Emotion esthétique…

Mathis

Dernièrement j’ai écouté cet opéra assez peu connu, créé dans des conditions difficiles en 1938, mais néanmoins très beau et intéressant à plus d’un titre.

C’est assez contrapuntique –une marque de ce compositeur-, bien écrit, les éclats maîtrisés alternent avec des moments de bel intimisme. L’oeuvre reste d’un abord relativement aisé cependant et s’écoute agréablement.

L’opéra raconte vaguement les interrogations du peintre Matthias Grünewald –et plus généralement de l’artiste– face au pouvoir politique, sur fond de luthérianisme naissant et de guerre des paysans dans l’Allemagne médiévale finissante –une période un peu méconnue en France mais fondamentale dans l’histoire de l’Allemagne-.

Pour Hindemith, compositeur allemand confronté à la montée du nazisme au moment de sa composition, ces questionnements étaient pleinement d’actualité -il s’exilera assez rapidement en Suisse manger du chocolat-.

-En extrait, ci-dessous, Le concert des anges, qui ouvre l'opéra-.

Matthias Grünewald est le peintre, dont on ne connaît quasiment rien en matière de biographie, qui a réalisé notamment le retable d’Issenheim, que l’on peut admirer au Musée Unterlinden, à Colmar. Le retable est impressionnant –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, la crucifixion est d’une expressivité crue qui me valut l’un de mes grands chocs esthétiques face à une oeuvre picturale, lorsque je le découvris vers 13 ou 14 ans. Il réalisa quatre autre crucifixions, qui évoluent progressivement vers un quasi-expressionisme. La puissance qui s’en dégage est absolument exceptionnelle, aucune photo ne peut cependant en rendre compte, le retable mesurant 3,50m sur 5,90m.

Grunewald_Issenheim

L’autre lettre à Élise !

Tout le monde connaît « La lettre à Élise » de Beethoven, gentille bagatelle pour piano.

Pour ma part, j’aime beaucoup l’autre lettre à Élise, de The Cure, qui, de surcroît est un véritable régal jouer à la basse –et encore plus sur avec des cordes en nylon à filet plat, même si ce n’est pas a priori prévu pour : c’est extrêmement agréable, et la ligne de basse est bien écrite et mélodieuse– !

Opération deuxième chance !

Il m’arrive régulièrement –pas trop souvent quand même : je préfère me faire plaisir avec des choses que je suis sûr d’aimer !– de tenter, pour certains CD dont j’avais gardé une impression mitigée, de tenter une session de rattrapage : c’était le cas aujourd’hui avec les disques suivants -cliquer sur l’image pour la voir en grand- :

SessionRattrapage0115

 On trouve donc : le Mahler par Bernstein « seconde manière », très prisé par de nombreux mélomanes, mais auquel je n’accroche guère, une vision sans doute engagée mais éminemment personnelle et qui manque à mon sens trop de simplicité pour laisser la musique s’exprimer; • les 5 dernières sonates de Beethoven par Pollini, un coffret qui avait défrayé la chronique lors de sa parution en 33 tours, mais qui, depuis, ne m’a jamais convaincu –des versions correctes, dans une prise de son très moyenne– : une de mes plus grandes déception eu égard à la réputation de l’objet; • The Cure : « Wild mood swing » contient un excellent titre : le tout premier, « Want », la suite manque cruellement d’inspiration. Leur seul disque que je n’écoute quasiment jamais… • Guns’n’Roses : « Greatest hits », normalement, la quintessence de ce groupe, si on en croit le titre : je ne sais pas ce que vaut le reste, mais si c’est encore moins bon, je ne saurais expliquer leur notoriété –un peu révolue quand même de nos jours-.

Wall of sound !

SpectorHier soir, j’ai regardé un biopic –ça s’appelle comme ça, désormais– sur Phil Spector, le producteur musical mi-fou mi-génial qui enregistra tant de « tubes » de la fin des années 50 jusqu’à la moitié des années 70. Belle performance d’acteur d’Al Pacino –a-t-il déjà, d’ailleurs, tourné un mauvais rôle ?– et une histoire assez proche de la réalité semble-t-il. Il est entôlé jusqu’à la fin de ses jours -vu son état de santé et son âge, les 19 ans incompressibles qu’il a pris ne devraient plus lui permettre de vivre hors de prison-.

