écrite pour une basse électrique : « Portrait of Tracy », de Jaco Pastorius, réservé aux très grands bassistes. La maîtrise de l’instrument est exceptionnelle, le travail sur la qualité du son dans un contexte amplifié est de tout beauté ! Sortir la suite d’harmoniques écrites dans la partition est excessivement difficile –et encore plus dans le contexte d’un concert, où les aléas techniques sont nombreux : ronronnement, souffle de masse…-, mais ce géant –dans tous les sens du terme– devait avoir une force et une délicatesse dans les doigts absolument phénoménales. Il s’est auto-détruit avec autant de conscience qu’il avait mis pour maîtriser si parfaitement son instrument, mais pour ma part, je ne connais pas de plus beau chant de basse…