Hier soir j’ai testé : Macron’s meeting

pmcstrasbourgLe monsieur venait à Strasbourg, et j’avais pris la précaution de m’inscrire, au cas où… Comme lors de chaque campagne, j’aime bien fréquenter les meetings politiques et autres réunions et congrès syndicaux –après tout, j’ai encore une carte rose du premier genre et une autre orange du second-, et j’essaie toujours d’en faire quelques-uns, pour sentir l’ambiance du moment et, accessoirement, retrouver des têtes connues –mais hier soir, il y en avait peu, en définitive : je dois être moins respectueux que d’autres des logiques d’appareil…-. Ainsi, j’ai « fait » Mitterrand 81 et 88; Chirac 88 –si si, vous avez bien lu-, où, avec un ami, nous avons failli nous faire lyncher tant nous sifflions à qui-mieux-mieux : la vie politique est risquée, parfois, mais, plus simplement, nous avons été exclus assez vite de la salle; Juquin 88 –qui se souvient encore de lui ?-; Jospin 95 et, plus récemment, Hollande 2012, sans compter quelques campagnes municipales.

Changement de décor hier soir, et première surprise : c’était plein de jeunes, espèce devenue assez rare dans ce genre de rencontres. Beaucoup de jeunes bénévoles, coachés par d’autres tout jeunes gens et jeunes femmes, plein-e-s de bonne volonté et souriants, mais qui ont sans doute à apprendre un peu, encore, en matière organisationnelle ! On leur expliquera, par exemple, que c’est mieux de faire attendre les participants à l’intérieur que de provoquer une longue file à l’extérieur –quoi que : l’effet de masse, pour la presse, peut faire impression– : si, en plus, tu rajoutes une petite buvette et un stand de pin’s, tee-shirts et autres breloques, ça te rapporte même quelques sous… Pour le reste, l’intendance numérique est largement à la hauteur de l’événement, et l’on sent une vraie effervescence de campagne.

pmcstrasbourg_2Seconde surprise : la cohue des journalistes : pour l’occasion, ils étaient venus en masse, et même le « Petits Journal » était là –et s’est attardé longtemps après la fin du meeting-.

Hier soir, donc, c’était l’histoire d’un diagnostic : exercice mené à plusieurs voix, dans le genre témoignages. Forcément, c’était un peu long, et les orateurs, peu à l’aise devant un parterre nombreux –la salle était pleine, du monde a été refusé, certains n’ayant pas pris la peine de s’inscrire-, ou simplement minés par l’émotion, ont eu un peu de mal à soutenir un intérêt constant.

Le futur potentiel candidat a ensuite parlé sans note et sans prompteur : une vraie belle éloquence, un discours qui se construit presqu’en marchant –pas de pupitre, mais une scène au milieu de la salle : c’est assez nouveau, pour le coup-, qui ringardise beaucoup d’autres prestations plus statiques. Et un tic de langage qui a frappé mes oreilles et qui occasionne ce respectueux conseil : parfois, à la place de la locution « … au fond… », on peut utiliser « … en définitive… », « … concrètement… » ou toute autre locution synonyme, ce qui évitera quelques redondances.

Pour le fond, n’importe quel journal en retrace les grandes lignes mieux que moi –parfois avec quelques erreurs factuelles : un dossier de presse pourtant très complet était disponible et le verbatim affiché à l’écran…– ou quelques propos déformés.

Je suis rentré content –j’aime beaucoup ces ambiances mi-attentives, mi-chahuteuses, et j’y vais plus en observateur des réactions d’une foule par définition convaincue d’avance que pour entendre le contenu du propos– et affamé ! Vive les campagnes électorales !