Nonobstant, et pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Phil Spector écrivit de nombreuses chansons il y a 50 ans et plus, qui cartonnèrent dans les charts de l’époque, non pas tant à cause de leurs qualité intrinsèque –ce n’est ni indigne, ni pire ou meilleur que la majorité des titres américains de l’époque-, mais à cause du son qu’il inventa : le fameux « wall of sound« . De nos jours, ce n’est plus ni impressionnant, ni même vraiment reproductible avec nos systèmes Hi-Fi contemporains : pour la bonne raison que c’est strictement prévu pour être entendu en MONO, et non pas en stéréo. Walter Legge, dont je vous ai parlé ici, partageais d’ailleurs cette passion pour la mono et se décida tardivement à passer à la stéréo pour des enregistrements « domestiques ». Il faut retenir qu’en Angleterre et aux USA, les radios les plus populaires ont très longtemps émis en GO –grandes ondes– et non pas en FM. La majorité des électrophones étaient également en mono, et les hauts-parleurs avaient une bande passante limitée –le spectre sonore était concentré sur le médium, avec peu de vrais graves et encore moins d’aigus : mais, en psyho-acoustique, c’est bien le médium qui est le plus important et à un certain âge, l’oreille n’entend plus que cela  :mrgreen: -. Dans ces conditions, le son Spector est très supérieur à toutes les productions de l’époque. Il me souvient qu’adolescent, j’avais une excellente cassette compilant les meilleurs extraits du « Wolfman Jack Radio show » : dès qu’apparaissait une chanson produite par Spector, c’était magique !

Outre les albums des groupes pour lesquels il écrivit des chansons -le plus connu est « The Ronettes »-, Phil Spector produisit le « Let it be » des Beatles, « Imagine » de John Lennon et « All things must pass » de George Harrison. John Lennon l’appréciait beaucoup, Paul McCartney le détesta ! Il produisit également, tardivement, un album des Ramones, qui crurent devenir fou devant ses exigences : il les obligeait à bien jouer sous la menace de son revolver  😀 !

Le son Spector des années 50-60, ce sont des orchestres fournis –instruments classiques d’une part, orchestre rock d’autre part– et des arrangements de qualité : tout cela est enregistré en mono sur 8 pistes, puis remixé. La bande obtenue est alors jouée dans une chambre d’écho et réenregistrée. Cette technique permet d’obtenir un son réellement impressionnant et d’une grande profondeur pour l’époque –mais cela ne sonnera pas très bien sur les chaînes actuelle : c’est archi-coloré et anti-naturel au possible-. Pour l’écouter dans les meilleures conditions possibles, il faut : une bonne platine mono –on trouve encore des cellules de nos jours-; un ampli mono –ça, c’est très facile à trouver– et une seule grosse enceinte, si possible avec un haut-parleur large bande : une Tannoy fera parfaitement l’affaire. Dans ces conditions, c’est en effet très au-dessus de tout ce qui se fit, en pop-rock, à l’époque.

Pour conclure et en extrait, afin de vous faire une idée du Spector sound tardif, donc en stéréo –mais ça sonne très « ample » sur de petites enceintes d’ordinateurs– :

2014 : un bilan musical !

iTunes2014 En 2014, les oeuvres que j’ai le plus écoutéesplus de 10 fois– sur iTunes, selon le compteur fourni –dont je viens de me rendre compte qu’il semble ne pas fonctionner, a priori, très idéalement : il y a des oublis-, sont :

• Bach : Variations Goldberg –plein de versions différentes : au clavecin, au piano ou des des adaptations variées-; la chaconne de la partita pour violon n°2;
• Beethoven, symphonies n°3 et 4; 15 variations et une fugue, dites variations «Eroica»; sonate pour piano n°30 op.109; la grande fugue pour quatuor à cordes;
• Elgar : Variations Enigma; concerto pour violoncelle;
• Handel : Messiah;
• Mahler : symphonie n°3;
• Schumann : symphonie n°4;
• Sibelius : symphonies n°2 et 5; concerto pour violon;
• Wagner : Die Walküre;
• The Rolling Stones, Mick Taylor et The Cure à gogo ! Mais aussi Thiéfaine et Bashung, très présents cette année. Et un petit blues, acoustique ou électrique, chaque jour.

