Playlist « cohérence visuelle »

Au début des années 60, et jusqu’à au milieu de cette décennie, Herbert Von Karajan devint pour quelques années «artiste exclusif» pour la firme Deutsche Grammophon et enregistra avec «son» orchestre philharmonique de Berlin, dont il avait été nommé chef à vie –la seule condition qu’il posa pour accepter le poste– quantité de disques qu’il vendait comme des petits pains.

A cette époque, la firme entreprit, pour une dizaine d’albums, de donner une forme d’unité visuelle aux productions du maestro –et sans aucune photo d’icelui-, pour mieux souligner sans doute le caractère idiosyncrasique qui commençait à poindre dans son approche des oeuvres enregistrées : un genre de clair-obscur prenant appui sur un sens exacerbé de la ligne mélodique et les cordes graves de l’orchestre, mais aussi sur une rigueur rythmique affirmée.

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Cela nous vaut de bien jolies pochettes –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, certes, mais, surtout, un Sibelius épatant, un Debussy – Ravel à peine moins impressionnant –ce disque a toujours eu une côté remarquablement élevée à l’étranger, où on le considère comme l’un des absolus fleurons de la discographie de Debussy, beaucoup moins en France, où, c’est bien connu, on n’y connaît rien quant à la musique française…-, un Berlioz aux timbres impressionnants, mais très éloigné de cette fameuse french touch, et un Stravinsky à la sauvagerie raffinée –il fera mieux dix ans plus tard-.

Playlist en bleu-blanc-rouge

C’était hier, et la météo était médiocre ! Elle ne s’est pas améliorée aujourd’hui, cela dit ! Sur ma lancée des écoutes consacrées à Erik Satie en début de semaine, j’ai prolongé cette ambiance avec cette playlist très agréable –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Beaucoup de Ravel, donc, et un peu de Debussy, que j’apprécie moins que son presque contemporain. En écoutant les deux albums de Pascal Rogé, je me suis demandé pourquoi cet excellent pianiste menait une carrière médiatique aussi confidentielle : c’est, à mon avis, très supérieur, dans ce répertoire, à la star des pianistes français du moment…
Le disque de Karajan a fait un triomphe en Angleterre et en Allemagne –et continue à y jouir d’une réputation fort enviable-. C’est moins la cas en France, semble-t-il, où l’on semble préférer une « ligne plus claire ». C’est en tout cas d’une beauté de lignes et de timbres assez remarquable !