J’ai écouté au moins une fois, quel que soit le support :
• tout le contenu du coffret offert à Noël 2013 et presque tout le coffret dont je vous parlais ici;
• chaque symphonie de Beethoven; presque chacune de ses 32 sonates; une dizaine de ses quatuors; chaque concerto; Fidelio et Leonore; quelques ouvertures; des trios; des pièces variées pour piano;
• un peu de Mozart : quelques symphonies que je n’apprécie toujours pas plus que ça; quelques concerti pour piano –20, 21, 23, 24, 25, 27 notamment-; le requiem; des opéras –Flûte, Noces, Cosi-;
Bach : l’art de la fugue; les concerti brandebourgeois; des pièces pour orgue et leur transcription pour orchestre par divers compositeurs;le clavier bien tempéré;
• presque tout Elgar;
• presque tout Sibelius, y compris de toutes petites pièces pour piano et des Lieder;
• toutes les symphonies de Brahms, de Shostakovich et de Tchaïkovsky; les 4,5,7,8 et 9 de Bruckner; les 1,2,4 et 9 de Mahler;
• chaque opéra de Wagner, sauf Tannhaüser, que je n’écoute jamais en entier parce que je n’aime pas trop !
• tout Webern, et certaines pièces de multiples fois ! Ainsi que beaucoup de Schönberg; et beaucoup de leur ami commun Alban Berg;
• du Liszt, du Berlioz, du Schubert, du Satie, du Boulez -si si-, pas mal de Bartok au piano, du Ravel, du Debussy et plein d’autres !
• du jazz-rock, auquel je continue à ne rien comprendre !
• au moins trois albums entiers de pop-rock par semaine, et des extraits à la pelle.

J’ai découvert :
• progressivement l’opéra italien : ça avance lentement en ce moment !
• le dernier U2 –très moyen– et le dernier AC/DC –mieux, mais pas à la hauteur de ses illustres prédécesseurs-;
Trésor de Janvier, qui a intégré la maîtrise du conservatoire et a magnifiquement interprété, du haut de ses 8 ans 1/2 –elle y tient-, de beaux chants de Noël dans 5 langues 😉 dont un solo en espagnol, devant plus de 500 personnes !

J’ai approfondi :
• la musique anglaise et la musique nordique –jouée par d’excellents orchestres de tout là-haut : on aurait des leçons à prendre en la matière-;
• la musique baroque –autre que les éternels Bach, Handel et Vivaldi-;
• la musique de Pink Floyd : j’en ai surtout retenu «Animals», je n’ai pas trop aimé les premiers albums avant «Dark side of the moon» –sauf le tout premier, que j’avais déjà depuis longtemps– ni ceux après «The wall».

J’ai regretté :
• de n’avoir pas assez touché ma basse;
• de n’avoir rien pu finir de ce que j’avais commencé à «composer» avec Garageband. En même temps, le concours annuel auquel je participais régulièrement ayant disparu depuis quelques temps, ça n’aide pas à se motiver…

Et pour finir, une devinette : l’image présente une anomalie. Sauras-tu la retrouver ??? –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Au pied du sapin…

Cette année, une fois encore, c’est un superbe objet qui m’attendait au pied du sapin !

Ferenc Fricsay était un chef hongrois –naturalisé autrichien– né en 1914 et mort très jeune, en 1963, après une longue maladie. Il commença à diriger très tôt et prit totalement son envol au sortir de la seconde guerre mondiale, où il atterrit à Berlin –pas au prestigieux Philharmonique, mais à l’orchestre symphonique de la radio en secteur américain : RIAS Berlin : un orchestre tout juste créé, et qui vit rapidement arriver des musiciens des grands orchestres de l’est de l’Allemagne : Leipzig et Dresde, en particulier, qui voulaient échapper au contrôle soviétique-.

Il signa alors un contrat d’exclusivité avec Deutsche Grammophon, l’étiquette jaune –je vous en avais parlé ici-, dont il fut l’un des artistes majeurs durant la décennie qui suivit, et sans doute le chef le plus enregistré par la marque durant cette époque –il fallait lutter contre le concurrent EMI/HMV, qui distribuait alors Karajan, à peine plus âgé, à la tête du Philharmonia de Londres-.

Réponse_NoëlQuasiment tous les enregistrements réalisés avec son orchestre sont excellents : membres d’un orchestre radiophonique, les musiciens avaient l’habitude de jouer en studio d’enregistrement. Etonnamment, le chef semble un peu moins à l’aise avec d’autres orchestres. On peut peut-être comprendre pourquoi, lorsqu’on le voit répéter : très disert, le chef explique beaucoup, avec une grande courtoisie –la séance de travail avec l’orchestre débute à 3:25 dans ce très instructif document-. Or, le temps passé à expliquer est du temps pendant lesquels les musiciens ne répètent pas, et le temps de répétition, même à l’époque, était compté. Dans les « grands orchestres », les musiciens avaient l’habitude de répéter en longues sessions plutôt que par courts passages entrecoupés d’un long discours.

Par ailleurs, Fricsay fut volontiers victime de quelques cabales dont le petit monde du classique a le secret : à Munich, son poste suivant, on lui reprocha de diriger trop peu, et pas dans l’esprit attendu, de Wagner. A Londres, les anglais, attachés à la tradition instaurée par Beecham, se révoltèrent contre sa manière de diriger Mozart, pourtant magnifique –Mozart et Bartok étaient ses musiciens de prédilection-.

Un bien bel objet de Noël, donc, qui permet en plus de retrouver une grande partie des pochettes originelles ! Et, puisque c’est le volume 1, cela en implique un second : ma liste pour Noël 2015 est d’ores-et-déjà entamée !

Une autre solution…

… et une autre surprise à J-2 !

Rebel_DestouchesLa solution, c’est celle de l’énigme proposée ici, concernant les versions HIP ! Il vous était proposé d’essayer d’identifier l’oeuvre proposée. Il s’agit donc d’une « symphonie de danses » composée par Jean-Féry REBEL, intitulée « Les éléments » ou « Le chaos et les éléments » -la pièce introductive : « Le chaos », a été rajoutée peu de temps après la création de l’oeuvre-. Les pièces données à entendre se situent vers la fin de l’oeuvre, ce sont les « Tambourins I et II ». l’ensemble constitue une suite de pièces à danser, fondée sur une description des quatre éléments.

Rebel_Vivaldi• La première version proposée était celle de Christopher Hogwood et de l’Academy of Ancient Music. Elle date de 1978, et est complétée d’une autre oeuvre –un opéra-ballet, le roi aimait danser– d’un musicien français : « Les Eléments », d’ André Cardinal DESTOUCHES, beaucoup moins inventive et intéressante. 
• La seconde versions proposée, enregistrée en 2010, est interprétée par l’Akademie fur Alte Musik de Berlin, dirigée par Georg Kallweit. Elle servit de support à une mise en scène inventive et jolie à voir -le DVD existe également-. Elle est accompagnée, en CD, d’une version des « Quatre saisons » de Vivaldi tout-à-fait intéressante et très vivante.

L’oeuvre n’est pas si rarement donnée en concert ou en disque, depuis quelques années. Les bonnes interprétations HIP, puisque c’est de cela qu’il s’agit, sont assez nombreuses, et apportent toute un éclairage différents de cette pièce. La pièce introductive, en particulier –Le Chaos-, est hardiment construite pour l’époque, et relativement développée -elle ne se danse pas-. Le compositeur décrit son oeuvre ainsi : « La basse exprime la Terre par des notes liées ensemble et qui se jouent par secousses ; les flûtes par des traits de chant qui montent et qui descendent imitent le cours et le murmure de l’Eau. L’Air est peint par des tenues suivies de cadences que forment les petites flûtes. Enfin les violons par des traits vifs et brillants représentent l’activité du feu ». 

NouveauLogoSurprises_GAUCHEA J-2, sous le pied du sapin virtuel, la surprise qui vous attend est ici. Un truc qui gagne à être connu, même si ça ne l’est pas vraiment. A déguster sans modération ! Et les petits « Mickeys » sont trop mignons !!! Pour Noël, et si j’ai le temps, c’est une surprise majeure qui sera déposée au pied du sapin.

Les versions HIP : la suite

Enigme_imageBon. Voilà où nous en sommes : l’énigme proposée ici a eu son lot de réponses intéressantes, qui ont fait avancer un peu le propos, mais qui n’ont pas permis, à ce jour, de trouver la solution. On sait déjà :
• qu’il s’agit d’un musicien français
• qu’il faisait partie des vingt-quatre violons du Roy;
• la période a été à peu près située : je vous apporte un indice supplémentaire : l’œuvre a été créée en 1737, une introduction y fut ajoutée quelques temps après;
• que pour certains -essentiellement : moi-, ça peut ressembler à du Bizet
• et, en guise de second indice, vous trouverez la gravure tronquée d’un portrait du musicien en accompagnement de cette notule : c’est Byzance presque Noël : si je mettais le portrait entier, ce serait trop facile, il n’en existe pas des douzaines non plus…

Edit tardif : pour illustrer ce que peut être une version HIP, voici un petit exemple sonore. Il s’agit d’une pièce très célèbre du « plus grand musicien anglais » qui était né allemand et usita longtemps d’un style italien 😉 : Georg-Friedrich HANDEL. La première version, de 1967, est totalement hors style selon les canons actuels –elle reçut pourtant de très bonnes critiques dans la revue des discophiles anglais, qui restèrent très bonnes lors de sa récente réédition -les anglais sont parfois déroutants…-. La seconde est l’une des premières versions HIP et date du milieu des années 80, elle est souvent citée comme une référence. J’aurais dû commencer par là lors de ma notule précédente…
Version 1 :

Version 2

Actuellement, le style interprétatif a encore évolué, puisqu’on tend désormais vers cela :

Les versions HIP

clavecinHIPAujourd’hui, je vous invite à comparer deux versions HIPça ne veut pas dire qu’il faut avoir bu quelques dizaines de litres de vin chaud pour les apprécier, mais que ce sont des versions du type « Historically informed performance ». En France, par souci de simplification, et parce qu’au début, les doutes et les railleries allaient de pair, on dirait des versions interprétées par des « baroqueux »-.

Bref, ça veut simplement dire que pour des musiques un peu anciennes, en gros jusqu’à Mozart, les interprètes se sont livrés à une étude de la partition en tenant compte de ce que l’on sait des habitudes de l’époque, en allégeant, parfois considérablement, les effectifs et en utilisant des instruments d’époque.

Cela a permis, en particulier, de faire émerger des répertoires parfois un peu oubliés, de populariser à nouveau des musiciens que l’on avait couverts de poussière à force de les déformer –le matériau musical supporte pas toujours une interprétation par un grand orchestre symphonique si la partition ne le prévoyait pas-. Mais, en matière de transcription d’une partition, même si on est HIP, on peut voir les choses de manières très différentes, et l’évolution, même sur une courte durée, est parfois très significative.

Ainsi, la première version de l’oeuvre, par un orchestre anglais justement réputé, date de 1978, presqu’au début de la renaissance « baroqueuse ».

La seconde est beaucoup plus récente : elle date de 2010, et le courant baroque a essaimé dans toute l’Europe. L’orchestre est allemand.

Quant à l’oeuvre, je reste persuadé qu’elle a déjà résonné ici ou là à vos oreilles. C’est d’un musicien français, c’est de la musique descriptive et… je ne vous en dirai pas plus à ce stade, je vous laisse deviner un peu, sur la base de cet indice :

[spoiler]Ce musicien, français, faisait partie des Vingt-Quatre Violons Du Roy[/spoiler]